Le chant polyphonique en langue géorgienne s'inscrit dans une tradition séculaire, qui est restée intacte malgré les différentes invasions subies par le pays dans son histoire. Proclamé patrimoine culturel immatériel par l'Unesco en 20011, le chant polyphonique géorgien représente sans doute un des chefs d’œuvre de la culture géorgienne.

Le chant polyphonique en langue géorgienne s'inscrit dans une tradition séculaire, qui est restée intacte malgré les différentes invasions subies par le pays dans son histoire. Proclamé patrimoine culturel immatériel par l'Unesco en 20011, le chant polyphonique géorgien représente sans doute un des chefs d’œuvre de la culture géorgienne.

L’élément est originaire de Géorgie. Il est reproduit, depuis les premières vagues migratoires provenant de la Géorgie vers l’Île de France (années 1920), par la diaspora géorgienne. Suite à un intérêt grandissant, le chant polyphonique géorgien a commencé à être pratiqué par des personnes « non-géorgiennes » (françaises et d'autres origines).

Il existe aujourd'hui quatre chœurs de chants polyphoniques géorgiens en Île de France, dont les membres sont d'origine différente. Les chants sont présents dans les deux paroisses orthodoxes géorgiennes de la région parisienne, avec deux chœurs de chants liturgiques.

Les ensembles franciliens de chant polyphonique en langue géorgienne se produisent en différentes salles et églises en Île de France.

Les paroisses orthodoxes géorgiennes sont situés dans le 16ème arrondissement de Paris et à Villeneuve-Saint-Georges (94).

Un autre lieu significatif pour la diaspora géorgienne est le château de Leuville-sur-Orge (91) et son cimetière. Le château fut racheté par le gouvernement géorgien en exil, après l'invasion de la Géorgie par l'Armée Soviétique en 1921. Aujourd'hui la communauté géorgienne y célèbre des commémorations et des fêtes.

Le chant polyphonique en langue géorgienne s'inscrit dans une tradition séculaire, qui est restée intacte malgré les différentes invasions subies par le pays dans son histoire. Proclamé patrimoine culturel immatériel par l'Unesco en 20011, le chant polyphonique géorgien représente sans doute un des chefs d’œuvre de la culture géorgienne.

Le chant polyphonique est omniprésent dans la vie quotidienne des Géorgiens. Celui-ci accompagne la communauté dans tous les moments plus ou moins importants, comme par exemple lors de chants destinés à la célébration des rites tels que les mariages et les funérailles, des chants liturgiques religieux, des chants qui accompagnent le travail, notamment dans les champs, des chants de guérison et des berceuses pour les enfants, des chants pour les danses, notamment en ronde, ou encore des « chants de table » qui accompagnent les banquets (supra).

Les chants polyphoniques restent vivants dans toutes les régions de Géorgie. Cependant ils ont des caractéristiques qui les différencient et d'autres qui les rapprochent les uns des autres. Selon les provenances régionales, il existe des chants à deux, trois et plus rarement à quatre voix. Traditionnellement, seule la partie de voix de basse est chantée par un groupe, alors que les parties de voix plus aiguë sont toujours chantées par des solistes. Dans le chant en « trio », notamment en Gourie, la basse est chantée par une seule personne. En général la première voix est considérée comme la voix intermédiaire, même si plusieurs experts ont souligné qu'aucune des voix ne peut être considérée comme principale.

Les chants peuvent être accompagnés par des instruments traditionnels, tels que le panduri et le chonguri (luths), larchemi et soinari (flûtes de pan) ou salamuri ( fûte)

Le chant polyphonique est pratiqué aussi bien par les femmes que par les hommes, mais le répertoire

masculin est bien plus vaste. Les typologies de chant pratiquées par les uns et les autres proviennent naturellement de la configuration de la société géorgienne traditionnelle : les hommes avaient « l’exclusivité » sur les chants de guerre ou de travail, les chants « d’extérieur », les femmes sur les chants de guérison et les berceuses (iavnana), les chants « de maison ». Les chants de table et de danse sont les typologies plus « inter- genre ».

D'un point de vue plus technique, le bourdon (ou drone, accord continu sur la même note, notamment pour la basse) et l'ostinato (répétition obstinée d'une formule mélodique ou harmonique) sont des principes très importants pour les chants polyphoniques de toutes les régions de Géorgie. D'autres éléments techniques très spécifiques sont également présents au niveau régional. Voyons l'exemple du mélisme (technique consistant à changer sur des nombreuses notes une syllabe d'un texte), qui peut être appliqué pour des compositions de l'Est de la Géorgie, dont celles qui sont plus influencées par la musique que génériquement on appelle «orientale» (notamment perse et ottomane), et le yodel (technique consistant à passer rapidement de la voix « de poitrine » à la voix « de fausset ») typique de certaines compositions de l'Ouest géorgien (notamment de la région de Gourie).

Pour ce qui concerne la gamme musicale, les chants géorgiens ne suivent pas le système occidental (les octaves), mais ils sont plutôt basés sur des gammes de quatre ou cinq notes (tétracorde et pentacorde), systèmes qui remontent à la Grèce et au monde Arabe antique.

 

Le chant polyphonique villageois

Au niveau stylistique, il est possible de diviser la Géorgie en deux macro- régions, la partie Est et la partie Ouest du pays.

 

Polyphonie de l'Est de Géorgie

Les régions plaines de l'Est de la Géorgie, Kakhetie et Kartli, à partir du siecle XI ont toujours été le centre du pays. C'est d'ici, notamment de la capital Tbilissi, que le procès d'unification du pays a eu son origine.

Les chants polyphoniques plus connus de ces régions sont les longs «chants de table». Ces chants ont généralement deux lignes mélodiques et un bourdon (ou drone) en « O ». Les deux mélodies principales sont chantées par deux solistes, le bourdon par tous les autres chanteurs présents. Une des mélodies est normalement plus aiguë que l'autre. La plus basse des deux mélodies est considérée comme principale (mkmeli : la première voix), la plus aiguë comme secondaire (modzakhili : celle qui suit). Le tempo de ces chants est souvent lent. Les deux lignes mélodiques sont presque toujours chantées en même temps, mais il existe des chants où les deux lignes s'alternent. Cela suggère que ce type de chant a évolué dans les temps, à partir des chants en deux parties qui s'alternent vers des chants en trois parties qui se lient ensemble, comme le nom d'un des plus célèbres chants de ce type l'indique: Chakrulo (Chakrulo signifie littéralement embrassé, lié).

Une caractéristique importante de ces chants de table de l'Est géorgien est la modulation qui intervient sur la basse ou drone. La modulation est techniquement le changement de tonalité, sans interruption du chant ou de la musique.

Un autre aspect technique très intéressant, le mélisme, intervient en revanche sur les deux lignes mélodiques principales ; il a une origine très ancienne (on le retrouve dans la musique ancienne grecque et arabe), ce qui justifie un certain degré d'influence d'autres cultures musicales. Le mélisme est une technique consistant à changer sur de nombreuses notes une syllabe d'un texte. Le « but » des deux voix solistes est donc en quelque sort d'« orner » les deux lignes mélodiques principales.

Dans l'Est de la Géorgie nous ne trouvons pas uniquement les chants de table, mais également des chants de travail, de chevauchée, de guérison et des danses en ronde. En revanche, ces chants n'ont pas de caractéristiques particulières par rapport aux autres régions. Ils sont chantés d'une façon différente des chants de table, caractéristiques de la polyphonie de la Géorgie de l'Est. Les chants polyphoniques de la partie nord-est du pays, où les chants à deux parties sont particulièrement présents, ne sont pas aussi développés que ceux de Kartli et Kakhetie. Les dialectes du nord-est de la Géorgie sont souvent divisés en deux groupes : Tusheti, Khevsureti et Pshavi, les régions plus archaïques ; Mtiuleti et Kheviand, les plus avancées. La polyphonie de Khevsureti est particulièrement intéressante car elle représente l'une des manifestations les plus archaïques du chant géorgien ancien.

 

Polyphonie de l'Ouest de Géorgie

À différence des chants polyphoniques de l'est, caractérisés par les mélismes, les modulations et les longs bourdons, les chants polyphoniques de l'ouest du pays sont plutôt caractérisés par le contrepoint, donc par la superposition de différentes lignes mélodiques indépendantes. Les chants des l'ouest du pays sont des compositions à trois et quatre voix. Chacune des lignes mélodiques de ces compositions est chantée par un soliste.

La basse (bani) n'est donc plus un simple bourdon, mais une ligne mélodique indépendante et active. Le fait que la basse soit chantée par une voix soliste est l’élément distinctif de ces compositions. Cette caractéristique est propre à certains dialectes de la Géorgie de l'Ouest (Gourie, Samegrelo, Imereti, Achara). Cela explique pourquoi les plus grands chanteurs de ces régions sont des chanteurs de basse. Dans les faits, la basse est chantée par le plus habile des chanteurs de l'ensembles. De plus, la basse, contrairement aux chants d'autres régions, peut commencer un chant.

Un autre élément majeur des chants de l'ouest est le yodel (krimantchouli), technique largement utilisée qui consiste à effectuer un changement rapide entre voix « de poitrine » et voix « de fausset ». La fonction du krimantchouli est ornementale, et souvent ses paroles ne forment pas un texte cohérent, ce sont généralement des syllabes dépourvues de signification. Toutefois, ces sons ont pris un caractère « sacré » au fil du temps, si bien qu'ils ne peuvent pas être changés. Ils remontent probablement à une époque très lointaine où ils appartenaient à une langue archaïque et avaient une signification. Peut-être même qu'ils composaient des prières aux dieux pré-chrétiens. De là proviendrait leur caractère immuable et sacré.

Avec les chants de table de l'Est, les chants en « trio » de la Géorgie de l'ouest représentent donc le « sommet » de la polyphonie géorgienne. Les chants à trois voix solistes ont souvent une structure très complexe et asymétrique. En outre, l’improvisation est caractéristique de ce type de composition. Une improvisation qui suit certaines règles qui ne sont pas vraiment codifiées. Au contraire, les chanteurs sont conscients de ces règles sans avoir besoin de les nommer ou de les retranscrire. D'où la grande difficulté d'apprentissage et de reprise de ces compositions, qui sont souvent vues comme les plus complexes par les chanteurs contemporains.

 

Elle se situe dans la partie nord-ouest du pays, sur la chaîne du Grand Caucase, où certains sommets atteignent jusqu'à 5000 mètres d'altitude. Les villages de Haute-Svanétie sont les plus hauts et les plus inaccessibles de toute la Géorgie ; le plus élevé, Ushguli, est à 2 200 mètres d’altitude. Du fait de son isolement, la Svanétie a conservé maints traits archaïques, tant en architecture que dans les domaines des croyances, de la structure sociale ou de la culture tradi onnelle. Certains noms géographiques et mythologiques qui n'ont pas de signification actuelle étaient déjà mentionnés dans des écrits des anciens peuples de Mésopotamie. Cependant, depuis le début du XXe siècle, la Svanétie a connu d'importants changements sociaux. Tandis que le mode de vie se modifiait, de nombreuses pratiques rituelles se sont transformées ou ont peu à peu disparu. Néanmoins, la Svanétie conserve un style authentique de chant polyphonique, dans son propre dialecte.

Le chant choral représente la forme musicale dominante. Tous les chants traditionnels (à l’exception des berceuses, chantées souvent en monophonie par les femmes) sont des chants polyphoniques à trois voix. Nombre de chansons sont aussi dansées sous forme de rondes, auxquelles participent tous les chanteurs. Dans la danse svane, les danseurs gardent leurs mains posées sur leurs poignards ou leurs ceintures et ne bougent ni les bras ni les épaules. Dans les rondes (perkhuli), les danseurs se tiennent les uns les autres par la main ou la ceinture. Hommes et femmes peuvent chanter et danser ensemble, ce qui est plus rare dans les autres régions de Géorgie. La plupart des chants sont anti-phonaux (alternance de deux chœurs de taille égale).

Mis à part le fait que la plupart des chants sont dansés en ronde, d'autres particularités caractérisent les chants svanes. Ils débutent la plupart du temps très doucement et prennent de la vitesse petit à petit, ils ont beaucoup de dissonances, le volume de ces chants est souvent très haut et enfin, beaucoup de chants sont composés par de syllabes sans signification courante (de même que les syllabes du yodel des chants gouriens).

N'oublions pas de mentionner que beaucoup de Géorgiens en dehors de Géorgie pratiquent le chant polyphonique. La région turque de Lazetie, qui faisait autrefois partie de la Géorgie et dont une partie de la population est d'origine géorgienne, en est un exemple.

 

Les chants polyphonique liturgiques

L'ancien État d'Iberia, situé à l’époque dans le territoire qui correspond actuellement à l'est de la Géorgie, fut l'un des premiers États à devenir chrétien en l'an 337. Sainte Nino, protagoniste de la christianisation de la Géorgie a confectionné la première croix chrétienne à partir de sarments de vigne. Les églises géorgiennes portent ainsi souvent le symbole de la grappe de raisin : certains chants polyphoniques y font même référence (« chen khar venakhi »).

Les historiens et ethnomusicologues géorgiens pensent que les rites chrétiens des premiers siècles étaient célébrés en langue grecque et avec des chants monophoniques. C'est dans le VII-VIIIe siècle que la langue géorgienne et les chants polyphoniques ont commencé à pénétrer dans la liturgie. On retrouve des sources de l’établissement de chants polyphoniques dans l’Église à partir du Xe siècle.

Les chants liturgiques orthodoxes sont exclusivement a cappella, sans aucun accompagnement d'instruments musicaux. Ces chants sont composés de l'union d'un texte et d'une mélodie. Selon la tradition orthodoxe, la mélodie doit être au service du texte et non l'inverse. L’interprétation doit être sobre et éviter tout caractère passionné et tout effet de type artistique. Les chanteurs ne doivent pas mettre en avant leur personnalité et leur talent afin d'avoir l’humilité nécessaire pour représenter le peuple qui dans les églises orthodoxes ne chante pas.

Néanmoins, les polyphonies traditionnelle et religieuse se sont toujours influencées mutuellement. La polyphonie géorgienne traditionnelle influença la tradition monophonique des premières églises chrétiennes en la transformant en polyphonique. Les maîtres chanteurs des églises étaient aussi souvent des maîtres de chants traditionnels, et les chants liturgiques étaient chantés pendant les rituels et les célébrations populaires. Les maîtres qui étaient experts en chants aussi bien liturgiques que populaires, s’appelaient «momgeral-mgalobeli» (littéralement chanteur et chanteur d’église) et jouissaient d'un très haut statut social.

 

La plus grande interaction entre ces deux types de chants apparait au XIXe siècle, lorsque les chants en géorgien furent bannis dans les églises orthodoxes de Géorgie par les autorités russes qui occupaient le pays. Pendant cette période, les chants liturgiques ont pu survivre grâce a l’œuvre des maîtres populaires et grâce à la perpétuation de ces chants dans leurs familles. À partir des années 1860, un mouvement patriotique a vu le jour et un Comité spécial fût formé en Géorgie pour sauvegarder la tradition des chants liturgiques. En faisaient partie trois écoles de l'ouest et une école de l'est de la Géorgie. C'est aussi grâce à leur œuvre que les chants liturgiques en langue géorgienne ont pu survivre jusqu’à aujourd'hui, et ce malgré l'occupation soviétique du XXe siècle. Les chants polyphoniques urbains

Le style urbain de chant a probablement commencé lors de la construction des premières villes en Géorgie. Tbilissi est notamment devenue la capitale du pays dans le Ve siècle, puis elle a été le centre de la région du « Trans-Caucase » à partir du XIe siècle. Elle avait déjà une population cosmopolite et multiculturelle. En étant le point de conjonction entre l'Asie et l'Europe, Tbilissi a toujours été le carrefour de différents cultures et le lieu d'accueil de musiciens et chanteurs de provenances différentes, comme du Moyen-Orient et d’Arménie. Ce sont les chants provenant de ces différentes régions, traditionnellement monophoniques, qui furent repris et ré-inventés en clé polyphonique et comme chants à trois voix. Il existe également deux autres styles répandus parmi les chants urbains : les chants lyriques accompagnés par la guitare et les chants choraux a cappella. Ces deux derniers chants résultent de l’influence des styles musicaux occidentaux, notamment de la lyrique italienne pendant le XIXe siècle.

La pratique est transmise essentiellement par voie orale, dans le milieu familial et communautaire. Il n'y a traditionnellement pas à proprement parler des cours de chant mais des occasions extemporanées pour apprendre par « osmose », directement par les porteurs de cette tradition.

Il n'existait alors que peu de transcriptions des chants, et ceci jusqu'au début des années 1920, lorsqu'une compagnie anglaise a réalisé les premiers enregistrements.

Aujourd'hui, les participants au « regain » de cette pratique, en Géorgie comme ailleurs, peuvent compter sur de nombreuses transcriptions et enregistrements, et, in fine, la transmission traditionnelle est plus rare qu'auparavant.

Ce phénomène cause un «souci» d'authenticité, ce qui amène de nombreux chanteurs à essayer de se rapprocher le plus possible de l'ancien moyen de transmission. Ils voyagent en Géorgie pour faire connaissance directement avec les maîtres de chant ou les invitent chez eux, en organisant des ateliers de chants, des concerts et des conférences. C'est le cas des groupes présents en Île de France, notamment de l'association Marani, qui a réalisé plusieurs voyages d'étude en Géorgie et a invité des maîtres de chants géorgiens en France, en faisant de ces échanges le centre de son activité.

De plus, la plupart des associations et groupes de chant géorgien basés en Île de France organisent des stages de découverte et des ateliers de chant pour promouvoir cette pratique. L'association Lazi inclut notamment les chants polyphoniques dans les matières de l'école et organise des cours visant à apprendre et à transmettre des chants aux enfants des parents géorgiens vivant à Paris et en Île-de-France.

La langue géorgienne est très ancienne. C'est une langue pré-indo-européenne. Les exemples les plus anciens de son alphabet exclusif remontent au Ve siècle.

Des découvertes archéologiques ont permis de trouver des instrument musicaux et des représentations de danses archaïques datant de trois mille ans, prouvant ainsi les traces d'une culture musicale millénaire en Géorgie.

Les premières traces historiques et écrites des chants polyphoniques datent le VIIIe siècle av. J.-C. Elles se trouvent dans le récit de la huitième campagne du roi assyrien Sargon II, dont les tablettes sont aujourd'hui conservées dans le Musée du Louvre. On peut retrouver d'autres traces dans les écrits de Xénophon (401 av. J.-C.) et de Strabon (25 ap. J.-C.). Aujourd'hui, une grande partie des chants font encore référence à des dieux païens, dieux qui existaient avant que la Géorgie ne soit christianisée. Ceci nous indique qu'ils sont probablement antérieurs au IVe siècle après J.-C.

En ce qui concerne les chants polyphoniques religieux, le Géorgiens ont adopté le christianisme à partir des années 330, grâce à Sainte-Nino. Rapidement, dès le VIe siècle la messe était célébrée en langue géorgienne. Les premières traces certifiées de la présence des chants polyphonique liturgiques en géorgien se trouvent dans l’écrit sur « La vie de Grégoire de Kandzta » du IXe siècle.

Le chant polyphonique en langue géorgienne est donc une tradition plurimillénaire. Plusieurs experts parlent de la polyphonie géorgienne comme le premier exemple de polyphonie dans le monde entier.

Les chants polyphoniques géorgiens se sont transmis au fil du temps essentiellement par voix orale. Il y a peu d'exemples de transcriptions avant les premiers enregistrements du XX siècle. La présence de chants traditionnels de table pendant les banquets ritualisés constitue l’un des éléments ayant permis la transmission de ce savoir-faire. À l'occasion de ces banquets (supra), le maître de table (tamada) porte des toasts qui sont suivis d'un ou plusieurs chants : c'est ainsi que la transmission a eu principalement lieu. De plus, la transmission ne s'est pas faite de manière structurée, mais davantage en écoutant et en observant les maîtres (par « osmose »).

Enfin, l’isolement géographique de certaines régions de Géorgie doit être pris en compte dans la préservation de certains chants très anciens. Étant entourée par de très hautes montagnes (jusqu’à 5000 mètres) et par les mers Noire et Caspienne, la Géorgie représente le lieu idéal pour se préserver des influences extérieures. Ce qui expliquerait la parfaite préservation de certains chants dialectales, dans certaines régions, même si d'autres ont été influencés par la présence de plusieurs envahisseurs et d’échanges prolongés avec des population étrangères.

 

 

Histoire de la migration géorgienne en Île de France

 

La France et notamment la région parisienne ont vu plusieurs vagues migratoires en provenance de Géorgie. Au début du XXe siècle, quand la Géorgie était sous la domination russe et du tsar Nicolas II, de nombreux intellectuels et artistes furent attirés par le renouveau intellectuel et l'ouverture culturelle de Paris, et décidèrent de migrer vers la capitale, notamment dans la zone de Montparnasse.

Pendant la Première Guerre mondiale, le tsar Nicolas II envoya un régiment de l’armée russe en soutien des troupes françaises contre les Allemands. Parmi eux, un certain nombre de Géorgiens participèrent à la bataille de Verdun. En 1918, une partie rentra en Géorgie tandis que d’autres choisirent de rester.

Après la Première Guerre mondiale et la chute de l'empire russe suite à l’arrivée au pouvoir des bolcheviques la première République de Géorgie fut proclamée, le 26 mai 1918. Mais en 1921, les troupes bolcheviques russes envahirent à nouveau le pays et plusieurs politiciens, aussi bien de la majorité que de l’opposition, furent contraints à émigrer. Après une période d'exil à Constantinople, ils rejoignirent la France et ils s’installèrent dans une propriété acquise à Leuville-sur-Orge8, 25 km au sud de Paris. D'autres Géorgiens (sept cents environ) s’installèrent en région parisienne, après une étape dans d'autres pays, tels que la Turquie, la Pologne ou l'Allemagne. Une vague migratoire à l’origine de la fondation, en 1922, de l’Association géorgienne en France.

En 1924, une tentative d'insurrection en Géorgie, pilotée en partie de Leuville, échoua. Plusieurs personnes furent fusillées ou envoyées en Sibérie. D'autres réussirent à fuir et à gagner Marseille par voie maritime, et une partie successivement s'installa en région parisienne. Vers la fin des années 1920, la communauté géorgienne en France comptait 1200 personnes selon la Préfecture de Paris, dont une grand partie en Île de France. La Paroisse orthodoxe géorgienne Sainte Nino de Paris fut fondée en 1929.

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, les avancées de l'armée allemande en URSS et la capture de prisonniers soviétiques obligèrent beaucoup de jeunes Géorgiens à émigrer malgré eux. Une partie rejoignit la communauté installée en Île de France. L'arrivée de ces «nouveaux» émigrés qui se joignirent aux «anciens» redonna de la vitalité aux traditions. Ils apprirent aux générations de géorgiens nés en France les danses et les chants traditionnels. Ils radicalisèrent aussi un peu plus l'opposition au régime soviétique.

La Géorgie retrouva son indépendance en 1991, après la chute du mur de Berlin et de l'Union soviétique. Les frontières finalement se ré-ouvrèrent, après une longue période de très stricte fermeture. Mais Tbilissi et la Géorgie tombèrent rapidement dans la guerre civile. En 1992, un an seulement après son indépendance, un coup d’état renverse le premier président post-soviétique Zviad Gamsakhourdia en faveur d' Edouard Chévardnadzé. Cette situation déclencha par conséquent une nouvelle vague migratoire : de nombreux Géorgiens choisirent encore la France comme refuge. Les années suivantes sont marquées par de fortes difficultés économiques pour la Géorgie. Une émigration, que l’on peut qualifier d’économique, s’ajouta à celle des demandeurs d’asile. Ces deux types de migration, politique et économique, ont continué jusqu’à nos jours, dans la mesure où la situation politique reste instable et la situation économique précaire.

Fin 2013, le nombre de personnes de nationalité géorgienne, ou ayant porté la nationalité géorgienne (et parfois soviétique) résidant sur le territoire français, en situation régulière, dépasse les 10 000. Si on ajoute les sans-papiers, les demandeurs d'asile et les possesseurs d'un permis temporaire de séjour en France, la barre des 15 000 est largement atteinte (ce qui représente un doublement en dix ans).

 

 

Histoire des ensembles, des associations et des porteurs de chant polyphonique géorgien en Île de France

 

Les chants polyphoniques géorgiens représentent désormais un élément culturel très établi et très pratiqué en Île-de-France (plusieurs dizaines de personnes y pratiquent ces chants, avec différents niveaux d’assiduité et habileté). Nous possédons aussi une communauté géorgienne francilienne, qui s'est établie depuis presque un siècle et qui s'est agrandie dans le temps. C'est pour ces raisons que le chant polyphonique géorgien représente aujourd'hui un élément du patrimoine culturel immatériel francilien. Il est assez probable que dès le début de la migration géorgienne en Île de France, un certain nombre de migrants aient continué à chanter les chants polyphoniques en famille et lors de rencontres communautaires.

Au début des années 1960, un premier groupe folklorique, «Les Amitiés géorgiennes» vit le jour sous l'égide de Ramine Naskidachvili et d'Othar Amilakhvari, tous deux nés en France. Ce groupe intégra de nombreux descendants de l'émigration des années 1920 et donna des représentations de danses traditionnelles en région parisienne.

Les premières traces d'une valorisation « publique » des chants polyphoniques géorgiens en Île de France datent des années 1970, suite à la formation du groupe folklorique Merani. Sous la direction d'Alexis Kobakhidzé pour la danse et d'Othar Pataridzé pour le chant, l'ensemble s'est produit à Paris, notamment pour une représentation historique au Théâtre des Champs-Elysées en février 1972, et à l’étranger (Londres).

Aujourd'hui, Othar Pataridzé, qui a aussi dirigé la chorale de l’église orthodoxe géorgienne Sainte-Nino de Paris pendant vingt ans, habite toujours en région parisienne, où il est né en 1943 de parents géorgiens, émigrés dans les années 1920. Il continue son œuvre de promotion et valorisation des chants polyphoniques avec des publications, des transcription et des traductions, mais également via la gestion d'un site internet et d'une chaîne Youtube sur la culture géorgienne. Il présente par exemple ses manifestations en Île de France sur ces plateformes internet, tout en continuant à enseigner le chant à ses proches et à des groupes de chants polyphoniques dont certains sont même basés à l’étranger. En 2006 il a été décoré par le gouvernement géorgien de l'Ordre des « Chokhosani » (litt. « les porteurs de chokha », costume traditionnel géorgien), en reconnaissance de son œuvre de promotion de la culture géorgienne à l’étranger.

Il faudra attendre les années 1990 pour voir la formation d'un autre chœur de chants polyphoniques géorgiens : l'ensemble Marani. Son fondateur, Frank Kane, est un américain passionné par les chants de Géorgie, qui avait déjà participé, pendant sa période universitaire dans les années 1980 aux États-Unis, à une chorale de chants russes et des républiques soviétiques. C'est pendant cette période qu'il découvre les chants polyphoniques géorgiens. Il décide alors d'approfondir ses connaissances sur le sujet. Mais il était très difficile pour un américain d'émigrer en Géorgie (à l’époque encore sous l'influence soviétique). Du fait du manque de cours de géorgien et de chant adapté à son niveau en États-Unis, il décide finalement d'aller à Paris pour y prendre des cours de géorgiens et contacter la diaspora géorgienne en Île de France, dont il avait déjà pris connaissance.

Il arrive à Paris en 1989 et il prend immédiatement contact avec d'anciens membres de l'ensemble Merani et des nouveaux venus. Dès lors, il commence à construire un chœur de chants géorgiens qui, au début, se produisait encore avec l'ancien nom de Merani. Dans les années suivantes, d'autres personnes commencèrent à rejoindre le groupe, pour beaucoup français ou non-géorgiens. C'est pourquoi Frank Kane décide en 1993 de donner vie à un nouveau ensemble masculin, qui prendra le nom de Marani (en géorgien, « cave à vin »).

 

Marani se cons tue en tant qu'associa on culturelle ayant pour but la promo on des chants polyphoniques géorgiens en Île de France. Dès le début, Frank Kane et les autres membres de l'organisa on organisent des voyages en Géorgie pour connaître sa culture et rencontrer des maîtres de chants dans ses di érentes régions. Ils commencent par ailleurs à inviter à Paris des maîtres géorgiens pour organiser des concerts et pour tenir des ateliers de chants. L’opéra on est un succès. De plus en plus de personnes s’intéressent aux chants géorgiens : anciens et nouveaux émigrés de Géorgie (à l’origine, Othar Pataridzéen faisait partie), des Géorgiens de nouvelles générations, des Français et des personnes d'autres origines y participent. L'ensemble devient multiculturel. Il commence à se produire en concerts et à être reconnu en Géorgie.

Le travail de Frank Kane pour l'association dure à peu près 10 ans, période après laquelle il quitte le chœur pour se dédier à son activité de façon indépendante. Aujourd'hui, il a obtenu la citoyenneté française et habite en région parisienne où il continue à promouvoir les chants géorgiens par le biais de la recherche, l’écriture d'articles et l'organisation d'ateliers de chant polyphonique, à Paris, en France et à l’étranger. Frank Kane a cherché à isoler les principes du chant géorgien, jamais verbalisés par les chanteurs géorgiens eux-mêmes, pour les proposer aux élèves. La méthode qu'il a élaboré , basée sur la connaissance du corps de chacun et le « partage des vibrations », a été validée par certains maîtres auxquels il a soumis ses idées. Il est sans doute une des figures clés pour la valorisation de cette pratique traditionnelle en Île de France.

 

L'association Marani, de son côté, continue jusqu'à présent ses activités. La direction de la chorale a été confiée, après le départ de Frank Kane, à Bertrand Lambolez et, depuis deux ans, à Tariel Vatchandzé. Le niveau des leurs représentations est désormais excellent et le répertoire très varié : il comprend des chants traditionnels de toutes les régions de Géorgie, et des chants liturgiques orthodoxes. Le chœur est aujourd'hui composé pour moitié de Géorgiens et pour moitié de Français et personnes d'autres origines. Au chœur masculin, s'est ajouté le chœur féminin Madrikali, dirigé par Sophie Bilong.

L'association Marani a eu pendant ses activités des contacts avec beaucoup de gens passionnés pas les chants géorgiens, que ce soit des franciliens ou des gens venant d'ailleurs. L'association et son premier fondateur Frank Kane ont été les initiateurs de la création d'autres ensembles de chant polyphonique un peu partout en France et en Europe. On y retrouve l'ensemble Mez Shina, basé à Rennes, l'ensemble Tsitsinatela, à Caen, le chœur Maspindzeli, à Londres ou encore l'association Les deux ailes, à Genève.

Une autre chorale présente à Paris est Harmonie Géorgienne. Créée en 2006, elle est dirigée par Nana Peratdze, une chanteuse géorgienne, ancienne directrice de la chorale de l’église Sainte-Nino et actuelle directrice de la chorale Saint-Syméon de l'église orthodoxe serbe Saint- Sava de Paris. Harmonie Géorgienne est un ensemble mixte, à prévalence féminin, et le répertoire se focalise notamment sur les chants polyphoniques liturgiques orthodoxes en langue géorgienne. L'ensemble a publié deux CD et il continue à se produire en région parisienne et ailleurs. Pour terminer, il faut men onner le Centre Culturel Géorgien Lazi, basé dans le 18ème arrondissement de Paris. Le centre a été crée en 2009 et son activité principale est la promotion de la culture géorgienne. Une attention particulière est portée à la transmission de cette culture aux enfants des immigrés Géorgiens nés en France. Pour cela, l'association organise des cours de langue, de danse et de chant géorgien pour adultes et des cours de culture générale de la Géorgie (langue, culture, histoire, géographie) pour les enfants, y compris sur les chants traditionnels. De plus, un chœur masculin fait partie de l'association, l'ensemble Lazi. Cet ensemble propose des chants polyphoniques traditionnels et des chants urbains de Géorgie, mais aussi un répertoire original plus métissé comportant de la musique française et occidentale.

Les chants polyphoniques géorgiens ont été reconnus Patrimoine Culturel Immatériel par l'UNESCO. L'inclusion de cette pratique dans le registre du PCI comporte toute une série de mesures de sauvegarde, visant à viabiliser et à pérenniser cet élément culturel.

Concernant la viabilité des chants géorgiens à l'échelle de l'Île de France, deux aspects semblent cruciaux : l'accueil de la société française et la capacité d'adaptation de la pratique au nouveau contexte.

Les chants polyphoniques géorgiens représentent un chef d’œuvre dans leur genre. Tous les étudiants et les passionnés de chant polyphonique connaissent désormais les chants en langue géorgienne. Il existe par ailleurs en France une culture polyphonique ancienne, à l’image des chants des Pyrénées et des chants polyphoniques de Corse. Plusieurs rencontres entre polyphonie de Géorgie et d'autres provenances, notamment Corse, ont déjà été organisées sur le territoire parisien. Certaines paroisses catholiques, qui accueillent et organisent des concerts sur le territoire parisien, sont les acteurs principaux de la diffusion du chant polyphonique en langue géorgienne. Ces concerts ne sont pas uniquement dédiés à des chants religieux, comme on pourrait s’y attendre, mais également à des chants villageois ou urbain de Géorgie, bien que leur contenu soit par fois profane.

Les autres lieux de représentation des chants polyphoniques géorgiens sont certaines églises orthodoxes présents sur le territoire francilien et les lieux importants pour la communauté diasporique géorgienne d’île de France, notamment le Château de Leuville-sur-Orge. Le public n'est naturellement pas comparable à celui d'autres genres de musique plus populaires ou commerciales ; il représente plutôt une niche. Il ressort toutefois des entretiens effectués un intérêt grandissant même de la part du grand publique parisien et français.

Concernant l'adaptation de la pratique au nouveau contexte français, la langue pourrait paraître la barrière principale. Elle possède un propre alphabet et des sons étrangers à la langue française. De plus les chants polyphoniques de Géorgie sont souvent chantés en différents dialectes du géorgien. Dans les faits cette langue est plus simple à apprendre qu'il n'y parait, du moins par cœur. Plusieurs personnes interviewées parlent d'une langue difficile à apprendre, mais, dans le même temps, facile à chanter ; certains de ces chanteurs d'origine non-géorgienne affirment connaître par cœur plus d'une centaine de chants en Géorgien. Naturellement, ils ne connaissent pas tout le temps la signification de tous les mots des chants qu'ils reproduisent, mais plutôt le sens général de ces chants. Quoiqu'il en soit, les erreurs linguistiques ne semblent pas forcement gêner ni le public ni les experts, et ils n'affectent pas la qualité du chant.

 

Le fait que les chants polyphoniques géorgiens soient chantés aussi par des Français et d'autres personnes d'origine non-géorgienne favorise la viabilité de la pratique. La communauté géorgienne compte un nombre peu élevé de personnes. Si la pratique était reproduite que par les personnes d'origine géorgienne, les chants polyphoniques seraient en danger. L'ouverture aux autres est à l’évidence une force pour la perpétuation de ces chants en Île de France.

Cette ouverture est réalisée par les biais d'ateliers de chant ouverts à des personnes de tous le niveaux. La majorité des groupes de chant polyphonique géorgien franciliens se constituent en tant qu'associations de promotion culturelle. Cette caractéristique des ensembles français est également une aide pour la viabilité de la pratique. L’association Lazi inclut notamment dans ses activités des cours de chant polyphonique pour les enfants. La transmission de la pratique du chant aux plus jeunes, qui s'effectue déjà naturellement dans le milieu familial et communautaire,assure la reproduction et la viabilité de la pratique dans le contexte migratoire.

Le succès qui les chants polyphoniques rencontrent ces dernières années est lui aussi favorable à la viabilité de cet élément culturel. Mis à part les groupes déjà cités pour l’Île de France, plusieurs groupes sont nés dans d'autres régions de France. Certains groupes jouant principalement d'autres styles de musique, notamment des musiques de l'Est et des Balkans, commencent à introduire des chants polyphoniques géorgiens dans leur répertoire.

Enfin, certains groupes présents en Île de France ont déjà été invité à se produire en Géorgie. Ces représentations témoignent du niveau technique des ensembles franciliens et assurent la reconnaissance, en France, d’une certaine tradition de chants en langue géorgienne.

Recherche, étude, documentation

 

La littérature scientifique sur les chants polyphoniques géorgiens est abondante en ce qui concerne les chants produits en Géorgie, mais elle est inexistante à l’égard de l'activité des chorales franciliennes. Tous les moteurs de recherche consultés ont donné des résultats négatifs.

La base de données la plus complète sur la polyphonie géorgienne est celle entretenue par l'International Center For Traditional Polyphony of Tbilisi State Conservartory. Sur ce moteur de recherche on peut trouver des enregistrements audio, vidéos et photos en triant à partir du titre, genre, forme de polyphonie, nombre de voix, et région d'origine. Les portails français de documentation nous renvoient également, comme pour la littérature scientifique, des résultats négatifs concernant le polyphonie géorgienne en Île de France. Si l'on élargie la consultation aux chants produits en Géorgie, les résultats ne sont pas non plus satisfaisants: La base de données Ibn Battuta12 de la Maison des Cultures du Monde-CFPCI nous renvoie entrées pour la recherche « Géorgie » (trois notices ; quatre fichiers audio ; une vidéo ; quatre photos ; deux affiches). Sur le portail Spectacles du Monde (géré entre autres par la Cité de la Musique, la Maison des Cultures du Monde, et le Musée du Quai Branly) on trouve quatre entrées (polyphonies géorgiennes, banquet polyphonique géorgien, musiques transcaucasiennes, et polyphonies de Guria) ; sur le RaDdo (Réseau des archives et documentation de l'oralité), on trouve deux photographies (celle d'un artiste géorgien, E. Tcherkessichvili et une autre dénommée « Types du Caucase »). Le Musée des Instruments de Céret nous offre un seul résultat (« Duduki. Aérophone à anche double de perce cylindrique avec clé ») ; aucun résultat pour notre recherche sur la base de la Phonothèque de la Maison Méditerranéenne des Sciences de l'Homme d' Aix en Provence16. Pas des résultats non plus sur le portail de l'INA ( www.ina.fr  ).

En ce qui concerne la documentation en ligne gérée par la propre communauté de chanteurs, le site Samchoblo, entretenu par Othar Pataridzé, nous propose des articles sur les instruments utilisés dans les chants, des photos de l'ancien Ensemble Merani, et des vidéos où l'on peut trouver des performances de chants géorgiens. Les chorales actives ont trois formes de mise en valeur de leurs performances : la publication d'albums, la publication de chants en streaming via myspace.com et la publication de vidéos via youtube.com. Ensemble Marani : Premier album en préparation ; myspace ; youtube Ensemble Lazi : youtube Ensemble Irinola (il n'est plus actif) : youtube Harmonie Géorgienne : Deux albums publiés ; youtube Ensemble Madrikali : myspace; youtube

 

Transmission

Il n'existe pas de mesures publiques de sauvegarde spécifiques pour assurer la transmission des chants polyphoniques géorgiens en Île de France. La transmission s'effectue via la pratique au sein des chorales actives, les associations culturelles (Centre Géorgien Lazi) ainsi que par des stages proposés par les porteurs de tradition.

En Géorgie, les mesures de sauvegarde sont assurées par l'International Center for Georgian Folk Song (ICGFS), partenaire de l’UNESCO, avec l'ouverture de sept centres éducatifs (lotbarta skolebi).

 

 

Valorisation

 

Modes de reconnaissance publique

Le chant polyphonique géorgien est classé sur la Liste UNESCO du patrimoine culturel immatériel30. Aucun inventaire géorgien a été publié sur le site du Ministère de la Culture Géorgien. Aucun mode de reconnaissance publique existe en Île de France.

 

 

Communication

 

Vulgarisation, conférences

Aucun livre de vulgarisation a été retrouvé sur les moteurs de recherche des sites marchands (FNAC, Amazon) et non plus sur la base SUDOC.

Nous n'avons pas pu trouver d'informations en ligne sur des conférences tenues en Île de France. En revanche, nous avons repéré une information provenant de l'Institut Culturel Basque à Ustaritz (64) concernant une conférence de Frank Kane, membre fondateur de l'Ensemble Marani habitant en région parisienne, et qui est l'un des porteurs les plus actifs à l’égard de la transmission de cette tradition géorgienne.

 

Presse, télévision, sites internet

Très peu d'articles sur les chants dans les grands journaux français et aucune information dans les chaînes nationales de télévision ont été trouvés en ligne. Le journal Le Parisien invitait ses lecteurs à se déplacer à Beauvais pour assister à un concert de l'Ensemble Marani, ainsi que d'autres journaux régionaux.

L'information mise en ligne sur des sites autres que les portails de presse concerne exclusivement les concerts35 des chorales parisiennes, il n'y a pas d'articles approfondis sur la tradition. On retiendra toutefois la publication d'un entretien sur les chants liturgiques orthodoxes avec Nana Peradze de l'Ensemble Harmonie Géorgienne.

Par ailleurs, l'ambassade de Géorgie en France valorise sur son site les chants polyphoniques géorgiens présents sur le territoire français dans un article sur son portail internet.

Le niveau de communication des chorales parisiennes est assez faible, seulement deux ensembles informent de leurs actualités via un compte facebook, Marani et Harmonie Géorgienne.

 

Pour réaliser cette fiche, plusieurs associations parisiennes d'origine géorgienne ont été consultées. Des interviews ont été réalisées avec plusieurs porteurs et informateurs, des prises de vue de différents concerts et répétitions des ensembles franciliens de chant polyphonique géorgien ont été réalisées au cours de l'année 2014.

 

Entretiens

Entretien collectif avec l'ensemble Marani (Personnes présentes : Tariel Vatchadzé, Irakli Sulukhia, David Kveselava, Luigi Tomasi, Olivier Langlois, Bernard Odot). Réalisé par l'association Île du monde, le 14.05.2014

Entretien avec père Artchil Davrichachvili et Tariel Zourabichvili de la Paroisse Sainte-Nino de Paris. Réalisé par l'association Île du monde, le 12.10.2014

Entretien avec Frank Kane, fondateur de l'association Marani. Réalisé par l'association Île du monde, le 22.10.2014

Entretien collectif avec le chœur Madrikali (Personnes présentes : Sophie Escat-Bilong, Sylvie Escat, Géraldine Dubois de Montreynaud). Réalisé par l'association Île du monde, le 28.10.2014

Entretien avec Othar Pataridzé, fondateur de l'ensemble Merani. Réalisé par l'association Île du monde, le 30.10.2014

Entretien avec Datchi Chaganava et Eka Bodokia du Centre Culturel Géorgien Lazi. Réalisé par l'association Île du monde, le 15.11.2014

Entretien collectif avec l'ensemble Harmonie Géorgienne (Personnes présentes : Nana Peradze, Tamara Demuria, Mariam Potskhverashvili, Maia Narimanidze, Gvanca Lobjanidze, Anna Pavliachvili)

 

Autres prises de vue

Concert de l'ensemble Marani à l'église Saint-Roch de Paris. Réalisé par l'association Île du monde, le 29.04.2014

Fête du Centre Culturel Lazi. Réalisé par l'association Île du monde, le 10.05.2014

Répétition de l'ensemble Marani à l'église Sainte-Nino de Paris. Réalisé par l'association Île du monde, le 14.05.2014

Répétition du chœur Madrikali. Réalisé par l'association Île du monde, le 28.10.2014

Concert de l'ensemble Harmonie Géorgienne à l'église de Saint-Louis sur île de Paris, Réalisé par l'association Île du monde, le 01.11.2014

Journée de commémoration de l'Insurrection géorgienne du 1924, à Leuville-sur-Orge. Réalisé par l'association Île du monde, le 08.11.2014

 

Joseph Jordania - Who asked the first question. International Research Centre of Traditional Polyphony, Logos, 2006 AA.VV. - Articles des Symposia de l'International

Research Center for Traditional Polyphony of Tblisi State Conservatory. 2002-2014

Mirian Méloua - Géorgie, quelques exemples de chants polyphoniques. En ligne http://www.colisee.org/article.php?id_article=2855

Joseph Jordania et Frank Kane - Polyphonies vocales de Svanétie. Inedit, 1999

Susanne Ziegler - Une perspective historique sur la polyphonie géorgienne. Cahiers d’ethnomusicologie, 1993. En ligne http://ethnomusicologie.revues.org/1383

Mirian Méloua - Géorgie, les chants polyphoniques.En ligne

http://www.colisee.org/article.php?id_article=2424

Nino Tsitsishvili - Authenticity and hybridity in three soundscapes of Georgian Musical Culture in the context of political change. Bulgarian Academy of Sciences, 2008.

Mirian Méloua - Dossier, les émigrations géorgiennes vers la France au XXème et au XXIème siècles. En ligne http://www.colisee.org/article.php?id_article=1099

 

Rédaction de la fiche :

Simone Tortoriello, José D Pastor, Daniel Ortiz, Cecilia Beauvais – Association Île du Monde www.iledumonde.org

Lien à la vidéo documentaire: http://www.dailymotion.com/video/x39jq9x_le-chant- polyphonique-georgien-en-ile-de-france_music

Photos, prises de vue, entretiens et vidéos réalisés par l'association Île du Monde

 

Données d'enregistrement  :

 

Année d'inclusion à l'inventaire : 2014

N° de la fiche d'inventaire : 2014_67717_INV_PCI_FRANCE_00356

N° ARKH : ark:/67717/nvhdhrrvswvk26p

Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : https://www.pci-lab.fr/images/pdf/Tutoriel.pdf

Contribuer Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Musique_traditionnelle_géorgienne

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