Mode de chanter qui utilise plusieurs autres versi en complément de sa propre matrice.
Cantu in paghjella religieux populaire.
Répertoire en latin et grec.

Le cantu in paghjella est un chant d’hommes interprété a cappella qui se caractérise par l’’entrée successive de trois voix, l ‘agencement par tuilage, l’utilisation de l’ornementation, le respect d’un code comportemental, la singularité du versu.

La spécificité du cantu in paghjella repose sur sa technique, son contexte d’exécution (veillées, foires, liturgique et paraliturgique) et son mode de transmission oral.

Technique du cantu in paghjella

Le cantu in paghjella est un chant d’hommes interprété a cappella qui se caractérise par :

I-a L’entrée successive de trois voix
I-b L ‘agencement par tuilage
I-c L’utilisation de l’ornementation
I-d Le respect d’un code comportemental
I-e la singularité du versu

I-a L’entrée successive de trois voix
Le cantu in paghjella se chante à trois voix qui entrent toujours dans le même ordre : a seconda (voix principale) commence, suivie par u bassu (voix de basse) et a terza (voix haute).
Le son initial, toujours lancé par la voix de seconda, doit être parfait car c’est elle qui définit l’espace sonore dans lequel les deux autres voix vont pouvoir intervenir.

I-b L’agencement par tuilage
Le tuilage est le déplacement irrégulier des voix qui, par leur mouvements conjoints ou contraires de part et d'autre de la ligne mélodique portée et conduite par la voix principale (a seconda), provoque des échos au lieu de concourir à l'unisson.

I-c L’utilisation de l’ornementation
L'ornementation vocale du cantu in paghjella, a riccucata, est une inflexion mélodique autour de notes dites "de passage" qui permet aux autres voix d'entrer dans le chant. C'est essentiellement la singularité d'une ornementation qui identifie un praticien.

I-d Le respect d’un code comportemental
Le cantu in paghjella exige un code comportemental lors de son apprentissage et de sa transmission. Comme les chanteurs ne disposent pas et ne veulent pas disposer des repères de la musique savante (le métronome, le diapason, la partition et le chef de chœur), l’œil, l’oreille et la bouche fonctionnent en circuit fermé. Comme la disposition en cercle devient la condition obligée à la réalisation harmonique, mettre la main à l’oreille est une façon pragmatique de mieux s’entendre et de créer une mini caisse de résonance.

I-e La singularité du versu
Même si le terme de versu n’a jamais été traduit en français par les praticiens et les ethnomusicologues, les praticiens s’accordent à dire qu’il est à la fois une "version mélodique" de textes identiques et la "carte d’identité" d’un territoire (villages de Rusiu, Sermanu, Orezza, Tagliu Isulacciu) et d’un individu appartenant à des familles de chantres (Rocchi, Moretti, Mattei, Mariani, Guelfucci, Bernardini).

Église, Confrérie de Carbuccia, Oratoire, presbytère

Description des lieux et des installations :
Édifice religieux

Nature de lieu :
Appartenant aux confrères pour la prière et la répétition des chants sacrés

Utilisé dans la transmission de la pratique :
Notamment en Semaine Sainte

  • L'apprentissage est de type oral, de maître à disciple.
  • C'est le prieur qui assure la fonction de maître, sur une période de deux ans minimum et selon le calendrier et un espace liturgique précis. Il transmets essentiellement, le répertoire de chants.

Remise en fonction en 1995 de la Confrérie du XVIe siècle qui avait subi une forte interruption après-guerre.

Église paroissiale
Reprise des anciens répertoires

Tourisme : Semaine Sainte, Animation Association Memoria Tramandata

  • Différentes actions locales développées :

- Constitution de la "Confrérie de Carbuccia et Chantres de Carbuccia et Cuttoli", qui assure l'apprentissage oral de Maître ("prieur") à Élève.

- Constitution d'un répertoire sacré.

Cette transmission occurre lors de la Semaine Sainte, notamment, dans les édifices religieux appartenant aux confrères.

  • Enregistrements audio-visuels.

- Messa di i vivi è Messa di i morti, Campane CD Groupe Memoria Tramandata

- Fonds sonores (Rohmer, Quillici, Laade)

- Fonds sonores du Musée de la Corse

- Musiques traditionnelles de Corse - Edition Messagera 1996 - Dominique Salini

- Thèse Corinne Bartolini

- Encyclopédie Corsicae

Personne(s) rencontrée(s) :

Chantres confrères : Auguste Bellini, Dany Polacci, Antoine Tramini.

Rôle ou fonction de la personne rencontrée : Prieur : Antoine D’Amore

Coordonnées du lieu d'exercice de la pratique :

Département de Corse du Sud – Région de la Gravona

Village : Carbuccia
Code postal : 20133

Date d'inventaire : Mars 2008
Nom de l'enquêteur ou des enquêteurs : Corinne Bartolini
Photographies : Fonds iconographique déposé au Musée d'Anthropologie de la Corse
Support audio :CD , magnétophone

N° d'inventaire Ministère Culture : 2008_67717_INV_PCI_FRANCE_00001
Identifiant ARK : ark:/67717/nvhdhrrvswvk2n0

Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer
Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Versu_de_Carbuccia

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