Dans le village de Bessan (Hérault) se déroule tous les ans un rituel autour de l’Âne. À l’approche de la Saint-Laurent, le 10 août, la population se rassemble en nombre pour quelques jours de fête durant lesquels l’ase (« âne » en occitan), animal emblématique de la ville, danse de longues heures.

Dans le village de Bessan (Hérault) se déroule tous les ans un rituel autour de l’Âne. À l’approche de la Saint-Laurent, le 10 août, la population se rassemble en nombre pour quelques jours de fête durant lesquels l’ase (« âne » en occitan), animal emblématique de la ville, danse de longues heures.

De l’église à la rue, de placettes en maisons de retraite, des élus de la ville à la communauté, l’Âne parade en faisant résonner les cœurs de ceux qui le font vivre. La fête de la Saint-Laurent à Bessan, avec son Âne, relève des fêtes à animaux totémiques du sud de la France.

L’organisation de la fête de la Saint-Laurent débute au mois de mars chaque année. Pour l’édition 2014, les groupes suivants ont pris part à l’organisation des festivités :

Association Les Amis de l’Âne

Formations musicales : les Farfelus de la Tuque, la Peña del sol, la Lyre bessanaise

Comité des fêtes de Bessan

Association ACTIF

Cave coopérative du Rosé de Bessan

Société Ricard

Association La Boule bessanaise

AS Bessan Tambourin

ASB Football

Paroisse Saint-André-Chemin-des-Romieux

Association La Gaule bessanaise

Des forains

La municipalité de Bessan est très attachée à la valorisation de l’animal-totem et soutient avec force et intérêt toute initiative qui met en avant l’Âne. Une aide financière est attribuée aux associations chargées de l’organisation de l’événement. La municipalité est en outre impliquée directement comme acteur de la fête. Elle accueille les prétendants et les personnes concernées pour l’élection des représentants de la jeunesse. Le samedi de la fête, les élus offrent un apéritif à la population. Les jours suivants, ils prennent part aux festivités et représentent la Ville à laquelle la jeunesse rend hommage. Sans s’approprier ni imposer sa vision, la municipalité soutient et encourage la verve populaire, expression de l’identité locale.

Répétitions, réunions, rendez-vous, apéritifs, repas sont l’occasion de souder les liens entre les habitants qui souhaitent faire vivre la tradition autour de l’animal emblématique. Outre les porteurs de la fête, soit une cinquantaine de personnes, sans oublier leurs familles, l’Âne réunit autour de lui de nombreuses associations et commerçants. Durant la fête, l’animal-totem local fait le lien entre la population, la municipalité, l’église, la maison de retraite, le centre de loisirs et toutes les structures du village. L’Âne rassemble autour de lui une importante équipe, à commencer par le meneur et les quatre porteurs, qui à Bessan se font appeler les danseurs. Les cinq personnes représentant la jeunesse (trois demoiselles d’honneurs et deux chefs de jeunesse) sont indissociables du défilé de l’Âne, ce qui fait par ailleurs son originalité. Des bandes de musiciens accompagnent l’animal (Farfelus de la Tuque, Peña del sol, Lyre bessanaise), et ont chacune une place bien définie. Juste derrière ou à côté, le Petit Âne comporte sa propre équipe de danseurs. Les acteurs, déjà nombreux lors de la fête, rassemblent autour d’eux d’autres personnes qui accompagnent de près l’événement : familles, amis, commerçants, mais aussi touristes et curieux venus d’ailleurs.

Lieu(x) de la pratique en France

 

La fête de la Saint-Laurent se déroule à Bessan (Beçan, en occitan) (Hérault), en région Occitanie, dans les rues, les ruelles et sur les places du village.

 

 

Pratique similaire en France et/ou à l’étranger

 

Non renseigné

La fête de la Saint-Laurent à Bessan dure chaque année cinq jours, week-end inclus. Les sorties de l’Âne constituent les moments forts de la fête, ce qui lui vaut son autre nom de fête de l’Âne. L’animal est au centre des festivités : ce n'est qu’à l’occasion de la Saint-Laurent que la population peut profiter de sa présence.

Les Bessanais et les touristes assistent à la première danse de l’Âne à 17h, le samedi proche du jour de la Saint-Laurent. Les moments phares de la journée du dimanche sont la bénédiction et la messe en présence de l’Âne ainsi que la remise des bouquets où la jeunesse met à l’honneur la municipalité. Le lundi et le mardi, journées moins protocolaires, réunissent la population autour de l’Âne à travers différentes animations. Le dernier jour de la fête, l’animal reçoit le droit de se reposer : c’est alors le Petit Âne qui clôture l’événement.

 

En amont de la fête

En amont de la fête, les préparatifs commencent par l’élection de deux chefs de jeunesse et de trois demoiselles d’honneur. Depuis cinq ans, l’élection se déroule à la mairie, en présence de l’association Les Amis de l’Âne, du comité des fêtes et des élus concernés. Les cinq jeunes personnes ont la responsabilité « de proposer une fête populaire et de qualité », selon un document de communication édité par la commune en 2014.

À la suite de l’élection des demoiselles d’honneurs et des chefs de jeunesse, divers commerçants et associations de la ville commencent les préparatifs. Dès l’élection, les élus doivent mettre en place un calendrier précis. En dehors de la danse de l’Âne, de nombreuses animations ont lieu durant les cinq jours de fête. De la confection de fleurs en crépon à la commande des fougasses, de la confection des cocardes au choix et achat des vêtements pour la journée de la Saint-Laurent, les représentants de la jeunesse sont occupés par l’organisation et le bon déroulement des cérémonies à venir.

 

Les répétitions et les entraînements

La remise des bouquets. ― Quelques jours avant la fête, les demoiselles d’honneur et les chefs de jeunesse se retrouvent pour un rendez-vous particulier : la répétition de la remise des bouquets. Les anciens sont présents pour transmettre le protocole. En 2014, Robert Guichou a mené la rencontre en présence du musicien Claude Rogues pour donner les repères aux jeunes gens. En effet, ce moment important de la fête est très codifié, les jeunes doivent se rappeler du nombre de pas, de l’ordre du déroulé et du moment musical correspondant. Cette répétition montre la grande place de l’événement au sein de la communauté.

Préparation de la danse du Petit Âne. ―Dès le mois de juin, Sylvain Boutes encadre des entraînements avec les enfants pour faire danser le Petit Âne. Les rencontres commencent par la confection de fleurs qui décorent la carcasse ; les enfants et leurs familles sont mis à contribution. Vient ensuite le temps des répétitions : deux équipes, qui se relaient à cause du poids de l'Âne, apprennent ou se remémorent la danse. Le groupe est formé de garçons âgés de 10 à 14 ans. Quand ceux-ci deviennent trop grands, ils laissent la place à une nouvelle promotion. En 2014, Léo Corzo et Maxime Blin ont tenu le rôle des meneurs.

Les danseurs de l’Âne. ― Sans confrérie ni association, les danseurs de l’Âne sont autonomes et s’organisent de façon quasi-secrète dans un grand souci du respect de la tradition. La dénomination des porteurs de l’animal est une particularité de Bessan. En effet, on ne nomme pas ceux-ci « porteurs », mais « danseurs ». Chaque danseur-porteur s’occupe lui-même de trouver la personne qui prendra sa place. Il prend soin alors d’expliquer au nouveau danseur les secrets et astuces liés à la danse et au portage.

 

Déroulé synthétique de la fête

La date de la fête de Bessan est fixée le week-end le plus proche de la Saint-Laurent. En 2014, la fête a commencé le samedi 9 août et s’est finie le mercredi 13 août. Chaque jour présente son propre programme, calqué sur un même schéma depuis des années.

 

- Samedi

La fête commence à 17h devant l’hôtel de ville, lorsque les cinq coups de clochers retentissent. La première danse de l’Âne démarre, avec, pour certains, beaucoup d’émotion, comme en témoigne un ancien : « C’est sûr que je vais verser une larme, comme chaque année, c’est tellement émouvant ! ». Le public, rassemblé en cercle, laisse la place aux musiciens. Les Farfelus de la Tuque accompagnent la danse de l’Âne. Ce dernier n’est pas seul : le Petit Âne imite tous ses mouvements. Le charivari du samedi démarre dans un passa-carrièra (« défilé », en occitan), ponctué d'arrêts au cours desquels les élus, les résidents de la maison de retraite et une bodega clandestine offrent un apéritif. Cette première journée de fête se termine tard dans la nuit.

 

- Dimanche

La vente des fougasses. ― La vente des fougasses incombe aux demoiselles d’honneur et aux chefs de jeunesse. La recette des ventes sert d’abord à rembourser l’achat des fougasses et des fournitures pour la décoration de l’Âne, ainsi que l’organisation du repas pour toutes les personnes qui ont apporté leur aide durant la fête. Le comité des fêtes attribue une enveloppe spéciale pour l'achat des robes et des costumes. Pour couvrir les frais, les jeunes vendent également des cocardes et des tee-shirts à l’effigie de la fête. Ces propositions évoluent avec le temps, mais les cocardes et les fougasses reviennent d'année en année. La tournée commence dans la matinée du dimanche et se poursuit la journée du mardi. Tous les moyens de transport peuvent être utilisés, de la charrette à cheval aux tracteurs, en passant par les voitures de collection de Marc Llari et de Michel Quilis (2014) : les adultes embarquent la jeunesse pour un traditionnel tour. Selon Michel Sabatéry et Francis Delmas, « en 2010, Roger Bressac a même construit une remorque spécifique pour la vente des fougasses, avec sono incorporée ». Quant à la fougasse, autrefois fabriquée par les boulangers locaux, elle est aujourd’hui commandée à l’extérieur du village pour des questions de coût et de volume de commande.

La bénédiction de l’Âne. ― Le dimanche matin, l’Âne se rend à l’église. En présence des officiels, des chefs de jeunesse, des demoiselles d’honneur et sous les yeux de nombreux spectateurs, l’Âne danse sur le parvis de l’église, fidèlement accompagné par son petit confrère. Le curé procède ensuite à la bénédiction. Ce moment symbolique est régi par un protocole spécifique, avec la première remise de bouquet au curé. Ce dernier prend la parole en évoquant l’importance de l’Âne pour la communauté et sa place dans la fête de la Saint-Laurent. Après la batejada (« baptême », en occitan), les deux Ânes entrent dans l’église pour assister à la messe. Quelle qu'en soit l'origine, à la Saint-Laurent à Bessan, les Ânes assistent à la messe, placés de part et d’autre de l’autel. La Lyre bessanaise, association musicale locale, accompagne l’office.

Après la messe, l’Âne prend une direction qui ne fait pas partie de l’itinéraire officiel. Chaque année, les amis de l’Âne et les danseurs choisissent d’honorer un(e) Bessanais(e), le plus souvent une personne âgée. Le cortège s’arrête sur le pas de la porte ; l’Âne passe sa tête dans l’entrée où est installée la personne à honorer et exécute sa danse.

La remise des bouquets. ― À midi, l’Âne arrive sur la Promenade. Il est attendu par les élus de la ville et par d’autres personnalités. Après la danse vient le moment de la remise des bouquets. Les demoiselles d’honneur offrent les fleurs au maire et aux deux élues - en 2014, Hélène Grenouillon, adjointe à la Petite Enfance et aux Affaires scolaires, et Ange Millan, adjointe aux Travaux, Réseaux, Voiries et à l’Aménagement du territoire -, selon un déroulé bien établi, tandis que les chefs de jeunesse agitent les drapeaux occitan et français. Les jeunes appréhendent cette cérémonie car, sous les yeux de plusieurs centaines de personnes, ils n’ont « pas le droit à l’erreur ». Le trac et l'émotion sont à leur comble.- Lundi

Le lundi de la fête, le public est convié à « l’apéritif de l’Âne » sur le parvis de la cave coopérative. L’association Actif organise ce moment convivial avec la participation des commerçants, des artisans, de la municipalité, de la cave coopérative Rosé de Bessan et de la société Ricard. Ce jour-là à Bessan, les producteurs locaux sont mis en avant. Les deux Ânes sont présents. Les volontaires adultes et enfants peuvent s’essayer au maniement du fouet et au portage des Ânes.

 

- Mardi

L’Âne se rend dans les alentours de Bessan. La matinée commence par la visite chez les sapeurs-pompiers. Après la danse, café et autres boissons sont servis à l’équipe. L'arrêt suivant est l’occasion de prendre le petit déjeuner, offert par un artisan de la zone bessanaise. Chaque année, un artisan différent prend en charge le repas. En 2014, Roger Bressac a accueilli le cortège dans son entreprise de carrosserie, en servant un véritable festin. La tournée se poursuit ainsi jusqu’au début de l’après-midi.

 

- Mercredi

De nombreuses animations se déroulent en cette dernière journée de la fête. Dans la matinée, l’association La Gaule bessanaise organise une grande pêche à la truite place de la Promenade, dédiée aux enfants. Les forains, présents durant la fête locale, offrent un apéritif de clôture. Ce jour-là, seul le Petit Âne est de sortie.

 

La musique

À l’origine, seuls un joueur de hautbois et un joueur de tambour accompagnaient l’Âne. Selon les archives, plusieurs duos de musiciens traditionnels étaient présents jusqu’à l’arrivée de la Philharmonique bessanaise en 1973, sans doute l’ancien nom de la Lyre bessanaise.

De nos jours, deux groupes de musique interviennent pour jouer la valse asinienne : la Lyre bessanaise et les Farfelus de la Tuque. Le tambour et le hautbois ont été remplacés par d’autres instruments. Le répertoire est essentiellement restreint à la Valse de l’Âne, jouée inlassablement durant la fête. Mais il ne faut pas oublier l’accompagnement musical de la Cansou de Bessan, interprétée, contrairement à la valse, une seule fois, le dimanche sur l’estrade. Une musique tout spécialement composée est aussi jouée pour la remise des bouquets. Avant 1973, ce cérémonial se déroulait au son de la Marseillaise.

 

La danse de l’Âne

La danse de l’Âne est une suite de cinq figures effectuées sur le rythme de la valse. Dès que les danseurs entendent les premières notes, sur la consigne du meneur, ils font pencher le corps de l’animal vers la gauche.

Ensuite, le même mouvement est répété du côté droit (ill. 2). Après ce balancement, l’animal tourne sur lui-même et reprend les mêmes figures une deuxième fois.

Le meneur, après avoir donné trois coups de fouets bien sonores, fait reculer l’animal (ill. 3).

Sur le quatrième temps, l’animal se place pour prendre l’élan nécessaire afin d’effectuer une dernière figure acrobatique (ill. 4). C’est alors que le meneur, aidé du premier porteur, réceptionne l’Âne sur l’épaule gauche et le fait tourner sur son axe.

Pendant ce temps les trois autres danseurs se préparent à recueillir l’Âne suite à sa chute (ill. 5).

La danse de l’Âne est une prouesse sportive qui demande savoir-faire, discipline et coordination de la part de l’équipe. Étant effectué plusieurs dizaines de fois durant la fête, la danse comme la musique provoquent un effet de transe collective. Le fouet, attribut du meneur, est un élément important dans la danse. Son maniement demande un entraînement spécial, car le son provoqué lors des claquements est un élément jugé indispensable pour la réussite de la danse.

 

Les représentations culturelles des animaux totémiques

Les animaux totémiques sont de forme, de taille et de poids variés, selon leur mode de fabrication, de transport et de manipulation. La reproduction à peu près fidèle, quoique stylisée, de l’animal peut évoluer jusqu’à une invention libre, soit par hybridation comme le Bœuf volant (Buou-Volaire) de Saint-Ambroix (Gard) ou le Tamarou (lo Tamaró) de Vendargues (Hérault) (tête de lapin, corps de hérisson, ailes de cigale), soit par extraction d’un élément comme le Cocairòs de Saussan (Hérault), nommé d’après sa coa (queue).

Placés au sein de la structure, les porteurs, assez souvent masculins et issus de l’équipe de rugby locale, font avancer l’animal lors des déambulations. Ces bêtes mythiques possèdent en général une tête mobile qui s'allonge et se rétracte, animée par l’un des porteurs. La gueule est souvent mobile elle aussi, permettant le claquement de la mâchoire, la « gnaque ». Tous entretiennent une mobilité codée, « objet simultané de la peur et de la dévotion ». Ces animaux-totems sont précédés d’un meneur et accompagnés par des groupes de musiciens qui jouent une mélodie répétitive, propre à l’animal. Le nombre de porteurs dépend de la taille de la construction, dont le maniement mobilise des savoir-faire spécifiques.

Les figures des animaux totémiques, parfois gigantesques, constituent les acteurs principaux de grandes fêtes populaires, préparées avec la participation active des habitants pour lesquels elles conservent une importante valeur symbolique. Les processions diffèrent d’un lieu à l’autre, mais chacune obéit à un rituel précis. Ces manifestations témoignent encore et toujours d'un dynamisme remarquable. D’autres animaux totems sont adjoints à certaines de ces manifestations. Parmi eux, le plus courant est le Chevalet (lo chivalet), sorte de monture maintenue à la taille du danseur. Les autres danseurs (cibadier, fabre, desmoscaire) miment la domestication du cheval-esprit-sauvage.

 

L'âme collective des animaux totémiques

Tous les animaux totémiques animent les fêtes saisonnières (carnavalesques, religieuses ou votives) à travers des rituels liés aux légendes (mythologiques ou contemporaines) qui fondent leurs origines. Les cérémonies qui motivent la sortie du totem ont une fonction initiatique, soit parce que c’est une forme d’exploit pour les jeunes gens que de les porter ou de les affronter, soit parce que la force symbolique permet de jouer à exorciser les maux de la Cité et d’en réconcilier les habitants, toutes classes sociales confondues.

S'ils ont perdu leur caractère religieux, les animaux totémiques continuent de représenter la mémoire collective, l'identité locale ainsi que l’invention constante des communautés. Ils sont les symboles de la création collective, qui prend racine dans l'histoire, les mythes, les contes et les légendes locaux. Ils s'adaptent aussi aux changements qui interviennent dans la communauté. Ainsi le Poulain de Pézenas voit ses sorties s’accroître en fonction des fêtes organisées à travers les rues. Il participe au mois de novembre à « Martror, la fête des morts », fête spectaculaire créée à initiative d'un collectif d'artistes-chercheurs souhaitant restaurer des rituels saisonniers, ou à Noël, à l’initiative de la municipalité, où il endosse alors une nouvelle toile rouge.

Les animaux totémiques animent les rues, créant frayeur, joie, bonheur chez les participants. Ils participent des « charivaris », espace de la fête et lieu de sociabilité. À chaque animal correspond son rituel, sa fête et son jeu, sa relation à la communauté, aux porteurs, aux musiciens et au meneur. Certains animaux totémiques mangent symboliquement les enfants, à l'image du Bœuf de Mèze ; d'autres poursuivent les jeunes filles, comme la Tarasque de Tarascon ; d'autres encore meurent symboliquement pour mieux renaître un an plus tard. Ils sont à l'image de la fondation, de la conservation ou de la transformation de la Cité.

 

Les animaux totémiques, identités de la fête

L’élément qui rassemble dans une même grande famille les géants, les dragons processionnels et les animaux totémiques est la fête. Tous jouent à travers rues au gré des sorties carnavalesques ou autres manifestations calendaires. La fête donne un sens à l'animal totémique, tout comme l'animal totémique donne un sens à la fête. Ils sont indissociables. Ils sont les représentants de « l’exhibition collective au moment où la société proclame ce qui la fonde ».

Français et occitan

Patrimoine bâti

 

Sans objet

 

 

Objets, outils, matériaux supports

 

La structure de l’Âne est une charpente en bois lamellé collé, couverte de toile de jute et décorée de milliers de fleurs en crépon de toutes les couleurs. La tête, grâce à laquelle on reconnaît l’identité du quadrupède, est une sculpture peinte, fabriquée à partir de mousse polyuréthane. La queue de l’animal est une véritable queue de cheval, décorée d’un gros nœud aux couleurs du drapeau français.

Sur les flancs, au milieu des fleurs, trois cadres expriment l’appartenance de l’Âne : la formule Sen de Bessan (« Nous sommes de Bessan », en occitan) ; l’emblème peint de la Tuque, ou courge (tuca ou cogorda, en occitan), emblème populaire de la ville, évoqué dans la Chanson de Bessan (Sén de Bessan, s’en fasén gloria / Sén de Cougourliés dessalachs [« Nous sommes de Bessan, on s’en fait gloire / Nous sommes des Cougourliers dessalés »] ; à côté, sa représentation, confectionnée en fleurs, avec le « B » de Bessan au milieu. Sur l’autre flanc se trouvent les mêmes cadres ; le coq gaulois remplace la tuque centrale. Un calicot rouge est fixé en bas de la carcasse pour cacher les jambes des porteurs. À l’arrière de l’Âne se trouve une croix occitane, devant l’ouverture ménagée dans la structure qui permet au premier porteur d’avoir une certaine visibilité.

L’année en cours est toujours inscrite sur le dos de l’animal. Ainsi, les chiffres changent de fête en fête, avec la décoration de l’Âne. Chaque année, la création artistique est le fait des demoiselles d’honneur et des chefs de jeunesse.

L’Âne n’a pas toujours eu ces caractéristiques. La première tête de l’Âne était un bas de laine rempli de paille. Sa carcasse était faite en cerceaux de châtaignier. Du châtaigner au PVC et aluminium, de la paille au synthétique, l’Âne s’adapte aux modes et aux époques qu’il traverse.

La transmission autour de la pratique

 

En 2011 a été fondée l’association Les Amis de l’Âne, avec pour objectif de « soutenir la jeunesse durant son année d'élection, de s'impliquer aux côtés du comité des fêtes et de la municipalité, afin de maintenir et consolider les traditions bien vivantes de Bessan, dont la fête de la Saint-Laurent » (article du Midi libre, 9 février 2014). L’association rassemble les différentes générations qui animent les traditions locales, et plus particulièrement celles liées à l’Âne. Elle représente en quelque sorte un réservoir de personnes-ressources.

Jacques Nespoulous, le président, « a toujours soutenu l’Âne : au travers du comité des fêtes, lorsqu'il en était membre durant de longues années, mais aussi lors de son mandat de conseiller municipal, délégué aux Festivités (1989-1995) », précise Céline Carminati, actuelle adjointe aux Affaires culturelles et au Tourisme.

Différentes actions de sensibilisation auprès de scolaires sont organisées afin de faire connaître les coutumes et traditions locales. Chaque année, un concours pour l’affiche présentant la fête de l’Âne est organisé. De nombreuses personnes se mobilisent et œuvrent à imaginer une nouvelle image de la fête. Quelques ouvrages de Claude Achard, Claude Alranq et Michel Sabatéry font référence à l’Âne de Bessan.

 

 

La transmission du rituel

 

La transmission du rituel repose sur des personnes responsables par secteur. Ainsi, Christophe Hyché, en 2014, s’occupe de l’équipe de l’Âne, même si les danseurs prennent en charge eux-mêmes les successions ou remplacements éventuels. La danse ne s’apprend pas de façon académique, mais par mimétisme et à travers l’expérience même de la fête. Parfois, le nouveau danseur demande conseil : l’ancien n’hésite pas alors à endosser l’animal pour montrer sur le vif et donner quelques astuces concernant le portage ou la danse.

Le Petit Âne, au contraire, exige un temps de répétitions en amont de la fête. Sylvain Boutes, en 2014, mène les répétitions de dix garçons, répartis en deux équipes pouvant se relayer successivement. Christophe Hyché intervient pour apprendre aux deux meneurs le maniement du fouet. La transmission de la Cansou de Bessan est assurée en 2014 par Robert Guichou, le dernier interprète, qui entraîne un nouvel interprète.

La municipalité souhaiterait inviter les jeunes gens à s’intéresser aux instruments traditionnels et ainsi assurer la relève pour la musique de l’Âne. En attendant, Claude Rogues joue lors de la remise des bouquets ; les Farfelus de la Tuque font valser l’Âne et la Lyre bessanaise accompagne la messe.

La place des animaux totémiques, tel l’Âne de Bessan, est dans la rue, où ils symbolisent l'appartenance à une communauté et à un lieu. Mais la rue offre parfois des contraintes auxquelles il est difficile de s'adapter. L'évolution des contraintes urbaines, les législations en vigueur (pour les cafés, les associations...) mais aussi les migrations de populations obligent à procéder à des ajustements dans l'organisation des fêtes.

La vitalité de ces fêtes est encore très fondée sur la capacité d'« organisation populaire ». Ces manifestations sont parfois soumises à des injonctions municipales soucieuses de prestige, ce qui en affaiblit la portée. Mais le soutien des collectivités peut être aussi vecteur de sauvegarde et de transmission quand ces politiques territoriales permettent aux communautés de stimuler l'invention collective et d'en assurer les filiations.

Les animaux totémiques sont mortels, selon Daniel Fabre : « ils disparaissent dès que la jeunesse les abandonne ». Pour Claude Alranq, « les Totems sont comme nous, ils passent et ils trépassent. Là où ils sont apparus, ils n'ont jamais complètement disparu […]. Là où ils furent nombreux, plus grandes sont les chances d'une contagion […]. Là où ils sont isolés, moins nombreuses sont les chances d'un "éternel retour" ». Mais chaque année, il y a encore et toujours des nouveaux venus. À l'origine de la naissance d'un nouvel animal, il y a le rêve, la volonté d'un groupe de personnes, d'associations, d'élus... Partout des formes de transmission voient le jour, par mimétisme de meneur en meneur ou de porteur en porteur, par apprentissage pour les musiciens. Chaque groupe crée sa façon de transmettre ce patrimoine vivant pour le plus grand intérêt des plus anciens.

Ces animaux totémiques sont les signes unanimes, aux yeux des citoyens, de l’« identité de fête ».

La famille des animaux totémiques

 

Les animaux totémiques les plus anciens ont été créés à partir du xvie siècle, tels la Tarasque de Tarascon (Bouches-du-Rhône), le Chameau (lo Camèl) de Béziers (Hérault), puis l’Âne (l’Ase Martin) de Gignac (Hérault) et le Poulain (lo Polin) de Pézenas (Hérault). Les processions les plus anciennes se sont transmises au fil des générations depuis plusieurs siècles, avec parfois quelques interruptions : le Chameau de Béziers fut brûlé à la Révolution puis détruit à deux reprises au xixe siècle, avant de renaître définitivement en 1895 par la volonté des habitants. Mais de nouvelles effigies apparaissent ou réapparaissent chaque année, en référence à des épisodes de l'histoire ou de la mythologie locale, à l'instar du Pélican de Puisserguier (Hérault) en 2012.

Entre les géants du Nord et de Belgique et le bestiaire fantastique de Catalogne se situe un bassin très représentatif des coutumes locales, donnant vie à ce qui est communément appelé les « animaux totémiques », appellation récente et controversée utilisée pour désigner les « bêtes de toile », « dragons processionnels » ou « animaux-jupons » associés à des pratiques festives identitaires.

On dénombre de 60 à 70 animaux totémiques dans le sud de la France, particulièrement représentés dans le département de l'Hérault, qui en compte une cinquantaine. Il est difficile de dénombrer précisément ces animaux totémiques, ces derniers naissant, renaissant, disparaissant au gré des groupes, des associations, des élus et des transmissions, qui leur permettent de trouver place et fonction au sein de la Cité. En cela, ils sont particulièrement représentatifs du patrimoine vivant : les animaux-totems sont soumis à l'énergie des groupes, des fêtes, des réalités socio-politiques des lieux où ils ont élu domicile.

Les animaux totémiques voient l'apparition de nouvelles générations depuis une vingtaine d'années et de nouvelles pratiques se développent afin d'intégrer les nouveaux-venus dans la grande famille des totems. Des baptêmes (batejadas) sont organisés afin que la naissance d'un nouvel animal puisse intégrer le rite collectif et la communauté. Ainsi, les animaux totémiques plus anciens sont invités pour parrainer un nouveau venu, et la famille des animaux totémiques s’agrandit dans un esprit de partage et d'échanges entre les villes et villages. De nombreux rassemblements d'animaux totémiques fleurissent au printemps et se développent de manière croissante d'année en année.

 

 

L’historique de l’Âne de Bessan

 

La pratique liée à l’animal-totem de Bessan a une place importante dans la vie quotidienne des Bessanais. La fête locale réunit depuis des générations toutes les classes d'âge.

La tradition de l’élection de demoiselles d’honneur et de chefs de jeunesse remonte, d’après les sources, à 1788, lorsque deux chefs de jeunesse furent chargés d’organiser un bal pour la Saint-Laurent. En 1958, trois jeunes filles, appelées initialement « cheftaines », se sont jointes au groupe [Michel Sabatéry et Francis Delmas, Sèm de Bessan, 2011].

Depuis 1957, le Petit Âne suit pas à pas le Grand Âne pendant les cinq jours de fête.

Selon Michel Sabatéry, historien local, « longtemps, l’Âne a été interdit d’église. Par la suite, il a été toléré au fond de l’église, près de l’entrée. Ce n’est qu’à partir de 1983 que l’Âne a l’honneur de trôner dans le chœur ».

La tradition carnavalesque

Le village de Bessan se rassemble autour de l’animal pour vivre un moment convivial fort en émotion, exceptionnel, où la population brise les codes instaurés pour les remplacer par les codes de la fête. Ces éléments rappellent beaucoup le temps de carnaval, où on assiste à un renversement de situation, à une volontaire perturbation de l’ordre établi.

La figure de l’âne possède une place importante dans le bestiaire festif. Claude Geignebet (Le Carnaval) souligne la présence de l’âne dans le temps calendaire : « Dès la Saint-Martin, date du début de l’hiver populaire […], partout en France, comme la jument de Gargantua, il laisse sous le nom de "pas de l’âne" la trace de son passage et ses bonds prodigieux. À la fin du Carême que ce saint inaugure, aux derniers jours de décembre ou début janvier, les fêtes des Fous et de l’âne animaient les chapitres des cathédrales […]. À Beauvais, à Sens, à Rouen, au cours de la messe des Fous, on imitait son chant dans le cantique que l’on lui dédiait. Quarante jours théoriques plus tard, à la Chandeleur-Carnaval, nous l’avons vu apparaître sous la double forme de monture de cocu et du fou au bonnet d’âne. Mais, parce qu’alors le temps "se retourne" et bascule dans l’année nouvelle, c’est à reculons qu’il se présente. Aux Rameaux, Pâques fleuries, qui marquent le début de la phase terminale du Carême, Jésus pénètre dans Jérusalem […] sur une ânesse […]. L’Ascension-1er mai est un autre jour des ânes ».

Dans la mythologie carnavalesque, la figure de l’âne mérite l'attention, car il y relève des animaux « psychopompes », qui servent donc de passeurs dans le voyage des âmes. Selon la symbolique carnavalesque, qui donnent à certains animaux des pouvoirs d’ordre chamanique, à Bessan, le proverbe suivant est resté : « voir l’Âne et mourir ».

 

Les trois récits des origines

Plusieurs récits se rapportent à l’origine de l’Âne de Bessan. Les habitants semblent préférer avant tout celui qui fait référence à la foire de la Saint-Laurent, privilège accordé par le roi François Ier en 1533. Lors de cette foire fut décoré le plus beau des ânes, qui fut promené dans les rues du village. Il est dit que l’âne, s’étant échappé, trouva refuge à l’intérieur de l’église. Depuis, les Bessanais fêtent l'incident en promenant l’effigie de l’animal, jusqu’à l’église où est célébrée la messe du dimanche. L’Âne est associé à la fête de la Saint-Laurent, lors de laquelle l’animal se serait échappé pour trouver refuge dans une église. Cette histoire constitue l'un des récits fondateurs qui justifient la présence de l’Âne à Bessan.

La présence de l’Âne dans l’église renvoie aux fêtes de l’âne, ou fêtes des fous, célébrées au Moyen Âge : « La housse de l’Âne, tout en drap d’or, était tenue à chacun de ses angles par quatre des principaux chanoines. Ainsi composé, le petit cortège auquel se joignait un certain nombre de chantres, se rendait de la cathédrale à une autre église de la ville, où l’on devait célébrer l’office de l’Âne […]. Et l’on commençait alors la messe la plus originale qu’il fût possible de voir : aux chants de l’office ordinaire, prescrits par le rituel, on ajoutait l’inévitable Prose de l’Âne […]. Pour terminer dignement la fête, le prêtre officiant, au lieu de chanter l’Ite missa est, criait par trois fois en imitant la voix de l’âne : "Hi han, hi han, hi han". Puis le peuple et les chantres, brayant également comme des ânes, donnaient la réplique : "Hi han, hi han, hi han" » [Bibl. nat. France, « Notice sur les fêtes des ânes et des fous », par J.-X.-C. de Busserolle, membre de la Société archéologique de Touraine].

Une autre version, plus controversée, apparente l’emblème de Bessan à l’Âne de Gignac, jeté dans l’Hérault par les Sarrazins en 730 et qui se serait exilé à Bessan après de longs kilomètres de nage.

Le site internet de la Ville de Bessan transmet une troisième version : « Il existe encore une troisième légende datant du Moyen Âge. Une fois l'an, pour se moquer de l'autorité religieuse, les populations élisent, à Agde comme dans les églises du diocèse, parmi lesquelles Bessan, le plus fou du village : le prince des fous ou roi des fous, que l'on promène sur un âne, dans les rues, avant de pénétrer dans l'église. Une fête où le fou prend la place du prêtre, soutenu par les braiments du peuple qui imite les cris de l'animal. Après quoi, tous se précipitent dans le chœur, où sont entassés vins et nourriture, que l'on s'arrache avant de chanter des chansons licencieuses, de danser et de se vautrer dans un coin de chapelle. On peut dès lors imaginer que le clergé, ne pouvant empêcher cette fête païenne, a au moins réussi à empêcher l'entrée de l'animal vivant et, pourquoi pas, l’a remplacé par un animal-totem, qui ne risquait pas de faire ses besoins dans l'église ».

 

La chanson de Bessan

La Chanson de Bessan, considérée par les habitants comme l’hymne bessanais, a été écrite vers 1900 par Emmanuel Ville. Chantée en occitan, la Cansou de Bessan est interprétée par un soliste accompagné par la Lyre bessanaise. En 2014, Robert Guichou, chanteur soliste depuis 2000, en a été l'interprète pour la dernière fois. Il est parallèlement en train de former le nouvel interprète.

 

Premier couplet : « Bessan poulit, païs de choïa / As d’habittants tout encontachts / As abeut bist courri la choïa / Lou Chivalet(*) et l’Asé enfrountchat / Nostra citat tant poulidetta / Célébra pér sous ameusaménts / Et l’estranché qué la bisita / S’en bo pas peus, tant és countent » [« Bessan joli, pays de joie / Tes habitants sont toujours gais / Tu as vu courir la joie / Le chevalet et l’Âne enrubanné / Notre cité si joliette / Célèbre par ses amusements / Et l’étranger qui la visite / Ne s’en va plus tant il est content »].

 

Refrain 

: « Sén de Bessan, s’en fasén gloria / Sén de Cougourliés(**) dessalachs / S’én fasen pas, biba la choïa / Coum’al Bourdigou sé biran pas » [« Nous sommes de Bessan, on s’en fait gloire / Nous sommes des Cougourliers dessalés / On ne s’en fait pas, vive la joie, / Comme au Bordigue, on ne se frapp’ jamais »].

(*) Chivalet : divertissement local disparu depuis 1885.

(**) Cougourliés : surnom donné autrefois aux Bessanais.

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Modes de sauvegarde et de valorisation

 

Depuis 2006, le conseil régional du Languedoc-Roussillon (auj. Occitanie) encourage la promotion des cultures occitanes et catalanes dans le cadre de l'appel à projets Total Festum, lancé tous les ans au mois de juin. Ce dispositif, ouvert à tous, a pris en compte la question de la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel depuis 2013, en ajoutant un article valorisant les projets prenant en compte les spécificités du patrimoine vivant : « La Région attire […] l'attention des porteurs de projets sur l'intérêt à développer des actions autour du patrimoine culturel immatériel tel que le définit l'Unesco ». Cet appel à projets a déjà permis de créer des animaux totémiques, tel le Tribus Lupis de Cournonterral (Hérault), ou d'aider au financement de rencontres d'animaux totémiques. Cependant, le délai très court entre la date de soumission du dossier (mois de juin) et la saison festive ne permet pas à tous les acteurs de se saisir de cette opportunité. Ce principe de festival ne permet pas non plus d'inscrire des actions durables et quotidiennes. Certaines communautés signalent aussi le besoin d'être accompagnées pour la réalisation et la conception des dossiers administratifs. De fait, comme l'Unesco le préconise, « sauvegarder » signifie assurer la viabilité du PCI, c’est-à-dire assurer sa recréation et sa transmission permanentes ; sauvegarder le PCI, c’est transmettre du savoir, du savoir-faire et du sens » ; il est donc important que les communautés puissent proposer et se saisir d'outils techniques, financiers et humains qui leur permettront de créer pour elles-mêmes les bonnes conditions de réalisation et d'actualisation de leurs pratiques et d'y être accompagnées.

Le Centre Interrégional de Développement Occitan (CIRDOC) développe depuis quelques années des actions de valorisation de ce patrimoine par le biais d'expositions, de collectages, de projets numériques ( www.occitanica.eu ) et de rencontres.

 

 

Actions de valorisation à signaler

 

Plusieurs actions d’actualisation, indispensables compte tenu de son ancienneté, ont été mises en place pour l'animal-totem de Bessan. Tout d’abord l’aspect esthétique a connu quelques changements liés à l’usure, mais aussi à une recherche visuelle et/ou pratique. La musique jouée initialement par les instruments traditionnels s’est également vue remplacée par d’autres instruments beaucoup plus nombreux. La fête elle-même a été soumise à une évolution selon les époques, les modes et les goûts. Mais le rituel de l’Âne a conservé ses éléments caractéristiques.

De nombreuses actions de valorisation sont à noter. En dehors de son village, l’Âne participe à différentes manifestations festives en France, mais aussi à l’étranger (Festival Occitania, Fête de Sainte-Técla à Tarragone, Foire languedocienne à Loupian...).

De nombreux documentaires audiovisuels se rapportent à l’Âne de Bessan, réalisés notamment par le Bessanais Henri Druilhe. En 2011, l’Âne a fait partie de l’exposition organisée par le musée du Biterrois, Totem d’Oc. La même année a été publié le livre de Michel Sabatéry et Francis Delmas, retraçant l’histoire de l’Âne : Sèm de Bessan.

De manière ponctuelle, des actions mettent les animaux totémiques à l'honneur : articles de journaux, expositions, manifestations festives, rassemblement des animaux totémiques, publications, ouvrages… sont des formes de reconnaissance de ce patrimoine vivant et démontrent combien ce patrimoine est cher aux praticiens, aux érudits locaux et aux communautés.

 

 

Modes de reconnaissance publique

 

L’inclusion de la présente fiche à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel en France constitue une reconnaissance publique de l’élément.

Inventaires réalisés liés à la pratique

 

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Bibliographie sommaire

ALRANQ Claude, Les Animaux de la fête occitane, Éditions du Mont, 2008.

FABRE Daniel et CAMBEROQUE Charles, La Fête en Languedoc. Regards sur le carnaval aujourd'hui, Toulouse, Privat, 1977.

GEIGNEBET Claude et FLORENTIN Marie-Claude, Le Carnaval, essai de mythologie populaire, Paris, Payot, 1979.

PEPIN-BONET Stéphane et SABATERY Michel, Bessan au fin du temps, Infographie Aniane, 2002.

SABATERY Michel et DELMAS Francis, Sèm de Bessan, 2011.

 

 

Filmographie sommaire

 

Nombreux documentaires audiovisuels par Henri Druilhe :

www.bessan34.com

 

Sitographie sommaire

● Ville de Bessan

http://www.bessan.fr/?EAEO=882557162113101010101010

Sylvain BOUTES, responsable du Petit Âne

Marion CALMEJANE, Coralie GRIMM, Laurianne STÉFANSKY, Jérémie FIGUÉRAS et François ALLEMAND, chefs de jeunesse et demoiselles d’honneur 2014 et organisateurs de la fête

Céline CARMINATI, adjointe à la Communication, aux Affaires culturelles et au Tourisme, Ville de Bessan, place de l'Hôtel-de-Ville, CS 20001, 34550 Bessan, 04 67 00 81 81, mairie@bessan.fr

Robert GUICHOU, vice-président de l’association Les Amis de l’Âne, ancien danseur de l’Âne (1977-1997), interprète de la Chanson de Bessan (2007-2014)

Christophe HYCHÉ, danseur de l’Âne depuis 2001, responsable de l’équipe de danseurs, vice-président de l’association Les Amis de l’Âne

Jacques NESPOULOUS, président de l’association Les Amis de l’Âne, chef de jeunesse en 1969

Association Les Amis de l’Âne

Comité des fêtes de Bessan

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Rédacteur de la fiche

 

Anna Wasniowska, avec la collaboration de Perrine Alranq (CIRDÒC-Mediatèca Occitana)

 

 

Enquêteur(s), chercheur(s) ou membre(s) du comité scientifique associé

Anna Wasniowska

 

 

Lieux(x) et date/période de l’enquête

 

Bessan, 4, 6 et 8-13 août 2014

 

 

Données d’enregistrement

 

Date de remise de la fiche : 31 décembre 2014

Année d’inclusion à l’inventaire : 2019

N° de la fiche : 2019_67717_INV_PCI_FRANCE_00430

Identifiant ARKH : ark:/67717/nvhdhrrvswvk2mf

Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : https://www.pci-lab.fr/images/pdf/Tutoriel.pdf

Contribuer Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Animaux_totémiques_de_l'Hérault 

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