Les chants de labour, localement dit « chan a chari », désignent un répertoire de chants a cappella qui accompagnaient les labours à la charrue tirée par des bovins. Ces chants permettent de rythmer le travail, de soutenir l’effort du laboureur qui tient la charrue et du meneur qui dirige les bœufs. Les chants guidaient également les bœufs, sensibles à la mélopée. Les pratiques européennes de chant de labour à la charrue ont été introduites en Guadeloupe pendant la colonisation.

Les chants de labour, localement dit « chan a chari », désignent un répertoire de chants a cappella qui accompagnaient les labours à la charrue tirée par des bovins. Ces chants permettent de rythmer le travail, de soutenir l’effort du laboureur qui tient la charrue et du meneur qui dirige les bœufs. Les chants guidaient également les bœufs, sensibles à la mélopée.

Les pratiques européennes de chant de labour à la charrue ont été introduites en Guadeloupe pendant la colonisation. A Marie-Galante, ces chants prennent la forme particulière de chant responsorial, spécifiquement pratiqués par les hommes composés d’un soliste alternant avec un chorus. Les chants sont entonnés par un chanteur principal aussi appelé comandé (commandeur) auquel répondent en chœur les hommes accompagnant le labour les répondé (répondeurs).

Le répertoire poétique est interprété en langue créole de Guadeloupe et scandé par des onomatopées. Il abonde en jeux de mots et métaphores. Les chants peuvent être emprunts de profondes émotions rappelant des circonstances joyeuses ou mélancoliques de la vie rurale des habitants (joie d’être réunis, amours déçus, évènements marquants, etc). Ce genre musical ainsi que ses rythmes témoignent d’un héritage à forte réminiscence africaine les apparentent aux works songs des afro-américains au blues répandu dans les Amériques chez les esclaves africains.

Porté par un petit nombre de chanteurs et d'interprètes et une présence forte dans la population agricole de l’ile de Marie-Galante jusqu’au milieu du XXéme siècle, la pratique des chants de labour est devenue au fil du temps un savoir- faire fragile, reposant sur la mémoire d’une poignée de praticiens agriculteurs retraités (octogénaires en 2018) et partagée par un public de plus en plus restreint d'initiés ou de passionnés du patrimoine immatériel rural.

Aujourd’hui, les chants de labour restent une pratique exercée exclusivement par les hommes agriculteurs implantés dans la communauté rurale de l’île de Marie-Galante. Il est, néanmoins, difficile de les dénombrer avec précision, nos enquêtes et les témoignages nous ont permis d’identifier 8 chanteurs praticiens vivants (commandeur et répondeur confondus) :

 

- Audry BROUSSILLON, répondeur de chants de labour, membre de l’association Fond d’or - Robert IBALET, répondeur de chants de labour, membre de l’association Fond d’or

- Jean-Claude JOVIAL, praticien du chant de labour (commandeur)

- Ismani MARIVAT, répondeur de chants de labour, membre de l’association Fond d’or

- Thomas MONICHI, dit Doctè, interprète de chants de labours (commandeur)

- Jean QUILLERY, président de l’association Fond d’or

- Valentin ZODROS, interprète de chants de labours (« commandeur ») et musicien (syak)

Outre cette première communauté, des associations agricoles et culturelles, sensibles à la transmission de ces pratiques traditionnelles agricoles se sont créées et développées et apportent leur soutien à la sauvegarde et à la valorisation de cette pratique. Il s’agit de :

- l’association Fond d’Or (association de Bœufs et cabris tirants de Saint-Louis de Marie- Galante)

- l’association Les Forçats (association de Bœufs tirants de Grand-Bourg de Marie-Galante) - l’association Les Rapides (association de Bœufs tirants de Saint-Louis de Marie-Galante) - l’association Tizan (valorisation patrimoine cultuel naturel Saint-Louis de Marie-Galante) - l’association du mouvement culturel de Grelin (Saint-Louis de Marie-Galante)

- l’association Patrimoine vivant de Marie-Galante (Capesterre de Marie-galante)

- l’écomusée de Marie-Galante, établissement du Conseil départemental de la Guadeloupe (Grand –Bourg de Marie –Galante) De manière générale, les acteurs sociaux particulièrement concernés par la pratique, la sauvegarde et la transmission, la diffusion sont :

- les chanteurs détenteurs de ce savoir-faire oral pratiquant en public ou en privé, occasionnellement ou de manière régulière, qui ont une connaissance approfondie de cet élément et pouvant assurer sa sauvegarde et sa transmission,

- les organisateurs d’événements, de compétitions de bœufs tirants, de veillées, animations, (associations agricoles et culturelles, structures institutionnelles ou privées, implantées ou non sur l’ile),

- les établissements collecteurs en charge de la conservation d'archives audiovisuelles, de formation, de transmission tels que l’écomusée de Murat de Grand –Bourg de Marie Galante.

 

Traditionnellement, les chants labours sont pratiqués uniquement par les hommes. Aujourd’hui, on remarque la présence de quelques femmes souvent agricultrices dans le chorus. Chaque rassemblement peut regrouper un nombre variable de personnes, qui peut aller jusqu’à une cinquantaine de participants comprenant

On peut distinguer trois catégories participants dans ces rassemblements : les porteurs de tradition, qui ont appris leur répertoire par imprégnation familiale ou voisinage ; la population locale qui assistent aux chants labours et les habitants des îles avoisinantes et touristes qui fréquentent assidûment les rassemblements traditionnels de l’ile de Marie- Galante Les organisateurs de ces rassemblements de chants labours sont majoritairement des hommes agriculteurs à la fois des porteurs de tradition et des chanteurs praticiens.

Lieu(x) de la pratique en France

 

Capesterre (97140), Grand Bourg (97112), Saint-Louis (97134), trois communes situées sur l’île de Marie-Galante (Guadeloupe)

 

 

Pratique similaire en France et/ou à l’étranger

 

Le chilapattu (chants de labour d’origine indienne) est pratiqué et valorisé par la communauté indienne de Guadeloupe.

Au Nord de la Martinique, le lasotè, une pratique du chant accompagnant le travail de labour à la main a été remis au goût du jour ces dernières années.

Si la pratique des chants de plein air des laboureurs est un fait anthropologique très répandu, la parenté des « chan a chari » avec les chants de travail d’autres espaces de l’Amérique des plantations, et en particulier ceux du sud des États-Unis, est notoire.

Dans la société traditionnelle de Marie-Galante, les chan a chari désignent généralement des chants de travail collectifs de la terre à la charrue par un attelage de bœufs. Ils sont interprétés par des hommes pendant le labour à la charrue, attelée d’une ou plusieurs paires de taureaux. Les chants de labour s’exécutent en situation.

« Entonné à pleine voix, pendant le travail du sol, le chant labour responsorial est composé de deux parties, de durée variable. La première partie est entonnée par le commandè, le soliste qui commande, tandis que la seconde l’est par les repondè ou le chœur constitué d’hommes qui lui répondent en guise d’accompagnement.

Le commandeur n’est pas nécessairement, celui qui conduit la charrue ni celui qui dirige l’attelage. Généralement, il marche en tête, précédant de quelques pas le train de labour. Les répondeurs marchent de part et d’autre de l’attelage, et cette partie d’accompagnement peut être composée d’une dizaine de personnes. Selon le chant interprété, la nature du travail en cours et l’inspiration du soliste, la longueur de la phrase du soliste et la réponse peuvent varier. Mais quelle que soit sa longueur, la réponse est toujours adaptée à la première partie chantée par le soliste. Le chant s’interrompt ou se termine en bout de champs et reprend lorsque la charrue a tourné et repris le sillon.

Les phrases musicales sont généralement divisées en deux segments qui sont parfois, mais pas toujours de durée équivalente. Le premier segment supporte le chant du soliste et l’autre segment le chorus. Certains chan chari offrent une phrase entière au soliste et une autre au chorus. Pourtant la grande majorité des chants de labours marie galantais, n’a pas de métrique fixe. Le retour du chorus – de la réponse – ne se fait pas à intervalles réguliers, mais le temps qui s’écoule entre les deux réponses varie à chaque fois, selon le chanteur et son inspiration, selon aussi le travail encours et la nature du terrain.

 

Les mélodies de chant labour sont très diverses et d’un ambitus [tessiture] relativement large qui peut atteindre une dixième [une octave plus une tierce, ou un peu plus que la gamme]. Elles sont empruntées le plus souvent à un chant préexistant, surtout tiré du répertoire de la veillée »1.

Le style responsorial, avec une construction formelle alternant des parties de longueur variable, concerne des mélodies solos qui reçoivent des réponses en chorus. Des vibratos parfois en sanglot ainsi que des onomatopées viennent colorer les paroles du chant.

Ces phrases musicales ont des accentuations tonales et rythmiques exprimant des sentiments variés. Les rythmes sont généralement syncopés, en contre temps, en hémiole (ou alternance des sons et des silences), soutenus, selon le besoin, par les tapements des mains, les roucoulements des gorges. Ces rythmes mélangent des périodes symétriques (avec des mesures à 3, 4 temps) et asymétriques (avec des mesures à 5 temps, des périodes ou durées courtes et longues, alternance des mesures simples et composées, par exemple 2/4 avec 6/8 ; 3/4 avec 12/8, etc.). Les textes sont souvent imagés et teintés d’humour.

Les chants de labour répertoriés par l’écomusée de Marie-Galante utilisent des structures simples, faciles à répéter, Ce système rend la mémorisation des chants aisée et favorise la réponse, y compris par des répondeurs qui découvrent la chanson pour la première fois,ainsi que la mémorisation (de nombreux informateurs affirment avoir retenus des chansons souvent après une ou deux auditions).

 

Voici trois extraits de chants de labour collectés à Marie Galante par l’écomusée Murat de Marie-Galante et traduits en langue française du créole guadeloupéen :

« Bésé ba » (commandeur V. Zodros) - Commandeur / Chœur

Enregistrement https://www.dropbox.com/s/lewansgsq78bdjs/Bésé%20ba.mp3?dl=0

Bésé ba, manzè Bébé / bésé ba, Manzè Bébé / bésé ba,

Manzè Bébé / bésé ba

Polis ka vìn / bésé ba

Ba, gad la ka vìn / bésé ba

Ba, jandam ka vin / bésé ba

Bésé ba an diw / bésé ba

Bésé pi ba an diw, bésé ba,/ bésé an ba, bésé ba

Ba, gad la ka vìn,/bésé ba

La polis ka vìn, /bésé ba

É jandam ka vìn, /bésé ba

Mwen menm ka vìn, /bésé ba A, manzè Bébé, /bésé ba

...

« Baissez-vous »

« Baissez-vous, mademoiselle Bébé, baissez-vous Mademoiselle Bébé, baissez-vous

Mademoiselle Bébé, baissez-vous

La police arrive, baissez-vous

Baissez-vous, le garde-champêtre arrive, baissez-vous

Baissez-vous les gendarmes arrivent, baissez-vous

Baissez-vous je vous dis, baissez-vous

Baissez-vous plus bas je vous dis, baissez-vous,

Baissez-vous, en bas, baissez-vous

Baissez-vous, le garde-champêtre arrive, baissez-vous La police arrive, baissez-vous

Les gendarmes arrivent, baissez-vous

Moi-même j’arrive, baissez-vous

Ah, Mademoiselle Bébé, baissez-vous

...»

« Pòl Lankrèwo » (commandeur V. Zodros)

Pòl Lankrèwo

Pòl Lankrèwo mizik mwen jouwé baw / Pòl Lankrèwo mizik mwen jouwé baw

Pòl Lankrèro jouwé mizik jouwé / Pòl Lankrèwo sé mizik mwen vìn jouwé

Pòl Lankrèwo jouwé gita jouwé / Pò Lankrèwo jouwé lakòwdéyon

Pòl Lankrèwo mi mizik mi mizik mi / Pòl Lankrèwo mi gita mi gita mi

Pòl Lankrèwo jouwé mizik jouwé / Pòl Lankrèwo, jouwé gita jouwé,

Pòl Lankrèwo jouwé boula jouwé

Pòl Lankrèwo mizik nou vìn jouwé / Pòl Lankrèwo nou pati a létranjé

Pòl Lankrèwo annou pati Pòwtoriko / Pòl Lankrèwo nou rivé bon narivé ...

« Paul Lancrérot »

« Paul Lancrérot

Je suis venu te jouer de la musique / Paul Lancrérot, je suis venu te jouer de la musique

Paul Lancrérot jouez de la musique, jouez / Paul Lancrérot, je suis venu jouer de la musique

Paul Lancrérot jouez de la guitare, jouez / Paul Lancrérot, jouez de l’accordéon

Paul Lancrérot, ça c’est de la musique / Paul Lancrérot, ça c’est de la guitare

Paul Lancrérot jouez de la musique / Paul Lancrérot, jouez de la guitare, jouez

Paul Lancrérot jouez du tambour, jouez

Paul Lancrérot nous sommes venus jouer de la musique / Paul Lancrérot nous sommes partis à l’étranger

Paul Lancrérot, partons à Porto-Rico / Paul Lancrérot nous sommes bien arrivés

...»

Enregistrement : https://www.dropbox.com/s/zfk795btblqyl8t/Pol%20Lancrerot.mp3?dl=0

« Annou baré Érik Alongré » (commandeur V. Zodros)

Annou baré Érik alongré / an di zò konsa Érik ké pann li

Annou baré Érik Alongré / an di zò konsa Érik vlé pann li

Annou baré Érik Alongré / an diw konsa Érik vlé pann li

Annou baré Érik Alongré / annou baré Érik Alongré

Annou baré Érik Alongré / an diw konsa Érik ké pann li

Annou baré Érik Alongré / annou baré, an vwè’y pasé anba mòn la

Annou baré Érik Alongré / annou baré, an vwè’y bénnyé an ti pon la

Annou baré Érik Alongré / annou baré, ka fè lantou a pyé mango la

Annou baré Érik Alongré / annou baré, nou baré Érik Alongré

...

« Retenons Éric Lengrai »

« Retenons Éric Lengrai / Je vous dis qu’Éric a l’intention de se pendre

Retenons Éric Lengrai / Je vous dis qu’Éric à l’intention de se pendre

Retenons Éric Lengrai / Je vous confirme qu’Éric veut se pendre

Retenons Éric Lengrai / Retenons Éric Lengrai

Retenons Éric Lengrai / Je vous confirme qu’Éric veut se pendre

Retenons Éric Lengrai / Retenons, je l’ai vu passer au bas du morne

Retenons Éric Lengrai / Retenons, je l’ai vu en train de se baigner au petit pont Retenons Éric Lengrai / Retenons, faisant le tour du manguier

Retenons Éric Lengrai / Retenons, nous avons retenu Éric Lengrai

...»

 

Le répertoire poétique est interprété en langue créole de Guadeloupe et scandé par des onomatopées comme en témoignent les extraits retranscrits ci-dessus. Les thèmes des chan a chari mariegalantais sont d’une grande variété. Les chants entonnés traitent de thèmes diversifiés allant du fait divers, de l’amour à la politique. Ils peuvent être emprunts de profondes émotions rappelant des circonstances joyeuses ou mélancoliques de la vie rurale des habitants (joie d’être réunis, amours déçus, évènements marquants, etc). Le chanteur doit le faire avec tact, en prenant garde de ne blesser personne tout en y ajoutant des traits d’humour ou peut servir de support de communication pour adresser un message à quelqu’un. Pour ce faire, il abonde en jeux de mots et métaphores.

Ce répertoire étendu ne vise pas l’encouragement des bovins mais a pour but d’entretenir la sociabilité et la solidarité. Certaines paroles d’une même chanson peuvent varier en fonction des situations présentées, tandis que le talent d’un chanteur peut se mesurer autant à sa voix qu’à ses compétences à intégrer dans son chant des éléments conjoncturels.

Le commandeur se base sur un répertoire qu’il s’est créé au fil du temps : certains chants peuvent lui être propres, d’autres connus aux autres chanteurs. Il arrive qu’il improvise et adapte les paroles aux circonstances. Il peut aussi s’agir d’une création entièrement nouvelle et occasionnelle. Un chant portant le même nom et suivant le même air aura des paroles différentes suivant le commandeur qui l’interprète.

Les compétences mémorielles des chanteurs sont considérables : l’écomusée de Marie- Galante a recueilli auprès des plus anciens praticiens de l’ile près de 80 chants, tous interprétés de mémoire. Ce répertoire ne repose sur aucun support écrit, il ne reprend pas et ne s’inspire pas du répertoire des chansons françaises. Le corpus est d’une grande variabilité.

Lorsqu’ils ont lieu le matin, ces rassemblements liés à la pratique du chant de labour débutent généralement au lever du jour à 5h du matin et se déroule jusqu’à 12 heures, soit pour une durée de 7 ou 8h, parfois plus.

Une grande proximité de forme existe entre les chan a chari, les chants interprétés lors des travaux collectifs de râpage du manioc (grajé maniok), le boulagèl et les chants de veillés mortuaires. Ce sont tous des chants à répondre, le rythme et le thème des chansons cependant varient.

La langue prédominante utilisée dans la pratique des chants labours est le créole. Toutefois, certains couplets sont chantés en langue française.

Patrimoine bâti

 

Sans objet.

 

 

Objets, outils, matériaux supports

 

La charrue

La charrue de Marie-Galante a des caractéristiques bien particulières qui la distingue des charrues de la métropole. Ce sont des outils plus puissants et massifs qui ne possèdent pas d’avant train mais un régulateur. Dans l’hexagone, les charrues à régulateur font figurent d’exception. La charrue de Marie-Galante est donc singulière.

 

Le joug

Les jougs de corne, doubles et à attache mobile, en usage sur l’île de Marie-Galante, constituent une exception en Europe mais ils étaient très répandus dans une bonne partie de la France métropolitaine. Les jougs fabriqués à présent sont plus massifs et plus grands que par le passé, afin de les adapter aux bovins élevés de nos jours, plus corpulents et plus puissants.

Traditionnellement, la pratique du chant labour est liée à un système agraire qui implique les réseaux de sociabilité rurale dans le travail de préparation du sol pour la culture de la canne. L’apprentissage a donc lieu principalement sur le terrain par imprégnation de façon informelle le plus souvent par mimétisme en participant ou en accompagnant le labour. Il nécessite donc une implication personnelle dans le travail du sol ; un réel investissement et/ou une initiation dès le jeune âge qui passe par le travail de la terre en compagnie des chanteurs praticiens.

Aujourd’hui, l’apprentissage et la transmission a lieu principalement sur le terrain agricole en accompagnant ou participant au labour à l’occasion des rassemblements autour de la compétition de bœufs tirants organisés par les associations de producteurs agricoles ou de manière exceptionnelle, par imprégnation familiale hors contexte de labour. Il nécessite donc un investissement personnel dans le travail du sol et /ou dans la communauté rurale de l’île de Marie-Galante.

Par ces processus d’apprentissages et ces formes informelles de la transmission des chants labour rituels associés aux pratiques de charronnage, ce sont les modes de socialisation qui se transmettraient oralement encore de nos jours, de génération en génération, et qui sont porteurs de sens et de symboles pour la population rurale et de Marie Galante.

Aujourd'hui, les chanteurs praticiens impliqués dans la transmission de cet élément patrimonial sur l’île de Marie-Galante se comptent sur les doigts d’une main alors qu’il n'était pas rare de trouver jusque dans les années 1980, plusieurs dizaines de chanteurs dans l’île.

Parmi les personnes/organisations impliquées dans la transmission, 4 praticiens font preuve d’un dynamisme volontaire en vue de sauvegarder et de transmettre ce savoir-faire, figurant parmi les plus anciens patriciens et responsables d’associations.

Valentin Zodros, agriculteur retraité de 88 ans figure charismatique des ainés de Marie- Galante, a été mis à l’honneur en tant que parrain de la 17ème édition du Festival Terre de blues pour son savoir-faire lié aux chants de labours. Son ami Audry Broussillon, agriculteur retraité âgé de 88 ans est porteur de traditions de l’ile. Ils maitrisent tous deux l’art du chant labour et sont détenteurs de mémoire du répertoire lié à ce patrimoine immatériel oral.

Pour les plus jeunes praticiens, un agriculteur chanteur se démarque par son dynamisme et sa volonté de transmettre cette pratique, Jean Claude Jovial, producteur agriculteur âgé de 60 ans environ est une figure populaire de l’ile et de la Guadeloupe en général. Il se positionne comme porteur des traditions mariegalantaises par imprégnation familiale grâce à sa mère, elle-même détentrice d’un savoir faire et de savoir importants relatifs aux pratiques et rituels associés au charronnage sur l’ile. A ce titre, il perpétue et organise - avec et sans le soutien des collectivités locales et des acteurs économiques de l’île - des rencontres et des rassemblements agricoles festifs et conviviaux autour des pratiques traditionnelles de chants labour et compétitions des bœufs tirants qui réunit un grand nombre de personnes sur l’ile et au delà.

Autre acteur clé de la transmission, Jean Luc Quillerin, producteur agriculteur âgé de 60 ans est président de l’association Fond d’or. Bien que non praticiens, il œuvre depuis 25 ans avec pugnacité et abnégation à la sauvegarde, la valorisation des pratiques, rituels associées au charronnage et à la mise à l’honneur des plus anciens praticiens de l’ile en organisant chaque année le rituel festif du Carnaval kbwet remis au gout du jour, et les compétitions des bœufs tirants.

 

D’autres chanteurs praticiens et associations sont aussi mobilisés, tels que :

- Robert IBALET, répondeur de chants de labour, membre de l’association Fond d’or

- Ismani MARIVAT, répondeur de chants de labour, membre de l’association Fond d’or - Thomas MONICHI, dit Doctè, interprète de chants de labours (commandeur)

- Audry TELLEBOIS, praticien et chanteur de labours, porteur de tradition (décédé en 2019)

 

Les organismes impliqués dans la transmission sont :

- Association Fond d’Or (Association de Bœufs tirants et cabris tirants de Saint-Louis de Marie-Galante)

- L’association de bœufs tirants Les Forçats, à Grand-Bourg de Marie-Galante)

- L’association de bœufs tirants les Rapides, à Saint-Louis de Marie-galante)

- L’association Tizan, à Saint-Louis de Marie-Galante.

- L’association Mouvement culturel de Grelin, à Saint-Louis de Marie-Galante

- L’association Patrimoine vivant de Marie-Galante, à Capesterre de Marie-Galante Marie - L’écomusée de Marie-Galante, établissement du Conseil départemental de la Guadeloupe

Résultat d'une longue maturation historique difficilement datable, le chant de labour pratiqué sur l'ile de Marie-Galante daterait au moins de la seconde moitié du XVIIème siècle. Il s'est nourri de plusieurs sources découlant des influences européennes des périodes esclavagiste et coloniale et de la créolisation des cultures africaines diverses et variées des esclaves.

Dans la société de producteurs agricoles de Marie-Galante du XIXème siècle et jusqu’à la première moitié du XXème siècle, le chant de labour omniprésent devient un rituel agraire qui occupe une place importante dans les modes de vie culturels ruraux de l’époque.

Marie-Galante est restée une île à vocation agricole. Malgré l’introduction des tracteurs agricoles à partir des années 1950, l’usage des bœufs attelés est encore très vivant de nos jours et n’a pas connu de rupture. On y cultive la canne à sucre à deux fins : la production de sucre et celle de rhum agricole.

L’élevage bovin extensif est complémentaire de la culture de la canne. Pour autant, la pratique de chant labour s’est étiolée peu à peu avec la mécanisation du travail de labour et la diffusion des medias et des moyens de communications modernes (téléphone, radio ...) dans les foyers ruraux de l’ile.

En Guadeloupe « continentale », on suppose que la pratique des chants de labours s’est éteinte avec la mécanisation du travail du sol. Les autres iles de l’archipel, les Saintes et la Désirade, ne sont pas concernés par cette tradition. Ceci peut s’expliquer par la rareté des terres labourables dans ces iles et l’absence de la culture de la canne à sucre.

En France hexagonale, les chants de labour appelés dariolage ou bahotage (d’après un mot du vocabulaire poitevin-saintongeais) ont subsisté avec des variantes spécifiques jusqu’au début du XXIème siècle dans le département de la Vendée, autour de la Châtaigneraie, grâce à l’action d’associations de sauvegarde de ce patrimoine immatériel et du collectage. Cette pratique s’est éteinte avec la mécanisation du travail du sol.

Une pratique symbole de l’entraide et de solidarité

Dans la société traditionnelle, chacun contribue à la mise en place des travaux collectifs de labours des terres avec les moyens dont il dispose : un attelage, une charrue, des compétences pour conduire la charrue ou bien la voix du chanteur de chan a chari.

Pour ce faire, la collaboration d’un chanteur réputé pour son talent et son répertoire était toujours très appréciée. Ainsi, la pratique des chants de labour, pendant la période de travail agricoles, étaient des occasions de rassemblement propices à la fois à la réalisation de certains travaux agricoles soutenus par la pratique du chant, mais également traduisaient un système d’entraide de solidarités dans le travail, et de convivialité. Ces rassemblements pouvaient se faire aux niveaux de l’ensemble de familles et/ou d’une communauté rurale.

Tout au long du XXème siècle, la motorisation et l’évolution radicale des modes de vie vers l’individualisme ont dissipé peu à peu les occasions de rassemblements sur les terres agricoles, théâtre de la pratique traditionnelle des chants labour.

L’effritement de cette pratique s’est poursuivi avec l’arrivée massive des médias et singulièrement de la radio dans les foyers ruraux. Aujourd’hui, les fonctions sociales et agricoles originelles du chan a chari marie-galantais se sont en partie atténuées. La pratique du chant labour perd peu à peu sa fonction de « production du labeur agricole », pour évoluer vers une fonction de démonstration d’un « divertissement », mais également vers l'expression d'un patrimoine immatériel rural original.

Les chants de labour constituent une expression musicale intimement liée au travail en commun du sol, il s’avère avec le temps que les praticiens peuvent s’adapter et se produire devant un public en dehors de toute activité agricole.

 

Le développement de la pratique des chants de travail en dehors du contexte du labour

Depuis une trentaine d’années, alors que les tracteurs remplacent les bœufs dans presque tous les labours de l’ile, la pratique des chants de labour se raréfie.

Néanmoins, une nouvelle pratique, née il y a une trentaine d’années, les compétitions de bœufs tirants, donne à l’élevage bovins et aux traditions qui l’entourent un souffle nouveau. Grace à cet engouement pour le bœuf de trait, d’autres pratiques traditionnelles agricoles sont valorisées. C’est ainsi que la pratique des chan a chari se «popularise» en accompagnant un certain nombre de cérémonies et d’activités sociales qui rythment la société rurale telles que le défilé kabwet qui s’inscrit dans le cycle du carnaval ou à l’occasion de démonstrations de labour durant lesquels les chanteurs de labours sont mis à l’honneur et qu’une attention particulière est portée à leur répertoire.

 

Les lieux et les occasions de la pratique

Les lieux et occasions de la pratique sont traditionnellement les labours avec les bovins. Ces labours se pratiquent encore, mais ils rarement accompagnés par des chants. L’organisation de travail de labours, qui offre le cadre à cette expression, n’a presque plus cours. Leur mise en œuvre est trop contraignante et ne correspond plus à la gestion actuelle du travail agricole. Le nombre réduit et l’âge des quelques « maitres » chanteurs qui subsistent, restreint également leur disponibilité.

Cependant des manifestations à l’organisation plus « légère » se mettent en place. Des démonstrations de labours avec des bovins sont demandées par des associations ou de collectivités locales à des fins récréatives ou éducatives. Même si, la réalisation d’un labour nécessite la mobilisation d’un certain nombre de personnes ainsi que le transport des bovins et de la charrue. Les chanteurs de labour doivent également se déplacer et être accompagnés de plusieurs personnes qui constituent le chœur. Une collation et éventuellement un repas doit être offert aux participants comme cela se pratique traditionnellement.

Parmi ces manifestations, nous citerons celles dont nous avons connaissance :

- Colloque du pays de la Chataigneraie (Vendée) en octobre 2010, manifestation à l’occasion de laquelle A. Broussillon et V. Zodros ont fait une démonstration de leur talent.

- Inauguration, en 2016, du premier supermarché de l’île à Saint-Louis (commune où la pratique est la plus vivante) a permis l’organisation d’une démonstration.

- Démonstration destinée aux enfants de l’école primaire de Saint-Louis.en octobre 2019, organisée par l’association de sauvegarde du patrimoine (l’ASVP)

Vitalité

 

La vitalité relative de la pratique de chants labour s’inscrit dans la continuité d’un mouvement beaucoup plus large de valorisation du patrimoine et des traditions orales de la Guadeloupe et singulièrement de l’ile Marie-Galante considérée comme le creuset des savoir-faire traditionnels de la Guadeloupe. La sauvegarde et la transmission de la pratique des chants de labour s’appuient principalement sur la vitalité des associations pratiquants l’attelage et les compétions de bœufs tirants à l’instar de l’association Fond d’or, association les Forçats et des porteurs de traditions qui œuvrent localement pour la préservation du patrimoine culturel matériel et immatériel.

Les premières initiatives de revitalisation de cette pratique patrimoniale ont émergé au début des années 1980 avec le succès populaire de certaines manifestations agricoles festives telles que les compétitions de bœufs tirants, le défilé kabwet qui ont permis de relancer une nouvelle dynamique autour de valeurs patrimoniales ancestrales considérés comme nécessaire pour contribuer à la cohésion sociale au sein de la communauté rurale de l’ile. Ces manifestations constituaient autant d’opportunités pour les praticiens commandeurs de chants de labour d’être mis à l’honneur et de faire vivre cet élément du patrimoine immatériel rural en dehors de son contexte.

Pour une large part, ce regain consiste à recréer des occasions de rassemblements organisées, le plus souvent en lien avec le milieu associatif de producteurs agricoles en phase avec la société moderne qui en même temps permettent de mettre au goût du jour des répertoires hérités de la tradition orale et continuent à s’exprimer tout en conservant une véritable fonction sociale.

Ces manifestations entièrement consacrées à la promotion de l’identité culturelle de l’île sont exceptionnelles et mettent à l’honneur la pratique des chants labours.

Ainsi, l’association Patrimoine vivant de Marie Galante en collaboration avec l’écomusée de Marie-Galante et les associations de bœufs tirants de l’île a organisée au mois de février 2019, un atelier de transmission des savoir-faire autour des pratiques festives agricoles afin de mettre en avant les pratiques des chants de labours.

Cette manifestation qui s’est déroulé dans les jardins de l’Ecomusée rencontra un francs succès auprès de la population locale et des touristes. La radio régionale Guadeloupe la 1ère a pu couvrir et relayer largement cette manifestation.

En outre, la revitalisation relative dans différents contextes de pratique (travail agricole d’abord, puis rassemblements festifs, repas et veillées chantés) ont permis aux quelques chanteurs, de la nouvelle génération comme de l’ancienne de se retrouver à des occasions pour pratiquer ce savoir faire. Pourtant, la vitalité des chants labour de Marie Galante est exposée à diverses menaces.

 

 

Menaces et risques

 

La pratique originelle des chants de labour est menacée de disparition en raison du nombre réduit de praticiens agriculteurs retraités recensés en 2019 et de leur âge avancé (ils sont octogénaires). Ces sachants peinent à transmettre leur savoir faire à la nouvelle génération qui s’en désintéresse.

Parmi, les agriculteurs en activité, très peu d’hommes se sont appropriés et ont repris cette pratique ancestrale. Malgré l’intérêt manifesté par plusieurs associations et par les collectivités locales (Conseil départemental), nous n’avons pas repéré pour le moment de jeune apprenant les chants de labours. Le plus jeune acteur que nous avons rencontré appartenant à la génération de 1960. On déplore que si peu d’hommes plus jeunes reprennent la pratique.

 

L’absence de transmission formelle et informelle des chants

 

L’urgence signalée de la disparition des plus anciens praticiens, porteurs de ce savoir faire ancestral concerne la transmission orale des techniques de chants à des acteurs du patrimoine et la nécessité de produire des supports écrits, audiovisuels répertoriés et accessibles à un large public. Selon les propos recueillis auprès du chanteur Valentin Zodros, l’apprentissage et la transmission sont absents et auparavant, la transmission s’effectuait par mimétisme : « Ce sont les chants que nous entendions. Nous ne savons pas d’où ces chants sont sortis. Je ne compose pas de chants. Après les avoir entendus deux ou trois fois, j’étais capable de les chanter à mon tour et je pouvais y ajouter quelque chose en plus. Mais mes parents ne voulaient pas que je compose de nouveaux chants pour ne pas avoir d’histoire. Il ne fallait pas provoquer les gens, il ne fallait nommer personne. On pouvait être attaqués ensuite »

Aujourd’hui, le nombre de praticiens est en régression. Malgré la résurgence des démonstrations de chants de labour sur l’île de Marie-Galante au cours de ces dernières décennies, on assiste paradoxalement à une disparation progressive des chanteurs-témoins appartenant aux générations nées avant 1940, porteurs d’un répertoire de chant original. Ces praticiens sont presque tous regroupés dans le secteur le plus rural du centre-nord de l’île, dans la commune de Saint-Louis, quartier de Grelin. La transmission de la pratique repose donc seulement sur une poignée de chanteurs. Leur répertoire n’est pas entièrement sauvegardé. Même si l’écomusée procède à l’enregistrement de celui-ci, seul le répertoire de Valentin Zodros et d’Audry Broussillon est préservé par captation sonore au moment de la rédaction de cette fiche soit environ 75 à 80 chants en aout 2019.

Modes de sauvegarde et de valorisation

 

Depuis une vingtaine d’années, la mise en valeur de ce le patrimoine immatériel rural s’est maintenue grâce notamment aux démonstrations de labour avec des bovins accompagnés de chan a chari organisées (démonstrations publiques de labour, compétitions de bœufs tirants, manifestations diverses ...).

Le chant de labour est pratiqué aujourd’hui à Marie Galante dans plusieurs contextes. On le trouve tout d’abord dans le cadre des compétitions de bœufs tirants où il sert à soutenir les pratique et rituels agricoles ancestrales Il est porté par une poignée de praticiens chanteurs a capella en groupe ou en duo.

Les actions menées par l’écomusée de Marie-Galante :

● en 1978, une campagne d’enquête est lancée à l’initiative du Parc Naturel de la Guadeloupe. Ce projet intitulé « Inventaire des traditions et arts populaires de Marie- Galante » emporte l’adhésion de la population et la richesse de ses résultats aboutis à la création de l’écomusée par le Conseil général en 1979.

● 40 ans plus tard, en 2016, l’écomusée relance le collectage du PCI accompagné par une collecte d’objets. Les thèmes des chants de labours, des pratiques d’élevages et de charronnage ont été choisis pour cette relance qui prend la forme d’une collecte participative.

A ce jour, le répertoire de ce patrimoine immatériel rural comprend environ 80 chants enregistrés par l’écomusée de Marie-Galante et ont été traduits en français. Le chef d’établissement et le documentaliste de l’Écomusée, souhaitent pouvoir rendre les collections visibles et localisées sur un catalogue collectif régional en ligne, qui serait mis à disposition via le centre documentaire, sous réserve de financement (Gauthier.Q01, q.9 ; Godefroy.Q01, q.7).

 

 

Actions de valorisation à signaler

 

Colloque/rencontres

 

● Conférence de l’ethnologue Diana Rey-Hulman, habitation Murat, 19 février 2016

● Colloque du Pays de la châtaigneraie, Vendée, octobre 2010. Participation des chanteurs de Marie-Galante A. Broussillon et V. Zodros.

 

Actions de sensibilisation

 

● Rencontre avec le public à l’étable du Vergé (septembre 2016)

● Mise en œuvre de projets collaboratifs avec l’association Patrimoine vivant de Marie- Galante sur le thème de l’attelage des bovins à l’écomusée de Marie-Galante (habitation Murat) (février 2019)

● Journée d’échange des pratiques de chant de labours lors de la venue de l’association vendéenne « Dariolage », accueillie à Marie-Galante par l’association Tizann. Démonstrations à l’étable du Verger (juin 2019)

● Démonstration de labour et de chants pour les élevés de l’école primaire de Saint-Louis. Manifestation organisée par l’Association pour la Sauvegarde et la Valorisation du Patrimoine basée à Saint-Louis (septembre 2019).

● Atelier de transmission des savoir-faire autour des pratiques et rituels du charronnage sur l’île de Marie Galante organisé par l’association Patrimoine vivant de Marie Galante en collaboration avec l’écomusée de Marie-Galante au cours desquels, les associations de bœufs tirants de l’île, Fond d’or et Forçats ainsi que Monsieur Jovial ont été invités à présenter des pratiques des chants labours hors contexte. La radio régionale Guadeloupe 1ere présente à cette rencontre a largement relayé cette manifestation sur les heures de grande écoute (novembre 2019).

●Une enquête sur les chants de labour à Marie-Galante a été entreprise à partir de 2016 par l’équipe de l’écomusée commandée par le conseil départemental de Guadeloupe une ethnologue a été missionné pour mener ce travail de recherche.

● Journée de restitution d’Etat des lieux du PCI Guadeloupe du 12 octobre 2019 , Grand Bourg Marie Galante Cf rapport île du monde Au delà des articles évoquant ou annonçant les rassemblements autour des chants labour (presse locale), un CD consacré aux pratiques musicales et chants traditionnels comprenant les chants labours ont été publiés, et ont contribué à faire essaimer cette pratique.

● Tournage vidéo d’un labour attelé avec chant de charrue (17 avril 2016). Rushes conservés par l’écomusée.

● Réalisation d’un documentaire audiovisuel présentant le travail de collecte destiné au public du festival « Terre de blues », présence de bœufs tirants et chanteurs : section St- Jean le 17 avril. (Diffusion pendant le festival Terre de Blues du 13 au 16 mai 2016)

● Rassemblement de chanteurs (« commandeurs ») (le 13 novembre 2016) dans le quartier de Grelin-Pélisson, à Saint-Louis : enregistrement audio et vidéo.

● Enregistrements du 19 février 2017 au domicile d’un des chanteurs (Pélisson) et enregistrement du 14 aout 2019 à l’habitation Murat de grand bourg de Marie –Galante.

● Collecte présentée dans l’ouvrage Dominique Cyrille, Opi bel son, bélè et chants de travail de la terre en Guadeloupe, Centre Répriz/Gourbeyre, Éditions Nestor, 2012, page 182.

●Enregistrements réalisés par l’écomusée et conservés par celui-ci hormis les 3 chants mis en ligne sur le web pour la fiche (voir ci-dessus) https://www.dropbox.com

●Captations de la pratique / du produit : Vidéo 013 Chants de labour (entretiens Zodros et Broussillon.EB01 / Jovial, JC.et Jovial.EB01).13 octobre 2019

●Préparation d’un ti-punch par Jean-Claude Jovial (Vidéo 013 Chants de labour).

 

 

Modes de reconnaissance publique

 

Le chant labour en tant que tel ne bénéficie pas d'une reconnaissance publique spécifique. Néanmoins les collectivités publiques au premier rang desquelles la DAC de Guadeloupe et le Conseil départemental de Guadeloupe apportent leur soutien financier à des manifestations et événements qui mettent à l’honneur les porteurs de tradition des chants labour.

En l’occurrence, à l’occasion des journées européennes du patrimoine de l’année 2020, le conseil départemental de Guadeloupe représentée par l’écomusée de Marie-Galante a souhaité rendre hommage aux praticiens et détenteurs de savoir-faire des chants de labours. Pour ce faire, était programmé l’organisation d’une conférence publique sur chants de labour et le travail de collectage. Suivis d’une démonstration de chants labours par des praticiens et des répondeurs accompagnateurs. Cette manifestation a été annulée sur l’Ile en raison du Covid-19

La réalisation d’un inventaire participatif sur la pratique des chanteurs labours

Grâce notamment à la poursuite du travail de collecte, d’archivage (archives sonores notamment) initié par l’écomusée de Marie-Galante qui a entrepris d’enregistrer les chants de labours. Ce travail de collecte recense à la fois les praticiens chanteurs porteur d’un répertoire et les lieux d’expression où il est aujourd’hui possible d’entendre ces chants sous quelques formes que ce soient (compétitions de bœufs tirants, festivals, veillées, etc.).

L’objectif qu’il se donne est d’enregistrer l’ensemble de fonds afin de reconstituer un répertoire des chants labour, encore en attente de traitement. Près de 80 chants enregistrés (aout 2019) qui sont sauvés de l’oubli, archivées, dupliquées et prochainement mis à disposition du public, notamment par l’intermédiaire de la base de données audiovisuelle archivée par l’Ecomusée de Marie-Galante.

 

La constitution d'un fonds d'archives vidéo sur les pratiques de chants labour

L’inventaire participatif se poursuivra par la constitution d'un fonds d'archives vidéo sur le chant labours auprès des plus anciens praticiens, en partenariat avec les prestataires de service concernés par la sauvegarde du patrimoine (Ateliers Varan Caraïbe).

Cette collecte viendra compenser un manque réel de documents vidéo sur le chant et plus particulièrement sur les informateurs et interprètes praticiens de cette expression reconnus.

Ce fond d’archives vidéo permettra également la réalisation d’un web documentaire de référence sur les chants labour associés aux pratiques et rituels du charronnage ancestral sur l’île de Marie-Galante dont la diffusion sera assurée en ligne en open source sur la plate forme web dédiée au patrimoine culturel immatériel de Guadeloupe.

La documentation de ce fonds documentaire inventorié a comme ambition mettre en valeur tous les chanteurs praticiens ou détenteurs de savoirs liés aux chants labours de l’île sera mise à disposition du catalogue des fonds vidéo sur le site de la médiathèque de Laméca et la plateforme web du PCI de Guadeloupe.

 

Valorisation de la pratique des chants labour au service de l’économie locale de l’île

Il s’agit bien sûr de l’objectif majeur de ces mesures de sauvegarde.

Si l’exode rural et la motorisation a fragilisé la transmission de la pratique des chants de labours à Marie-Galante, depuis ces 20 dernières années (autour des années 1980), l’engouement pour l’économie circulaire et le retour aux méthodes de travail de la terre respectueuses des principes de développement durable et de l’environnement à travers l’agro-écologie constituent une réelle opportunité de sauvegarde et de valorisation des pratiques immatérielles rurales de travail en commun menacées de disparition.

Ainsi, les valeurs d’entraide, de solidarité entre les agriculteurs et la population rurale autour de l’autonomie alimentaire que sous-tendent les pratiques de chants labours trouveraient ici l’occasion d’être promus à nouveau comme un modèle économique basé sur des savoir-faire transmis et éprouvés au fil des générations constitutives de l’identité culturelle intrinsèque des mariegalantais.

Face aux impacts dévastateurs des effets de la crise sanitaire liée au Covid 19 sur l’économie locale de l’ile et à l’instar de la pratique du lasoté en Martinique, c’est donc l’ensemble des acteurs du « Pays Marie Galante » (agriculteurs, artisans, élus, associations, informateurs, entreprises, etc) réunit au sein d’une association ou d’un groupe de réflexion à qui il revient de faire émerger et de soutenir les initiatives locales visant la sauvegarde et la revitalisation du patrimoine culturel matériel et immatériel rural de l’ile comme vecteur de développement local, d’attractivité économique englobant le tourisme vert et l’agritourisme et de cohésion sociale à travers le chantier d’insertion.

Récits liés à la pratique et à la tradition

 

Récits tires des rencontres et interviews menées à Marie Galante 13 octobre 2019

Valentin Zodros, un des plus anciens chanteurs de labour interviewé sur sa pratique s’exprime ainsi : « Ce sont les chants que nous entendions. Nous ne savons pas d’où ces chants sont sortis. Je ne compose pas de chants. Après les avoir entendus deux ou trois fois, j’étais capable de les chanter à mon tour et je pouvais y ajouter quelque chose en plus. Mais mes parents ne voulaient pas que je compose de nouveaux chants pour ne pas avoir d’histoire. Il ne fallait pas provoquer les gens, il ne fallait nommer personne. On pouvait être attaqués ensuite »

Il poursuit : « Le ton du chant de charrue et différent à ceux du lewoz et la veillée. La mélodie s’adapte au rythme de la charrue. Qu’est-ce que vous éprouvez quand vous chantez. On peut ajouter quelque chose, mais ce n’est pas une composition. Leurs parents les interdisaient de composer... »‘

D. Cyrille [...] À Marie-Galante, le chan a chari est un chant à répondre. Ce chant responsorial est composé de deux parties de durée variable. La première partie est entonnée par le commandè, le soliste qui commande, tandis que la seconde l’est par les repondè ou le choeur constitué d’hommes qui lui répondent en guise d’accompagnement. [...] Selon le chant interprété, la nature du travail en cours et l’inspiration du soliste, la longueur de la phrase du soliste et la réponse peuvent varier » (Godefroy, H., Saban, L.2019, p. 5).

 

Éléments descriptifs apportés par les porteurs et/ou les informateurs lors des entretiens :

 

« [Chants de labour] ça existe en Vendée aussi, mais nous, la différence c'est qu'on suit les instructions d'aller à droit ou à gauche, mais on le chante et on donne une cadence pour que tout le monde ait le même rythme. En Vendée, ils ont un bâton et ils tapent contre les museaux, pour indiquer la direction qui va suivre la troupe pour tourner ». (Bompuis.EI01,ch.11)

« Il y avait beaucoup de charrettes, des groupes d'hommes qui se retrouvaient pour travailler, mais ils vivaient quelque chose de gaie, avec des chants, des chanteurs qui venaient à animer [...] On ne peut pas mélanger le lewoz avec les chants de labour. La cadence des chants de labour allait avec la charrue ». (Jovial, J-C. et Jovial.EB01, ch.2, 6) Hubert Godefroy]

Ce n’est pas que deux personnes qui chantent, vous êtes plus nombreux. Vous êtes 4-5 à chanter au même temps ? Oui, oui [Il y a un commandeur et tous les répondeurs] ». (Zodros et Broussillon.EB01, ch.11) [Pr. Anakesa reprend] Qui a commencé ce genre de choses ? [Zodros] Les grands, on les a appris... [Pr. Anakesa] Les paroles des chants, elles parlent de quoi ? [Broussillon] Pour encourager les animaux... [Pr. Anakesa] On parle des fois d’amour ? [Broussillon parle des bals, ils rigolent]

 

[Parle l’assistante du Pr. Anakesa]

Il y a plusieurs chants, il y a ceux des animaux, l’agriculture, et puis y a des autres chants qu’on trouve ? [Broussillon parle de chants liés au travail du manioc [grajé mannyok], et il chante un nouveau morceau [17:11-17:18] [HG] Grajé mannyok ça se chante avec un commandeur et un répondeur ?

Oui, oui. Pas tout, un partie...nous ne le composons pas [les chants de labour : ils écoutent et ils imitent] (Zodros et Broussillon.EB01, ch. 4) « La cadence des chants de labour allait avec la charrue ». (Jovial, J-C. et Jovial.EB01, ch.2, 6)

[Hubert Godefroy] Ce n’est pas que deux personnes qui chantent, vous êtes plus nombreux. Vous êtes 4-5 à chanter au même temps ? Oui, oui [Il y a un commandeur et tous les répondeurs] ». (Zodros et Broussillon.EB01, ch.11)

Pr. Anakesa reprend] Qui a commencé ce genre de choses ? [Zodros] Les grands, on les a appris... [Pr. Anakesa] Les paroles des chants, elles parlent de quoi ? [Broussillon]

Pour encourager les animaux... [Pr. Anakesa] On parle de fois d’amour ? [Broussillon parle des bals, ils rigolent] [Parle l’assistante du Pr. Anakesa] Il y a plusieurs chants, il y a ceux des animaux, l’agriculture, et puis y a des autres chants qu’on trouve ? [Broussillon parle de chants liés au travail du manioc [grajé mannyok], et il chante un nouveau morceau [17:11- 17:18] [HG] Grajé mannyok ça se chante avec un commandeur et un répondeur ? Oui,oui. Pas tout, un partie... nous ne le composons pas [les chants de labour : ils écoutent et ils imitent] (Zodros et Broussillon.EB01, ch. 4) ‘

(...) un chant de labour, un cri de rassemblement, avant, il n'y avait pas de téléphone, il n'y avait pas de moyens de communication, c'était un cri de rassemblement, quand quelque chose n'allait pas, quand quelqu'un était malade » (Geoffroy, R. et Geoffroy, Z.EB01, ch.4) Bèlè des Grands-Fonds comme chant de labour et comme support de communication :

« Kan'nida est un chant de labour, un cri de rassemblement, avant, il n'y avait pas de téléphone, il n'y avait pas de moyens de communication, c'était un cri de rassemblement, quand quelque chose n'allait pas, quand quelqu'un était malade » (Geoffroy, R. et Geoffroy, Z.EB01, ch.4) cf hubert ? le chant kan'nida, encourageait les gens à travailler, Il n'y avait pas la charrue pour travailler ici, ici, c'est avec la pioche que nous avons travaillé la terre. Quand les gens étaient fatiguées, nous chantions le chant kan'nida pour leur donner de la force, et les gens oubliaient leur fatigue et travaillaient un peu plus dur. » (Geoffroy, R. et Geoffroy, Z.EB01, ch.13)

« [René Geoffroy] il n'y a pas un problème de transmission parce que nous sommes là et on apprend aux autres. Pour la transmission comment vous faites ? Nous avons chanté le bèlè à plusieurs reprises lors du Festival de Gwoka. Mais il y a un phénomène qui est arrivé, qui est le chanté Nwel. Le bèlè était chantait lors des fêtes de fin d'année, pendant la saison de Noël, mais les chanté Nwel ont pris le dessus. » (Geoffroy, R. et Geoffroy, Z.EI01, ch.12-14)

 

Sitographie sommaire

 

● Association Patrimoine Vivant de Marie-Galante

https://www.facebook.com/saintlouisdemariegalante971/

http://mariegalantebaylavwa.com/

https://www.repriz-cmdtp.org/accueil/missions/patrimoine/

https://www.guadeloupe.franceantilles.fr/regions/marie-galante/les-chants-de-labour-ont-envoute-la-ferme-de-vidonhttps://soundcloud.com/culture-gouv/ecomusee-marie-galante 

https://soundcloud.com/culture-gouv/ecomusee-marie-galante-chants

 

 

Inventaires réalisés liés à la pratique

 

● En 2012 Dominique Cyrille, Opi bel son, bélè et chants de travail de la terre en Guadeloupe, Centre Répriz/Gourbeyre, Éditions Nestor, 2012, page 182.

● En 2016, l’écomusée Murat de Marie-Galante, établissement du Conseil départemental de la Guadeloupe (direction des Affaires culturelles et du Patrimoine), a commencé un travail de collecte participative. Plusieurs sessions d’enregistrements ont été réalisées, aboutissant à un corpus d’environ 75 à 80 chants recueillis en 2017-2019. Ce corpus est conservé par l’écomusée de Marie-Galante, il sera mis en ligne dès que possible (note 1) In Le chant de plein air des laboureurs, dariolage, briolage, Recherches sur une tradition au pays de la Chataigneraie, Paris, l’Harmattan, 2012

● Trois enregistrements sont actuellement disponibles sur Internet à partir des liens suivants :

https://www.dropbox.com/s/zfk795btblqyl8t/Pol%20Lancrerot.mp3?dl=0

https://www.dropbox.com/s/lewansgsq78bdjs/Bésé%20ba.mp3?dl=0

https://www.dropbox.com/s/say7ys8ce09w7co/Wouli%20a%20la%20rozo.mp3?dl=0

● Enregistrements réalisés et conservés par l’écomusée de Murat

Environ 75 à 80 chants enregistrés.

3 chants sont en ligne sur le web pour la fiche (voir ci-dessus) https://www.dropbox.com

https://www.dropbox.com/s/zfk795btblqyl8t/Pol%20Lancrerot.mp3?dl=0

https://www.dropbox.com/s/lewansgsq78bdjs/Bésé%20ba.mp3?dl=0

https://www.dropbox.com/s/say7ys8ce09w7co/Wouli%20a%20la%20rozo.mp3?dl=0

● Captation vidéo, par l’écomusée du Murat de Grand-Bourg de Marie-Galante:

Rassemblement de chanteurs (« commandeurs ») le 13 novembre 2016) dans le quartier de Grelin-Pélisson, à Saint-Louis : enregistrement audio et vidéo. Enregistrement du 19 février 2017 au domicile d’un des chanteurs (Pélisson) et enregistrement du 14 aout 2019 à l’habitation Murat.

 

 

Bibliographie sommaire

 

Cyrille (Dominique), Opi bel son, bélè et chants de travail de la terre en Guadeloupe, Centre Répriz/Gourbeyre, Éditions Nestor, 2012.

Laplante (André), Les convois marie-galantais. Ethnographie d’un système d’échange de journées, mémoire en anthropologie, Université de Montréal, département d’anthropologie, 1969, 125 p.

Marcel-Dubois (Claudie) et Pichonnet-Andral (Maguy), La Musique à Marie-Galante, Paris, Musée des Arts et Traditions populaires, 1978, 2 disques 33 tours et un livret de 27 p.

Ouvr. coll., Le Chant de plein air des laboureurs, dariolage, briolage... Recherches sur une tradition au Pays de la Châtaigneraie, dir. OPCI et EthnoDoc, Paris, L’Harmattan, 2012.

Herzaft (Gérard), Americana. Histoire des musiques de l’Amérique du Nord, de la préhistoire à l’industrie du disque, Paris, Fayard, 2005.

Godefroy (Hubert), « Les bœufs de travail en Normandie », Le Viquet n° 111, Pâques 1996.

 

 

Filmographie sommaire

 

Non renseigné

 

Au delà des recherches aux archives départementales de la Guadeloupe et dans les ouvrages traitant de la pratique des chants , la rédaction de la fiche est basée sur la rencontre régulière avec plusieurs dizaines d'acteurs de la pratique (représentants d’associations de sauvetage de patrimoine , chanteurs de tradition, chanteurs de la jeune génération, organisateurs de rassemblement karnaval kbwet, de veillées chantées, public), ainsi que sur l'observation et l'implication directe à tous les stades de cette pratique (collecte, pratique et transmission, recherches et enquêtes, publications), organisation d'événements qui ont donné lieu à des travaux de recherche menées par l’ethnologue, Diana Rey Hulman missionnée par le conseil départemental de la Guadeloupe

Audry BROUSSILLON, Grelin, Saint-Louis de Marie-Galante, répondeur de chants de labour, membre de l’association Fond d’or

Robert IBALET, répondeur de chants de labour, membre de l’association Fond d’or

Jean-Claude JOVIAL, Grand-Bourg de Marie-Galante, praticien du chant de labour (commandeur)

Ismani MARIVAT, Grelin, Saint-Louis de Marie-Galante, répondeur de chants de labour, membre de l’association Fond d’or

Thomas MONICHI, dit Doctè, Grelin, Saint-Louis de Marie-Galante, interprète de chants de labours (commandeur)

Jean QUILLERY, président de l’association Fond d’or de Saint-Louis de Marie-Galante,

Audry TELLEBOIS, praticien et chanteur de labours, porteur de tradition (décédé en 2019) Valentin ZODROS, Grelin, Saint-Louis de Marie-Galante, interprète de chants de labours (« commandeur ») et musicien (siyak)

Jacky et Maïté CACHEDON, habitants de Grelin, commune de Saint-Louis

La présente fiche a été réalisée avec la collaboration de :

Jean-Claude GAUTHIER, documentaliste à l’écomusée de Marie-Galante Micheline SILDILLIA, attachée de conservation, écomusée de Marie-Galante

Pierre CAFOURNET, attaché de conservation, écomusée de Marie-Galante

Rosette SIGISCAR, adjointe administrative à l’écomusée de Marie-Galante

Marie-France ROMAIN, adjointe du patrimoine à l’écomusée de Marie-Galante

Amédée ZODROS, interprète de chants de labours (« commandeur ») et musicien (siyak)

Jacky et Maïté CACHEDON, habitant de Grelin (Saint-Louis) et collaborateurs de la collecte participative.

Rédacteur(s) de la fiche

 

Hubert GODEFROY, chef d’établissement de l’écomusée Murat de Marie-Galante hubert.godefroy@cg971.fr

Lucie SABAN, présidente de l’association Patrimoine vivant de Marie-Galante

 

Enquêteur(s) ou chercheur(s) associés ou membre(s) de l’éventuel comité scientifique

 

Hubert GODEFROY, ethnologue, chef d’établissement de l’écomusée Murat de Marie- Galante

Apollinaire ANAKESA, professeur des universités en musicologie, ethnomusicologie, anthropologie de la musique, Université des Antilles

Lucie SABAN, présidente de l’association Patrimoine vivant de Marie-Galante

Pierre CAFOUNET, attaché de conservation à l’écomusée de Marie-Galante

Jean-Claude GAUTHIER, documentaliste à l’écomusée de Marie-Galante fonctions

Diana REY-HULMAN, ethnologue et linguiste, chargée de mission du Conseil départemental de la Guadeloupe.

 

Transcripteur et traducteur associés

 

Rosette SIGISCAR, adjointe administrative à l’écomusée de Marie-Galante a réalisé l’ensemble des transcriptions des enregistrements en créole (graphie normalisée).

Pierre CAFOURNET, attaché de conservation à l’écomusée de Marie-Galante a réalisé l’ensemble de la traduction du créole en français.

 

 

Lieux(x) et date/période de l’enquête

 

Marie-Galante (Guadeloupe) / 2017- 2019

 

 

Données d’enregistrement

 

Date de remise de la fiche: 27 octobre 2020

Année d’inclusion à l’inventaire: 2020

N° de la fiche: 2020_67717_INV_PCI_FRANCE_00488

Identifiant ARKH: ark:/67717/nvhdhrrvswvksnj

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