Bertsolaritza, le bertsularisme, joute verbale improvisée au Pays basque

Le bertsularisme (ou bertsolarisme) est une pratique populaire orale indissociable de la culture basque, consistant en des joutes verbales improvisées, rimées, mesurées, chantées a capella et entièrement en langue basque. 

Le bertsularisme (ou bertsolarisme) est une pratique populaire orale indissociable de la culture basque, consistant en des joutes verbales improvisées, rimées, mesurées, chantées a capella et entièrement en langue basque. Il s’agit d’une pratique vivante que l’on retrouve sur l’ensemble du territoire basque français et espagnol. Sa forme principale est actuellement bat-bateko bertsolaritza, à savoir le bertsularisme oral et improvisé, versifié sur un thème le plus souvent imposé, en respectant rythme et mélodie. 

Le bertsularisme (ou bertsolarisme) est une pratique populaire orale indissociable de la culture basque, consistant en des joutes verbales improvisées, rimées, mesurées, chantées a capella et entièrement en langue basque. Il s’agit d’une pratique vivante que l’on retrouve sur l’ensemble du territoire basque français et espagnol. Sa forme principale est actuellement bat-bateko bertsolaritza, à savoir le bertsularisme oral et improvisé, versifié sur un thème le plus souvent imposé, en respectant rythme et mélodie. 
Le bertsularisme est un phénomène social très répandu se matérialisant dans des contextes variés. On le retrouve principalement lors de fêtes de villages et de célébrations carnavalesques, mais également lors de compétitions et championnats locaux ou nationaux. En générale, un bertso se compose des éléments suivants : l’air (ou mélodie), la métrique, la rime, le thème et l’improvisation. 
Les bertsolaris (les improvisateurs·trices), bertsolariak, chantent les bertsos face aux bertsozaleak, le public, qui participent de leurs applaudissements, mais peuvent aussi parfois être pris à partie ou devenir le sujet des bertsos. 
Lors d’une rencontre de bertsularisme ou d’une compétition, s’ajoutent également gai jartzailea, le meneur ou la meneuse de joute, qui impose le thème du bertso et attribue un rôle à chaque bertsolari et epaimahaia, le jury.
L'histoire du bertsularisme montre combien cet art a su évoluer et se codifier au fil des ans. Sa diffusion dans tous les lieux de rencontres populaires et de convivialité renforce l'engouement d’un public toujours plus jeune.

1) Bertsolariak : les personnes qui chantent les bertsos, les improvisateurs·trices. 

2) Bertsozale Elkartea : l'association qui est, à titre quasi exclusif, responsable de la gestion et de la sauvegarde du bertsularisme sur tout le territoire basque, tant en France qu'en Espagne. Ses activités comprennent l'organisation d'événements et de championnats, la gestion des bertso-eskolak (les écoles de bertsularisme), la collecte et l'archivage d’informations relatives à cette pratique, la recherche ainsi que la production de contenus audiovisuels pour sa diffusion. L’association possède une antenne locale dans chaque province basque. L'association Bertsularien Lagunak Elkartea a ainsi la charge du territoire basque français. 

3) Bertsozaleak : l’ensemble des amateurs·trices de bertsularisme, pouvant soit prendre part activement à cette communauté en tant que bertsolaris (professionnel·le·s ou non), soit participer en tant que spectateur·trice ou auditeur·trice.

Les catégories d'acteurs qui constituent la communauté du bertsularisme seront présentées plus avant dans la partie consacrée à la description détaillée.

Lieu(x) de la pratique en France

Le Pays Basque français (appelé « Iparralde » en langue basque) 

Il est constitué des trois provinces historiques du Labourd, de la Basse-Navarre et de la Soule, situées dans le département des Pyrénées-Atlantiques.
Les 158 communes d'Iparralde constituent depuis le 1er janvier 2017 la Communauté d'Agglomération du Pays Basque. Cette communauté se compose de 10 territoires (anciennes intercommunalités) : Amikuze, Côte Basque Adour (Euskal Kostaldea Aturri), Errobi, Garazi-Baigorri, Iholdi Oztibarre, Pays de Bidache (Bidaxuneko Lurraldea), Pays de Hasparren (Hazparneko Lurraldea), Nive Adour (Errobi Aturri), Soule (Xiberoa), Sud Pays Basque (Hego Lapurdi).

Concernant ces trois provinces historiques basques, il faut souligner que le bertsolarisme ne se pratique pas avec la même assiduité sur chacun d’entre eux. Au Labourd, il est commun de trouver des bertso saios ou d'autres activités culturelles auxquelles participent des bertsularis. En Basse Navarre, ces expressions culturelles sont beaucoup moins fréquentes, mais elles occupent toujours une certaine place dans la société actuelle. C’est en Soule que cette pratique est la moins représentée, bien que l’on puisse parfois rencontrer un événement impliquant des bertsularis.

Voici quelques données extraites du rapport d'activités de Bertsularien Lagunak Elkartea

Representations de bertsos par provinces d’Iparralde

2018

2019

2020

Labourd

Basse
Navarre

Soule

Labourd

Basse
Navarre

Soule

Labourd

Basse
Navarre

Soule

79

22

5

76

37

8

42

15

3

Pratique similaire en France et/ou à l'étranger

Le Pays Basque espagnol (appelé « Hegoalde » en langue basque)

Le bertsularisme est une pratique vivante présente sur l’ensemble du territoire basque historique. En plus des territoires français susmentionnés, il faut ajouter les communautés autonomes espagnoles du Pays Basque (à savoir les provinces de Biscaye, Guipuscoa et Alava) et de la Navarre. 
Grâce à l'étendue de la diaspora basque, le bertsolarisme est également présent en dehors du territoire ainsi délimité. Le Pariseko Euskal Etxea, qui organise régulièrement des sessions de bertsolarisme à Paris, en est un bon exemple.

Si l'on considère le chant improvisé à une échelle plus globale, il est clair que des pratiques de ce type existent dans la plupart des cultures. L’Atelier oral Mintzola, créé en 2008, prenant le bertsolarisme comme point de référence, est une structure qui vise à promouvoir la réflexion sur les traditions orales et à encourager l'interaction entre les disciplines liées à l'oralité au niveau mondial.
Par le biais de Kulturartea, Mintzola vise à diffuser le bertsolarisme et à encourager les échanges entre les différents chants improvisés existants dans le monde, à travers des réunions et des événements organisés à l’international. Ces réseaux et ces liens contribuent au développement de la Kulturartea Map 1, une base de données qui témoigne du panorama international du chant improvisé.

 

Introduction : bat-bateko bertsolaritza, le bertsularisme improvisé

Le bertsularisme est l'art d'improviser des bertsos, mais également le phénomène social qui l’entoure. Il s'agit d'une pratique orale qui se déroule entièrement en euskera, la langue basque. 
Les bertsolaris doivent imaginer et chanter des vers selon un thème imposé, en respectant un air choisi et une versification stricte.
Répandue dans tout le Pays Basque, tant en France qu'en Espagne, cette pratique fait aujourd’hui partie intégrante de la littérature populaire basque et n’est plus simplement considérée, tel que par le passé, comme un sous-genre de cette littérature.
Le mot bertsolaritza en basque vient du mot « bertsolari » qui peut être traduit comme « faiseur de vers », -ari signifiant faire (Laborde, 2005, p.11).

Le mot bertso (tout comme ses variantes dialectales berso, bertsu, pertsu), vient du latin versum. Par extension, il désigne en réalité une strophe entière et non un seul vers qui la compose.
Il existe aujourd’hui deux types de bertsularisme : oral et écrit. Sa forme historique, traditionnelle et aujourd’hui la plus répandue, est la forme orale et improvisée. 
Ce type de bertsularisme n'est pas qu’une simple pratique orale. Il s’agit également d’un rituel et d’un spectacle, profondément ancré dans la culture basque, connu de tous les bascophones et des personnes liées à la culture basque. Cette pratique représente l'un des éléments du patrimoine immatériel les plus significatifs et représentatifs de la culture et de l’identité basques.

Bertso

Comme indiqué plus haut, il existe deux types de bertsularisme : improvisé à l’oral (bat-bateko bertsolaritza) et écrit (bertso jarriak). 

L’écrit, bien que toujours pratiqué aujourd’hui, reste beaucoup moins répandu et moins populaire. La pratique orale bat-bateko est quant à elle associée à tous les événements sociaux et rassemblements qui participent à l’identité vivante du bertsularisme. Si les deux types de bertsularisme, oral et écrit, ont les mêmes aspects techniques et métriques, ils sont ainsi radicalement distincts d’un point de vue anthropologique.

Dans le déroulement de cette pratique, un thème est d’abord imposé, puis des rôles sont attribués à chaque bersolari. Les thématiques abordées dans le bertsularisme sont très variées. Il s’agit généralement de sujets d’actualité ou de situations de la vie quotidienne. Les bertsos sont habituellement humoristiques ou ironiques, voire critiques, et des thèmes plus sérieux tels que des conflits sociaux ou des sujets polémiques peuvent également être abordés.
Les thèmes imposés sont autant d’occasions pour les bertsolaris de montrer leur créativité, leur habilité et de rivaliser d’esprit en improvisant des bertsos plus élaborés. 

Définition et aspects techniques

Le célèbre bertsolari Xabier Amuriza, l’un des premiers à avoir théorisé le bertsularisme, offre la définition suivante de son art :

Neurriz eta errimaz
kantatzea hitza,
horra hor zer kirol mota
den bertsolaritza.
Chanter le mot
avec mesure et rime,
voilà quel sport
est le bertsolarime.

 

Dans L’art du bertsolarisme : réalité et clés de l’improvisation orale basque, les auteurs Joxerra Garzia, Andoni Egaña et Jon Sarasua définissent le bertso comme « un discours chanté, rimé et mesuré ». Notons cependant que si la mélodie, la rime et la métrique constituent les aspects techniques du bertso, « la qualité du bertso sera jugée pour la valeur dialectique, rhétorique ou poétique de la strophe élaborée ».

Un bertso doit être élaboré en tenant compte des éléments suivants :

1) L’air (ou timbre)

Un bertsolari improvise en chantant a cappella (sans aucun accompagnement musical), sur un air de son choix.
Joanito Dorronsoro, l’un des principaux chercheurs en la matière, ne dénombre pas moins de 3040 airs existants, qu’il classe en trois catégories :
- les mélodies traditionnelles (la grande majorité des airs) ;
- les mélodies modernes (dont la métrique coïncide avec les précédentes) ;
- les airs expressément composés.
Le succès ou l’échec de la communication du bertso au public « dépend d’avantage du choix d’une mélodie adéquate que des qualités vocales du bertsolari »1.

2) La métrique

Chaque bertso contient un nombre déterminé de vers et de syllabes, qui dépend directement de l’air choisi. C’est de la mélodie que découle la structure du bertso. 
Les matrices formelles les plus employées, ou du moins les plus classiques dans le bertsularisme improvisé sont :

- zortziko handia (littéralement « le grand de huit »)
- zortziko txikiale petit de huit »)
- hamarreko handia le grand de dix ») 
- hamarreko txikiale petit de dix »)

Le nom indique le nombre d’hémistiches (moitié d'un vers souvent marquée par un repos ou par une césure) qui compose la strophe : zortziko (formé de huit) lorsqu’il y a huit hémistiches (4 vers), ou hamarreko (formé de dix) pour 10 hémistiches (5 vers).

Un zortziko et un hamarreko peuvent être txikia (petit) ou handia (grand) selon qu’ils sont composés de vers de 13 ou 18 syllabes. 
Le zortziko et l’hamarreko ne représentent qu’une partie des architectures de bertso existantes. D’autres structures sonores, telles que le kopla (handia ou txikia) ou le bederatzi punteko (composé de 9 vers) sont utilisées. 

Les bertsolaris peuvent puiser dans l’immense ressource de timbres traditionnels et faire démonstration de leur habileté avec des structures préexistantes plus ou moins complexes.  
Rien n’interdit cependant de créer de nouvelles formes, des architectures originales, dont le succès au cours d’un championnat sera proportionnel au risque pris par les bertsolaris en cas d’erreur de rime, de vers ou de syllabes. Ce phénomène de création répond à une tendance moderne, où l’improvisateur·trice tend à montrer son originalité, la complexité de son propos, en allongeant les bertsos. 

3) La rime

Les bertsos sont monorimes (formés sur une rime unique). Le choix de la première rime va donc déterminer toutes les suivantes. En plus de garantir le retour de la même sonorité en fin de vers, la rime détermine la forme du bertso et représente l’un de ses éléments constitutifs. 
Pour Xalbador, reconnu comme « le plus grand bertsolari du Pays Basque en France »2, un mauvais bertso bien rimé a plus de qualité qu’un bon raisonnement mal rimé. La sonorité d’un bertso aurait donc plus d’importance que son sens3.

Les rimes des bertsos sont jugées pour leur complexité, sur le même principe que la qualification de rimes « pauvres » ou « riches » qui existe dans d’autres formes poétiques. Par exemple, burua (tête) rime avec ordua (heure) uniquement par leurs deux dernières voyelles. Elizan (dans l’église) et gerizan (à l’abri) constituent une rime de bien meilleure qualité, puisque la rime est fondée sur le suffixe -an mais également sur les consonances précédentes -z- et -i-.

La recherche de rimes riches et complexes est une gymnastique à laquelle s’entraînent les bertsolaris. Après avoir choisi la mélodie qui sera chantée, l’identification des bonnes rimes constitue la première étape de l’élaboration du bertso. Une fois que l’air et les derniers mots de chaque vers sont identifiés, les bertsolaris peuvent alors élaborer le reste de leur poème improvisé.

La répétition d’un même mot à la rime est fortement sanctionnée dans le bertsularisme. On parle de poto egitea (échouer), ou tout simplement de poto. De la même façon, l’utilisation d’un même système, telle que la conjugaison, doit être évitée : il est par exemple interdit de faire rimer deux verbes à l’infinitif ou conjugués à l’imparfait.

 

Quelques exemples de bertso 4 :

1 - Iparragirre abila dela 

« Iparragirre abila dela » fait référence aux deux bertsos composés par le célèbre bertsolari Xenpelar (1835-1869) et adressés à Jose María Iparragirre (1820-1881). Iparragirre était considéré comme un bertsolari et un musicien intellectuel, ayant reçu une bonne éducation, tandis que les autres bertsolaris étaient pour la plupart peu instruits et issus d’un milieu rural. Pour cette raison, ses homologues qualifiaient ironiquement Iparragirre de « comédien », voire de saltimbanque.

Ce bertso a donné son nom à l’une des mélodies les plus célèbres du bertsularisme (voir ci-contre).

Iparragirre abila dela
askori diot aditzen,
eskola ona eta musika
hori hoiekin serbitzen.
Ni ez nauzu ibiltzen
kantuz dirua biltzen,
komediante moduan.
Debalde festa preparatzen det
gogoa detan orduan.
J’ai beaucoup entendu dire
que Iparragirre est habile,
une bonne éducation et de la musique
voilà ce qu’il utilise.
Mais moi, je ne vais pas récolter
de l’argent en chantant,
comme un comédien.
Moi, je prépare une fête gratuitement
quand j’en ai envie.
Eskola ona eta musika,
bertsolaria gainera,
gu ere zerbait izango gera
horla hornitzen bagera.
Atoz gurekin kalera,
baserritar legera,
musika hoiek utzita.
Errenterian bizi naiz eta
egi zaidazu bisita.
Une bonne éducation, de la musique
et aussi un bertsolari,
nous serions quelqu’un, nous aussi,
avec tout cela.
Viens donc avec nous dans les rues,
selon nos coutumes de paysans,
en abandonnant ces musiques.
J’habite à Errenteria
viens donc me rendre visite.

 

2 - Anai arrebak, ez, otoi, pentsa :

Ce bertso a été chanté par Xalbador le 11 juin 1967 à Saint-Sébastien, lors d’un championnat de bertsularisme. Après qu'Alfonso Irigoien avait annoncé la décision du jury selon laquelle Uztapide et Xalbador étaient les deux candidats sélectionnés pour la dernière étape de la finale, le public, mécontent de ce choix, avait alors commencé à siffler. Xalbador, une fois le public calmé, a chanté le bertso suivant et les sifflets ont laissé place aux applaudissements.

 

Anai-arrebak, ez, otoi, pentsa
neure gustura nagonik,
poz gehiago izango nuen
albotik beha egonik;
zuek ezpazerate kontentu
errua ez daukat, ez, nik,
txistuak jo dituzute bainan
maite zaituztet oraindik.
Frères et sœurs, ne pensez pas, s’il vous plaît,
que je sois à l’aise.
Je serais plus tranquille
en regardant depuis le côté [de la scène]
Si vous n’êtes pas contents
ce n’est pas ma faute.
Vous m’avez sifflé mais
je vous aime toujours.

 

Air : Manuel Narruk atzo esan, dit B5

3 - Amets Azallus : lors de la finale du Xilaba 2021

Le bertso de clôture d’Amets Arzallus (le champion de la compétition) lors de la finale du Xilaba 2021, fait référence au funeste événement survenu à Ciboure le 12 octobre 2022, lorsque trois réfugiés migrants ont perdu la vie en tentant de franchir la frontière entre la France et l'Espagne, séparées par le fleuve Bidassoa.

Biriatuko mendira
lore bat eta muxu bi.
Beste bat urte osoko
bertsozale maite zuri.
Muga madarikatu bat
erantsi ziguten guri.
Jendea han ibiltzen da
itolarrian urduri.
Zuriak ez baikara beltz,
beltzak ezbaitira zuri.
Har dezadan makila hau
ta mugak bihurtu zubi.
Bidasoak ez dezala
beste malkorik isuri.
Primaberan hiru lore
baietz hazi Zibururi.

Une fleur et deux baisers
au mont de Biriatou.
Un autre pour toi
cher bertsozale fidèle.
Ils nous ont imposé
une maudite frontière.
Les gens s’y trouvent souvent
à demi noyés, angoissés.
Parce que nous, les blancs, ne sommes pas noirs,
parce que les noirs, ne sont pas blancs.
Je vais prendre ce makila*
et transformer les frontières en ponts
pour que le Bidasoa ne verse plus
aucune larme.
Je suis sûr qu’à Ciboure
trois fleurs écloront au printemps.

*bâton en bois symbolique lié à la tradition basque

Air : Norbere mundu intimo6

Les acteurs

Le bertsularisme se pratique dans un contexte de rassemblement social. S’il se rencontre également dans des cercles plus intimes, entre amis ou en famille, c’est principalement dans la sphère publique, lors de fêtes ou d’événements dédiés (évènements culturels, festivités carnavalesques ou de fin d’année, rencontres ou compétitions) que l’on observe cette pratique. 
Le bertsularisme se déroule exclusivement en langue basque (euskera) et est imprégné des codes culturels locaux. Sa pratique s’adresse donc essentiellement à des personnes appartenant à la communauté basque7. Cette pratique est ainsi l’un des principaux moteurs de la sauvegarde et de la diffusion de la culture locale par rapport aux autres cultures qui l’entourent (française et espagnole). 
Si les rencontres de bertsularisme peuvent prendre diverses formes, les personnes qui y participent sont généralement toujours identiques : les bertsolaris (bertsolariak) et le public (bertsozaleak). Lorsque le bertsularisme lui-même est le centre de l’événement (comme lors de compétitions), viennent alors s’ajouter le meneur ou la meneuse de joute (gai jartzailea), et parfois le jury (epaimaia).

Bertsolariak - les bertsolaris

Il s’agit des personnes qui chantent des bertsos. Les premiers témoignages de cette pratique font référence à des bertsolaris spécifiquement nommés, qui se défiaient ou étaient invités à participer aux fêtes de villages afin de les animer. Ces bertsolaris étaient autrefois des personnalités connues dans les nombreux villages du Pays Basque. Aujourd’hui encore, les noms de Xalbador, Mattin, Beñat Mardo, Txirrita, Fernando Amezketarra, des bertsolaris qui ont traversé l’histoire depuis le XVIIe siècle, restent gravés dans l’imaginaire collectif basque et sont régulièrement cités en référence.
Les bertsolaris varient en âge, en origine et en genre. S’il est vrai que les hommes, les seuls se représentant en public durant des décennies, sont pour lors majoritaires au sein de la communauté, cette réalité est en train d’évoluer. Les femmes sont en effet de plus en plus présentes dans les rencontres de bertsularisme, comme le montre par exemple le championnat Xilaba d’Iparralde de 2021, l’une des plus grandes compétitions dédiées à cette pratique, lors duquel la finale a été disputé par trois femmes et trois hommes. L’association Bertsozale Elkartea a fait de la représentation des femmes dans le bertsularisme un de ses axes de travail majeurs. C’est un aspect fondamental de l’évolution de cette pratique traditionnelle, une preuve de sa vivacité et de son adaptabilité au sein d’une société en mouvement.

Jusque dans les années 1980, la figure des bertsolaris était liée à la vie de la ferme et à la ruralité de manière générale. Sans avoir jamais reçu de formation académique, ces personnes dotées d’une capacité, alors considérée comme un don, un talent inné, à improviser des vers humoristiques, remplissaient les places et divertissaient la population locale.
De nos jours, les bertsolaris ont radicalement changé d’image et de profil. La création des associations Bertsularien Lagunak Elkartea (1980) puis Bertsozale Elkartea (1986) ont signé l’ouverture des bertso-eskolak (écoles de bertso). Ce vaste réseau d’écoles, ainsi que le phénomène social des Ikastolas, ont permis aux jeunes générations de suivre un parcours scolaire entièrement en langue basque et d’acquérir ainsi un excellent niveau de connaissance de cette langue, tant à l’écrit qu’à l’orale. Par conséquent, des bertsolaris instruit·e·s, formé·e·s et capables de créer des bertsos d’une grande complexité linguistique ont induit une pratique plus « savante » du bertsularisme, en particulier en championnat. 
Lors d’une rencontre, les bertsolaris improvisent des bertsos sur un thème indiqué par le meneur ou la meneuse de joute. Ils·elles interagissent les un·e·s après les autres, incarnant le rôle qui leur a été attribué. 
Au cours des championnats, il arrive parfois que les bertsolaris soient invité·e·s à improviser en solo. Ces chants solos concernent généralement des thématiques plus sérieuses et sont l’occasion pour les bertsolaris de montrer toute leur habileté, en improvisant des rimes riches et complexes sur un air à la métrique très longue.
On rencontre aujourd’hui un grand nombre de bertsolaris se produisant sur l’ensemble du territoire basque. Certain·e·s d’entre eux·elles, sont des figures populaires, respectées et jouissant d’une large visibilité, parfois semblable à celles d’écrivains, de sportifs ou d’artistes célèbres.

Bertsozaleak - le public

La présence du public est essentielle lors des rencontres de bertsularisme. Leur participation active consiste en un soutien aux bertsolaris par des applaudissements qui retentissent habituellement après chaque bertso chanté. Lors des spectacles, les bertsolaris chantent pour le public, en lui faisant face. Ils recherchent son approbation, étudient les réactions des spectateurs et se nourrissent des rires et des émotions que provoquent leurs chants. 
D’un point de vue pratique, bien qu’un événement de bertsularisme puisse avoir lieu avec la simple présence des bertsolaris et du meneur ou de la meneuse de joute, une telle rencontre serait dénuée de sens en l’absence du public, véritable destinataire des bertsos et sorte de jury populaire. 

Gai jartzailea - le meneur ou la meneuse de joute

Le meneur ou la meneuse de joute est une figure plus discrète et pourtant centrale des rencontres de bertsularisme. Dans certaines compétitions, l’ordre des épreuves et leur règles (le nombre de bertsos par improvisateur·trice, la répartition en duos, les solos, les différentes métriques etc…) sont déjà prédéterminés par les organisateurs. Dans d’autres cas, cette responsabilité est donnée au meneur ou à la meneuse de joute. C’est dans tous les cas à celui·celle-ci que revient le choix du thème de l’improvisation, l’attribution des différents rôles incarnés par les bertsolaris, ainsi que l’arbitrage de la rencontre. Il est interdit aux bertsolaris ou au public de remettre en question ses choix et décisions.
L’atmosphère générale d’une rencontre, parfois gaie, solennelle ou encore polémique, peut varier considérablement en fonction des thèmes et des rôles imposés. Si le caractère improvisé des bertsos rend par définition incertain le contenu de chaque rencontre, le meneur ou la meneuse de joute détient néanmoins un important pouvoir d’orientation.
Contrairement aux bertsolaris, le meneur ou la meneuse de joute n’improvise pas. Les thèmes et rôles imposées durant une rencontre sont déterminés à l’avance, mais ne seront révélés au public et aux participant·e·s que le jour même, ajoutant ainsi une forme de suspens et d’excitation à l’approche de l’événement.

Epaimaia - le jury

Le jury n'apparaît que dans les compétitions et championnats. Le travail du ou des jurés consiste en l’évaluation de la qualité de la performance de chaque bertsolari lors d'une représentation. Ils sont généralement assis à une table proche du public, écoutent les bertsos et attribuent des notes selon des critères préétablis8. A la fin des épreuves de la compétition, les bertsolaris sont classés selon le nombre de points obtenus et les résultats sont annoncés au public.

Type d'événements : 

Le bertsularisme est une pratique existant non seulement par elle-même, mais pouvant également être associé à de nombreuses autres manifestations culturelles. En Iparralde, il est très fréquent de rencontrer des bertsolaris lors des fêtes carnavalesques telles que la Libertimendua, le Zampanzar, les fêtes de Noël et du Nouvel An. Aux côtés des musiciens, des dantzariak (danseurs traditionnels basques) et des autres figures du carnaval, les bertsolaris accompagnent les festivités. Une pratique courante lors de ces événements consiste à faire du porte-à-porte entre les maisons d’un même quartier en y apportant la fête. 
Dans son livre Joaldun et Kaskarot, des carnavals en Pays Basque, Thierry Truffaut décrit précisément le déroulement de ces festivités au Pays Basque. En plus d’observations faites sur le terrain à partir des années 2000, l'anthropologue a réalisé plusieurs entretiens avec les habitants les plus âgées des villages proches du fleuve Bidassoa, afin de consigner leurs témoignages sur le passé. Dans ces festivités, au début du XXe siècle et de nos jours), la figure du bertsolari et l'improvisation apparaissent toujours comme une autre composante de la fête. 
Dans l’extrait suivant, Thierry Truffaut décrit la pratique du « porte à porte » lors d’une fête de carnaval :

« Itxassou et Louhossoa ont repris la tradition du chant d’honneur à l’etxeko andere (maîtresse de maison) sur le devant de la porte d’entrée. C’est un moment très solennel avec d’un côté, dans la cour, tout le groupe qui chante ou écoute ceux qu’il a délégués et de l’autre, la maîtresse de maison (souvent la femme la plus âgée de la maison) avec, autour d’elle, une partie de sa famille (souvent les autres femmes et les petits enfants). Dans ces deux villages, il est arrivé que les maîtresses de maison répondent en chantant. Ce moment est considéré comme le premier cadeau de la maison qui accueille, par ceux qui l’ont vécu car ils l’évoquent avec émotion : 
“Une autre maison symbolique, c’est la grand-mère à Maïder qui nous a répondu au Bertsu. Cela nous a scié, après le bertsu habituel, elle nous a répondu.” (danseur de Louhossoa). 
“Il y a une maison, l’etxeko anderea, elle nous répond chaque année, elle prépare sa réponse en bertsu… Ça a une classe folle, c’est une dame de 70 ans qui vient du côté du Baztan (vallée navarraise limitrophe), c’est la chose la plus parfaite… c’est la classe.” (danseur d’Itxassou). 
En 2004, le groupe d’Itxassou s’est adjoint un jeune bertsulari du village. Malgré ses 15 ans, il a fait preuve d’une très grande maturité, offrant après chaque chant d’honneur un bertsu approprié à chaque maison, vantant l’époque du carnaval et n’oubliant pas de signaler les mérites des gens de la maison qui accueillaient quand il les connaissait. Un soir, dans une maison où un homme âgé le provoquait gentiment pour savoir s’il improvisait vraiment, il a su avec aplomb lui répondre avec quelques piques dans la pure tradition de cet art, déclenchant l’hilarité générale de la famille qui dit à l’ancien qu’il l’avait bien cherché. Ce fut un moment de culture basque intense tel qu’on souhaiterait en voir souvent ! L’idée du bertsulari dans la tournée a fait son chemin. En 2005, un projet se prépare sur Biriatou. » 9

Les événements centrés autour du bertsularisme sont néanmoins devenus l’expression la plus visible et la plus populaire de cet art. On peut identifier deux groupes d’événements distincts : les Bertso saioak (rencontres de bertsularisme) d’une part et les Bertsolari txapelketak (championnats de bertsolaris) d’autre part. 

 Bertso saioak (« Les rencontres de bertsularisme ») 10

Les bertso saioak sont l’ensemble des événements créés autour de la pratique du bertsularisme et qui n'impliquent pas de compétition. Ces événements, de genres très variés, diffèrent selon le contexte dans lequel ils sont organisés. L'association Bertsozale Elkartea en fait la liste suivante :

- Jaialdia (« fête des bertsos ») : 

C’est un événement au cours duquel deux à huit bertsolaris sont invités sur une place, un fronton, dans un auditorium ou tout autre espace ouvert au public. Les bertsolaris improvisent des bertsos pour le public sur des thèmes suggérés par le meneur ou la meneuse de joute. Le public écoute d’ordinaire les bertsolaris assis face à la scène. Un système de sonorisation permet aux bertsos d'être entendus par l'ensemble du public. Les sujets abordés sont généralement d'actualité et font souvent référence à la ville même où l’événement est organisé. On peut considérer qu'il s'agit du type de rencontre le plus courant.

- Bertso bazkaria/afaria (« repas/dîner-bertso ») :

Un déjeuner ou un dîner est organisé dans un restaurant ou un club gastronomique (sociedad) où sont invités deux ou plusieurs bertsolaris. A la fin du repas, les bertsolaris improvisent, assis·es à la table des convives, sur les thèmes suggérés par le meneur ou la meneuse de joute. Un système de sonorisation (micro et enceintes) est parfois installé.

- Bertso-poteoa (« apéro-bertso ») :

Souvent accompagnés de musiciens (généralement deux musiciens jouant du pandero et de la trikitixa), les bertsolaris se déplacent et s’arrêtent de bars en bars, en chantant des bertsos parmi les clients devenus spectateurs. Les musiciens les accompagnent et participent à l’atmosphère joyeuse de l’événement. Le public peut suivre les bertsolaris en prenant un verre ou un pintxo dans chacun des bars, telle une procession festive.

- Bertso saio osagarriak (« les rencontres de bertsularisme complémentaires ») :

Ils ont lieu le plus souvent dans un contexte de fête et sont liés à un autre événement culturel, comme les danses traditionnelles basques ou les herri kirolak (sports traditionnels). Des bertsolaris improvisent en public sur un thème particulier et contribuent ainsi à l’atmosphère festive de l’événement en cours. 

La liste ci-dessus n’est pas exhaustive et le bertsularisme peut également être pratiqué dans d’autres contextes, tels que des événements plus proches de la sphère privée, des funérailles (lors desquelles sont chantés des bertsos rendant hommage au défunt), des commémorations, des inaugurations etc. Ces manifestations sont organisées majoritairement par des associations culturelles locales, pour des célébrations, des hommages, des fêtes de village, des manifestations ou encore des collectes de fonds.
Les types d’évènements liés au bertsularisme sont de plus en plus divers, démontrant une fois de plus l’ancrage et la vivacité de cette pratique au sein de la société basque actuelle 11.

Bertsolari txapelketak (les championnats de bertsolaris)

Il s'agit probablement du type d'événement le plus populaire actuellement. Un championnat est de nos jours organisé dans chaque province du Pays Basque, où les bertsolaris concourent pour obtenir une place à l'Euskal herriko bertsolari txapelketa nagusia, le Championnat général de bertsolaris du Pays Basque organisé par Bertsozale Elkartea tous les 4 ans. Le championnat qui se déroule dans la partie française du Pays Basque s'appelle Xilaba et est organisé par Bertsularien Lagunak Elkartea.

La compétition dans le bertsularisme a des origines très anciennes. Dès le XVIIIe siècle, on retrouve des traces de ce type d'événements, qui prenaient alors la forme de « défis ». Comme souvent dans les sports traditionnels basques, un bertsolari en défiait un autre sur une place publique, devant les bertsotzales et un jury qui déterminait lequel des deux jouteurs serait proclamé vainqueur. 
De nos jours, ces duels improvisés ont laissé place aux compétitions et championnats organisés.

Lors des championnats, le déroulé et la structure des performances sont prédéfinis. Les rôles et les thèmes que traiteront les bertsolaris sont préalablement débattus par un comité de meneur·se·s de joute, puis sont annoncés lors de l’événement. Les compétitions sont caractérisées par la présence d’un jury, qui attribue des notes aux bertsolaris afin de les départager et de sélectionner un-e gagnant-e.

Le déroulement des rencontres

Les bertso saios et les txapelketak sont certes variés, mais leur déroulement est toujours celui décrit ci-après :
Les bertsolaris participant à l'événement montent sur scène sous les applaudissements du public. Le meneur ou la meneuse de joute s'approche du micro et salue l'assistance, en présentant les bertsolaris par leurs noms et prénoms. Le public les applaudit à tour de rôle. 
Les un·e·s après les autres, les bertsolaris chantent alors un bertso destiné à saluer le public, puis vont s’assoir sur les chaises installées à l’arrière de la scène.
Une fois que chaque bertsolari a chanté un bertso de présentation (agurra), le meneur ou la meneuse de joute appelle deux d'entre eux·elles par leur nom, en leur demandant de s'approcher du micro. 
Le meneur ou la meneuse de joute explique une situation (ou un thème) et assigne à chaque bertsulari appelé·e le rôle qu'il·elle doit interpréter, dans le contexte énoncé, ainsi que la métrique et le nombre de bertsos à chanter.
Voici deux exemples de rôles ayant été attribués lors de la finale du championnat Xilaba en 2021 :

- « Vous êtes en vacances avec vos enfants dans une maison prêtée par des amis. Amets (1er bertsolari), vous venez de vous rendre compte que les enfants sont en train de peindre un mur pendant que Maialen (2ème bertsolari) les filme. A commencer par Amets, 3 bertsos en zortziko txikia ».

- « Vous êtes deux alpinistes qui montent au sommet d'une montagne dans l'Himalaya. Vous êtes proches du sommet. Odei (1er bertsolari), Patxi (2ème bertsolari) vient de vous dire qu'il n'en peut plus, qu'il veut descendre au camp. En commençant par Odei, vous devez compléter 3 bertsos en hamarreko handia ».

Après avoir entendu ce thème, les bertsolaris discutent et choisissent ensemble la mélodie sur laquelle seront chantés les bertsos. Il doit évidemment s'agir d'un air qui respecte la métrique imposée par le meneur ou la meneuse de joute. 

Le·La premier·ère bertsolari s'approche du micro et commence à chanter. Lorsqu'il·elle a terminé, l'autre lui répond. Cet échange se poursuit autant de fois que le meneur ou la meneuse de joute le leur aura demandé (trois fois dans nos exemples ci-dessus). Les bertsolaris se répondent, créant ainsi un discours cohérent, une histoire ou une conversation. 
Le public applaudit après chaque bertso et réagit différemment en fonction de chacune des performances, selon qu’il s’agit de bertsos improvisés sur des thématiques humoristiques ou bien plus délicates et sérieuses. La plupart du temps, les bertsolaris tentent cependant de faire rire le public, en improvisant avec esprit des bertsos amusants ou teintés d’ironie. De manière générale, le public rit lors des rencontres de bertsularisme. Dès que les bertsolaris ont fini de chanter le nombre de bertsos imposé, ils et elles retournent au fond de la scène. Le meneur ou la meneuse de joute s’avance alors au micro, appelle les bertsolaris suivant·e·s et leur assigne un autre thème et de nouveaux rôles. 

Un bertso saio se déroule en différentes épreuves ou exercices, dont les règles varient en fonction de la métrique, du nombre de bertsos à chanter, du nombre de bertsolaris, ou encore du type de figures imposées, en solo ou en duo. 
A titre d’exemple, voici un déroulé-type des épreuves d’un championnat (Xibala 2021) :

1) Bertso de présentation (métrique et air libres).

2) En duo, en zortziko handia dans des rôles attribués. 3 bertsos chacun.

3) En duo, en zortziko txikia dans des rôles attribués. 3 bertsos chacun.

4) Réponse à deux points (le meneur ou la meneuse de joute chante ici le premier vers d'un bertso, imposant un thème, une métrique et une rime. Les bertsolaris doivent alors compléter le bertso).

5) En duo, en hamarreko txikia dans des rôles attribués. 3 bertso chacun.

6) Kartzela. Travail individuel dans un rôle attribué. 2 bertsos en hamarreko handia au maximum.

7) Bertso de clôture.

Cette avant dernière épreuve, la kartzela, littéralement « la prison » en basque, est devenue très populaire dans les championnats. Chaque bertsolari se rend seul·e sur scène, tandis que les autres attendent « en prison », à savoir dans un lieu isolé où ils et elles ne peuvent rien entendre de ce qui se déroule sur scène. Le meneur ou la meneuse de joute présente le même thème à chacun·e des bertsolaris appelé·e·s successivement au micro. Les bertsolaris chantent ainsi des bertsos très différents à partir d’un même sujet.

L’interaction entre les bertsolaris : les codes

Les bertsolaris doivent élaborer des bertsos en respectant les règles imposées par l'air, la métrique et la rime. Le discours doit être construit de manière cohérente avec la situation imposée par le meneur ou la meneuse de joute et le rôle attribué. Lorsque ces conditions sont remplies, les bertsolaris se défient et jouent les un·e·s avec les autres, alliant poésie, humour et actualité. 
Avec esprit, ils elles se provoquent, se mettent en difficulté, se tournent en ridicule mutuellement, selon le principe même des joutes verbales. Malgré ce contexte compétitif, certaines règles de conduite doivent toujours être respectées et le ton doit rester cordial. Ces codes non écrits, connus également du public, montrent que la connaissance de la langue basque et des règles techniques n’est pas la seule qualité recherchée chez un·e bertsolari. Selon certains auteurs12 ces codes sont caractéristiques de la pensée et de l'humour basques. Ce sont des codes profondément ancrés dans la culture, la société du Pays Basque. L'ironie et la dérision sont largement utilisées par les bertsolaris, qui connaissent cependant les limites à ne pas franchir. En dérogeant à ces règles de conduite, un·e bertsolari risquerait de se voir rejeter par les autres bertsolaris et par le public.

La réalité socioculturelle du bertsularisme aujourd'hui

Bien qu’il reste plus développé dans la partie espagnole du Pays Basque, le bertsularisme est aujourd’hui toujours extrêmement présent sur l’ensemble du territoire local. Son impact médiatique notamment est considérable. En plus de disposer de quelques revues écrites et numériques dédiées à son actualité, la présence du bertsularisme dans la presse locale et dans les journaux et revues non spécialisés est particulièrement remarquable. Du côté des médias audiovisuels et numériques, il existe plusieurs pages web qui diffusent des rencontres de bertsularisme. En outre, les événements les plus importants, tels que la finale du championnat Xilaba ou le Championnat général de bertsolaris du Pays Basque, sont retransmis en direct à la télévision et à la radio. L'association Bertsozale Elkartea a par ailleurs sa propre émission de télévision, Hitzetik hortzera13, diffusée chaque semaine à la télévision basque14.

Outre son activité médiatique, l'association Bertsozale Elkartea, notamment par le biais de son antenne française Bertsularien Lagunak Elkartea, joue un rôle fondamental dans les domaines de la transmission, de la recherche, de la communication et de la promotion de la pratique du bertsularisme15.

Le bertsularisme est une réalité bien vivante au Pays Basque. Tant en France qu'en Espagne, cette pratique se développe, s’adapte aux transformations de la société et a su par exemple résister aux difficultés causées par la pandémie de Covid-19.

 

1 Gartzia, Joxerra ; Sarasua Jon & Egaña Andoni, L’Art du bertsolarisme. Réalité et clés de l’improvisation orale basque, Saint Sébastien, Euskal Herriko Bertsozale Elkartea, 2001.
2 Denis Laborde, La Mémoire et l’Instant : les improvisations chantées du bertsulari basque. Saint Sébastien : Elkar, 2005.
3 Idem
4
https://bdb.bertsozale.eus/fr/web/doinutegia/view/iparragirre-abila-dela-gure-etxeko-neskatua
5 https://bdb.bertsozale.eus/fr/web/doinutegia/view/1521-manuel-narruk-atzo-esan-dit-iii-bi-egun-dira-ireki-zala-isil-isilik-tantai-gainean 
6 https://bdb.bertsozale.eus/web/doinutegia/view/3217-norbere-mundu-intimo
7 Par appartenance à la communauté basque, dans ce contexte, nous entendons le fait de parler la langue basque et de connaître les « codes culturels » de cette communauté. En d'autres termes, le type d'humour, l'ironie, les références culturelles, l'imaginaire ou plus largement ses caractéristiques, qui peuvent représenter l’ensemble des thématiques et éléments constitutifs des bertsos.
8 Les critères préétablis pour la notation des bertsos sont repris dans un document publié par Bertsozale Elkartea, « Bat-bateko bertsoak epaitzeko irizpideak : Bertsolari Txapelketa Nagusia 2013 ». Ce document est disponible sur le site : https://bdb.bertsozale.eus/fr/web/liburutegia/view/3441-bat-bateko-bertsoak-epaitzeko-irizpideak-bertsolari-txapelketa-nagusia-2013
9 Thierry Truffaut, Joaldun et Kaskarot, des carnavals en Pays-Basque, Elkar, 2005, p.305-306.
10 Bertsozale Elkartea (l'association de bertsularisme du Pays Basque) a créé l’entreprise culturelle Lanku en 2003, afin d’offrir les outils nécessaires à la création d'événements de bertsularisme. Lanku propose des services de conseil et d’organisation, ainsi que des services d'édition.
11 L'association Bertsozale Elkartea rassemble sur son site internet tous les événements de bertsularisme ayant lieu au Pays Basque, dans un agenda accessible à l'adresse suivante :  https://bdb.bertsozale.eus/fr/web/agenda
12 Eric Dicharry, dans Le Rire des Basques, tente de déchiffrer ces codes, tout particulièrement sur le thème de l’humour.
13 Tous les programmes sont accessibles sur https://www.eitb.eus/eu/telebista/programak/hitzetik-hortzera/ 
14 Sur le développement médiatique que le bertsularisme a connu depuis le XIXe siècle, le livre suivant est recommandé : Agirre, Antxoka, Bertsolaritzaren historia soziala : oihartzuna, eragiletza eta gakoak (1823-2018), Euskaltzaindia - Université du Pays Basque, 2021.
15 Cette section est développée dans la partie de cette fiche d’inventaire consacrée à l'apprentissage et la transmission de l'élément.

 

Euskera (la langue basque).

Patrimoine bâti

Il n’existe pas de patrimoine bâti directement lié à cette pratique.
Bien que les places, les théâtres et les frontons soient des lieux où le bertsularisme se déroule communément, on ne peut pas dire qu'il s'agisse de lieux qui lui soient propres. Ils répondent au besoin de grands espaces, permettant d’accueillir un public nombreux et sont les lieux communs de rassemblement dans la culture basque.

Objets, outils, matériaux supports

Il n'y a pas d’objet, d’outil ou de matériaux qui soient absolument nécessaires à la pratique du bertsularisme. 
Cependant, les rencontres sont habituellement sonorisées afin que les bertsos puissent être entendus par l’ensemble du public. Des objets tels que le microphone sur pied et les enceintes sont ainsi presque toujours présents et ont fini par jouer un rôle important, pouvant par exemple exercer une influence sur la posture, les gestes et donc la performance des bertsolaris.1

1 La bertsolari Miren Artetxe affirme que le microphone joue un rôle fondamental dans ses performances. Lorsqu'elle était plus jeune et étudiait à la bersto-eskola, son professeur utilisait un faux microphone pour reproduire les conditions d’une représentation sur scène devant les bertsozales. Miren confesse que ce micro lui a donné « des repères et transmet une forme de sérieux ». (Entretien réalisé dans le cadre de la rédaction de cette fiche d’inventaire le 01/10/21)

Depuis sa création en 1980, Bertsularien Lagunak Elkartea a joué un rôle de premier plan dans l'apprentissage et la transmission de la pratique du bertsularisme sur l’ensemble le territoire basque en France.
Avant la création de l'association, il n'existait pas de projet spécifique dédié au bertsularisme et à son enseignement. 
Depuis sa naissance jusqu’à son institutionnalisation dans les années 1980, on estime que cette pratique s’est transmise de manière spontanée, au sein des familles, dans les villages, par mimétise notamment. Comme pour d'autres pratiques similaires, il s’agissait donc d’une transmission orale, d’un passage de générations en générations, sans aucune éducation formelle ni volonté officielle de sauvegarde 1.
Au cours du XXe siècle, le Pays Basque français a subi une perte considérable de bascophones, entraînant le déclin de la pratique du bertsularisme. Cependant, dans les années 1980, le mouvement pour la pratique du bertsularisme s'est structuré et institutionnalisé, présentant de nouvelles formes d'apprentissage et de transmission, contribuant ainsi à la renaissance et au renforcement du bertsularisme en France.

Grâce à la création des écoles de bertsularisme (bertso-eskolak), puis à l’introduction du bertsularisme au sein du réseau Seaska1, cette pratique s’est diffusée parmi les jeunes enfants, qui n’avaient pas toujours la possibilité de l’apprendre auprès de leur famille ou dans leur village.

Actuellement, l'association Bertsularien Lagunak Elkartea dédit une branche entière de son activité à la transmission et à l'apprentissage. Ses deux principaux objectifs sont de contribuer à l'émergence de nouveaux professionnels (bertsolaris, meneur·se·s de joute, juges etc) mais également de nouveaux publics au sein de la population locale et internationale. Pour cela, son travail s’organise sur trois piliers :

-  Les bertso-eskolak : étroitement liées à l'utilisation de l’euskera, ces écoles de bertsularisme sont présentes principalement dans les territoires et les communes où des ikastolas sont implantées.
- L’enseignement conventionnel : l’association est active au sein des ikastolas de Seaska 2 et des écoles publiques, collèges et lycées. Elle organise des sessions de présentation et d’initiation dans les classes.
- Les événements et activités : afin d’appuyer le travail effectué par les bertso-eskolak, l’association organise des rencontres, des camps de vacances, des championnats, des représentations de bertsularisme pour les enfants, et développe également du matériel didactique.

Voici quelques exemples d’événements organisés ces dernières années : le Rassemblement des jeunes bertsolaris (2018, 2019, 2020) ; la Journée des bertso-eskolak (2018, 2019, 2020) ; le Championnat des jeunes bertsolaris (2018, 2019, 2020) ; le Championnat inter-écoles d’Euskal Herria (2018, 2019, 2020) ; les Bertsolaris à l’Ikastola (2018, 2019, 2020).

Pour illustrer ce travail, voici quelques chiffres tirés du rapport d'activité de l'association entre 2017 et 2021 :

Sessions réalisées dans les établissements scolaires

Année scolaire

Écoles et collèges

Seaskako ikastolak

Total

2017-2018

50

56

106

2018-2019

38

60

98

2019-2020

47

61

108

2020-2021

59

60

119

 

Nombre de bertso eskolak par semestre

Période

Communes

Groupes

Élèves

Janvier 2018

20

36

291

Septembre 2018

18

33

264

Janvier 2019

18

33

264

Septembre 2019

21

29

195

 

1 Casals, Mercè et Ayats, in Artetxe, Miren, Thèse de doctorat : Bertsolaritzaren transmisioa eta euskararen gune sinbolikoaren sendotzea. Ipar Euskal Herriko gazteen hizkuntz identitate eta portaerak. Saint Sébastien, Université du Pays Basque, p.63
2 Seaska est la Fédération des Ikastolas du Pays Basque français, regroupant les écoles allant de la maternelle au primaire où l’enseignement a lieu principalement en basque mais également en français. De plus amples informations sont disponibles sur le site : https://seaska.eus/fr/.

Bertsularien Lagunak elkartea (l’association des amis du bertsularisme) a été créée en 1980 afin de garantir, dans les trois provinces qui composent le Pays Basque français (Iparralde), le développement et la transmission de cette pratique. Grâce à un travail mené depuis plus de 35 ans, cet art oratoire traditionnel autrefois menacé de disparition est aujourd’hui une pratique vivante dont la communauté locale a su s’emparer. 
Ce travail a été mené en étroite collaboration avec l’ensemble de la communauté des professionnels et des bénévoles, et grâce au soutien accordé par les partenaires privés de l’association et les institutions publiques.

L’association travaille en collaboration avec l’Euskal Herriko Bertsozale Elkartea, une association située à Villabona (Espagne) et ayant un objet similaire. Cette association œuvre en faveur du bertsularisme, à l’échelle du territoire basque (français et espagnol).  Les deux organismes fonctionnent sur le modèle d’une confédération, composée de deux structures indépendantes mais travaillant régulièrement conjointement sur des projets. 
Euskal Herriko Bertsozale Elkartea dispose d’un centre documentaire (Xenpelar) chargé de la collecte, du classement et de la diffusion du patrimoine lié au bertsularisme, afin d’encourager la recherche.


Bertsularien Lagunak Elkartea collabore avec de nombreuses autres structures et associations qui œuvrent en faveur de la protection du bertsularisme. Parmi elles, l’Institut culturel basque (Ethnopôle), la Communauté d’agglomération du Pays Basque, l’Office public de la langue basque ou encore le Département des Pyrénées Atlantiques, sont d’importants soutiens.

L'origine incertaine du bertsularisme

Bien que le bertsularisme soit largement reconnu comme une pratique très ancienne, ses origines exactes demeurent incertaines. Au sein de la société basque, une croyance répandue veut que le bertsularisme remonte à des temps immémoriaux et soit aussi vieux que l’euskara. Manuel Lekuona, éminent chercheur en littérature populaire et premier théoricien du bertsularisme, en fait remonter les origines à la préhistoire, au néolithique, en même temps que l'apparition des premiers bergers. Pour de nombreux spécialistes, cette théorie aux fondements incertains, serait le point de départ du mythe qui entoure l'origine du bertsularisme.

Luis Mixelena, un autre théoricien de la littérature basque, fait quant à lui remonter la naissance de cette pratique, au plus tard, aux « dames improvisatrices du XVe siècle dont parle Garibay », un point de vue largement partagé. La première preuve irréfutable de l'existence du bertsularisme se trouve en effet dans un texte de 1452, une Charte adoptée par la juridiction de Biscaye. Ce texte de loi est la preuve que le chant improvisé, ou du moins une pratique similaire, était un phénomène courant et considéré alors comme dangereux et immoral :

« Il est ordonné et établis par loi, que dorénavant, lorsqu'on voudra pleurer une personne défunte en Biscaye ou en dehors, en mer ou à terre, personne, dans aucune partie de la Biscaye, ville ou village, n'osera faire des lamentations chantées […] sous peine du paiement de mille pièces […]. » 1

Dans ce même texte, on peut lire :

« […] et en ce qui concerne les femmes, connues pour être honteuses et agitatrices du peuple, elles font des couplets et des chansons de façon infâme et calomnieuse. » 2

En 1545, Bernard d’Etchepare écrit Lingua Vasconum Primitiae, le premier ouvrage connu rédigé en langue basque. Ce livre contient des chansons et des bertsos, et constitue ainsi le premier pont entre l’écrit et la tradition orale qui caractérise l’euskera.
Il faut cependant attendre la fin du XVIIIe siècle pour trouver une documentation plus précise sur le bertsularisme. Au cours de ce siècle, les « défis » entre bertsolaris étaient fréquents dans de nombreuses villes du Pays Basque. Les autorités des communes les considéraient néanmoins de façon tout à fait différente : quelques villes de Gipuzkoa organisaient ces joutes dans un cadre officiel, tandis que d'autres les réprimaient et condamnaient les contrevenants à des amendes.
   
Au cours du XIXe siècle on trouve des références à des bertsos écrits et oraux, bien que leur nombre reste assez limité. Au XXe siècle, grâce au développement des nouvelles technologies, les rencontres entre bertsolaris ont commencé à être enregistrées et transcrites afin d’être ensuite diffusées. Ce n'est qu'à partir de 1960 qu’un véritable corpus de bertsos est constitué, garantissant ainsi la conservation de ce patrimoine immatériel. 

Certains bertsolaris ont traversé les siècles et demeurent aujourd’hui les maîtres en la matière dans l’imaginaire collectif : Etxahun, Xenpelar et Bilintx au XIXe siècle, ou encore Kepa Enbeita, Txirrita, Pello Errota et Udarregi au XIXe siècle. Connus comme de grands improvisateurs, ce sont cependant leurs bertsos écrits qui sont parvenus jusqu’à nous et ont rendu possible leur célébrité posthume.

Il est important de souligner la centralité de cette pratique dans la culture basque et dans la vie courante de la population. Loin des compétitions et championnats qui regroupent des professionnels dans un cadre formel, le bertsularisme est avant tout un art populaire, présent lors de la quasi-totalité des manifestations et festivités locales, telles que les carnavals, les fêtes patronales ou les célébrations du Nouvel An.

Dans son ouvrage Vers un inventaire des traditions carnavalesques et hivernales de la Province du Labourd 3, Thierry Truffaut recueille divers témoignages d'habitants des villages du Labourd. Tous soulignent cet aspect populaire et social du bertsolarisme, élément essentiel des festivités. Plusieurs habitants évoquent notamment la tradition du « Dios te Salve » ; lors de la fête du Nouvel An, le 31 décembre, les plus jeunes membres du village avaient coutume d'aller de maison en maison accompagnés d'un ou plusieurs bertsolaris, qui improvisaient pour les habitants. Ces derniers leur donnaient alors de la nourriture, des boissons ou de l'argent, selon leur bon vouloir.
Nous reproduisons ci-dessous les extraits de trois des entretiens susmentionnés.

1 – M. Paul Delpech : 

« Moi, je n’ai connu que la tradition du premier de l’an où les jeunes sans costume particulier allaient de maison en maison avec un bertsulari. Ils faisaient la quête et si les gens ne se décidaient pas à donner, ils donnaient un chant plus incisif, ils pouvaient être méchants. Je vais vous en raconter un sur le pharmacien de l’époque qui était réticent à donner. Au bout de deux strophes gentilles, le bertsu avait finalement lancé : “M. le pharmacien de Sare, vous vendez les remèdes bons et mauvais tous à un même prix et si les gens meurent à Sare, ce n’est pas étonnant, c’est à cause de vous !” Lors de cette tournée, il y avait d’extraordinaires bertsulari qui faisaient de beaux vers, tout ce qu’il y a de plus pur mais souvent caustiques quand la bourse ne se déliait pas assez vite… » 4

2 – M. Bercetche : 

- Thierry Truffaut (TT) : « Avez-vous des souvenirs de la tournée qui se faisait la nuit de la Saint-Sylvestre et quel était son nom ? 
- M. Bercetche : Oui je m'en souviens très bien, ça j’ai très bien connu, cela s’appelait : Dios te salve. 
- TT : Cette tradition s'est arrêtée en quelle année ? 
- M. Bercetche : Oh, il n'y a pas longtemps, environ une dizaine d'années ! Mais il faut reconnaître que les derniers temps c'était uniquement quelques groupes de jeunes et ils ciblaient bien les maisons où ils se rendaient et on leur donnait quelque chose. Ce n'était comme pas dans le temps où les mecs partaient à pied dans la nuit, ils se tapaient tout Urrugne ! 
- TT : L'avez-vous pratiquée ? 
- M. Bercetche : Moi non mais la plupart de mes copains oui !
- TT : Vous souvenez-vous quand ils passaient chez vous ?
- M. Bercetche : Oh là là, ah oui ! Jusqu'à minuit ou une heure du matin, il y avait des gens qui passaient sous les fenêtres, alors il fallait leur jeter de l'argent. Ils avaient avec eux généralement un bertsulari. Ce dernier vous encensait jusqu'à ce que vous donniez de l'argent. Et si vous ne donniez pas vous étiez voués à tous les enfers du paradis, généralement si vous ne leur donniez rien ils vous engueulaient vraiment de tous les noms mais ce n’était pas des insultes » 5

3 – M. Garramendia : 

TT : « Après la guerre de 1945 et dans les années 50, il garde le souvenir de deux temps forts au cœur de l’hiver. C’était d’abord dans la nuit de la St Sylvestre, la tournée du Dios Te Salve qui allait de maison en maison. Ils chantaient et avaient avec eux un bertsulari. Si les gens ne les recevaient pas bien, ils n’hésitaient pas à envoyer quelques piques » 6

La transformation du bertsularisme au XXe siècle


Selon Gartzia 7, la signification du bertsularisme a radicalement changé au cours du XXe siècle. Le bertsularisme écrit par exemple, a été par le passé plus important que le bertsularisme oral. On ne connait pas avec précision le moment où la pratique orale est devenue plus populaire que sa forme écrite, cependant des sources datant de 1935 suggèrent que le bertsularisme improvisé était déjà une activité courante. D’autres preuves résident dans quelques bertsos transmis oralement au fil des siècles et inscrits dans la mémoire collective. Le bertsularisme improvisé reste donc très peu documenté.

Gartzia établie une chronologie de l’improvisation et identifie les périodes principales suivantes :

- La préhistoire : des origines à 1900 ;
- Du bertsularisme marginal aux premiers championnats : 1900-1935 ;
- La période de silence : 1936-1945 ;
- La survie du bertsularisme : 1945-1960 ;
- La résistance du bertsularisme : 1960-1979 ;
- Du chant pour le peuple au chant pour le public : 1980-1998 ;
- Le bertsularisme aux multiples facettes : à partir de 1999.

Du bertsularisme marginal au premier championnat : 1900 – 1935

Au tout début du XXe siècle, les bertsolaris étaient nombreux au Pays Basque, mais leur activité, non structurée, s'était marginalisée. Sans être jamais tombé dans l’oubli, le bertsularisme ne subsistait que dans quelques zones en retrait. Certains intellectuels et fervents défenseurs de la culture basque, comme Ariztimuñotar José, dit Aitzol, ont essayé de ramener le bertsularisme dans la sphère publique, convaincus qu'il s'agissait d'un fondement de la poésie populaire basque et de la clé pour la renaissance de la culture basque.

Quelques années avant cela, une compétition avait été créée en 1877 à Saint-Palais dans le cadre des Lore Jokoak. Depuis lors, ce rendez-vous se tenait chaque 21 décembre, principalement à Saint-Sébastien. Ces compétitions ont été interdites par la dictature de Primo de Rivera (1923-1930) et c’est seulement à partir de 1930 que de nouvelles initiatives et événements autour du bertsularisme ont pu reprendre.

Grâce à ce mouvement, le bertsularisme est passé d'un cadre essentiellement privé, comme les bars et les cidreries, où les improvisateurs chantaient entre amis, à une sphère plus large et publique dans des lieux tels que des théâtres. L'activité était diffuse sur l’ensemble du Pays Basque, mais se concentrait principalement dans la province de Guipuzkoa (Espagne).

En 1935 et 1936, les associations Euskaltzaleak et Eusko Gaztedi ont organisé deux championnats. Le premier a été remporté par Iñaki Eizmendi dit Basarri et le second par Txirrita. Ce dernier, connu pour son humour et son esprit, est l’une des figures les plus célèbres du bertsularisme improvisé des années 1930. Ces deux compétitions sont les dernières ayant pu avoir lieu avant le début de la Guerre civile espagnole.

La période de silence : 1936 - 1945

Durant la Guerre civile puis la Deuxième Guerre mondiale, le bertsularisme a connu une période sombre. A l’instar de l’ensemble des activités et phénomènes ayant un quelconque lien avec la culture basque, fortement réprimée durant cette période, la pratique du bertsularisme était alors interdite.

La survie du bertsularisme : 1945 - 1960

Les bertsolaris Basarri et Uztapide ont été deux figures clés de l’après-guerre au Pays Basque espagnol. En allant chanter dans les villages et les quartiers, d'abord en Guipuzkoa puis en Bizkaia et en Navarre, ils ont recréé le lien entre cette pratique et la population locale. Bien que leur activité ne soit que peu documentée, ils sont considérés comme les précurseurs du bertsularisme moderne.

Concernant le Pays Basque français, il convient de rappeler ici la figure de Teodoro Hernandorena. Cet exilé souhaitant promouvoir le bertsularisme en France a recherché des bertsolaris de maison en maison et organisé des rencontres qui, au fil du temps, sont devenues des événements de plus en plus populaires. En 1946, Hernandorena est parvenu à organiser avec succès une compétition à Donibane Lohitzune, encourageant la participation des bertsolaris du Pays Basque français afin de les faire connaitre des deux côtés de la frontière franco-espagnole. 
D'autres initiatives similaires dans d'autres provinces sont bien connues, comme celle d'Alfonso Irigoyen en Bizkaia.

La résistance du bertsularisme : 1960-1979

A la fin des années 1950, Euskaltzaindia 8 (l’Académie de la langue basque) a réalisé un important travail de terrain pour trouver des bertsolaris dans toutes les provinces basques, les encourageant à chanter en public et organisant des tournois entre provinces. Ces compétitions allaient devenir les tours de qualification du Championnat général de bertsolaris, dont la première édition a eu lieu en 1960.

Ce championnat a représenté un tournant dans l’histoire du bertsularisme, le faisant passer d'une pratique de divertissement entre amis ou sur les places des villages vers une activité intellectuelle et auréolée d’une reconnaissance populaire. Les nombreux championnats organisés au cours des années 1960 ont ainsi rassemblé un nombre toujours grandissant de bertsolaris et élargi considérablement les rangs des amateurs de cette pratique.

Du chant pour le peuple au chant pour le public : 1980-1998

Les années 1980 ont été marquées par la figure de Xabier Amuriza, un bertsolari et théoricien dont la contribution la plus importante demeure son dictionnaire de rimes, Hiztegi errimatua 9. Il publie en 1989 le livre Zu ere bertsolari 10 (« Toi aussi bertsulari ») qui ouvre la voie aux méthodes d'apprentissage du bertsularisme. Dès lors, chanter des bertsos n’est plus un don mais bel et bien un art et une technique pouvant être appris et enseignés. 

Les associations Bertsularien Lagunak Elkartea et Euskal Herriko Bertsozale Elkartea, moteurs de la sauvegarde et de la promotion du bertsularisme, voient respectivement le jour en 1980 et 1986. 
Au cours de cette décennie, le bertsularisme s’institutionnalise et commence à être enseigné. En Iparralde, Jexux Arzallus et Xanti Iparragirre ont eu une importance centrale dans la création des écoles de bertsularisme et de l’association qui en gèrent l’activité en Iparralde.
Dès la fin des années 1980, une nouvelle génération sort ainsi des écoles avec une solide formation en langue basque et à la pratique du bertsularisme. Ces jeunes gagnent rapidement en popularité et leur art se diffuse parmi les nouvelles générations. En 1988, est créée l’émission Hitzetik Hortzera sur la chaîne de télévision publique basque. Ce programme, encore diffusé actuellement, a grandement contribué au développement de la communauté des bertsozaleak

Le bertsularisme aux multiples facettes : à partir de 1999

De nos jours, le bertsularisme continue de s’enrichir et d’élargir ses horizons. Si les bertsos concernent principalement la vie quotidienne, la politique et la culture du Pays Basque, de nombreuses thématiques nouvelles sont abordées par les jeunes générations. 
Le bertsularisme connait une phase de consolidation, où la présence des femmes ne cesse d’augmenter. Si la parité n’est certes pas encore atteinte, les femmes occupent aujourd’hui une grande place parmi l’ensemble des acteurs de cette pratique et en particulier parmi les bertsolaris.

1 Ancienne Charte de Biscaye, première, titre 35, loi VI. (Traduction réalisée dans le cadre de cette fiche d’inventaire).
2 Idem.
Thierry Truffaut, Vers un inventaire des traditions carnavalesques et hivernales de la Province du Labourd, Fondation José Miguel de Barandiaran, n°15, Vitoria-Gasteiz, 2011.
4
Idem, entretien de Thierry Truffaut avec M. Paul Delpech, né en 1911 et M. Jeannot Leizagoyen, né en 1932. Réalisé en 2006.
5 I
dem, entretien de Thierry Truffaut réalisé à Urrugne avec M. Bercetche, né en 1933. Réalisé en 2007.
6 Idem, entretien de Thierry Truffaut réalisé avec M. Garramendia, originaire du quartier Acotz à St Jean de Luz.
7 Joxerra Gartzia, « History of Improvised Bertsolaritza: A Proposal » in Oral Tradition Journal, 22-2 (2007).
8 L'Académie de la langue basque (Euskaltzaindia) est l'institution officielle qui se consacre à la défense de la langue basque (Euskara). Le contexte historique de sa création correspond à la période connue sous le nom de « Renaissance basque » (ou Eusko Pizkundea), couvrant les années 1876 à 1936, qui mit en avant la langue basque en tant que « haute valeur culturelle à défendre et à promouvoir ».
9  Xabier Amuriza, Bertsularitza 2: Hiztegi errimatua, Bilbao, AEK, 1981.
10 Xabier Amuriza, Zu ere bertsolari, Sain Sébastien, Elkar, 1989.

 

 

Au vu des éléments historiques développés ci-dessus, voici les étapes ayant marqué les changements les plus significatifs dans l’évolution du bertsularisme :

D’une pratique marginale à un événement central (de la fin du XVIIIe au début du XIXe siècle)

Les premiers récits décrivant le bertsularisme évoquent une pratique populaire, circonscrite aux villages et aux villes des zones rurales (comme l’indiquent les témoignages et les écrits sur Fernando Amezketarra, Etxahun ou encore Beñat Mardo).
Les bertsolaris chantaient dans les tavernes et sur les places des villages à l'occasion d’événements spéciaux ou de festivités. A l’occasion, les bertsolaris les plus célèbres étaient invités dans les villages voisins lors des fêtes ou pour des joutes entres improvisateurs, réunissant un public de locaux.

Le premier changement majeur est intervenu à l’après-guerre, grâce aux défenseurs de la culture basque qui ont cherché à souligner la singularité du peuple basque. Ces promoteurs considéraient le bertsularisme comme un outil efficace pour réveiller l’identité basque et la ferveur populaire. Ils ont ainsi organisé les premiers championnats et (manifestations populaires dans les villes et les communes les plus peuplées, où les places étaient plus fréquentées. Le bertsularisme est ainsi passé d'un phénomène limité aux zones en retrait à des manifestations dans les grandes agglomérations.

Les premiers championnats nationaux, qui ont rassemblé dès les années 1930 les meilleurs bertsolaris de tout le pays et attiré un large public, sont le symbole de ce tournant.


La création d’une méthode d’apprentissage, les écoles de bertsularisme et l'institutionnalisation

Après le période sombre que le bertsularisme a connue au cours du XXe siècle en raison du contexte politique de guerres et de dictatures successives, ce sont les années 1980 qui ont marqué une nouvelle étape majeure dans son évolution vers une pratique moderne. Grâce à la méthode et aux manuels développés par Xabier Amuriza, l’improvisation de bertsos n’est plus considérée comme une aptitude innée, mais comme une pratique accessible à tous·tes grâce à l’apprentissage.
C'est également à cette époque que sont créées les premières bertso-eskolak, des écoles où le bertsularisme est enseigné suivant cette méthode. 
Cette institutionnalisation a profondément bouleversé le bertsularisme, dans lequel la finesse poétique et la recherche de bertsos toujours plus complexes ont pris une place centrale. Les bertsolaris sont ainsi devenus, non seulement des improvisateurs·trices audacieux·euses et virtuoses, mais également des artistes instruit·e·s, formé·e·s à la langue et la littérature basque.

Les années 1980 sont également marquées par la création de l'association Bertsularien Lagunak Elkartea (1980) au Pays Basque français et Bertsozale elkartea (1986), la principale association qui englobe l'ensemble du territoire basque français et espagnol. Grâce à ces institutions, la pratique du bertsularisme s'est organisée et centralisée. Elles sont, depuis leur création, responsables d'une grande partie de l'organisation des bertso saioak, de la gestion des bertso-eskolak et de nombreuses autres initiatives essentielles pour la sauvegarde de cette pratique.

Médias

En 1987, avec la création de l'émission de télévision Hitzetik hortzera, le bertsularisme atteint un nombre d’amateurs et de spectateurs jamais atteint auparavant. Grâce aux médias, les événements de bertsularisme sont entrés dans un grand nombre de foyers, donnant à tous·tes la possibilité de suivre l’actualité de cette pratique. 
Ainsi, les rencontres et les championnats ont également pu attirer un public toujours grandissant, tandis que parallèlement les écoles de bertsularisme se multipliaient au Pays Basque.

Une pratique mouvante et de nouvelles perspectives

Depuis la fin des années 1990 jusqu’à nos jours, le bertsularisme connaît une nouvelle étape dans son évolution. Sa caractéristique principale est la grande variété des thèmes, des formats d'événements et des types de bertsos pouvant être improvisés. Les changements sociaux contemporains influencent considérablement le bertsularisme, qui continue de se développer, d’évoluer avec la société, démontrant sa force et sa vitalité.
L'un des exemples les plus significatifs de ces changements est le développement du féminisme au sein de cette pratique. De plus en plus présentes au sein de la communauté du bertsularisme, les femmes bertsolaris sont parfois aujourd’hui aussi nombreuses que les hommes lors des événements et compétitions. La parité est également l’un des grands axes de travail de l’association Bertsularien Lagunak Elkartea.

 

Vitalité

De nos jours, le bertsularisme est une pratique sociale vivante et représentée par une importante communauté, composée de bertsolaris professionnels ou amateurs, de simples spectateurs ou de passionnés. L’association Bertsularien Lagunak Elkartea (l’association des amis du bertsularisme) est en charge depuis sa création en 1980, de la sauvegarde de ce patrimoine culturel immatériel basque en France et collabore avec d'autres associations espagnoles ayant le même objet. Pour permettre la défense de ce patrimoine, l’association organise des expositions, des événements, des compétitions et gère des écoles d’enseignement du bertsularisme. Un des exemples de son influence et de son fort impact social est l’émission hebdomadaire Hitzetik hortzera, diffusée à la télévision basque. Consacré au bertsularisme, ce programme, dans lequel sont diffusés les événements les plus importants de la semaine liée à cette pratique, est suivi par une audience considérable.

Menaces et risques

Grâce à son institutionnalisation et aux initiatives des associations locales, le bersularisme peut actuellement être considéré comme exempt de menaces particulièrement fortes. Du moins, aucune n'a été détectée durant la période d'étude réalisée pour la rédaction de cette fiche d’inventaire.
Puisqu’il se pratique entièrement en langue basque, la plus grande menace qui pèse sur le bertsularisme réside dans l'utilisation de cette langue. Sur le territoire basque espagnol, où l’euskera a le statut de langue co-officielle, le bertsularisme est plus développé que sur le territoire français. En France, la plupart des événements sont organisés dans les régions où le nombre de bascophones est le plus élevé.
Par conséquent, on peut affirmer que la pratique du bertsularisme sera assurée tant que l'utilisation et la protection de la langue basque seront elles-mêmes garanties.

Modes de sauvegarde et de valorisation

Il existe de nombreux acteurs qui contribuent à la sauvegarde et à la valorisation du bertsularisme. L’association Bertsozale Elkartea, avec sa branche au Pays Basque français Bertsularien Lagunak Elkartea, demeure la principale structure en charge de la défense de ce patrimoine immatériel. Comme indiqué dans ses statuts, l’association a pour objet « d'encourager et de promouvoir le bertsularisme, une très ancienne tradition de culture populaire consistant à versifier sur des sujets variés ». Pour accomplir cela, les trois axes de travail de Bertsozale Elkartea sont la promotion, la recherche et la transmission : 

1) La promotion du bertsolarisme :

L'objectif est de promouvoir le bertsularisme à travers l'organisation d'événements et de championnats, ainsi que la diffusion de ces derniers parmi les bertsozales.  L'association dispose d'une équipe chargée de l'organisation des événements (dont le championnat national), de l'entreprise Lanku 1 créée en 2003 par l'association elle-même, ainsi que de canaux de diffusion tels que le programme télévisé Hitzetik Hortzera ou le site web bertsoa.eus.

2) La recherche sur le bertsularisme :

Deux structures sont au centre de la recherche sur cette pratique :
La première est le centre de documentation Xenpelar, créé en 1991, dont l’objet est de compiler, organiser et conserver toutes les ressources concernant le bertsularisme. Il conserve des archives sur des événements passés, mais également des ressources sur l’actualité.

La seconde est l'Atelier oral Mintzola créé en 2008. Son objectif est d'encourager la réflexion autour de la tradition orale et par-là même, l'interaction entre les disciplines liées à l'oralité. En collaboration avec diverses institutions, Mintzola travaille à l’approfondissement des recherches concernant le bertsularisme et tentent de construire des ponts entre ce dernier et d’autres formes de pratiques culturelles orales en euskera, ou encore, avec d’autres types de chants improvisés existants à travers le monde 2.

3) La transmission du bertsularisme

Cette troisième ligne d'action repose sur trois piliers :
- Les bertso-eskolak : il s’agit des écoles de bertsularisme ouvertes à tous les âges et niveaux.
- L’enseignement conventionnel : l'association organise des cours de bertsularisme dans différentes ikastolas ou écoles publiques afin de permettre à tous les enfants de s'initier à cette pratique.
- Les événements et loisirs : l'association organise des rencontres, des compétitions, ainsi que des camps de vacances autour du bertsularisme pour les enfants.

Au-delà de ces trois axes, l'association dispose de différents départements qui travaillent à l’évolution et à l’amélioration de la pratique, comme le département « genre ». Ce dernier agit dans le cadre de l’ensemble des actions susmentionnées afin de garantir une représentation paritaire entre les hommes et les femmes. 

Actions de valorisation à signaler

Chaque année, l'association Bertsularien Lagunak Elkartea publie un rapport d'activités dans lequel sont répertoriées l’ensemble des actions menées, par catégories : transmission, promotion de l'improvisation, communication et recherche.
Voici ci-dessous des exemples d’actions relevés dans les rapports d’activités des années 2018 à 2020 :
- 2018 : concours de bertsolarisme écrit (Larraldea Saria Bertsupaper Lehiaketa) ; concours de jeunes improvisateurs ; Hernandorena Bertsu Sariketa ; promotion de spectacles de bertsularisme ; écoles de bertsularisme pour adultes.
- 2019 : deuxième Xilaba par équipes ; Championnat d'improvisation du Pays Basque ; projet Adin Adin pour la diffusion du bertsularisme dans six maisons de retraite ; bertsu saioak (121 représentations organisées dans tout le Pays Basque nord) ; championnat Xilaba par équipes.
- 2020 : bertsu saioak (60 représentations organisées dans tout le Pays Basque nord) ; championnat Xilaba 2020.

Modes de reconnaissance publique

- Le bertsularisme a été déclaré « bien d'intérêt culturel » par le gouvernement de Navarre en 2018.
- La pratique du bertsularisme est subventionnées par différents fonds publics, notamment plusieurs communes, l’Institut Culturel Basque et l’Office public de la langue basque.

1 Les critères préétablis pour la notation des bertsos sont repris dans un document publié par Bertsozale Elkartea, « Bat-bateko bertsoak epaitzeko irizpideak : Bertsolari Txapelketa Nagusia 2013 ». Ce document est disponible sur le site : https://bdb.bertsozale.eus/fr/web/liburutegia/view/3441-bat-bateko-bertsoak-epaitzeko-irizpideak-bertsolari-txapelketa-nagusia-2013
2 https://www.mintzola.eus/fr/kulturartea 

- La principale mesure de sauvegarde envisagée est évidemment de poursuivre l’ensemble du travail déjà effectué à l’heure actuelle et d’en amplifier la portée.

L’association Bertsularien Lagunak Elkartea travaille actuellement à la reprise d’une activité durement touchée par la crise générée par l’épidémie de Covid-19.

- Le projet d’inclusion du bertsularisme à l’Inventaire du Patrimoine culturel immatériel en France, réalisé par le biais du présent document, répond à la volonté et au besoin d’une reconnaissance du bertsularisme en tant que pratique sociale vivante et représentative d’un héritage culturel fort. Entrer à l’Inventaire du patrimoine immatériel français, offrir à cette pratique une véritable reconnaissance et un appui juridico-scientifique, est essentiel pour poursuivre le travail engagé pour sa sauvegarde et sa diffusion.

- Les caractéristiques du bertsularisme et sa parfaite adéquation avec la définition du patrimoine culturel immatériel énoncée par la Convention UNESCO de 2003, lui permettent de prétendre à un classement sur la Liste représentative du Patrimoine culturel immatériel de l’Humanité. C’est là une piste étudiée par l’association Bertsozale Elkartea. Une première étape vers une plus grande reconnaissance a ainsi été franchie du côté de l’Espagne. Les communautés autonomes de Navarre et d’Euskadi (qui composent la partie espagnole du Pays Basque historique) ont déjà respectivement reconnu le bertsularisme en tant que patrimoine culturel immatériel local et initié un processus de reconnaissance.

Fortes de ces appuis au sein des institution locales, l’association et sa communauté pourraient prétendre à une candidature internationale auprès de la liste UNESCO, en coopération entre les États français et espagnol.

Inventaires réalisés liés à la pratique

Le Centre de documentation Xenpelar (XDZ) est un observatoire dynamique du bertsularisme, doté du plus grand fond de ressources sur le bertsularisme. 
La base de données sur le bertsularisme (BDB), accessible en ligne 1, reprend l’ensemble du catalogue général du Centre de documentation Xenpelar.

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Dolosor, Frank, Matxin Irabola. Senpereko Bertsularia, Saint Sébastien, Elkar, 2010.

Eizagirre, Estitxu, « Interview with Maialen Lujanbio  Zugasti », Oral Tradition, 22/2, 2007, p. 187-197. https://journal.oraltradition.org/wp-content/uploads/files/articles/22ii/13_eizagirre.pdf

Goikoetxea, Josu, « Interview with Andoni Egaña Makazaga », Oral Tradition, 22/2, 2007, p. 169-185. https://journal.oraltradition.org/wp-content/uploads/files/articles/22ii/12_goikoetxea.pdf

Haritschelhar, Jean, Le poète souletin Pierre Topet-Etchahun, Bayonne, Ikas, 1969.

Mujika, G, Pernando Amezketarra, Klasikoen Gordailua, 1925.
https://klasikoak.armiarma.eus/pdf/MujikaPernando.pdf

Uria, Juanjo, Txirrita (1860-1936), Hernani, Hernaniko Udala, 1986.

Zavala, Antonio, Pernando Amezketarra Bertsolaria, Saint Sébastien, Auspoa Liburutegia, 1966. https://www.euskaltzaindia.eus/dok/iker_jagon_tegiak/auspoa/10671.pdf  

Filmographie sommaire

Bertsozale Elkartearen 25. urteurrena: “Beste laurogei urtian”, Euskal Herriko Bertsozale Elkartea, 2013, 56 minutes.  https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=SPk6e63G7Ws [VOSTFR]

Bertsolari, Asier Altuna, Txintxua Films, 2011, 85 minutes.
https://www.cultureunplugged.com/documentary/watch-online/play/10493/Bertsolari

Connaissez-vous le centre de documentation Xenpelar ?, Mintzola Ahozko Lantegia, 2018, 
8 minutes, https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=IjEijKI-i6E [VOSTFR].

"Gero(r)a Mugitzen": Ezagutu Bertsozale Elkartea, Bertsozale Elkartea, 2021, 14 minutes. https://www.youtube.com/watch?v=w1yf9lzdlgm&list=plaagtujmr-mimru8onrq9nkmxc6_bsjik [VOSTFR].

Mundu bat ahoz aho, Mintzola Ahozko Lantegia, 2008, 62 minutes.
https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=bxd7EfJ6UYw

What is bertsolaritza?, Mintzola Ahozko Lantegia, 2019, 21 minutes.
https://www.youtube.com/watch?v=6Lk0FhAN3S8&t=560s [VOSTFR].

Sitographie sommaire

BDB, base de données sur le bertsularisme : https://bdb.bertsozale.eus/fr/ [31/12/2021]

Bertsoa.eus : https://bertsoa.eus/ [31/12/2021].

Les Réveillées, A la découverte des pratiques musicales dans la France rurale du siècle dernier : https://les-reveillees.ehess.fr/

Cultural Equity. The Lomax Digital Archive : https://archive.culturalequity.org/node/755 [consulté le 24/12/2021].

Euskal Herriko Bertsozale Elkartea : https://www.bertsozale.eus/eu [24/12/2021].

Hitzetik Hortzera : https://www.bertsozale.eus/eu/hitzetik-hortzera [31/12/2021].

Les archives des airs de bertsos, compilation réalisée par Juanito Dorronsoro : https://bdb.bertsozale.eus/fr/web/doinutegia/bilaketa [consulté le 31/12/2021].

Le chant improvisé dans le monde : https://www.mintzola.eus/eu/kulturartea/mapa [31/12/2021].

Participation des communautés, groupes et individus :

Praticien(s) rencontré(s) et contributeur(s) de la fiche :

Nom
Miren Artetxe Sarasola
Fonctions
Enseignante de bertsularisme, chercheuse, bertsolari.

Nom
Karlos Aizpurua Etxarte
Fonctions
Responsable du département de recherches de Bertsozale Elkartea, bertsolari.

Nom
Aimar Karrika
Fonctions
Enseignant de bertsularisme, bertsolari.

Nom
Oihana Aranburu Balerdi
Fonctions
Coordinatrice du Centre de documentation Xenpelar.

Nom
Odei Barroso
Fonctions
Coordinateur de bertso eskolak, enseignant de bertsularisme, bertsolari.

Nom
Eric Dicharry
Fonctions
Chercheur, écrivain.

Nom
Mari Karmen Albizu
Fonctions
Secrétaire de Bertsularien Lagunak Elkartea

Nom
Jon Agirresarobe Lopetegi
Fonctions
Coordinateur de Bertsozale Elkartea, présentateur, meneur de joute.

Soutiens et consentements reçus 

Cette recherche a été réalisée grâce au soutien et à la collaboration des associations Bertsularien Lagunak Elkartea, Bertsozale Elkartea et de l’Institut Culturel Basque.

Métadonnées de gestion :

Rédacteur(s) de la fiche :

Nom
Beñat Iturralde Agirre
Fonctions
Responsable du projet.

Nom
Thaïs Boukella Pernez
Fonctions
Édition de la fiche d’inventaire.

Enquêteur(s) ou chercheur(s) associés ou membre(s) de l’éventuel comité scientifique instauré

Nom(s)
Beñat Iturralde Agirre
Fonctions
Anthropologue, gestionnaire de projets culturels.

Lieu(x) et date/période de l’enquête

Période : du 18/07/2021 au 28/02/2022
Lieux : Saint-Pée-sur-Nivelle, Saint-Jean-de-Luz, Bayonne, Villabona (Esp.), Ustaritz et Paris.

Données d'enregistrement :

Date de remise de la fiche :
04/10/22


Année d’inclusion à l’inventaire :
2022


N° Ministère de la Culture : 
2022_67717_INV_PCI_FRANCE_00516

Identifiant ARKH :
<uri>ark:/67717/nvhdhrrvswvkswk</uri>

 

Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer
Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bertsolarisme 

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