La pratique du conte occitan renvoie autant, pour les conteurs comme pour l’ensemble des communautés locales, à l’utilisation – exclusive ou non – de cette langue ; à certains motifs, thèmes et formes de répertoires ; de même qu’au profil des individus : à la fois leur savoir-faire et leur façon d’être en privé et en public (habitus).

La pratique du conte occitan renvoie autant, pour les conteurs comme pour l’ensemble des communautés locales, à l’utilisation – exclusive ou non – de cette langue ; à certains motifs, thèmes et formes de répertoires ; de même qu’au profil des individus : à la fois leur savoir-faire et leur façon d’être en privé et en public (habitus).


Le répertoire est composé soit de contes-types (référencés dans le Catalogue du conte populaire français de Delarue-Tenèze-Bru ou la classification internationale Aarne-Thompson-Uther) : notamment des contes facétieux omniprésents nommés viòrla ou nhòrla ; soit de compositions des
conteurs eux-mêmes, qui se popularisent par le biais des performances scéniques.
La pratique a, par ailleurs, insensiblement évolué depuis cent ans, les espaces d’expression se déportant des cercles de sociabilité familiale et communautaire à la scène, pour ne plus exister que dans ce cadre aujourd’hui (même si des personnes répondant au profil de conteur continuent
vraisemblablement d’exister et peuvent s’exprimer dans les cercles familiaux et amicaux).
L’Inventaire révèle ainsi des pratiques publiques contemporaines en forte régression ou réinvesties par un secteur professionnalisé s’inscrivant dans un continuum collecte-archive-performance et/ou observation-immersion-performance ; un secteur encore peu développé et qui a du mal à exister
dans les nouveaux réseaux publics (contes en bibliothèque par exemple).

Majoritairement par immersion, imprégnation et pratique scénique. Plus récemment dans le cadre d’ateliers qui restent très marginaux.

Jusque dans les années 1960, l’inventaire fait état d’une riche tradition de conte familial. Le conte facétieux, omniprésent, est la viòrla ou nhòrla, partagé par la communauté villageoise comme porté sur les scènes par des conteurs de tradition ; ce type de conte est à l’honneur jusque dans les années 1980. Il est représenté par Henri Delage (dit Contaviòrla, 1830-1890), créateur du populaire Jan Picatau de Sent-Barrancon ; ou par Aimé Jardry (1830-1880), créateur de Champalimau, toujours aujourd’hui populaires dans les familles, même si l'on ne sait pas vraiment si A. Jardry était lui-même conteur. Parfois ces conteurs sont des vedettes de radio comme Félicie Brouillet. D'autres conteurs ou disparus ou trop âgés pour continuer leur pratique, ont une réputation locale perpétuée
dans chaque grand secteur du Périgord, comme Jacques Coudon à Daglan ("per passar lo ten, istorios de mon poï ") qui écrit ses histoires et continue à les véhiculer auprès des associations locales, Pierre Boissel (1872-1939), auteur de récits rimés que l'on récite encore où que l'on joue ; ou bien encore René Lafon (Sarladais). Les récits de ces conteurs sont repris sous forme théâtrale ou édités et adaptés par d'autres conteurs. Ils commencent à constituer un répertoire. Ces formes connaissent une production discographique ou de cassettes, marquant ainsi toute une génération.Parmi ces productions, on rencontre aussi des enregistrements de collecte, notamment celui consacré à Christian Jarland, alors âgé de dix ans, qui reproduit le répertoire occitan de sa grand-mère.

Ces formes se sont estompées, ces conteurs de tradition qui avaient trouvés des espaces nouveaux (radio, festivals, soirées et productions sonores), ont commencé de se taire remplacés par une nouvelle génération ayant bénéficié de leur apport tel que Michèu Chapduèlh (enseignant d’occitan, collecteur, conteur, écrivain, dialecte limousin), lui-même transmettant par oral comme par écrit le fruit de ses collectes. Michèu Chapduèlh se démarque de la tradition dont il s'inspire en créant une expression orale plus théâtralisée des contes, ainsi qu'en inventant des formes satiriques contemporaines, qu'on peut appeler des contes politiques, ou des récits d'inspiration traditionnelle dont le fantastique et l'absurde sont exaltés par la plume et l'expression du conteur. Les contes ou récits contés de Michèu Chapduèlh sont riches de toute son œuvre en occitan, d'un humour à la fois mordant et passionné dans ses colères et ses coups de griffes et de poings. Contes teintés de poésie, soutenus pas ses recherches ethnographiques et linguistiques. Autour de la revue Lo Leberaubre, qu'il a fondé avec Jan dau Melhau et Marcelle Delpastre, se crée une sorte de cercle informel de poètes, d'écrivains et d'intellectuels limousins fortement présents et féconds en Périgord, comme
Jean Ganiayre. Ce courant de conteurs-écrivains-poètes tâche à la fois de renouveler la veine limousine et de puiser dans les fondements de sa civilisation occitane, les mythes paysans et cosmiques, avec leurs parlers et leurs philosophie populaires, qui sont restitués par la magie de la
parole : à cet égard, l’œuvre et les pratiques du conte de Jan dau Melhau, limousin, s'apparentent beaucoup à celle de Michèu Chapduèlh, tout en ayant leur originalité propre et tout en franchissant les limites artificielles du Périgord-Limousin. Michèu Chapduèlh et Jan dau Melhau sont plus reconnus comme écrivains, éditeurs, et intellectuels (musicien-chanteur pour Melhau) que comme conteurs, alors qu'ils content depuis longtemps et dans les milieux ruraux.


Jean-Claude Jarry, conteur paysan limousin du nord du département, a choisi la forme théâtrale et la promenade contée accompagnée d'un accordéon, ou d'une vielle, en retraitant des récits traditionnels ou en s'inspirant de contes anciens puisés dans les écrits avec une réécriture du quotidien au fantastique, en passant par l'absurde et l'humour. A la suite de Michèu Chapduèlh, une génération de professionnels ou assimilés comme Monique Burg, Daniel L’Homond se sont imposés. Certains de ces professionnels ont eux-mêmes nourri leur répertoire à la tradition, à l’image de Monique Burg. Elève de Michèu Chapduèlh, elle collecte et réinvestit les répertoires des conteurs de tradition dans le cadre de ses activités de conteuse et comédienne occitane professionnelle. Daniel L'Homond est un véritable écrivain, qui réactualise les mythes plus proprement périgourdins, avec une veine fantastique, pour les véhiculer à l'étranger comme en France, en français, mâtiné d'occitan. Il joue également beaucoup sur les mots en tirant parti des richesses de l'occitan. Il reprend des époques ou des faits historiques pour les transformer en récits légendaires fantastiques ou allégoriques.


Daniel Chavaroche (instituteur, compositeur, enseignant d'occitan) est plutôt un conteur de récits aux motifs traditionnels actualisés et drôles, où le conte périgourdin est présenté de façon comique ou humoristique. Il reprend le courant des nhòrlas et l'adapte au monde contemporain. Son public est rural et de proximité. On trouve une sélection de ce passage des contes anciens aux contes contemporains dans le livre Contes d'aüei et de doman , édit. de Novelum-IEO, 2005.

Enfin, n'oublions pas les collectages de Claude Seignolle, réécrits dans plusieurs ouvrages devenus les classiques des contes périgourdins, et qui sont, du vivant de l'auteur, racontés dans les veillées et lus autant par les enfants que les adultes.

Présence de ces conteurs dans les festivals occitans et dans l'édition occitane.
Action de l’Agence Culturelle Départementale Dordogne-Périgord

Personne(s) rencontrée(s)

Les conteurs : Michel Chadeuil, Daniel l'Homond, Jean-Claude Jarry, Daniel
Chavaroche, Jan dau Melhau.

Localisation (région, département, municipalité)

Aquitaine, Dordogne

Indexation : 754000

Dates et lieu(x) de l’enquête : Saint-Juline de Lampon, 17 décembre 2008 ; Agonac 21-23 décembre 2008 ; Sarlat, le 22 janvier 2009
Date de la fiche d’inventaire : 15 septembre 2010
Nom de l'enquêteur ou des enquêteurs : Christine Escarmant
Nom du rédacteur de la fiche : Christine Escarmant – Mission Institut Occitan 2008-2010

N° d'inventaire Ministère Culture : 2010_67717_INV_PCI_FRANCE_00089
Identifiant ARK : ark:/67717/nvhdhrrvswvk210

- CHAVROCHE Daniel, 2005. Contes d'aüei et de doman , édit. de Novelum-IEO.

- Revue Lo Leberaubre

- Plaquette

- Site internet

Dans le cas précis de la pratique familiale, il n’y a pas d’action de valorisation du produit. Cependant au niveau des pratiques industrielles, de l’éleveur au conserveur, pour des entreprises de plus ou moins grande taille et de plusieurs types allant de la chaine complète à la spécialisation sur certaines étapes (élevage, engraissage, transformation, commercialisation) il existe plusieurs actions de valorisation : Visite des entreprises qui peuvent avoir de petits musées ou expositions sur le foie gras, visite des fermes mais aussi comme dans le Gers, le Périgord et la Dordogne on peut relever des "Routes du foie gras".

Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer
Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Conte_occitan_en_Périgord

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