La « journée Stop » à Steenwerck (géant Totor)

Géants, animaux fantastiques et dragons processionnels : Géants des fêtes au nord de la France

Nom et rôle et/ou fonction de la personne rencontrée :

• Michaël Decherf est président de l'association Géants de Steenwerck et porteur du géant Totor.
• Yves Vandendriessche est un ancien président de l'association Géants de Steenwerck et porteur du géant Totor.
• Dominique Debaene et Pascal Boulet sont des porteurs du géant Totor.
• Stéphane Bécue est un ancien porteur du géant Totor.
• Françoise Bécue est une ancienne présidente de l'association Géants de Steenwerck. Municipalité, vallée, pays, communauté de communes, lieu-dit... : Steenwerck, Communauté de communes Monts de Flandres-Plaine de la Lys

Adresse :
Association Géants de Steenwerck,
8 rue du Musée,
59181 Steenwerck

Téléphone : 06 25 46 32 87
Adresse de courriel : michaeldecherf@orange.fr
Site Web : www.totor-de-steenwerck.e-monsite.com

La "journée Stop" se déroule tous les ans à Steenwerck, le dernier dimanche de septembre.

La fête débute avec la braderie qui envahit les rues du centre de la commune. La Grand'place accueille les manèges de la ducasse. Au Musée de la vie rurale de Steenwerck, ancienne ferme à cour carrée et l'un des "points stop" de la journée, des animations sont proposées : battage et tressage du blé à l'ancienne, démonstration d'artisans… Dans l'estaminet du musée, animé par des groupes invités de musiques et de danses traditionnelles, on joue à d'anciens jeux autour d'une bière ou d'un café.

À 14h30, le géant Totor et ses invités sont exposés sur la place, face à l'église, et présentés au public qui s'approche, commente et se prend en photo en compagnie des géants. C'est l'occasion pour les différents groupes, les porteurs et les accompagnateurs de se rencontrer, pour des retrouvailles avec le géant familier ou une découverte car certains géants ne sont jamais venus à Steenwerck.

En septembre 2013, Totor III fête ses 35 ans. Pour cet anniversaire, il a invité des géants amis et voisins : le Caou de Merville, Odin de Sailly-sur-la-Lys, Jehan d'Estaires, Miss Cantine et Tiot Dédé de Nieppe, Raoul de Godewaersvelde de Lille, la Belle Hélène de Steenvoorde, Isidore Court'oreille de Lezennes, Guillem le contrebandier et Cherloutte son chien-jupon, de Willems. Tous ces géants sont venus à Steenwerck en échange d'une visite du géant Totor chez eux. Cette pratique d'échange de visites entre les géants et leurs groupes est courante. Vers 15 heures, tous les participants sont conviés à partager le gâteau d'anniversaire de Totor et à boire le verre de l'amitié. Vers 18 heures, sur la place au pied des géants, des lampions sont distribués aux enfants costumés en attendant le départ du défilé aux flambeaux qui clôt toujours la braderie.

Le cortège se forme, Totor en tête. Totor se met à danser au son de la musique jouée par l'harmonie municipale de Steenwerck, suivi des géants invités, des enfants costumés portant les lampions et du public. C'est un joyeux cortège, mélangeant les générations, qui se promène dans les rues libérées par les bradeurs. Parfois, le cortège s'arrête parce que Totor ne passe pas sous les fils électriques ! Haut de 5,70 mètres - donc près de six mètres lorsqu'il est porté par cinq porteurs - il est accompagné d'un "perchman" chargé de soulever les fils électriques trop bas sur son passage. Le tour du village se termine sur la place où les géants et leurs groupes sont présentés un à un. Puis vers 20 heures, c'est le rigodon final où tous les géants dansent ensemble sur le même air de musique.

Le géant Totor mesure 5,70 mètres et il pèse environ 93 kilos sans son costume. Cinq porteurs le font danser. Totor porte l'habit : une redingote noire sur une chemise blanche avec un noeud papillon. Sa jupe est grise et il est coiffé d'un chapeau haut-de-forme. Ses mains sont gantées de cuir noir.

La structure du géant est en osier, rotin et bois. La tête est en résine synthétique. Les mains sont des gants rembourrés. La vannerie du géant actuel a été réalisée par un vannier belge. Le rotin est un matériau importé. La qualité et la variété des osiers ne sont plus les mêmes qu'il y a une trentaine d'années et il y a des difficultés d'approvisionnement pour trouver des osiers de forte section et de grande longueur produits dans la région, convenant bien à la réalisation des structures de géants. Il faut donc parfois utiliser des osiers qui sont importés.

Les rues de Steenwerck

Le géant Totor est animé par l'association Géants de Steenwerck, créée en 2004 pour valoriser la tradition des géants portés, et composée d'une quinzaine de membres. Le géant peut "embarquer des passagers" adultes ou enfants : sous la jupe de Totor, il y a de la place pour que des personnes accompagnent les porteurs. Même si ces dernières ne portent pas vraiment le géant, elles peuvent ainsi s'initier et découvrir la pratique du portage. Comme pour beaucoup de géants, la transmission se fait simplement : si quelqu'un souhaite devenir porteur, le candidat procède à quelques essais et le groupe donne son accord. Le fait de porter Totor à plusieurs facilite les essais car le poids et la responsabilité sont partagés. Ce groupe de porteurs compte aussi quelques porteuses, ce qui est peu fréquent dans la tradition des géants.

Il existe une grande proximité entre le géant Totor et la population de Steenwerck. Si dans certaines villes, le géant est perçu comme l'ancêtre respecté, Totor représente davantage la figure du vieil ami. Cela se traduit dans la façon de le manipuler, les porteurs le secouent et leurs gestes sont amplifiés par la structure souple du géant. On a l'impression que ce géant à l'air débonnaire se trémousse, ce qui lui donne un air sympathique.

La grande famille des géants

Enracinés dans la culture locale et régionale, les géants sont environ 500 au nord de la France. En Belgique, ce sont plus de 1500 géants qui animent les fêtes locales. La tradition est aussi très vivante en Espagne avec plus de 2000 géants, notamment en Catalogne. Il est difficile de dénombrer les géants, précisément parce qu'il s'agit d'un patrimoine vivant : certains géants disparaissent pour renaître parfois plusieurs années plus tard, et de nouvelles effigies apparaissent tous les ans.  

D’origine médiévale, les géants de l’Europe occidentale sont nés des processions communales et religieuses dès le XVe siècle. Ces figures gigantesques illustrent alors des épisodes de la Bible (Goliath), des récits de la Légende dorée (Saint Christophe) ou des histoires du cycle de Charlemagne (Cheval Bayard et les fils Aymon). Aujourd'hui, les géants ont perdu leur caractère religieux et ils témoignent de la richesse historique et culturelle liée à l'identité locale. Emblèmes d’une ville, d’un quartier, d'une association, ces grands mannequins d'osier représentent des héros historiques ou légendaires, des figures locales, des métiers, des animaux, des dragons...

L'âme collective du géant

Construits pour être portés par une ou plusieurs personnes, les géants dansent et animent les rues de la cité, accompagnés de leur musique. Ils sont associés à la vie de la communauté qu'ils représentent, qui les fait vivre et danser : ils peuvent se marier et avoir des enfants, s'inviter entre eux, voyager… donnant lieu à de grandes fêtes populaires. Élément visible du patrimoine immatériel de la communauté dont il constitue le symbole, le géant favorise le lien social et il contribue à raviver la mémoire collective.Suivant les ressources humaines et matérielles, le géant est porté ou se déplace sur roulettes. Il peut mesurer de deux mètres pour les géants enfants à plus de quatorze mètres de haut pour le géant de Nieuport, qui nécessite vingt-quatre porteurs.

Les géants à la fête

S’il y a bien un élément qui rassemble le monde divers des géants, c’est la fête ! Qu’ils soient français, belges ou espagnols, les géants défilent dans les ducasses, les kermesses ou les fêtes patronales. Ils s’amusent et dansent au gré des sorties carnavalesques. La fête donne un sens au géant ; le géant donne un sens à la fête.Dans le sud de la France, les animaux totémiques comme la Tarasque de Tarascon ou le Poulain de Pézenas sont indissociables de leurs fêtes tout comme les géants du nord de l’Europe. Si les géants émergent de ces festivités, ils ne sont pas seuls. Les personnages gigantesques et les animaux fantastiques font partie d’un ensemble d’éléments et de traditions. Tantôt, ils sont entourés de chevaux-jupons, d’hommes de feuilles ou de diables, tantôt, ils s’intègrent à un cortège haut en couleurs, avec des chars de fantaisie, des groupes historiques ou des ensembles musicaux. Les géants ne se contentent pas de défiler. Ils aiment jouer avec le public. A Mons (Belgique), la queue du dragon est happée par la foule qui arrache les crins porte bonheur. A Cassel, la foule retient les géants Reuze Papa et Reuze Maman pour des danses qui n’en finissent plus. Les géants du Meyboom, à Bruxelles, profitent de leur légèreté et de leurs bras mobiles pour taquiner le public dans de grands mouvements de va-et-vient. Au-delà, aller voir danser les géants, c’est surtout se retrouver, partager un moment privilégié avec des amis ou avec sa famille.

Le géant dans l'espace public

Le géant est souvent considéré comme le citoyen modèle de la cité, qu’il soit ouvrier, enfant, seigneur ou paysan. Sa place est dans la rue et il symbolise de façon festive l’appartenance à une communauté. Par exemple, à Douai, les Douaisiens s’appellent entre eux “les enfants de Gayant”. La fête du géant, fête de rue, est liée à des repères identifiés comme “lieux de vie” de la ville : mairie, commerces, places, cafés, constituent autant de haltes ludiques et festives sur le parcours du géant et du cortège. Or, l’évolution du tissu urbain ne va pas dans le sens du maintien d’un environnement propice aux géants, dont le passage est parfois empêché par les aménagements et le mobilier urbains. Dans les nouveaux quartiers constitués de grands ensembles, les géants trouvent difficilement leur place : ici “écrasés” par la taille des immeubles et des tours, là, incongrus dans des voies privées, des lotissements dortoirs sans magasins, sans cafés, sans vie collective. La fête populaire calendaire et le géant apportent du merveilleux et de l’enchantement ; ils transforment ainsi le regard porté sur l’environnement quotidien, révélant l’espace public dans toutes ses dimensions.

De génération en génération

Depuis la fin des années 1970, les géants connaissent une véritable "poussée démographique" en Belgique et au nord de la France. Le même mouvement s’observe aussi en Catalogne espagnole. À l’origine de la naissance d’un nouveau géant, il y a toujours le rêve et la volonté d’un groupe de personnes, d'associations, d'élus… Doiton y voir la volonté de retrouver ses racines et l’"authenticité" des traditions, la nécessité pour les collectivités locales de renforcer leur identité ou tout simplement le plaisir de faire la fête ? Peut-être tout cela à la fois. Les glorieux anciens regardent ce phénomène avec intérêt. Des cités comme Douai, Cassel, Ath, Termonde ou Malines voient les géants défiler depuis de nombreuses générations. Les porteurs se succèdent de père en fils, les artisans transmettent leur savoir-faire, les cuisinières s’échangent la recette des plats de fête.

La fabrication traditionnelle des géants

Au nord de la France, les premiers géants attestés (XVIe siècle) étaient construits en osier et les têtes sculptées dans le bois. Aujourd'hui, la plupart des géants portés ont une structure en osier et bois. C’est le matériau de prédilection pour fabriquer un géant, qui fait la particularité des géants du nord de la France et de la Belgique. Depuis le XIXe siècle, d’autres matériaux et techniques ont parfois remplacé l’osier et la vannerie comme le fer, l’aluminium, les lattes de bois, la résine polyester, le grillage etc. Mais ces matières sont souvent plus lourdes et moins adaptées que l’osier qui, par sa souplesse et sa légèreté, reste le matériau préféré. De plus, l’osier permet de structurer l’ossature du géant tout en lui donnant sa forme. Il se marie bien avec le tissu car il n’est pas coupant et n’écorche pas ce dernier. Souvent, lorsqu’il est remplacé par d’autres matériaux, c’est parce que les vanniers se font rares…

Aujourd'hui pour réaliser les têtes et les mains, le plâtre et le carton pâte sont plus souvent utilisés que le bois. En fait, c’est la légèreté du matériau qui prime dans le choix du créateur. Le carton pâte a encore ses partisans mais la résine polyester est aujourd’hui souvent employée, rendant cependant le géant plus lourd.

De nombreux savoir-faire interviennent donc dans la création d’un géant : il faut travailler le bois, le cuir, l’osier et le rotin, le plâtre, le métal, le papier, les matériaux synthétiques, les tissus, le crin de cheval, les cheveux… Beaucoup d’heures de travail sont nécessaires à toute une équipe pour créer un beau géant. Car l’apparence du géant est importante mais aussi les techniques employées pour favoriser son portage, son entretien et sa conservation. Aussi fait-on souvent appel à des artisans géantiers, professionnels qui ont expérience et savoir-faire. Mais le géant est aussi parfois réalisé "avec les moyens du bord", de façon bénévole par les membres d'une association.

Histoire du géant Totor

L'actuel géant Totor est le quatrième du nom. En effet lorsqu'un géant disparait, victime des vicissitudes du temps, il est recréé. Le nouveau géant représente le même personnage avec les mêmes attributs que les précédents. Totor I est né en 1933 à l'initiative de musiciens. Leur répertoire comprenait une chanson populaire qui avait pour titre "Totor, t'as tort, tu t'uses et tu te tues…". Cet air, qui était joué dans les fêtes locales, racontait le dur métier du frotteur au papier de verre des rails de la Gare du Nord à Paris. Un géant avait été créé en rapport avec cet air populaire. Il mesurait 4,75 mètres et pesait 60 kilos. Il était déjà revêtu d'une redingote noire et d'une jupe grise.


Totor II

Disparu pendant la Deuxième Guerre mondiale, Totor réapparaît en 1955. Monté sur un char, il est plus petit que Totor I. Avec le déclin des fêtes populaires, il disparaît, oublié dans une remise.


Totor III

En 1978, le géant Totor est recréé par Jean Debaene, vannier de Steenwerck. La tête coiffée d'un chapeau haut-de-forme noir est réalisée en résine par Albert Uyttenhove, costumier à Lille. Totor porte toujours la redingote noire confectionnée par Henri Thorez et Raymonde Leroy. Fatigué, ce géant ne sort plus et il est désormais présenté au Musée de la vie rurale. En 2006, la tête de Totor III est moulée et une nouvelle structure en bois, rotin et osier réalisée aux mêmes dimensions : le nouveau géant Totor est la copie conforme, le "jumeau" de Totor III mais il ne porte plus de parapluie. Il existe donc désormais deux géants nommés Totor III : le vieux géant du Musée de la vie rurale et son "jumeau" qui anime les fêtes à Steenwerck et ailleurs. C'est ainsi que le "jumeau" de Totor, qui n'a en réalité que huit ans, a fêté en 2013 ses 35 ans.


La "journée Stop" de Steenwerck

Dès sa création en 1958, la "journée Stop" propose diverses animations réparties sur le territoire de la commune : visites d'exploitation agricole, stands associatifs, ouverture exceptionnelle des ateliers d'artisans, marché du terroir… Chaque échoppe et stand sont marqués d'un "point stop". Sur un plan du village, ces points permettent aux visiteurs de découvrir la vie du village dans une ambiance festive et conviviale. Lancée par le syndicat d'initiative en septembre 1978, la recréation du géant Totor par le vannier du village vient enrichir la fête. Totor accompagne la retraite aux flambeaux.

En 2013, c'est la brocante et la ducasse qui occupent le centre ville. Les animations sur le thème de la vie agricole d'autrefois et des vieux métiers ruraux sont désormais présentées au Musée de la vie agricole. Le cortège des lampions et des géants emmené par Totor clôt toujours la journée.


Les parades nocturnes de géants portés à Steenwerck

La parade nocturne est un cortège de géants portés accompagnés de leurs musiciens et de lampions dans les rues du village. Elle se termine par une danse de tous les géants sur le même air de musique et par un "bal folk" dans une salle communale. En septembre 1994, à la veille de la trente-huitième "journée Stop", le géant Totor invite une douzaine de ses amis géants pour la première parade nocturne à Steenwerck. La deuxième parade nocturne réunit une trentaine de géants en septembre 1998 pour le vingtième anniversaire de Totor, la troisième a lieu en 2003 et la quatrième en 2009.


Totor et Irène, géants vedettes de cinéma

En 2003, Totor participe au tournage du film Quand la mer monte de Gilles Porte et Yolande Moreau. Des scènes du film sont tournées pendant la troisième parade nocturne à Steenwerck. Pour les besoins du film, une géante a été créée : la géante Irène, offerte ensuite par l'équipe du film à l'association Géants de Steenwerck et ses porteurs. Aujourd'hui, la géante Irène est fatiguée et ne sort plus. Elle est présentée avec Totor III et Marie Gröette, la géante de la Croix du Bac, un hameau de Steenwerck, au Musée de la vie rurale.

Le géant Totor et ses porteurs répondent à de nombreuses invitations et Totor est connu dans le monde des géants européens : il est allé à Matadepera en Catalogne espagnole pour la Trobada internacional de gegants en 1992 (rassemblement de 650 géants), à Folkstone en Grande Bretagne pour la fête de l'inauguration du tunnel sous la Manche en 1994. Il s'est également rendu en Allemagne, en Suisse, aux Pays Bas, en Belgique, en Espagne… et a aussi répondu à des invitations dans toute la France. L'association Géants de Steenwerck reçoit une subvention annuelle de la Ville de Steenwerck.

Ouvrages de référence concernant les géants et leurs fêtes

Chaussois (Robert), Géants du Nord-Pas-de-Calais, La Sentinelle, Éd. le Téméraire, 1998

Codron (Christine), Filatriau (Jean-Pierre), Sous les jupes des géants, Lille, La Voix du Nord, 1999

Coussée (Bernard), Deleurence (Stéphane), Vandenberghe (Philippe), Géants d'ici, Lille, Éd. Bernard Coussée, 1986

Ducastelle (Jean-Pierre), Gheusquin (Marie-France), De Sike (Yvonne), Twyffels (Brigitte), Willemart (Jacques), Géants et dragons, Tournai, Casterman, 1996

Ronde des Géants (La), Au pays des géants, éd. La Ronde des Géants, 1981

 

 

Catalogue d'exposition

Cités en Fête, Musée National des Arts et Traditions Populaires, Paris, 1992

Dates et lieu(x) de l’enquête : 29 septembre 2013 à Steenwerck

Date de la fiche d’inventaire : 16 décembre 2013

Nom de l'enquêteur ou des enquêteurs : Nicole Cugny et Stéphane Deleurence

Nom du rédacteur de la fiche : Nicole Cugny et Stéphane Deleurence (la Ronde des Géants), avec la collaboration de Séverine Cachat (Centre français du patrimoine culturel immatériel - Maison des Cultures du Monde)

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