L'émail connaît un essor important en Occident seulement au cours du dernier siècle avant Jésus-Christ.

Date de création : 1975

Nombre total de personnes actuellement occupées dans l'entreprise : 1

- Fusion : la fusion des différentes compositions se fait dans le creuset à 1400°C pour obtenir dans un premier temps la fritte, un mélange d'éléments chimiques à base de verre. Elle sert à l'élaboration du cristal final. Après avoir été fondue dans le creuset elle est refroidie par trempage direct dans l'eau. 

- Sortie de l'émail en fusion : elle se fait après 14 heures de cuisson à 1400°C pour 200 kg de composition, l'émail est cueilli en fusion dans le creuset à l'aide de grande louche métallique. Le contenu est ensuite versé dans des moules en fonte où il va refroidir lentement tout en continuant son affinage. 

- Broyage : le bronzage des matières premières et d'autres produits permet d'obtenir une pâte onctueuse qui est ensuite filtrée puis tamisée. C'est une étape nécessaire car l'émail est principalement utilisée sous forme de poudre. C'est une opération délicate car il ne faut pas mélanger les couleurs et il faut que la granulométrie soit la plus régulière possible. L'émail est d'abord concassé puis broyé dans différentes machines afin d'obtenir la poudre désirée. Avant leur conditionnement, les poudres sont passées sous des puissants électro-aimants afin d'en retirer toutes les particules métalliques provenant de l'usure des broyeurs.

- Pose : le travail se fait sur une base de métal généralement en cuivre, et parfois en or, en argent, en laiton. Une fois la plaque (ou l'objet métallique) prête à recevoir l'émail, on procède à la pose, puis à la cuisson des poudres.

- Cuisson : elle se situe entre 850 et 900°, révèle les couleurs définitives de l'émail, ainsi que l'intensité de son éclat.On cuit d'abord les émaux les plus durs entre 850 et 900°, puis, on chauffe les émaux plus tendres à des températures plus basse. Plusieurs passages au four sont nécessaires pour parfaire la finition. Certaines pièces peuvent subir jusqu'à 10 cuissons différentes.

À cette technique de base s'ajoutent plusieurs techniques spécifiques : grisaille, émail champlevé, émail cloisonné...

Nombre de personnes dédiées à chacune de ces phases : 1

Mode d'apprentissage (diplôme, formation en entreprise...) : Formation CAP AFPI Limoges.

L'émail est un mélange de silice, de minium, de potasse et de soude. On l'obtient, par une fusion à haute température de ces différents composants et après broyage, une poudre incolore, appelée fondant et qui est colorée par addition d'oxydes métalliques. Ce mélange sera ensuite déposé sur un support en métal comme l'or, l'argent, le bronze, le cuivre ou l'acier.

Paul Buforn a hérité beaucoup de matière d'anciens émailleurs de Limoges et il dispose de stocks de matières qui remontent à il y a 150 ans.

Aujourd'hui, la Cristallerie de Saint Paul est le dernier fabricant d'émail en France. Il reste encore deux ou trois producteurs en Angleterre. La cristallerie vit surtout grâce à l'export, 70% de son activité. Elle ne pourrait pas vivre avec la seule demande des émailleurs de Limoges, qui sont désormais de très petites entreprises et qui consomment des quantité limitées d'émail. La gamme de produits disponibles est limitée en raison de la diminution de la demande, ainsi que des contraintes liées aux lois sur les produits toxiques.

- Petit outillage de base : cisailles pour couper le cuivre, marteaux pour marteler le cuivre, spatules pour émailler, mortier, pinceaux, aiguilles, plumes à dessin, burins pour graver, brunissoirs.

Il s'agit d'un outillage simple, amis les jeunes émailleurs qui s'installent aujourd'hui ont des difficultés à en repérer de bonne qualité. Tout le milieu français de travail artisanal à la main s'est appauvri et beaucoup d'entreprises séculaires de fabricants d'outillage et de matières premières ont fermé leurs ateliers.

Émaux. Il y a beaucoup de produits appelés "émail", mais qui ne le sont pas. Cette concurrence déloyale a sans doute contribué à ruiner le marché de l'émail. Néanmoins il existe un décret français pour la protection de l'émail.

Paul Buforn a apprs très jeune les techniques de l'émail dans un atelier de Limoges. Ensuite, sa formation et sa recherche ne se sont jamais arrêtées, car il s'agit d'un métier où il faut continuer à se former, à rechercher, à se nourrir, avec beaucoup de passion. Il a rencontré dans leurs ateliers, depuis 1960, tous les émailleurs de Limoges.Il connait bien leurs vies, leurs techniques et leurs savoir-faire si originaux et si virtuoses. D'un atelier à l'autre, chaque rencontre fut passionnante et un exemple pour mieux se construire dans ce métier, dans cet art de l'émail. 

Certaines expériences, notamment un voyage en Géorgie, ont aidé Paul Buforn à découvrir et apprendre de nouvelles techniques, comme le cloisonné. Le musée de l'Évêque à Limoges a aussi été un centre important pour se former, rechercher des techniques et s'inspirer des modèles anciens pour créer de nouvelles pièces. 

La transmission du savoir-faire est très importante pour Paul Buforn : au début de son activité il a accueilli 3 apprentis, qu'il a pu rémunérer et former. Suite à la baisse de la demande du secteur, il n'a pas pu continuer ce type de transmission. Néanmoins, il a continué à initier des stagiaires aux techniques de l'émail. Il a vu passer environ 300 stagiaires du monde entier dans son atelier. Cet échange lui a permis de faire évoluer sa techniques, ainsi que d'apprendre des autres.

Paul Buforn souhaiterait obtenir le titre de maître d'art pour pouvoir former un jeune auquel transmettre son entreprise et sa richesse, son savoir-faire.

L'émail connaît un essor important en Occident seulement au cours du dernier siècle avant Jésus-Christ. Cet artisanat d'art était employé dans l'ornement de nombreux bijoux, l'émail étant beaucoup plus abordable que les métaux précieux comme l'or ou l'argent.

L'émail se développa probablement à Limoges grâce à Saint Éloi, fondateur de l'Abbaye de Solignac et qui, aux alentours de 630, installe des atelier d'orfèvrerie à Limoges. Pour des raisons encore mal identifiées (proximité de monastères, pèlerinages, conditions naturelles favorables, comme un sous-sol riche en métaux) Limoges resta pendant 900 ans un lieu de production ininterrompue d'émaillerie.

Paul Buforn est un maître émailleur d'art qui exerce ce métier depuis plus de 90 ans (1972). Il ouvrage ses émaux unique dans son atelier à Limoges d'une manière artistique et traditionnelle, dans l'histoire et l'héritage d'un métier qui s'est développé à Limoges depuis environ 1000 ans.

Paul Buforn est passionné par ce métier représentatif non seulement d'un patrimoine et d'une histoire, mais aussi d'un état d'esprit. Il est arrivé à Limoges à l'âge de 10 ans et il a immédiatement été fasciné par l'émail. Il a donc commencé à pousser les portes des émailleurs de Limoges, qui l'ont reçu et qui lui ont fait comprendre ce que c'était l'émail. Tout de suite il montre avoir un talent artistique et un goût pour la couleur. Il s'oriente donc vers la décoration sur porcelaine. Suite à une formation de trois ans, il commence à travailler comme créateur de nouveaux décors dans ce secteur.

Ensuite il commence une école de commerce à Limoges visant à la formation des fils des négociants de porcelaine. Terminée cette école, il fait son tour de France dans le commerce de la porcelaine. À Paris, il a travaillé dans des boîtes de nuits et des cafés pour gagner un peu plus d'argent et il rencontre sa future épouse qui était danseuse. Ce milieu artistique le nourrit beaucoup et lui permit de travailler avec d'importants artistes.

De retour à Limoges il complète sa formation chez un émailleur, avant de créer sa propre activité.

De 1972 à 1994 il collabore à l'organisation des biennales de l'émail à Limoges. Ces biennales ont permis au monde entier de venir à Limoges d'exposer, d'admirer, de partager.

Il y a toujours eu une tension entre les créateurs qui voulaient faire évoluer le métier et ceux qui voulaient travailler dans la tradition. Les biennales de l'émail à Limoges permettaient de se confronter, d'échanger et d'accepter ou non certaines innovations.

Aujourd'hui de nouvelles technologies sont utilisées pour réaliser les dessins et les travaux préparatoires, ce qui facilité une partie du métier.

Paul Buforn essaye de valoriser son activité à travers : la vente dans son atelier de créations artistiques et de pièces uniques, la participation à des expositions, dans différents pays, pour faire connaître ses créations et pour partager son savoir-faire, l'organisation de masters classe, de formations très pointues pour les professionnels du secteur, concernant les techniques de l'émail.

- Depuis 1975, le début de son activité professionnelle, il photographie tous ses émaux et il fait des albums souvenirs de ces pièces uniques en émail, en papier et maintenant sur CD-Rom.

- Annuaire SEMA.

La Maison de l'émail a pour objet le développement de la filière émail et la formation CAP avec l'AFPI.

Personne(s) rencontrée(s)

- Pau Buforn, dirigeant de l'entreprise

Localisation (région, département, municipalité)

Nouvelle-Aquitaine, Haute-Vienne, Limoges

Adresse : 4 place de la Cité
Ville : Limoges
Code postal : 87000

Téléphone : 06 37 25 62 62 

Indexation : Métaux / émaux / émaillerie / émailleur

Dates et lieu(x) de l'enquête : 24 novembre 2008
Date de la fiche d'inventaire : 24 novembre 2008
Nom de l'enquêteur ou des enquêteurs : Francesca Cominelli
Nom du rédacteur de la fiche : Francesca Cominelli

Support audio : oui

N° d'inventaire Ministère Culture : 2008_67717_INV_PCI_FRANCE_00028
Identifiant ARK : ark:/67717/nvhdhrrvswvk2wl

Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer
Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Email_de_Limoges

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