La vannerie du vacoa à la Réunion

La tresse du vacoa à La Réunion est un savoir-faire qui emprunte ses caractéristiques à différentes aires culturelles.

La tresse du vacoa à La Réunion est un savoir-faire qui emprunte ses caractéristiques à différentes aires culturelles (française, africaine, malgache, comorienne et asiatique, entre autres). Elle se pratique sur toute l’île avec une concentration sur la bande littorale Sud-Est, où la plante a longtemps été utilisée comme brise-vent, notamment pour protéger les plantations de vanille. La tresse du vacoa est apparue et se maintient à La Réunion dans le cadre d’une économie de plantation, puis et aujourd’hui rurale. Elle sert à la fabrication principale de contenants et divers accessoires utilitaires (sacs, ballots, paniers, nattes, ...). La pratique a occupé d’abord l’espace privé de la maison, avant d’évoluer au sein d’associations de quartiers, regroupant majoritairement des femmes. À l’origine, les pratiquants étaient surtout les conjointes d’agriculteurs. Cette activité est à la fois un passe-temps, à l’issue des tâches ménagères, et la possibilité d’une source de revenus d’appoint. L’activité se réalise à partir de la feuille séchée du Pandanus utilis Bory par une technique de croisement des brins, plus ou moins fins selon les objets à produire. Cette pratique nécessite des outils spécifiques peu complexes (couteau, aiguille, ...). La pratique se maintient par la volonté des communautés et de diverses organisations institutionnelles et/ou professionnelles de répondre à une demande stimulée de produits naturels éco-touristiques. L’inventaire est le fruit des connaissances rassemblées durant plusieurs années et des travaux d’associations, de militant(e)s et de chercheurs. Marie-Andrée Fontaine, animatrice d’ateliers et auteur, qui transmet et fabrique régulièrement de nouveaux articles, et Pascaline Ponama, porteur de projet de la nouvelle structuration du réseau des praticiens et présidente d’une association impliquée dans l’innovation, la transmission et l’insertion, constituent aujourd’hui deux personnes-ressource les mieux à même de rendre compte de la vivacité de l’élément.

La vannerie du vacoa consiste en la production d’objets, traditionnellement usuels, aujourd’hui un peu plus décoratifs ou artistiques, fabriqués à base de feuilles du vacoa, nom local du Pandanus utilis Bory, présent principalement dans la zone sud-est de l’île de la Réunion.

Ce tissage utilise plusieurs techniques : simple à 1 brin, à 2 brins, à 3 brins, à trèfles, en cannage, dentelle (4 brins), coquille, ronde… Avec ces techniques est fabriquée une large gamme de produits diversifiés : la bertel (sac à bretelles), la tante, les ballots, la sézi, les toitures, de manière traditionnelle, et, aujourd’hui, de nouveaux objets : accessoires de mode (bijoux, sacs, porte-chéquiers, porte-lunettes, portefeuilles, ceintures, coffres à bijoux), accessoires bureautiques (sacoches d’ordinateurs ou de tablettes, porte-parapheur, porte-agenda, porte-cartes de visite), objets usuels (étuis, sets de table, paniers, portephotos, porte-menus…), objets décoratifs (abat-jour, paravents, panneaux muraux, cadres, fleurs séchées…).

La pratique est généralement domestique, avec des formes d’organisation sous forme associative ou indépendante, dans un objectif de professionnalisation et de création d’emplois.
Elle est l’oeuvre [listes non exhaustives] :
- de vannières expérimentées : Nadine Dutreil, CCOI (Saint-André) Marie-Andrée Fontaine (Sainte-Suzanne) Émeline Grondin, Les Ateliers d’Émeline (Saint-Denis) Reine-Claude Rivière (Saint-Denis) Marie-Jeanne Lefèvre (Saint-Joseph) Éliane Safi (Saint-André)
- d’associations : Association Les Vacoas, Saint-Pierre Pêcheurs Golèt, Saint-Pierre Bertel Vacoas, Bras-Panon Association culturelle traditionnelle du Vacoas (A.C.T.V), Bras-Panon Transmet Nout Savoir (T.N.S), Bras-Panon Association culturelle de Vacoas et de l'artisanat (A.C.V.A), Saint-Benoît Autour Du Vacoa, Saint-André Les Vacoas de Champ-Borne, Saint-André Association champ-bornoise du Vacoas (Acbv), Saint-André Vacoa-Est, Saint-André Vacoa-Ma-Na, Saint-Joseph Association Tisseurs Pei, Saint-Joseph La Maison du Vacoa et de la Tresse, Saint-Philippe La Bertelle, Saint-Philippe Le Fe en Vacoa, Saint-Philippe Zel Papangue, Salazie Couffin Rose, Sainte-Rose Association Soleil Pou Nout Tout, Sainte-Marie

La production se décompose en plusieurs étapes :

La plantation du vacoa, ou Pandanus utilis Bory, de la grande famille des Pandanus, endémique à La Réunion. Concentré dans l’est et le sud, il est présent partout sur l’île, sur les bords de mer. La feuille de vacoa est coupée verte sur un arbre âgé de 3 à 15 ans. Plus l’arbre est vieux, plus les feuilles sont courtes : les arbres les plus jeunes sont donc privilégiés pour la longueur de leurs feuilles.

Une fois l’arbre à maturité (au terme de 3 à 5 ans environ), les feuilles vertes sont prélevées avec précaution pour ne pas abîmer l’arbre. Les feuilles séchées tombées de l’arbre sont également ramassées. Débarrassées de leurs épines, les feuilles sont coupées en lamelles ou brins plus ou moins larges d’1 à 2 centimètres (selon les besoins) et mises à sécher en bottes. Le tresseur humidifie ces bottes et assouplit chaque brin, avant de les disposer à même le sol pour les tresser. L’artisan utilise ses jambes pour tenir les brins de vacoa disposés tête-bêche verticalement et croise les brins verticaux.

Le tressage le plus courant est celui à 2 brins (« 2 brins levés, 2 brins laissés »). Les paniers sont montés suivant un ordre donné, qui permet de « casser les coins » pour former les angles du panier aux endroits souhaités. Le ballot et la bertel sont réalisés grâce à un tressage en biais, réunis pour former un tube qui sera cousu à sa base. La couture se fait à l’aide d’une aiguille de type « alène » avec un brin de vacoa plus fin.

De nombreux apports extérieurs ont enrichi ces objets de base. Actuellement, toutes sortes de paniers et de sacs sont réalisés. Des motifs se multiplient, les contrastes sont obtenus grâce à des feuilles plus foncées ou même tachetées. Tissus, simili cuir, cuir ou matières de récupération sont intégrés ou garnissent les objets. Les artisans s’adaptent aux besoins et envies de leurs clients potentiels et créent de façon permanente toutes sortes d’objets de mode, décoratifs ou utilitaires. Des emprunts existent avec les vanneries des îles voisines. Le métier de tressage est essentiellement féminin, même s’il inclut quelques hommes. Les hommes s’occupent en général du ramassage voire de la préparation des brins. Des associations tentent également de préserver le métier au travers de contrats aidés, chargés de tout gérer, du ramassage à la production voire la commercialisation.

La pratique familiale ou indépendante se fait principalement domicile du tresseur, mais aussi dans des locaux communaux mis à disposition ; la pratique associative, dans les locaux de collectivités mis à disposition ou des locaux privés dédiés. Cette activité s’exerce tout au long de l’année, sans véritable saisonnalité. Toutefois, les saisons pluvieuses peuvent gêner le séchage des feuilles.

Le créole réunionnais ; le français.

Patrimoine bâti

Aucun édifice n’est spécifique à cette pratique, mais quelques lieux lui sont dédiés :

- la maison de la Tresse et du Terroir à Basse-Vallée, à Saint-Philippe

- la maison du Vacoa sur les berges de la rivière des Roches, à Bras-Panon

 

Objets, outils, matériaux supports

Les outils et les machines varient d’un tresseur à l’autre, puisqu’ils sont fabriqués selon les besoins et l’ingéniosité du tresseur. Cependant, quelques outils sont communs à toute la communauté :

- sabre pour prélever les feuilles ;

- couteau pour la préparation des brins et gants pour la manipulation des feuilles pendant la phase de nettoyage ;

- séchoir plus ou moins élaboré pour faire sécher les feuilles (la plupart du temps séchées au soleil, à même le sol ou sur les toitures) ;

- machine à coudre – apport récent - pour assembler des panneaux et/ou associer d’autres matériaux tels que le tissu ;

- aiguille pour la couture manuelle ;

- cadre à cannage pour le tressage à cannage ;

- pierre ou jambe pour caler les brins lors de la réalisation des panneaux ;

 

Si le matériau principal est le vacoa, issu du Pandanus utilis Boryi, le tressage associe aujourd’hui d’autres matériaux (tissu, cuir, bois, mercerie, pierres…), selon la créativité des tresseurs.

La transmission est essentiellement orale et manuelle, plutôt dans un cadre domestique, en cercles fermés. Aujourd’hui, l’activité tend à se professionnaliser : des artisanes s’inscrivent comme formatrices pour transmettre leur savoir-faire dans un cadre rémunéré. Ce type de formation est en général organisé pour des publics en insertion, recrutés dans le cadre de contrats aidés par des associations.

Des ateliers s’ouvrent en nombre croissant, au bénéfice de différents publics :

- les élèves, dans un cadre à la fois scolaire et périscolaire ;

- les touristes, soit à l’hôtel même, soit dans des activités organisées par les offices de tourisme ;

- des adultes, principalement des femmes, dans les quartiers prioritaires (zones urbaines de la politique de la ville). La tresse du vacoa est un support pédagogique pour favoriser l’insertion sociale. C’est un moyen de mobilisation vers l’emploi mais aussi essentiellement un mode d’occupation.

La transmission se fait à la fois par démonstration et sensibilisation.

Des vannières expérimentées transmettent, dans un cadre formel ou informel, leur savoir-faire, notamment :

Nadine Dutreil, CCOI (Saint-André)

Marie-Andrée Fontaine (Saine-Suzanne)

Marie-Jeanne Lefèvre (Saint-Joseph)

Éliane Safi (Saint-André)

 

Des associations organisent des ateliers, y compris dans un cadre scolaire ou périscolaire, notamment :

Association culturelle de Vacoas et de l’artisanat (A.C.V.A), Saint-Benoît

Autour du Vacoa, Saint-André

La maison du Vacoa et de la Tresse, Saint-Philippe

Transmet Nout Savoir (T.N.S), Bras-Panon

La pratique traditionnelle prend aujourd’hui en compte, d’une part, les enjeux d’adaptation des objets traditionnels aux évolutions de la société (nouveaux modes de consommation, plus grande exigence des consommateurs, inscription dans les modes de consommation internationaux...) et, d’autre part, la nécessaire démarche écologique (utilisation de matériaux durables, modes de traitement respectueux de l’environnement…).

Les consommateurs recherchent l’authenticité, mais sont aussi exigeants sur l’originalité, la créativité et la diversité des produits proposés. Dans une société mondialisée, marquée par une forte prégnance de l’internet et un tourisme en développement, la pratique de la vannerie de vacoa s’inspire de ce qui se passe ailleurs et s’adapte à l’évolution de la société.

Dès le début du peuplement de la Réunion, le Pandanus utilis Bory fut exploité par les habitants de l’île et la pratique de la vannerie est apparue dans la seconde moitié du XVIIe siècle, à partir de 1665. Était-il déjà sur l’île ou a-t-il été planté ? Les naturalistes contemporains, tels Bory de saint Vincent (1802), Jacob de Cordemoy (XIXe siècle) et les naturalistes cités dans l’ouvrage de Roger Lavergne, Fleurs de Bourbon (1982), n’ont pas la même analyse de l’arrivée de la plante. Le mot « vacoa », ou « baquois » ou « maquois », devient courant dès la première moitié du XVIIIe siècle. Les feuilles de cet arbre étaient utilisées pour la couverture des cases : Jean-Baptiste Renoyal de Lescouble, dans son Journal d’un colon de l’île Bourbon, vol. 1 (1811-1825), en témoigne. Elles le furent jusqu’aux années 1960, selon le Dictionnaire illustré de la Réunion dirigé par René Robert et Christian Barat.

Aux XVIIIe et XIXe siècles, les feuilles de vacoa serviront en particulier à la confection de ballots (grands paniers), contenant épices, café, sucre, toutes denrées exportées. Le vacoa fut l’objet de plantations à cet effet. À l’exposition des produits coloniaux de 1855 fut ainsi décerné un prix à un certain M. Vergoz pour la plantation de 44 000 plants de vacoa, dans le sud de l’île (Mémorial de la Réunion, tome III).

Des objets tressés utiles dans la vie quotidienne firent leur apparition : vers 1827-1830, une aquarelle de Jean-Louis Dumas représente un homme portant un sac à dos nommé « bretelle ». Des ballots en vacoa étaient exportés : les bulletins officiels des années 1828 et suivantes indiquent le nombre exporté et leur prix. En 1913, 27 000 ballots furent exportés en France. L’apparition des sacs de jute signa la fin des ballots en vacoa. Actuellement, seuls les letchis restent associés aux ballots de vacoa.

Les techniques de tressage viennent probablement des Malgaches, qui font partie des premiers habitants de l’île. Des termes malgaches restent associés au tressage de cette fibre : « mandar », « mandareuse », « mandif », … La transmission du savoir-faire est peu documentée au début du peuplement. Lorsque la production demandait de la main d’oeuvre, on ignore si des ateliers ont été organisés pour répondre aux besoins. Dans un passé plus proche, les artisans témoignent d’une transmission familiale. Souventn l’activité associait le groupe familial : chercher la matière première, la préparer, la tresser, transporter les objets finis dans les lieux de vente… réunissaient les membres d’une même famille.

Dans les années 1970, des associations naissent pour le développement de cet artisanat : l’ADAR, le Centre régional d’artisanat et des métiers d’art de la Réunion (CRAMAR), La Ruche, l’Association réunionnaise d’éducation populaire (AREP), etc. Ces structures participent au développement de cette activité.

L’arbre fut remarqué, entre autres, par des poètes locaux, tels Auguste Lacaussade et Jean Albany, et par le naturaliste Roger Lavergne. L’activité intéressa aussi les ethnologues, tel Christian Barat, et les linguistes, tel Robert Chaudenson. Aquarellistes et peintres s’en inspirèrent aussi (Dumas, Vergoz, Cedy…).

Le vacoa est mentionné dans de nombreux ouvrages littéraires, par exemple dans le livre autobiographique de Mme Vienne, habitante de Saint-Joseph, ou dans les archives personnelles de passionnés comme M. Damour, de Saint-Philippe, conteur d’histoires sur le vacoa. Les chanteurs et ségatiers ne sont pas en reste (Maxime Laoppe, Guimbert…). De nombreux reportages et petits films existent sur l’activité tressage de vacoa. Radio et télévision nationale ont des listes archivées. Quelques particuliers conservent des images (voir le site Imago). Marie-Andrée Fontaine, dans l’ouvrage Vacoa. Tressage d’objets à l’île de La Réunion (Éditions Orphie, 2008), livre un témoignage sur la manière dont le vacoa a marqué sa vie : « J’ai découvert le tressage du vacoa il y a quelques années. Pendant mon enfance, je ne me posais pas la question de la fabrication de la tente qui nous servait à aller chercher les commissions à la boutique ou les énormes sacs remplis de letchis que j’apercevais sur le marché. Puis il est devenu honteux d’arborer sa tente vacoa à la boutique. L’ère du plastique et des contenants jugés plus modernes était venue détrôner cet objet bien local au moins dans les villes. Le « bertel » quant à lui devenait un accessoire folklorique. Pourtant, avec la relance de l’artisanat local, c’est avec une grande fierté que je faisais l’acquisition en 1974 d’une jolie tente couverte, garnie de poches en tissu dans laquelle je rangeais soigneusement les produits bébé de ma première fille. Cela faisait quelques années que le vacoa renaissait. Les objets et tentes se diversifiant au gré de l’imagination des « mandareuses ».

Spontanément, lorsque j’ai deux brins d’herbe entre les mains, je tresse. Cette activité me paraît magique ; lorsque j’étais enfant, après un énergique brossage, ma mère transformait ma tignasse emmêlée avec une simplicité déconcertante : une tresse de chaque côté de la tête, nouée par un ruban à chaque bout, ou deux tresses reliées en couronne par un seul ruban ou rassemblées en macaron. J’ignorais encore l’existence des tressages véritablement artistiques réalisées dans les cheveux des filles de nombreux pays africains.

À la retraite, j’eus bien du mal à dénicher le professeur qui m’initierait aux joies du tressage de vacoa. Quelques associations existaient ici et là, peu connues : certaines éloignées de chez moi, dans le grand Sud sauvage ; d’autres n’ayant pas pour objectif l’apprentissage… ; d’autres, enfin, réservant leurs actions à des personnes en recherche d’insertion. Mes timides incursions chez une ou deux artisanes n’ont pas eu l’écho espéré, tout occupées qu’elles étaient à honorer leurs commandes. Il m’a semblé qu’un certain nombre de tresseuses existaient, mais gardaient jalousement leur savoir-faire.

Peut-être en sera-t-il autrement lorsque la maison de la Tresse verra le jour : projet porté par la ville de Saint-Philippe.

C’est finalement à Champ-Borne, dans une ancienne petite case Tomi abritant l’ADAR, que Mme Safi, qui tresse depuis plus de vingt ans, accepte fort gentiment et bénévolement de me dégourdir… Je l’en remercie. »

Aujourd’hui, plusieurs menaces pèsent sur la pratique :

- Coût de main-d’oeuvre élevé : les pays voisins proposent des produits similaires, bien que tressés avec d’autres fibres, à des prix défiant toute concurrence. De même, la fabrication des objets, en incluant l’approvisionnement en brins, est très longue et difficile à valoriser dans le prix de vente ;

- Prix de vente faible : les prix pratiqués sont inférieurs au coût de revient TTC et ne permettent pas de marge (coût de revient > prix de vente) ;

- Transmission intergénérationnelle en déperdition : face à un métier jugé pénible, les jeunes ne souhaitent pas s’y investir ;

- Non-transmission (décès des vanniers/vannières) : les tresseurs vieillissent et meurent sans avoir pu transmettre leur savoir-faire ;

- Poids de l’informel : peu d’artisans sont déclarés : en effet, au vu du manque de viabilité de la pratique, les praticiens ont souvent du mal à s’immatriculer, ce qui ne permet pas une véritable structuration et une préservation de la filière ;

- Raréfaction de la fibre : les plants présents sur les bords de mer vieillissent et deviennent ainsi moins exploitables ; les initiatives de replantation pour compenser la perte de ces arbres vieillis sont peu nombreuses ;

- Manque d’organisation de la filière : les tresseurs se montrent souvent méfiants vis-à-vis des autres et ont du mal à collaborer ; éloignement géographique et mauvaises conditions de route n’aident pas les tresseurs à se côtoyer ;

- Le métier a du mal à s’adapter aux nouveaux modes de consommation modernes, les produits proposés restent très traditionnels et ne suffisent plus.

Modes de sauvegarde et de valorisation

L’artisanat de la vannerie de vacoa est présent dans plusieurs types d’événements :

- salons : salon Fait-Main (deux éditions chaque année), marché de nuit (un samedi par mois à Saint-Denis), marché peï du Département (une édition par mois), etc. ;

- événements festifs : la fête du Vacoa, organisée par la ville de Saint-Philippe chaque année depuis plus de vingt ans ;

- boutiques : expositions dans les galeries marchandes, les boutiques artisanales et les boutiques touristiques en général, la boutique de l’aéroport de Saint-Denis, le domaine des Tourelles à La

Plaine des Palmistes, les marchés forains, etc.

 

Actions de valorisation à signaler

La pratique bénéficie d’une représentativité significative.

La fête du Vacoa à Saint-Philippe se tient chaque année au mois d’août et réunit les tresseuses de Saint-Philippe principalement.

 

Plusieurs initiatives publiques sont à relever.

La Région, le Département et la Chambre des métiers ont signé en octobre 2016 une charte d’engagement pour le développement d’une filière de la tresse à La Réunion, s’engageant ainsi à soutenir des initiatives de la communauté.
La Maison de la Tresse et du Terroir de Saint-Philippe, régie communale, forme et recrute chaque année une dizaine de tresseurs, encadré par cinq tresseuses expérimentées.

Une fédération de la tresse, Méti-TrESS, récemment créée, regroupe près de 25 acteurs de la tresse en général, y compris de vacoa, qui reste la fibre prédominante. Elle a vocation à travailler à la sauvegarde du patrimoine et à construire une filière économique.

La Région mène une réflexion pour la création d’une « méga-filière » des matières premières tropicales, dont la tresse. Cette initiative permettrait de mobiliser notamment des fonds européens pour les aider à construire leur stratégie économique.

Le Département soutient également la pratique en finançant des chantiers d’insertion pour l’insertion de bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA).

Bibliographie sommaire

Coll., Le Mémorial de La Réunion, Australe éditions, 1978-1981, 3500 p. [encyclopédie historique] ; rééd. Éditions Orphie, 2003.

Fontaine (Christian et Marie-Andrée), Vacoa. Tressage d’objets à l’île de la Réunion, Éditions Orphie, 2008.

Lavaux (Catherine), La Réunion, du battant des lames au sommet des montagnes, 1973 ; rééd. Éditions Cormorans, 1998.

Morvan-Baruque (Agathe), « Palmistes et vacoas : le changement social chez les paysans du sud de la Réunion », mémoire universitaire, université de Saint-Denis de la Réunion, 1998.

Patin (Christiane) et Rubira (Jean-Marie), Connaissance de la Réunion : l’artisanat, Saint-Denis, Centre de documentation pédagogique de la Réunion, décembre 1978.

 

Filmographie sommaire

Vidéothèque de la chaîne Réunion Première :

Abréviations : DP = divers plans ; GP = gros plan ; ITW = interview ; PL = plan large ; TGP = très grand plan ; TRAV = travelling ; JTS = journal télévisé du soir ; JTM = journal télévisé du midi

• REU-KOSA-170303-131 : Vacoas, tressage fabrication d'objets - GP des mains tressant du vacoas ; GP visage de femme ; ITW Sylvie Robert ; TRAV objets en vacoas ; ITW Melthide Olivar ; sur un métier, cannage pour chaise, panneau « La maison des Terroirs », durée 3’08.

• REU-JTS-170202-147 : Une semaine à Sainte-Rose, tresseuse de vacoas OSTALE - Tressage de vacoas manuellement ; ITW Marie-Thérèse Hubert ; Micro trottoir ; TRAV sur les sacs en vacoas. Durée 1’31.

• REU-JTM-170212-192 : Artisanat : Sainte-Rose, DP tressage de la feuille de vacoa par Marie- Thérèse Hubert depuis plus de vingt ans. Durée 0’47.

• REU-JTM-161003-189 : Carte postale Saint-Pierre 2 Vacoas / REU-JTS-160426-150 : Carte postale de Saint-Philippe, artisanes vacoa – Saint-Philippe mise en avant dans nos éditions depuis lundi avec notre rubrique « Une semaine / Une commune ». Un de ses trésors : Le vacoa, plante comestible. Ses feuilles font la fierté des artisans du coin. L'art du tressage de cette plante est intimement lié à l'histoire de la ville. Durée 1’36.

• REU-KOSA-160422-177 : Saint-Philippe, rencontre avec une artisane du vacoa (ramassage, tressage) durée 1’32.

• JTS-151210-160 : Cueillette vacoas au Barachois -Récolte de Vacoas, tressage de vacoas Vacoas sur la place de Saint-Denis. Durée 1’54.

• JTS-140816-176 : Fête du vacoa à Saint-Philippe - Stands tressage du vacoa, panier, chapeau. Durée 1’02.

• JTS-130815-176 : Fête du Vacoa à Saint-Philippe. Durée 1’42. ; TGP mains tressant le vacoa ; tresseuse de vacoa ; objets en vacoa : chapeaux, porte-miroir, bateau ; panier en vacoa - 13dvc680 TC (11.22.10/11.23.54). Durée 1’44.

• JTS- 120715-177 : Fête chaloupe Saint-Leu - Stand sacs en vacoas, séance tressage de vacoas. Durée 0’33.

• JTS-110918-027 : 28e édition Journées européennes Patrimoine, Mascarins - Atelier de tressage de Vacoa, visiteuse, initiation au tressage, divers modèles de sacs tressés au vacoa, 11dvc1063 03 (12.07.35/12.08.19). Durée 0’44 (images abîmées)

• JTS-110806-037 : La fête du Vacoa à Saint-Philippe - Arbres vacoa, feuillages, ombrages des vacoas, tressages du vacoa - 11dvc906 02 (07.17.37/07.19.26). Durée 1’49.

• JTM-100825-063 : Rencontre entre femmes réunionnaises et femmes kanaks au CASE de la Rivière des Roches à Saint-Benoît - DP atelier de tressage du vacoa - 10dvc678 01 (26 août 2010) (12.37.16/12.39.01). Durée 1’45.

• REUN-260692 : Le sentier de Dioré dans les hauts de Saint-André- DP site de Dioré atelier de tressage du vacoa, bertelles et tentes réalisées - 10dvc052 02 03 (23 janvier 2010) (19.38.01/19.38.36). Durée 0’35.

• REUN-227867 : fête du Vacoas à Saint-Philippe - préparation des tiges de vacoas, tressage du vacoas, exposition d'objets d'artisanat en vacoas, poupées, tentes, vanneries, paniers - 05dvc719 02 (6 août 2005) (12.40.37/12.42.39). Durée 2’02.

• REUN-227213 : tressage du vacoa à Saint-Philippe - vacoas en bordure de mer à Saint-Philippe - atelier d'artisanat, stagiaires tressant le vacoa - objet d'artisanat en vacoa - 05dvc552 01 (1er juillet 2005) (12.47.45/12.49.40). Durée 1’55.

• REUN-208458 : présentation de la fête du vacoa à Saint-Philippe - Aïdé préparant les brins de vacoa puis travail de tressage ; ITW Aïdé Orange ; ZAR des Falaises + océan du Sud sauvage (Cap méchant) ; arbres de vacoas ; GP chou de vacoa dans arbre ; ITW Joseph Ignace ; PL choux de vacoas dans arbre ; feuilles de vacoa dans l'atelier d'Aïdé ; GP bertelle miniature - 02dvc547 01 (3 août 2002) (12.49.21/12.51.04). Durée 1’43.

• REUN-205939 : Semaine créole / les métiers lontan à L'Étang salé - Objets lontan / Gérard Rivière. empaillant une chaise du Gol / ITW Gérard Rrivière / tressage de vacoas par Vonette Zettor / ITW Vonette Zettor / Vonette Zettor coupant des feuilles de vacoa, puis récupérant des feuilles découpées sur corde à linge / objets finis : grosse pantoufle vide-poche, panier à linge (?) / véranda 01dvc789 01 / 02 (23 octobre 2001) (12.47.26/12.48.08). Durée 0’47.

• REUN-009124 : Saint-Philippe, expo artisanale (tissage du vacoas). BETA 90B311-09 (TC : 14'20") 90/BSP/291-01 (27.57/29.25). Durée 1’28.

• RUN1-011352 : artisanat du vacoa / Vacoas Basse-Vallée / Saint-Philippe – Un vacoa se détachant sur la mer / Pinpin coupé / Vanneries / Feuilles de vacoa coupées en lanières / Tressage de vacoa séché par artisanes / Tentes – Chapeau et autres vanneries / Cuisinier préparant chou ou coeur de vacoa / Plat cuisiné / Bocaux de conserves de vacoa / Vacoas dans nature/ Pinpin sur arbre – 96/BSP/468-01. Durée (2’13).

 

Sitographie sommaire

Découverte de la Réunion

http://cv-reunion.eklablog.com/tressage-de-la-feuille-de-vacoa-a103708630

Chez Guylène

http://chauviere.sitego.fr/tressage-du-vacoa-les-differentes-techniques.html

Maryse

http://maryse17.over-blog.net/article-10027895.html

Réunionile

http://www.reunionile.com/article-mi-tress-le-vacoa-je-tresse-le-vacoa-61167426.html

Sud Réunion Tourisme

http://www.sudreuniontourisme.fr/tresors-du-sud/tressage-du-vacoa.html

Saint-joseph.re

http://saintjoseph.re/Apprendre-a-tresser-le-vacoa-avec

Projetkosa.fr

http://projetkosa.fr/bertel-vacoa

Soutiens et consentements reçus

La démarche d’inventaire de la tresse du vacoa a été présentée et discutée lors d’une réunion préparatoire, tenue le 26 juillet 2017, visant à créer la Fédération Méti-Tress. L’Assemblée générale constitutive s’est tenue le 28 septembre 2017. La fiche sera de nouveau présentée lors de la prochaine réunion plénière de la fédération. Le Bureau de la Fédération est composé de 25 membres, acteurs de la pratique, professionnels et autres associations. Elle a pour vocation d’accompagner les acteurs dans une meilleure structuration de la pratique : transmission, formation, développement, valorisation. Les échanges ont jusqu’ici permis d’être à l’écoute des nombreuses questions et des inquiétudes des praticiens sur la pérennité de leur tradition. La communauté, partante, bénéficie du soutien de la Collectivité régionale, qui a exprimé sa volonté d’accompagner la démarche de professionnalisation du secteur lors des Assises de la tresse du vacoa les 14 et 15 novembre 2016.

 

Rédacteur de la fiche

Nom : FONTAINE Marie-Andrée

Fonctions : Retraitée, passionnée de culture réunionnaise

Nom : COURDIL Sylvain

Fonctions : Designer, styliste, passionné de culture réunionnaise, travaille les fibres végétales

Nom : PONAMA Pascaline

Fonctions : Présidente de l’association Autour du Vacoa, dédiée à la vannerie du vacoa

 

Enquêteur(s), chercheur(s) ou membre(s) du comité scientifique associé :

Nom(s) : FONTAINE Marie-Andrée

Fonctions : Retraitée, passionnée de culture réunionnaise

Lieux(x) et date/période de l’enquête :

La fiche d’inventaire a été lancée lors d’un programme-pilote à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel, formation en deux sessions à La Réunion (Ministère de la Culture, Centre français du Patrimoine culturel immatériel et Service régional de l’Inventaire – SRI - de la Réunion, janvier et juin 2017). La fiche a été rédigée en lien avec le SRI de la Région. La recherche documentaire, notamment sur You Tube et dans les fonds des Archives départementales de la Réunion, a été menée par les membres de la communauté. La validation de la fiche a donné lieu à une réunion avec les acteurs de la communauté le 26 juillet 2017 (voir supra).

 

Date de remise de la fiche : 14 octobre 2017

Année d’inclusion à l’inventaire : 2017 (CPEI du 26 octobre 2017)

N° de la fiche : 2017_67717_INV_PCI_FRANCE_00391

Identifiant ARKH : ark:/67717/nvhdhrrvswvk2l0

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