Les milongas sont des bals tango qui constituent une pratique sociale articulée autour de la danse et de l’écoute du tango argentin. Il existe une grande diversité de milongas qui partagent néanmoins le socle d’un répertoire musical commun, dont la programmation est à la charge d’une ou un DJ spécialisé, avec la participation parfois d’un groupe de musique live. Tournées principalement vers la pratique collective de la danse, les milongas peuvent aussi accueillir des cours et démonstrations de danse tango, des master class, des conférences, des expositions, des concerts, des performances, etc.

Les milongas sont des bals tango qui constituent une pratique sociale articulée autour de la danse et de l’écoute du tango argentin. Il existe une grande diversité de milongas qui partagent néanmoins le socle d’un répertoire musical commun, dont la programmation est à la charge d’une ou un DJ spécialisé, avec la participation parfois d’un groupe de musique live. Tournées principalement vers la pratique collective de la danse, les milongas peuvent aussi accueillir des cours et démonstrations de danse tango, des master class, des conférences, des expositions, des concerts, des performances, etc. Des collectifs ou individus en portent l’organisation (de la gestion du lieu à l’animation du bal) et contribuent, avec les autres personnes participantes et les habituées, à définir son identité. Elles sont organisées sur l’ensemble du territoire français, dans des lieux diversifiés, avec des concentrations plus importantes dans les métropoles, en région parisienne, dans le Sud et le Sud- Ouest, le long de l’axe rhodanien et en Bretagne.

Les milongas contribuent activement à la pérennisation et la diffusion de la pratique tango, présente en France depuis le début du XXe siècle. Elles s’articulent plus largement à la culture tango, entendue comme un ensemble de représentations et d’expressions artistiques. Dans leur forme actuelle, les milongas se sont développées à partir des années 1990 avec une dynamique accrue dans les années 2000. Au sein de la communauté tango en France, certains groupes et individus s’impliquent plus spécifiquement dans la réalisation des milongas et la sauvegarde de la pratique (organisations, DJ, artistes).

Les milongas constituent des lieux et moments auxquels une partie de la communauté tango en France participe de façon importante et régulière, interagit et accorde de la valeur. Les bals-milongas sont en effet les principaux lieux de la pratique du tango comme danse, en dehors des espaces d’enseignement et d’entraînement. Les personnes qui partagent l’expérience de la milonga sont nommées tangueros/as (en France, le terme tanguero est différent de son sens en Argentine, où il désigne les amateurs de la culture tango en général, et pas seulement les danseurs). Le terme milongueros/as, employé communément en Argentine, apparaît parfois aussi en France. Sur le territoire français, les milongas sont localisées de façon diffuse, en lien avec les principaux groupes dédiés à l’organisation de la pratique du tango. Plusieurs milongas peuvent coexister sur un même territoire, à la fois afin de rythmer la pratique sur une semaine ou un mois, mais aussi de correspondre aux différentes caractéristiques et façons de pratiquer le tango.En effet, la communauté tango n’est pas homogène dans son rapport à la pratique, et la diversité des milongas en est un signe. Les milongas rassemblent des personnes habituées, d’autres qui y participent occasionnellement, mais aussi des amateurs et amatrices, ainsi que des gens qui font spécialement le déplacement de France ou d’Europe pour assister à une milonga qu’ils considèrent exceptionnelle de par sa périodicité, sa durée (un weekend par exemple), son public ou son offre artistique (concert, démonstration).

Au sein de la communauté tango en France, des groupes ou individus sont engagés plus spécifiquement dans la réalisation des milongas (organisation, DJ, artistes...). Des collectifs (généralement des associations) ou individus en portent l’organisation (de la gestion du lieu à l’animation du bal) et contribuent, avec les autres personnes participantes et celles habituées, à définir son identité. Certaines milongas sont organisées par des professeurs de tango, français, argentins ou d’ailleurs ; d’autres par des associations proposant d’autres activités, ou par des particuliers. Bien que cela reste marginal, quelques milongas françaises intègrent l’Association des Organisateurs de Milongas localisée à Buenos Aires et il n’existe aucune fédération des organisateurs ou organisatrices de milongas spécifiquement en France.

Lieu(x) de la pratique en France

 

Des milongas sont organisées dans toute la France : chaque région comporte au minimum une milonga. Les plus importantes concentrations de milongas se trouvent à Paris et en région parisienne, dans le Sud et le Sud-Ouest, le long de l’axe rhodanien et en Bretagne.

Les milongas sont localisées dans les métropoles (Paris, Toulouse, Marseille, ...), les villes petites et moyennes, voire les villages. La densité de milongas est moindre dans le Nord et Nord-Est, sans en être absentes (Metz, Strasbourg, etc). Des milongas sont aussi organisées dans le cadre d’événements tango comme les festivals ou les encuentros qui se déroulent parfois dans des lieux de villégiature, par exemple à Anglet, Carqueiranne ou Roquebrune-sur-Argens.

Quelques milongas existent aussi dans l’outre-mer (non représenté sur la carte) : en Guadeloupe, en Nouvelle-Calédonie, à Papeete (Tahiti).

 

 

Les lieux du tango

 

Mis à part les événements organisés par des particuliers dans un cadre privé, les lieux des milongas en France varient en fonction de leur statut (public ou privé), de leur taille, de leur localisation ou encore de la diversité de leurs usages.

Aussi diversifiés soient-ils, les lieux des milongas restent le plus souvent des salles de danse, au sol adapté, de préférence du parquet. Ces salles sont privées ou publiques, louées ou prêtées, avec souvent d’autres usages (cafés, restaurants, bars, cabaret, centres sociaux, salles municipales, salles des fêtes, salles associatives, salles paroissiales...). Les associations tango peuvent être propriétaires du bail de leur salle (La Tanguedia de Paris, jusqu’à l’incendie du lieu) ou la louer de façon permanente et exclusive (le salon Capel des Allumés du tango à Nantes est en location depuis 2012, tout comme celle de Tango de Soie à Lyon, La Casa del Tango à Paris depuis 2003). Une personnalisation des lieux, par le décor et l’aménagement des salles, est alors habituelle et les associations peuvent y organiser des cours et des practicas.

Les lieux partagés et non exclusifs aux milongas peuvent être des lieux privés ou des salles municipales, loués ou prêtés pour l’occasion (éventuellement contre un pourcentage sur les entrées et les consommations), de manière souvent récurrente. Parmi ces lieux, on retrouve les bars, restaurants, clubs, cabarets ou lieux mixtes et festifs comme Le Café Barge sur les quais de Seine (qui accueille la milonga Tango Barge de l'association ACTANGO, sans flux financier entre Café Barge et l'association), la Bellevilloise à Paris (milonga Contradanza), Le Chantier à Montreuil, ancienne usine réaménagée en loft ou encore El Corazon des Abbesses dans l’église Saint Jean de Montmartre. Des locaux municipaux ou à vocation sociale hébergent également, parmi d’autres activités, des bals tango comme la milonga El Patio située dans un centre social rue Montorgueil à Paris. Dans la même ville, le Théâtre de Verre, espace d’art pluridisciplinaire et polyvalent, regroupant plusieurs salles et de nombreuses associations, est un autre exemple.

Le risque de fermeture ou de délocalisation de ces lieux privés pèse néanmoins sur la pérennité des milongas.

Certaines milongas sont organisées dans des lieux ouverts en plein air, publics et gratuits. On peut citer une milonga dans l’un des amphithéâtres du Jardin Tino Rossi (sur les quais de Seine à Paris), une autre sur les marches de l’Opéra Garnier ou encore sur l’Esplanade du Trocadéro. Une majorité de ces milongas se reconnaissent sous le nom de « millégales » (contraction de « milonga illégale »), et répondent à une charte informelle qui impose la gratuité et défend l’occupation de l’espace public sans autorisation préalable. Pratique similaire en France et/ou à l’étranger

Le tango a été inscrit en 2009 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, dossier porté conjointement par l’Argentine et l’Uruguay.

Il est défini ainsi : « La tradition argentine et uruguayenne du tango, aujourd’hui renommée dans le monde entier, est née dans les milieux populaires des villes de Buenos Aires et de Montevideo, dans le bassin du Rio de la Plata. (...) Parmi les formes d’expression les plus connues de cette identité, la musique, la danse et la poésie du tango sont à la fois le reflet et le vecteur de la diversité et du dialogue culturel. Pratiqué dans les salles de danse traditionnelle de Buenos Aires et de Montevideo, le tango répand aussi dans le monde entier son esprit communautaire, tout en s’adaptant aux évolutions du monde avec le temps. Aujourd’hui, cette communauté rassemble des musiciens, des danseurs professionnels et amateurs, des chorégraphes, des compositeurs, des paroliers, et des professeurs qui enseignent cet art et font découvrir les trésors contemporains nationaux associés à la culture du tango. » ( https://ich.unesco.org/fr/RL/le-tango-00258 )

Cette fiche cible donc une manifestation particulière du tango en France, la milonga. Les liens avec la pratique inscrite sur la Liste représentative du PCI sont multiples. Tout d’abord, dans l’esprit des praticiens, il s’agit bien de la même pratique, à la différence de variantes développées dans d’autres pays, comme par exemple le tango-musette dit aussi tango français, dansé dans les bals musette (pratique en déclin actuellement). Le tango dansé dans les milongas est d’ailleurs nommé « tango argentin », pour insister sur cette continuité. Cette appellation a été consacrée par l'usage, bien que le tango ait eu également pour berceau Montevideo, l'autre métropole du Rio de la Plata, d'où l'expression plus rare de « tango rioplatense ».

 

Cette continuité se manifeste également par la provenance d’une partie de celles et ceux qui initient les milongas ou y enseignent, originaires du Rio de la Plata (régions de Buenos Aires ou de Montevideo), et plus largement de l’Argentine et Uruguay. Ces passeurs du tango argentin sont établis en France de façon durable, ou font des tournées régulièrement, et animent les milongas par des cours, masterclass et démonstrations. A l’inverse, les praticiens des milongas en France font souvent, dans la mesure de leur temps et moyens, le voyage à Buenos Aires, éventuellement à Montevideo, afin de se rendre dans l’espace berceau de la pratique. Sur place, ils fréquentent assidûment les milongas et prennent parfois des cours de perfectionnement lors de séjours plus longs. Ces aller-retours favorisent le développement du tango, et des rapprochements dans les façons de danser et codes associés à la pratique. Ces circulations évoquent celles mentionnées dans le dossier de candidature argentin-uruguayen au PCI, lors de la première mondialisation du tango à partir des années 1910.

Toutefois, il ne faut pas appréhender ces échanges comme facteur d’homogénéisation et d’une transplantation d’une pratique rioplatense en France. En France comme en Argentine, il existe de nombreuses façons de danser le tango dit argentin selon le type d’abrazo (enlacement), les gestes pratiqués, les codes (manière d’inviter à danser, placement du public autour de la piste, danse au sol ou avec ornements plus aériens), etc. Ces dernières années, la diversification accrue de l’offre de cours et de milongas (plus de 300 en France) a rendu le voyage à Buenos Aires moins nécessaire qu’auparavant en vue de se former.

Au-delà de la nature même du tango pratiqué, l'organisation des milongas diffère. A Buenos Aires, les milongas connaissent une précarité forte, aussi bien économique que juridique, les rendant vulnérables aux clausuras (fermetures administratives). Certaines, parmi les plus connues, dépendent économiquement des pratiquants venus d’ailleurs (Europe, Asie, et autres pays Latino- Américains). La plupart du temps, les milongas en France reposent sur un ensemble d’habitués et fonctionnent à travers un statut associatif, qui leur confère un cadre juridique facilitateur, même si elles restent aussi précaires (surtout en région parisienne).

En résumé, la pratique des milongas en France constitue un exemple de la circulation de praticiens et de ses effets sur la reterritorialisation de pratiques. Lieu de diffusion d’une pratique mais aussi des références associées (un lexique espagnol, une culture du tango, une histoire), la France participe de la vitalité et pérennité de la tradition argentine et uruguayenne du tango, sans en être un décalque. En même temps, la pratique du tango en France augmente le nombre de praticiens de tango, qui en retour contribuent au développement économique de la pratique du tango en Argentine, créant à la fois des emplois en France pour les artistes argentins et un flux de touristes-amateurs à Buenos Aires (principalement), participant à des événements de tango proposés sur place (cours, milongas, Championnat mondial de tango, etc.)

Une milonga est un bal tango. Il s’agit d'une pratique sociale principalement articulée autour de la danse et de l’écoute du tango argentin. Le terme “milonga” désigne au départ un rythme musical, puis par métonymie le lieu et le moment (souvent le soir) durant lequel se déroule le bal. Chaque milonga possède une identité particulière liée au style de tango qu’elle promeut, aux personnes ou collectifs qui l’organisent, mais aussi au lieu dans lequel elle se tient. Elle est généralement organisée de façon récurrente (hebdomadaire ou mensuelle), souvent dans un même lieu. On y danse principalement sur la musique tango, la valse-tango et la milonga, mais éventuellement aussi de l’électro-tango, du tango nuevo et du “néotango” (autres genres musicaux compatibles avec le rythme de la danse). La programmation musicale gravite autour d’un répertoire commun de standards du tango des années 1920 à 1960 ou des compositions plus récentes. Elle est à la charge d’une ou un DJ spécialisé, parfois avec la participation d’un groupe de musique live. La milonga est souvent précédée par un cours de danse et peut accueillir une performance ou démonstration de danse tango.

La pratique du tango en milonga suit certains codes dans l’organisation de l’espace et du temps de la danse, les modes d’invitation et les façons de danser.

À leur arrivée, selon les milongas, les personnes sont accueillies par l'organisateur/organisatrice, qui dans certains cas les place dans la salle et joue le rôle d’animateur/animatrice pendant toute la durée de la milonga. Toutefois, cette pratique du placement, fréquente à Buenos Aires, est très rare en France, notamment parce que les tables et places assises ne sont pas toujours suffisantes.

Le bal est rythmé par des séquences musicales appelées tandas (séquences). Ces tandas se composent généralement de trois morceaux quand il s'agit du rythme musical milonga ou vals, et de quatre morceaux de musique quand il s'agit de tango. A la fin de chaque tanda, un extrait de musique non tango (rock, salsa, folklore, pop, etc.), appelé cortina ou rideau musical, marque le moment de la séparation des couples de partenaires sur la piste, avant que se reforment de nouveaux couples à la tanda suivante.

Certains codes ou normes régissent aussi la façon d’inviter son ou sa partenaire et plus généralement les interactions sociales qui ont lieu lors du bal. Importé d’Argentine, dans certaines milongas, les personnes ont une manière d'inviter à danser appelée le cabeceo (qui consiste en un hochement de tête, ou un regard appuyé, pour inviter à danser à distance). Ce code n’est pas utilisé dans toutes les milongas et fait l’objet de débats.

Sur la piste, la danse se fait exclusivement en couple, l’un des partenaires ayant le rôle de leader (personne qui « guide ») et l’autre de follower (personne qui « suit »). Traditionnellement ces rôles étaient genrés, l’homme ayant le rôle de personne qui guide, la femme de personne qui suit, ce qui peut se traduire par certaines figures spécifiques et une tenue vestimentaire différenciée (talons hauts et robe pour la femme par exemple, les talons hauts ayant été dans le passé considérés comme une aide à la marche en arrière).

Cette séparation genrée des rôles est questionnée et n’est plus exclusive dans de nombreuses milongas, au sein desquelles les personnes dansent en couple quelle que soit leur expression de genre, tout particulièrement dans les milongas queer (dont Todo es amor - Milonga Queer à Paris, ou la Colmena à Toulouse).

 

La milonga est régie par des codes de bals, dont certains sont généralisés (ceux qui concernent le déplacement sur la piste) et d’autres plus spécifiques à certaines milongas. Les règles de déplacement sur la piste de danse sont très importantes dans la plupart des milongas. Les couples tournent dans le sens giratoire antihoraire, en suivant une ligne de danse dans la mesure du possible.

Les praticiens s’habillent souvent d’une manière particulière pour se rendre en milonga, même si aucune n’impose explicitement de tenue vestimentaire. Le premier élément de cette tenue, à vocation technique, est une paire de chaussures spécifiques pour danser (dans certains cas des talons hauts), puis elle peut comprendre un costume ou tout autre vêtement qui participe à l’esthétisation des mouvements sur la piste.

L'événement se termine en général par le démontage du décor et de l’ambiance créée pour la milonga, car les lieux du bal ont souvent d’autres usages en dehors du temps de la milonga. Ces évènements s’articulent à la culture tango dans un sens plus large, comme un ensemble de représentations et d’expressions artistiques.

La milonga se distingue de la “pratique” (ou practica), qui est moins formelle et constitue un espace d’échanges et d’interactions afin d’améliorer et transmettre les pas et les figures. La pratique est un espace au sein duquel danseurs et danseuses peuvent se rencontrer pour s’exercer à la danse, à des fins d’amélioration. La tenue vestimentaire y est également moins formelle que dans les milongas. La pratique prolonge les apprentissages : les personnes s'entraident, se corrigent au sein des couples et entre les danseurs et danseuses qui y assistent. C’est un espace de transmission de savoirs de façon horizontale ; même si on peut parfois trouver des pratiques dirigées par des professeurs. A la différence des milongas, il n'y a pas forcément de règles de circulation, de tandas, ou de changements de couples à des moments précis. Une pratique peut durer de 1h à environ 3h.

 

Les Activités

La milonga est principalement un bal avec DJ. Outre la danse, elle propose divers types d’activités liées à la pratique du tango :

Avant le bal :

● Ateliers, master class et cours de danse, pour tous les niveaux (les personnes initiées ou le grand public).

● Concerts de tango, interprétés par de petites formations musicales ou des orchestres.

● Conférences et rencontres. Et pendant le bal :

● Musique live, accompagnant la danse.

● Démonstrations de danse tango par des maestros et des maestras, invités ou de passage dans la ville où se situe la milonga. Les termes maestro et maestra désignent des danseurs et danseuses de très bon niveau, souvent professeurs de tango également, qui exécutent devant les autres personnes participant à la milonga une démonstration de danse.

● Plus rarement, un concert de tango ou de folklore argentin non destiné à être dansé qui intervient comme un intermède musical entre deux parties de la soirée, ou une courte performance hors tango de certaines personnes habituées de la milonga (autres danses, cirque, autres musiques, etc.).

● Présentation de livres et disques.

Dans le cadre des milongas on peut aussi trouver des activités qui touchent de façon plus large la culture du tango, ainsi que la culture argentine et uruguayenne :

● Présentation et vente de produits tango : chaussures, vêtements, accessoires, livres, disques.

● Gastronomie argentine (empanadas).

● Exposition d'œuvres d’art (peinture, photographie).

● Cours de folklore argentin.

 

Les organisateurs-organisatrices ou l’organisation de la milonga

Les milongas en France sont généralement organisées par des individus ou des collectifs, réunis en associations loi 1901 mais aussi de façon plus informelle, notamment en région parisienne.

Souvent, la milonga n’est pas la seule activité tango organisée par ces collectifs ou individus : elle s’ajoute à des enseignements, des pratiques, et d’autres activités liées à la culture du tango comme l’organisation d’un festival.

La personne ou le collectif en charge de l’organisation est responsable du déroulé et de l’ambiance de la milonga : gestion du lieu et du calendrier, en lien avec les autres milongas du territoire, choix des DJ ou gestion de la musique, accueil des personnes, annonces pendant la milonga. Elles gèrent aussi les activités de communication. Plus généralement, elles constituent les personnes référentes de la milonga, et sont identifiées à celle-ci. L’organisation signifie donc à la fois gestion et animation, afin de donner une identité spécifique à chaque milonga. Au sein des collectifs ou des associations, les différentes fonctions peuvent être partagées parmi les membres du bureau ou de l’équipe de coordination.

Enfin, se pose la question de la transmission de l’organisation lorsqu’une personne référente se retire. Certaines milongas disparaissent avec le départ de leur organisateur - organisatrice.

 

Les objectifs

Les personnes en charge de l’organisation des milongas (individus, associations, ou autre structure) visent ainsi à tout mettre en œuvre pour que l'événement se tienne dans les meilleures conditions et leurs objectifs peuvent se résumer, comme suit :

● offrir des espaces de bal, à destination des danseurs apprentis et/ou confirmés en général et notamment dans des territoires avec peu de milongas ; ou créer des milongas correspondant à une certaine conception de la danse, des codes, etc (tango nuevo, tango queer, etc).

● offrir des espaces de convivialité et de rencontre entre personnes passionnées du tango.

● assurer la régularité des milongas et leur pérennité, en prenant en compte le contexte géographique dans lequel la milonga a lieu et en coordonnant les agendas des milonga qui ont lieu à proximité.

● donner de la visibilité au travail collectif autour du tango.

● promouvoir la danse et la musique tango.

● assurer la promotion du tango rioplatense.

 

Les spécificités des Milongas en France

Le mot milonga est un terme utilisé en Argentine et en Uruguay pour désigner les bals tango. Ce terme a été repris dans le monde entier, y compris en France, où l’on parlait auparavant de bals tango. En France, le répertoire musical dansé est le même qu’en Argentine, et le vocabulaire employé en milonga se compose de mots espagnols (tanda, cabeceo, cortina, milonga). Une partie des codes qui régissent la milonga en Argentine est reprise en France, comme par exemple l’organisation musicale en séquences de 3 ou 4 morceaux (les tandas, évoquées précédemment).

La question de la spécificité des milongas en France par rapport aux espaces d’origine du tango se pose. À Buenos Aires et Montevideo, les milongas sont diversifiées dans leurs aspects, dans les façons de danser et de se vêtir. Des différences avec la France existent néanmoins.

En Argentine, les milongas renvoient à un lieu social plus diversifié, regroupant de nombreuses activités (démonstrations, vente de produits, consommation de boissons avec des amis, ...), alors qu’en France elles sont généralement davantage centrées sur la seule pratique de la danse. Toutefois, quelques milongas organisent des concerts, des démonstrations de danse et proposent des consommations incluses dans le prix d’entrée, ou organisent un bar avec des produits typiques d‘Argentine comme les empanadas. Pour les milongueros et milongueras d'Argentine, la poésie tanguera (chant) est un élément clef de l’interprétation musicale et de la danse, alors qu’en France, les paroles des morceaux tango et leur poésie, en espagnol, jouent un rôle moins important dans la manière d’écouter ou de danser. Les règles de la milonga sont aussi différentes : en Argentine il est fréquent que les personnes soient placées à une table selon si elles sont habituées ou non de la milonga, viennent seules, en couple ou en groupe (ce placement est quasiment absent en France), et les règles de circulation sur la piste sont davantage affirmées.

Les façons de danser entre France et Argentine comportent des différences par exemple sur la façon d’enlacer (l’abrazo), d’inviter le ou la partenaire de danse (usage ou non du cabeceo, etc.) et de marcher sur la piste.

Les modes d’organisation et de gestion sont aussi souvent différents. La location de la salle est pratiquement toujours à la charge de l’organisateur ou de l'organisatrice en Argentine, alors qu’en France, elle peut parfois être prêtée. En France, quand une milonga propose des consommations, elles peuvent être vendues ou gratuites, apportées par chacun ou gérées par la personne qui organise le buffet. En Argentine, elles sont systématiquement payantes et font partie du modèle économique de la milonga, dans la mesure où de nombreuses personnes s’y retrouvent entre amis, pas nécessairement pour danser, ce qui est rarement le cas en France. Néanmoins, cet aspect social de la milonga est promu par certains organisateurs Argentins installés en France.

 

Les publics

Les milongas sont des espaces ouverts à toute personne désirant y danser, pouvant y venir seul, en couple ou en groupe. Elles peuvent être fréquentées sur abonnement ou occasionnellement, et sont marquées par des droits d’entrée souvent modérés. En outre, les milongas sont ouvertes à tout âge, toute origine, tout genre et toute classe sociale.

Les publics des milongas sont souvent constitués de personnes habituées, amies, élèves (lorsque la milonga est liée à une école de danse), qui viennent pour une certaine ambiance, une convivialité, propre à chaque milonga. Certaines milongas accueillent des tangueras et tangueros de passage, venant parfois de l'étranger, qui sont parfois salués par l'organisation. Le public est généralement fidèle à une milonga ou à un circuit de milongas et peut faire partie du réseau social de la personne en charge de l’organisation. Il est en partie constitué des adhérents de l’association dont émane la milonga.

Les quartiers où se tiennent les milongas, plus ou moins centraux ou en périphérie des villes et métropoles françaises, peuvent influencer le renouvellement des publics, notamment à l’aune de la gentrification des centres, même si toutes les origines sociales et professionnelles peuvent encore s’y rencontrer. Selon les observations des organisateurs et des organisatrices des milongas ayant participé à la rédaction de cette fiche, la fréquentation de certaines milongas est marquée par une présence plus importante de tangueros d'origines sud-américaines (Argentins, Uruguayens et d’autres pays d’Amérique latine) quand elles sont organisées par un/une compatriote, avec des effets sur les modes de fréquentation. La mixité sociale est parfois maintenue par des choix en termes de communication et de tarifs d’entrée. La question de la surreprésentation des femmes a également été évoquée comme une des spécificités de certaines milongas françaises. Cette surreprésentation peut conduire, dans certaines milongas, à une dissociation entre genre et rôle (follower et leader), mais n’est sûrement pas la seule raison de cette transformation.

Les niveaux de danse sont assez hétérogènes et varient en fonction des milongas, des confirmés aux danseurs plus débutants, qui ont parfois des bals qui leur sont dédiés. Certaines milongas revendiquent la diversité des niveaux des participants, et insistent alors sur leur « convivialité ».

Selon les observations des contributeurs et contributrices de la fiche, la plupart des milongas accueillent des publics diversifiés (âges et statut social) dans une logique inclusive. Dans certaines villes présentant des spécificités sociodémographiques particulières, les milongas peuvent accueillir des publics plus jeunes (Paris, villes universitaires) ou de statut socioprofessionnel plus élevé (Toulouse avec ses entreprises liées aux technologies aéronautiques présente des profils de tangueros assez homogènes). Les horaires des milongas, en fin d’après-midi ou en soirée, peuvent changer les types de fréquentation : les milongas de fin d’après-midi étant plus fréquentées par les seniors “actifs”. Le faible tarif d’accès aux milongas, parfois gratuit (paiement au chapeau), facilite la participation de différents horizons sociaux.

La taille des milongas est variable, des milongas intimes avec 30 ou 40 personnes à certaines milongas pouvant accueillir plusieurs centaines de personnes. Cette variable dépend de la taille des salles qui les accueillent, de leur récurrence, du prix, mais aussi de la concentration des milongas, parfois concurrentes ou adaptées à la diversité des publics, dans une même ville (à Paris, le samedi soir on peut compter jusqu’à 20 milongas).

Français à titre principal / Espagnol/ Anglais

Patrimoine bâti

Outre la personnalité du collectif ou des personnes qui organisent, l’identité des milongas est souvent associée à ses lieux. Les bals tango se tiennent dans des lieux divers, en plein air ou fermés, privés ou publics. Certains de ces espaces peuvent avoir une valeur patrimoniale particulière, déterminée par leur histoire, leur esthétique, ou dans d’autres cas par l’attachement que les participants aux milongas créent au fil du temps avec le lieu.

 

Objets, outils, matériaux supports

La pratique du tango dans les milongas mobilise plusieurs objets et matériaux de support. La tenue vestimentaire inclut les chaussures pour danser (parfois des talons aiguilles) et éventuellement un costume spécifique, entre autres. Les lieux où la milonga se tient nécessitent un parquet de qualité ou un sol lisse pour la danse. Pour la partie musique, on retrouve les instruments de musique (notamment le bandonéon) joués par les artistes invités, et les playlists de tango (sous un format électronique ou des vinyles), chacune spécifique à un DJ.

La question de l’apprentissage et de la transmission de la pratique est ici abordée à partir de deux angles différents. D’un côté, on s'interroge sur les modes et les actions permettant d’assurer la pérennité des milongas en France, et de l’autre côté, on cherche à comprendre comment les milongas elles-mêmes contribuent à la transmission de la pratique du tango.

La pérennité des milongas est liée à la capacité des organisateurs et organisatrices à faire perdurer ces évènements, en maintenant un public fidèle de tangueros et de tangueras et en attirant de nouvelles personnes. Pour cela, il est fondamental que la milonga puisse être reconnue et facilement identifiée, notamment dans les villes où la densité d'événements par soirée est très élevée, et aussi en faisant attention aux détails qui permettent d’assurer la qualité de l'événement. Le succès de la milonga justifie souvent sa durée au fil des années. Mais quels sont les éléments, les actions, les choix à prendre en compte ?

● Un rôle essentiel est joué par le lieu : sa localisation, le prix de la salle, sa taille et son atmosphère, la qualité du sol et de la sonorisation, la présence de tables et chaises pour créer une ambiance autour de la piste de danse, d’un espace de restauration, etc. Certaines milongas perdurent grâce à des accords avec les municipalités qui mettent à disposition des salles publiques à des taux de location faibles voire les prêtent, surtout en dehors de la région parisienne.

La musique occupe une place fondamentale : le choix des DJ et le type de musique passé, les orchestres. L’enjeu est de maintenir une certaine identité de milonga, tout en variant la programmation municipale et les DJ. Les DJ conçoivent aussi leur répertoire en lien avec les nécessités de la milonga, des ambiances propres à chaque tanda.

La temporalité n’est pas non plus négligeable. Souvent les milongas sont régulières, et dans la mesure du possible, prennent en compte le calendrier des autres milongas afin d’éviter une mise en concurrence et la dispersion des participants, qui pourrait les fragiliser. D’autres milongas, volontairement exceptionnelles, font événement.

La définition des tarifs contribue à assurer l’accessibilité de tout le monde, et en même temps, la viabilité de l’activité. Si les milongas sont rarement organisées dans la perspective d’un profit, l’équilibre financier est fondamental pour leur pérennité.

Le réseau des personnes en charge de l’organisation détermine également la réussite d’une milonga. Ce réseau est constitué par des participants et participantes fidèles (notamment les adhérents des associations de tango), et dépend aussi de la capacité de l’organisateur ou de l'organisatrice d’attirer un nouveau public, par exemple par le biais des cours de tango hebdomadaires qui permettent de former des élèves et de les inviter ensuite à joindre la milonga. Dans certains cas, des bals et des milongas gratuites sont proposés aux élèves de première année, pour apprendre les codes de la piste. Ce renouvellement du public est extrêmement important, surtout dans les villes et les régions où il y a moins de personnes qui dansent et où une milonga ne peut perdurer que si un travail de formation et de transmission de la culture du tango est réalisé par les organisateurs-organisatrices et par le milieu associatif.

Tous ces éléments sont nécessaires, mais pas suffisants : une sorte d’alchimie particulière participe aussi à la réussite d’une milonga et à sa pérennisation. Cette alchimie se construit avec les personnes participantes, et les personnes en charge de l'organisation œuvrent à la maintenir.

Toutefois, même pour ces dernières, il n’y a pas une seule manière d’y réussir. Il n’existe pas un apprentissage « formel » à l’organisation d’une milonga. On apprend car on souhaite le faire, on se lance, on observe d’autres milongas. Cela se fait au fil du temps, progressivement, en cultivant le sens de l’accueil, en étant organisé et constant, en sachant faire des propositions dynamiques et originales qui vont attirer les personnes et le poussent à revenir. C’est aussi un travail qui n’est souvent pas fait seul, il faut une équipe de personnes qui portent collectivement le projet (collectif, association...) ou qui collaborent de manière étroite avec l’organisateur. Ces personnes connaissent généralement la culture rioplatense et la façon dont se déroulent les milongas à Buenos Aires et ailleurs dans le monde, connaissent aussi le répertoire musical et les règles de passage de la musique.

Enfin, il est fondamental pour l’équipe d’organisation d’être capable de construire un modèle économique pérenne et adapté à chaque situation, selon le mode d’accès à la salle (louée ou en prêt), la tarification, le recours au bénévolat, et la nécessité ou non de consommations payantes.

Les milongas sont aussi au cœur de la transmission de la pratique du tango. C’est en effet en milonga que les tangueros et les tangueras, se forment à l’écoute de la musique, apprennent les règles de la danse (mirada, cabeceo, sens du bal, respect de la circulation du bal, respect entre les acteurs du bal,convivialité...), améliorent leur pratique lors des activités spécifiques qui ont lieu avant la milonga, comme les stages de danse, de musique, de conférences.... En milonga on apprend à danser et à interagir avec les autres, mais la milonga peut aussi être un lieu de soutien à l’activité des artistes, pour les groupes de musique qui sont parfois invités à y jouer, ou les personnes qui y font des démonstrations. Surtout, la milonga rassemble les amateurs et amatrices de tango et contribue au sentiment d’appartenance à la communauté du tango. Le but d’une grande partie des élèves de cours de danse de tango est d’aller danser en bal. Toutefois, certains organisateurs et organisatrices de cours de tango et de milongas, comme à Toulouse, à Nantes et à la Casa del Tango à Paris, constatent qu’une partie des élèves se limite aux cours sans franchir le pas du cours aux milongas.

De façon générale, le tango n’est pas considéré comme une pratique sportive, mais bien comme une pratique sociale, culturelle et artistique dont le bal est l'un des aboutissements.

● Les organisateurs et organisatrices de la milonga, représentés par des individus ou des groupes (collectifs, associations...)

● Le DJ, les musiciens et musiciennes, chanteurs, chanteuses, les orchestres

● Les personnes enseignantes/ danseurs et danseuses de tango, liées à l'organisation

● Les bénévoles

● Les personnes participant à la milonga

Les exemples détaillés dans cette section concernent les milongas des praticiens et praticiennes qui ont participé à la rédaction de cette fiche, et ont partagé l’histoire de la création de ces milongas ainsi que leurs transformations. La diversité des milongas présentées fournit un aperçu de la variété des types de milongas en France et de leurs transformations, mais sans viser à la représentativité géographique (des pôles importants du développement des milongas, comme Marseille ou Lyon, ne sont pas évoqués).

 

1. L’arrivée du Tango en Europe

Né en Argentine et en Uruguay fin XIXe, le tango connaît un « âge d'or » dans les années 1920 à 1950, moment où il se diffuse largement dans la société et voit se renforcer un lien de plus en plus étroit entre danse et musique, qui se consolidera autour du bal, la milonga. En Europe, le tango arrive au début du XXe siècle à travers des musiciens et des danseurs argentins, qui le diffusent dans les salons, notamment à Paris, lors d’événements mondains. Puis la pratique du tango continue à circuler après la Première Guerre Mondiale en prenant aussi la forme de tango-musette ou de tango français, dansé dans les bals populaires. Le rôle de la France dans la diffusion de la culture tango dans le monde est prépondérant. Paris est l’un des lieux à partir duquel se diffuse le tango dans les années 1920 et 1930 vers l’Europe et les USA, mais aussi vers Japon, le Moyen-Orient, la Turquie, etc.

En Argentine, les années 1950-1980 sont une période de déclin pour le tango, notamment en raison de la chute du gouvernement de Per n en 1955 (qui avait soutenu le tango comme divertissement populaire) et de la concurrence de la musique rock auprès des jeunes générations. De plus, la dictature militaire (1976-1983) établit des lois interdisant les regroupements. Ce déclin en

Argentine s’accompagne d’une diffusion de plus en plus large de la culture musicale étasunienne qui gagne l’attention des jeunes et mène à un recul des bals populaires dans les années 1960.

À la fin des années 1960, il y avait quelques bals de tango musette, mais aucune milonga ni à Paris, ni en France.

 

2. Les années 1980 et 1990 : les premières milongas en France, proches des grands centres et des grands évènements

C’est dans les années 1980 que l’on assiste à un regain d’intérêt vis-à-vis du tango argentin à Paris. L’un des éléments déclencheurs est la création des “Trottoirs de Buenos Aires” (1981), premier café- concert dédié au tango. Situé rue des Lombards, il accueillait aussi des démonstrations du danseur argentin Orlando “Coco” Dias, et finira par héberger une milonga les dimanches, animée par la danseuse uruguayenne Carmen Aguiar à partir de 1986. Le lieu a été fondé par l’écrivain Julio Cortázar et le musicien Edgardo Cantón, qui le baptisèrent du nom du tango qu’ils venaient d’enregistrer avec le musicien Juan Cedrón. Soutenus par un groupe d'artistes originaires de France ou d'Argentine, dont la chanteuse Susana Rinaldi, les Trottoirs furent surtout un lieu de rencontre pour les personnes exilées politiques de la dictature militaire. Le local est inauguré en 1981 par les musiciens du Sexteto Mayor, qui reviendront deux ans plus tard avec le spectacle Tango Argentino, créé au Théâtre du Châtelet en 1983, puis répété au Théâtre Mogador en 1989. La troupe réunissait d’importants couples du tango de l’époque, à la fois professionnels de la télévision et du cabaret (Maria Nieves et Juan Carlos Copes) ou amateurs de bal (des milongueros comme Virulazo et Elvira, etc.). Le public français découvrait un tango fondé sur une culture populaire, ouvert à tout type de danseurs. A l’occasion de ce spectacle, considéré comme le principal prescripteur de la Renaissance du tango dans le monde hors Argentine, les artistes installés à Paris pendant plusieurs mois donnent des cours et forment au tango amateurs et danseurs et danseuses, dont certains voyageront ensuite à Buenos Aires pour s’imprégner de la pratique locale.

Au début des années 1980, les rares personnes qui dansent le tango argentin se mélangent aux adeptes du musette. Puis cet engouement pour le tango entraîne l’apparition d’autres lieux de danse à Paris : MJC Le point du jour, Le Tango, La Maison Verte, et le Bistrot Latin/Latina. Créé en 1989, le Latina - Bistrot Latin, ouvert par Isabelle de la Preugne et Alfredo Palacios, est le premier lieu de danse tango à Paris, rue du Temple, avec entrée gratuite mais consommation obligatoire. Le lieu fonctionne comme un espace de diffusion de la culture latino-américaine (pas seulement tango). Dans les années 1990, la dynamique d’ouverture de lieux s’accélère et la pratique se développe au sein de plusieurs structures associatives à Paris et en proche banlieue (Un Rien De Tango Dans La Démarche, le Temps du Tango, etc.). On compte par exemple les bals organisés à Montrouge, au Parc de la Villette (autour du projet “Tango Rumba et Viande” de mars à août 1993), Porte de Saint-Cloud, sur les quais de la Seine, la Bahia Blanca animée par Michèle Rust, le bal de Nathalie Clouet rue Boyer puis au Tango de la rue au Maire, ou encore les bals organisés par Le Temps du Tango à partir de 1994 rue de la Sourdière à Paris et à partir du 1999/20 dans la salle Erlimont à Montrouge et au Lumière bar dans le XXème arrondissement à Paris. D’autres milongas sont organisées dans les années 1990 à Paris : La flèche d’or - Les métallos - Le Cabaret Sauvage.

En 1994, suite à la fermeture des Trottoirs de Buenos Aires, Carmen Aguiar et Victor Convalia déménagent la milonga qu’ils y tenaient le dimanche au 62 rue des Lombards, en face, dans la cave du Gambrinus. Ils transitent par différents lieux (comme El Rincon del Tango, rue Abel), avant de fonder la milonga El Patio en 1999 rue Montorgueil, dans un centre social géré par la paroisse Saint- Eustache et l’association Cerise. Fréquentée par le milieu artistique latinoaméricains, leur milonga s’est voulue comme un espace de transmission et d’apprentissage de la pratique, mais plus largement de l’esprit et de la culture du tango. Carmen et Victor sont des référents pour beaucoup de danseurs et danseuses aujourd’hui professionnels, en veillant à ce chacun puisse apprendre sans jugement et en ouvrant leur espace à l’expérimentation artistique. El Patio a constitué un organe de diffusion des codes de la milonga rioplatense, notamment pour les règles de déplacement sur la piste, mais aussi un lieu de recréation du genre, en donnant une visibilité aux artistes proposant des créations contemporaines dans la culture tango.

 

Les années 1980 et 1990 se caractérisent ainsi par des évènements, notamment à Paris, Nantes, et Toulouse qui contribuent à faire connaître la pratique du tango et incitent à la création de milongas. Si les premiers bal-tango sont organisés à Paris, très rapidement ils commencent à être organisés dans d’autres lieux en France, souvent en lien avec des grands évènements qui permettent au tango de se faire connaître auprès du grand public français.

L’origine des premières milongas dans le sud est l’organisation de stages de danse dans le cadre de la Feria d’Alès, organisée par Henry Vidiella et Catherine De Rochas (à travers l’association Tangueando d’Alès) au début des années 1990, avec des stages à Toulouse et Tarbes. Cette initiative est à l’origine du développement du tango dans le sud-ouest de la France. À la suite de Tangueando d’Alès est créée en 1992 Toulouse Tangueando, la première association toulousaine consacrée exclusivement au tango. La naissance des bals tango argentins date alors de cette période. Ces mêmes années, il existait une autre association toulousaine : Las Morochas, avec une milonga dans un bar, Le Petit diable. Auparavant à Toulouse existait occasionnellement la possibilité de danser le tango musette voire le tango argentin au sein des baloches toulousaines ou de salles de danse. Un festival dans les années 1980 à Toulouse mettait en avant un tango chorégraphique, sans abrazo.

De même à la même période est créée Tangueando Ibos à Tarbes. Les participants et participantes aux milongas viennent alors des villes alentour, mais essaiment aussi : développement de milongas à Pau à partir de Tarbes, et à Agen à partir de Toulouse. Ces premières associations sont entièrement gérées par des bénévoles y compris pour les cours de tango.

Les milongas à Nantes se diffusent à la suite du festival des Allumés organisé en 1992 par le Centre de Recherche pour le Développement Culturel, dirigé par Jean Blaise. Cette édition était consacrée à l’Argentine, de nombreux artistes sont invités et une milonga y est reconstituée aux couleurs de Buenos Aires dans le Cargo 92. Cet événement, dont la partie tango dansé a été organisée par Nathalie Clouet, avait été précédé par des cours pendant six mois et a permis à de nombreux nantais de découvrir le tango. L’association « Les Allumés du tango » est créée à sa suite avec l’objectif de promouvoir le tango, notamment à travers l’organisation d’une milonga, dans des salles municipales d’abord, puis dans la salle gérée par l’association La Tangueria du Port, en partenariat avec les Allumés, à partir de 2002 (avec 2 milongas hebdomadaires). Cette expérience a servi d’inspiration à la création d’autres associations, lieux et milongas dans l’Ouest.

Pendant 20 ans les évènements autour du tango se multiplient : des cours de tango, des formations pour les personnes qui enseignent le tango, des concerts avec des orchestres étrangers, des bals. Bien que les milongas se diffusent sur tout le territoire national, on peut observer de nombreux déplacements pour participer aux milongas et parfois la création de réseaux d’interconnaissance entre les différents membres.

 

3. Les années 2000 et 2010 : un public et des milongas de plus en plus nombreux Les années 2000 constituent une décennie de diffusion et de multiplication des milongas, mais aussi de transformation de leur déroulé.

Au début des années 2000, il existe à Paris différentes milongas dans lesquelles la communauté du tango se donne rendez-vous. A cette période, le fait qu’il n’y ait qu’une seule milonga par soir implique que tous les danseurs et danseuses des environs se réunissent au même endroit et se rencontrent. Les personnes qui le souhaitent apportent leur propre CD de tango, qu’elles partagent pour contribuer à la programmation musicale. Cette configuration crée un élan de fraternité au sein du groupe et une ambiance de fête, caractérisée par la consommation d’alcool et la durée des milongas : par exemple, la milonga Le Chantier se poursuivait jusqu'à l'aube et même après le petit- déjeuner. À son tour, cet environnement produit une atmosphère propice à l’expérimentation : les danseurs professionnels argentins qui étaient à Paris à cette époque (Pablo Veron, Mariano « Chicho » Frumboli, Sebastian Arce, entre autres) commencent à renouveler les formes de la danse, à ouvrir l'étreinte, à jouer avec les contrepoids, etc., et inventent le nouveau Tango (terme qui disparaîtra avec le temps), qui élargit la manière de danser le tango. Le manque de danseurs référents en France fait que cette pratique soit apprise par les danseurs français qui assistent aux milongas comme s’il s’agissait de l’unique manière de danser le tango. On peut citer d'autres milongas emblématiques de cette époque comme la Bahía Blanca et La Latina, qui existent encore aujourd’hui.

Depuis ce moment jusqu’à nos jours, différents types de milongas apparaissent jusqu'à atteindre le nombre de 20 milongas un samedi à Paris. L’entre-soi festif du début se dissout dans une diversité de propositions. Certaines milongas cherchent à rester des lieux de rencontre, et favorisent un tango “social” où les gens se retrouvent pour discuter, boire et danser ; d’autres se concentrent sur la danse à proprement parler. Pour les milongueros étrangers, la cartographie des milongas en France et notamment à Paris, est un ensemble vaste et complexe à déchiffrer. Certaines milongas parviennent à se pérenniser, comme Le Colectivo, El Corazón des Abbesses, La Contradanza, Tango Barge, mais la tendance actuelle est que les milongas apparaissent et disparaissent tous les trois ou quatre ans.

En 2009, l'Association Tango en Red a créé la milonga Tango en Red au Théâtre de Verre à Paris, en activité jusqu'en mai 2011, date à laquelle l’association crée ensuite, à la Crypte de l'Église Saint-Jean de Montmartre à Paris, la milonga El Corazón des Abbesses. Cette milonga fonctionne jusqu'à nos jours avec une fréquence mensuelle, et se déroule en trois étapes : des cours de tango argentin, des performances artistiques et la milonga proprement dite. La milonga depuis ses débuts vise à être un pôle de présentation artistique autour du tango traditionnel et actuel, accueillant plus de 300 présentations artistiques, parmi lesquelles des orchestres typiques, démonstration de danse, spectacles et performances. La milonga accueille d’autres activités autour de la culture du tango : expositions d'art plastique, présentation de vêtements, présentation des livres, etc. Cette milonga est en soi un espace où les artistes professionnelles argentins et françaises se croisent et se côtoient avec les amateurs qui viennent danser à la milonga. Une de particularités est aussi la disposition de tables autour de la piste et son grand espace de 300 mètres carrés, ainsi que la présence d’un bar, qui rapprochent cette milonga des milongas de Buenos Aires et de leur dimension sociale.

En avril 2012, l’association Les Allumés du tango quitte la Tangueria du Port dans laquelle elle hébergeait ses activités depuis 2002 et crée une milonga à son nom, installée à Orvault, dans une grande salle dotée d’un plancher de 140 m2 : El Salón CAPEL, au décor sobre, élégant, moderne et chaleureux. Le répertoire musical est celui du tango dit de l’« âge d’or », et le style de danse « tango salón », dans le respect des autres danseurs et du sens du bal. L’association accueille, y compris l’été, tous les tangueros et tangueras lors des milongas du mercredi et du vendredi, musicalisées par les 8 DJ bénévoles des Allumés, et permet, outre la danse, des échanges autour d’un verre. Des milongas exceptionnelles ont lieu aussi 4 à 5 fois par an, comme les Nuits blanches animées par des DJ professionnels, Domingo tango, ou des bals avec orchestre, toujours au Salon Capel.

La milonga Tango Barge a été créée en juillet 2013 par Léon Lévy-Bencheton, qui en est l'organisateur pour l'association ACTANGO. Cette milonga est mensuelle et se déroule dans un bateau-restaurant à quai sur la Seine, le Café Barge - Port de la Rapée Paris, où l'on peut boire un verre ou dîner attablé autour de la piste en parquet, avec vue sur l'eau, entre 20h30 et 1 h (capacité 80 personnes). Fréquentée par des passionnés de tous horizons, elle est précédée d'un cours de danse à 19h, assuré par des professeurs qui font une démonstration au cours de la soirée. La musique est prise en charge par des DJ très expérimentés, parfois même par un des professeurs. Son économie est "neutre" : Café Barge perçoit entrées et dîners, les professeurs encaissent leur cours, l'organisateur est bénévole.

Cette tendance à la multiplication des milongas n’est pas spécifique à Paris.

 

À Toulouse, plusieurs associations organisent des milongas (Tangueando Toulouse, Las morochas). Les modes d’enseignement du tango se transforment aussi, avec la professionnalisation de l’enseignement du tango : Tangueando recrute en 2001 le premier professeur professionnel à demeure dans le Sud-Ouest, Hernan Obispo (décédé en 2002), qui a formé de nombreux professeurs (par ex, Sigrid Van Tilbeurgh) dans la région. Entre 1992 et 2001, des bénévoles formaient les nouveaux danseurs et Tangueando faisait venir pour des stages des danseurs argentins comme Pablo Veron, Gustavo Naveira ou Moïra Castellano. A la suite de nombreuses autres structures de tango sont créées, généralement associatives, souvent articulées à un projet d’enseignement du tango, en donnant lieu à la création de nouvelles milongas. En 2000, Tangueando investit un lieu spécifique en centre-ville, la Maison du Tango, utilisé tant pour les milongas que d’autres activités généralement en lien avec l’Amérique Latine et le monde ibérique (Cinelatino et Cinespana).

Ce développement du nombre de milongas se poursuit, avec la création de nouvelles milongas dans les années 2010. La milonga "Bailar En Argentina" (du nom de l'association) a été créée par Béatrice Ménahesse en novembre 2016, et se déroule depuis une fois par mois le weekend, dans une salle de danse de Cugnaux, située dans l'agglomération sud Toulousaine. La milonga est organisée et gérée principalement par B. Ménahesse, pour la préparation, la communication, le choix des invités et des intervenants extérieurs, le rôle de DJ, avec le soutien de deux autres personnes. Occasionnellement sont invités des DJ et des intervenants extérieurs, généralement Argentins rencontrés à Buenos Aires, ou dans des festivals, pour présenter leur travail, pour conduire des stages ou organiser des mini-concerts. Participent à ces milongas entre 25 et 40 personnes. L'ambiance se veut amicale et conviviale, avec accueil individualisé de chaque participant en particulier les "nouveaux" venus, ainsi que gâteaux et boissons offerts.

 

En 2020 à Toulouse 17 associations ou collectifs différents organisent 22 milongas régulières, sans compter celles ayant lieu lors des festivals.

À partir des années 2000, le tango se diffuse à d’autres villes dans le Sud-Ouest, autour de Toulouse (Castelnaudary, Carcassonne, etc) et au-delà. En 2001 est créée la milonga El Corazón, à Angoulême, gérée depuis par l’Association Khadanse. Cette milonga mensuelle, précédée d’un stage ouvert à tous, accueille un public de 30 à 50 personnes qui habitent dans les environs (Charente Maritime, Deux Sèvres, Vienne, Dordogne, Gironde, mais également des visiteurs de passage). Le tango qui s’y danse est non prescriptif et ouvert à toutes formes de styles, notamment sur le plan musical ou le DJ résident (DJ Kha) propose un répertoire très large intégrant aussi du tango nuevo, du tango électronique, ainsi que des expérimentations musicales contemporaines. En 2010 est créée la milonga de Montcuq, à 30 minutes de Cahors, par l'association de tango de Cahors Tangomania. Elle a lieu une fois par trimestre et rassemble une centaine de personnes, dont un tiers d’adhérents de l’association, qui viennent des villes alentour. En partenariat avec les associations de tango de Montauban et Agen, l’enjeu à sa création était justement de créer trois milongas par trimestre, dans trois lieux différents, pour un public dans un rayon d’une heure.

La Milonga Alas D’Tango est une Milonga de type traditionnel organisée depuis le milieu des années 2000 par Antonio Llamas et Christine Lambert dans les régions Basco-Landaise dans les Pyrénées atlantiques (64), notamment à Biarritz, Bayonne, Anglet, ... Son DJ régulier est Antonio Llamas, des DJ extérieurs sont cependant invités de manière ponctuelle. Les participants viennent de la région, du Pays Basque espagnol, et de divers pays durant la période estivale.

La milonga Lo de Lola a été créée à la fin des années 2000, par André Martinez. Elle a lieu deux dimanches par mois, dans une salle à usages divers (autres danses et gymnastique) dans la commune de Loriol du Comtat, dans le Vaucluse. Proche de Carpentras et d’Avignon, les danseurs réguliers proviennent des régions de Nîmes, Marseille, Aix-en-Provence et Montpellier. La musique y est dite traditionnelle (argentine). Depuis plusieurs années, Hélène Chabrier y assure le rôle de DJ, appuyée par Stéphanie et Flavio Tagini, chanteur argentin, et parfois des DJ invités. La milonga se présente comme lieu de rencontre, fonctionnant sur le principe de l’auberge espagnole (partage convivial de la nourriture et des boissons).

1. Transformations des modes d’organisation et du déroulé des milongas

Parallèlement à leur multiplication, plusieurs transformations touchent les milongas en France dans les années 2000 et 2010.

Tout d’abord, les structures porteuses évoluent, notamment en lien avec l’enseignement du tango. La semi professionnalisation du tango est alors discutée, entre projets bénévoles et projets d’enseignement professionnalisé. Des professeurs de danse, parfois venus d’Amérique Latine, peuvent être à l’origine des structures. La multiplication des associations, aux projets artistiques et collectifs différents, aboutit à un développement du nombre de milongas.

Les années 2010 connaissent une spécialisation des rôles, notamment avec les DJ, qui s’autonomisent de l’organisateur-organisatrice. Le développement des DJ s’explique aussi par leur présence accrue en festival, et l’impact en retour sur les milongas. Auparavant, la musicalisation des milongas était à la charge des participants qui apportaient leurs propres CDs. Cette émergence de la figure des DJ de tango en France et l’arrivée de Cds puis des mp3 a ainsi facilité l’organisation des milongas et à leur multiplication.

En outre, la circulation de CDs et vinyles en provenance d’Argentine, puis la circulation numérique de la musique, élargit le répertoire musical des milongas en France : on y écoute de nouveaux orchestres, ou on en redécouvre d’autres plus anciens. Cet enrichissement du répertoire participe à une modification de la danse pour diversifier les manières d’interpréter des styles plus variés. Grâce à la popularisation du site Youtube, les passionnés de tango peuvent apprendre et comparer différentes façons de danser. Parallèlement, la transformation de la diffusion événementielle via les réseaux sociaux, tels que Facebook ou autres, facilite la communication et permet à son tour d'attirer dans les milongas de nouvelles personnes intéressées par l'apprentissage et la danse du tango.

Les scènes milonga se spécialisent aussi davantage avec leur multiplication, certaines plus néo- tango, d’autres se présentant comme classiques.

Des milongas visent aussi explicitement à dépasser la distribution genrée des rôles de la danse. En 2011 est fondée par Miranda Lindelöw et Céline Tiberghien la milonga queer de Paris, dans le prolongement des cours de tango queer qu'elles ont organisés à partir de l'automne 2010 au Théâtre de Verre, lieu associatif et culturel alors situé rue de la Chapelle à Paris 18e. Ces cours étaient empreints du style milonguero, jugé comme le plus accessible pour des élèves aux corps (taille, force, corpulence) très variés et à l’encontre des répartitions habituelles entre un rôle et l’autre. Chacun peut choisir son rôle dans la danse indépendamment de son genre. La milonga queer de Paris a suivi le Théâtre de Verre dans ses nouveaux locaux situés Place des Fêtes à Paris 19e, et est aujourd’hui dénommée « Milonga queer - Todo Es Amor ». Elle applique les codes traditionnels de la milonga (mirada, cabeceo, respect du sens, musique traditionnelle par un.e DJ et occasionnellement de la musique live). Elle a été successivement animée par Miranda Lindelöw et Céline Tiberghien, puis par Miranda Lindelöw et Munehiro Nakamura et désormais par un collectif de danseur.ses de tango, queers et militant.es.

A partir de la forme milonga naissent des événements particuliers. Ainsi, l’ « ENCUENTRITO » est créé par Christian Couderette et DJ CyberChris, en 2019, à Roquebrune-sur-Argens, et se compose de 5 milongas réunies sur un week-end. Cet événement s’adresse à un public international (140 participants, 15 pays représentés en 2019) pratiquant le tango dit milonguero, en abrazo fermé avec strict respect des règles de circulation, invitation courtoise (mirada et cabeceo) et parité de genre. Néanmoins les inscriptions individuelles sont possibles, sous réserve de parité globale. L’animation musicale est confiée à 3 DJ provenant de 3 pays différents. Cet ensemble de milongas est géré par une équipe de bénévoles, s’appuyant sur un partenaire reconnu pour l’hébergement et la restauration (Vacanciel devenu Miléade en 2020), car elle a lieu en pension complète au sein d’un village club, permettant de nombreux échanges en dehors du temps de la milonga.

 

2. L’avenir des Milongas : des événements populaires mais des structures précaires et en concurrence

La multiplication des milongas dans les années 2000 et 2010 témoigne de la vitalité de la pratique, avec environ 330 milongas identifiées lors de l’élaboration de cette fiche d’inventaire en 2019. Mais cette multiplication présente aussi des éléments de fragilisation, en aboutissant à un éparpillement des publics entre différentes milongas organisées les mêmes soirs dans certaines villes, comme à Paris, Nantes ou Toulouse. Des agendas régionaux du tango ont été créés au niveau national et dans l’Ouest ou la région de Toulouse mais ne sont pas toujours un instrument de coordination.

En Ile-de-France, l’émergence rapide des milongas s’associe à une disparition également très importante de certaines d’entre elles au bout de quelques années. En général les milongas ont lieux dans des salles de danse classique, contemporaine, salsa ou d’autres lieux qui ne sont pas nécessairement liés à long terme avec les structures et/ou les organisateurs. La fin d’un bail ou les changements de ses conditions peut ainsi déterminer la disparition soudaine d’une milonga. L’augmentation des loyers des salles en centre-ville couplée à cette érosion du public peut entraîner des difficultés à se maintenir sur place.

La milonga elle-même peut révéler des difficultés à faire cohabiter des personnes dont les niveaux de danse sont différents : certaines associations historiques à l’origine des premières milongas maintiennent un rôle de formation au tango, accueillent un public renouvelé, quand les personnes plus confirmées recherchent alors des espaces de danse plus homogènes. La multiplication d’événements tango moins ouverts, comme les encuentros ou marathons, en est un symptôme.

Vitalité

Plusieurs milongas sont organisées dans toutes les régions françaises et accueillent un public nombreux. Elles sont hebdomadaires ou mensuelles. De nombreuses milongas ont disparu dans le passé et d’autres ont été créés ces dernières années. L’activité d’organisation de milongas ne semblait pas collectivement menacée en France à court terme au début de la rédaction de cette fiche, mais depuis le mois de mars 2020, jusqu’à novembre période de fin de la rédaction de cette fiche, en raison de la crise sanitaire liée au Covid-19 et des mesures sanitaires adoptées, aucune milonga n'a lieu en France.

 

Menaces et risques

Les milongas de tango sont confrontées à plusieurs menaces.

Ces menaces découlent d’abord des faibles ressources dont disposent les milongas. Les organisateurs et organisatrices de milongas évoquent l'idée d’une activité par “amour du tango”, qui se traduit en termes économiques par un travail parfois bénévole, voire à perte. Les milongas reçoivent peu d’aides publiques (hormis la mise à disposition de salles dans certains cas), tandis que la multiplication des milongas à partir des années 2000 a conduit à baisser les prix d’entrée. Enfin, contrairement à l’Argentine, la consommation de boissons ou de nourriture y est moins importante, ce qui fragilise davantage l’équilibre budgétaire.

Cette limitation des ressources s’est accentuée ces dix dernières années et entraîne plusieurs conséquences sur l’organisation et la pérennité des milongas.

Tout d’abord, les milongas limitent leurs dépenses de programmation d’artistes ou d’orchestres, en faisant appel à des formations musicales plus réduites ou à inviter des démonstrations de danse à bas coût, entraînant une diminution de l'offre artistique et une précarisation des salaires. Ces difficultés économiques ont ainsi des répercussions sur l’ensemble de l’activité tango.

Concernant le local, à l’exception des rares milongas qui bénéficient de locaux alloués gratuitement (prêtés par une municipalité ou par des proches), la location d’une salle constitue un coût très important, qui s'accroît dans les zones métropolitaines, du fait de la concurrence d’autres activités, pour un nombre réduit de salles adaptées. Or la question de l’espace n’est pas accessoire : si l’organisateur ou organisatrice doit changer de salle pour une question financière, l’identité de la milonga s’en trouve modifiée.

Ces menaces sont accentuées pour les milongas qui n’ont pas de structure juridique définie, et présentent ainsi une vulnérabilité plus forte : précarité de l’accès aux lieux de la pratique, absence d’aides en cas de crise économique et sanitaire (comme durant la Covid-19). D’autres menaces concernent le renouvellement des praticiens. Le rajeunissement du public représente un enjeu majeur pour les milongas, dont la moyenne d’âge des participants est parfois élevée. Cela peut être liée à des restrictions horaires ou des disponibilités limitées des salles : en région parisienne, les restrictions sur l’heure de fermeture des milongas constituent un autre frein, en incitant les milongas à finir tôt, ce qui éloigne une partie du public jeune, qui sort généralement plus tard notamment les week-end. En outre, avec la multiplication des milongas, le public de chacune d'elles s’est spécialisé, avec le risque de différenciation en fonction du niveau de danse et de l'âge des personnes participantes, ne faisant plus de la milonga un espace de brassage des praticiens et praticiennes.

 

La multiplication des milongas peut aussi en fragiliser certaines. La concurrence des jours et des créneaux horaires entre les milongas est variable. En région parisienne, de nombreuses milongas se superposent (le week-end). En régions, les milongas tentent de se coordonner, cependant, dans certains cas, l'accord n'existe pas et les milongas entrent en concurrence en choisissant les mêmes créneaux, souvent en fin de semaine.

La concurrence est aussi externe, avec l’émergence des marathons et encuentros, qui constituent des rassemblements de tango durant deux jours ou un week-end, différents des festivals, sur une base plus sélective que les milongas, et qui rivalisent directement avec ces dernières, avec un impact sur leur fréquentation. Plus récemment, durant le temps d’écriture de cette fiche, la situation de la Covid-19 a accentué certains éléments de fragilité. Depuis mars 2020, les milongas n’ont plus lieu, sans garantie sur le redémarrage de toutes, avec en outre un abandon de l’intérêt des élèves pour le tango, ou le départ des professeures et professeurs étrangers qui vivaient du tango en France. Les soutiens publics ont aussi révélé les disparités entre collectifs d’organisation : certaines associations organisatrices de milongas ont reçu une aide publique, mais les personnes physiques ou collectifs informels en charge de l'organisation ne sont pas concernées par ces soutiens financiers.

De façon plus générale, l’absence d’une coordination regroupant les organisations ou organisateurs et organisatrices de milongas freine le développement de réflexions ou actions collectives qui permettraient de trouver des mesures conjointes pour sauvegarder la pratique.

Modes de sauvegarde et de valorisation Actions de valorisation à signaler

Actuellement, les milongas ne font pas l’objet de mesures publiques de sauvegarde. La pérennité de l’activité repose sur l’engagement des collectifs d’organisation et le maintien des participants.

 

 Actions de valorisation à signaler

Certaines actions de communication et diffusion permettent une régulation de l’organisation des milongas et contribuent à la valorisation auprès de la communauté de tango. Ainsi, un agenda de référence du tango argentin en France, www.tango-argentin.fr, a été créé en 2002. Il informe la communauté tango en temps réel sur tous les rendez-vous autour du tango argentin à Paris et en France métropolitaine, et donne une audience à l’organisation des milongas. Il existe aussi des agendas locaux qui recensent les milongas d’une aire géographique précise. Ainsi www.tango- ouest.com a été créé par plusieurs associations de tango de l’Ouest, avec l’objectif aussi de ne pas trop superposer les milongas et éclater les publics. De même l’agenda de la région Toulousaine est : www.toulouse-tango.net

Des activités éditoriales liées au tango permettent aussi d’informer sur les milongas : agenda, promotion des activités, interviews des organisateurs et organisatrices. Depuis 1999, La Salida est un magazine imprimé qui collabore à la diffusion du tango et des milongas. On peut également citer la Gazzetta Tango, un magazine web qui promeut les événements de tango en France www.gazzetta-tango.com  ou le site internet www.toutango.com.

Certaines milongas mettent également en place des stratégies de diffusion de leurs activités via des captations d'images, diffusées ensuite sur les réseaux sociaux ou leurs propres sites internet.

Les artistes eux-mêmes jouent un rôle dans la diffusion en organisant eux-mêmes leurs tournées, leurs spectacles, leurs concerts, et des événements majeurs autour du tango. Par les photos, les captations vidéo, des posts, ... subsiste une mémoire des milongas, qui peut en constituer une archive.

Les milongas bénéficient aussi du soutien des collectifs qui promeuvent le tango tout au long de l’année. Il existe de nombreuses associations culturelles (loi 1901) sur tout le territoire français qui soutiennent en permanence l'activité tanguera, en proposant des cours hebdomadaires, des stages, des week-end des concerts, des spectacles, des rencontres de plusieurs jours, comme les encuentros milongueros ou les marathons, et des festivals, qui regroupent différents praticiens de tango selon leur style et leur niveau. Ces associations organisent aussi des présentations de livres, conférences, expositions, ventes de vêtements, de chaussures et d’accessoires tango. L’ensemble de leurs activités contribuent à la pérennité du tango et du maintien de milongas.

Toutes ces activités que les associations, les organisateurs et les artistes promeuvent font la richesse et la constance du tango en France, ce qui aide à l’existence des milongas, d’une part par la participation croissante du public, d’autre part par le soutien apporté aux artistes avec des activités leur permettant de vivre tout au long de l’année.

 

Modes de reconnaissance publique

En 2009, le tango a été inscrit sur la Liste Représentative du Patrimoine Culturel Immatériel de l’Unesco par l’Argentine et l’Uruguay. Pour le moment il n’existe pas de reconnaissance des milongas de tango argentin en France comme patrimoine.

Plusieurs mesures de sauvegarde peuvent être envisagées.

Certaines renvoient aux relations avec les structures publiques et institutions :

● Favoriser la mise à disposition de salles publiques, afin de pérenniser le lien à certains lieux.

● Alors que la danse est majoritairement considérée comme sport en France, sensibiliser à la dimension culturelle des milongas afin d’élargir l’accès à des subventions publiques, notamment pour promouvoir la musique live et les démonstrations de danse ainsi que l’organisation de l'événement en général

● Clarifier le mode de fixation des droits payés pour la diffusion musicale, alors qu’une grande partie des morceaux passés en milonga relève du domaine public

● Proposer des rencontres entre les organisateurs et organisatrices pour envisager des actions communes D’autres impliquent une structuration du monde des milongas :

● Constituer une plateforme commune entre collectifs d’organisation des milongas pour réfléchir collectivement à l’avenir des milongas

● Porter une réflexion sur l’amélioration de la qualité de bal à travers la diffusion des règles de circulation, et ainsi améliorer la fluidité de la piste de danse, afin de faire face à des événements tango plus exclusifs

● S’organiser pour candidater à des soutiens institutionnels et relevant des politiques du Patrimoine Culturel Immatériel

Récits liés à la pratique et à la tradition

Aucun

 

Inventaires réalisés liés à la pratique

Aucun inventaire n’a été réalisé en France mais des inventaires ont été réalisés en Argentine : Inventaire des 6 milongas à Buenos Aires : Lacarrieu Mónica et Maronese Leticia (2013), Inventario de seis milongas de Buenos Aires: experiencia piloto de participación comunitaria, Buenos Aires, accessible en ligne : https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000227699  ]

 

Bibliographie sommaire

Apprill, Christophe, Le tango argentin en France, Paris, Anthropos, 1998.

Apprill, Christophe, Les Audaces du tango. Petites variations sur la danse et la sensualité, Paris, Transboréal, 2012

Cadícamo, Enrique, La historia del tango en París, Buenos Aires, Corregidor, 1975.

Collier Simon et al., Tango !, Paris, La Martinière, 1995.

Denigot, Gwen-Haël ; Mingalon, Jean-Louis ; Honorin, Emmanuelle, Dictionnaire passionné du Tango, Seuil, 2015.

Dorier-Apprill, Elisabeth, Danses latines, le désir des continents, Paris, Autrement, mutations, 2007.

Hess, Rémi, Le Tango, Paris, PUF, « Que sais-je ? », 1996 Hess, Rémi, Les Tangomaniaques, Paris, Anthropos, 1998

Lévy-Bencheton, Léon, Pequeña caminata por la poesía del tango argentino - Petite promenade dans la poésie du tango argentin, LLB Letras, 2018

Peyrot, Martine, Tangueando, une aventure de quinze années, La Salida 38, avril à mai 2004.

Salas, Horacio, Le Tango, Babel, Actes Sud, 1989

Weiland, Alexandra, Le Tango à Paris, Paris, Loris Talmart, 1996

Zalko, Nardo, Un siècle de tango. Paris-Buenos Aires, Editions du félin, 2016 (reed.)

 

Filmographie sommaire

Tango, l’exil de Gardel (1985) Pino Solanas

La leçon de tango (1997) Sally Potter

Assassination tango (2002) Robert Duval

Tango libre (2012) Frédéric Fonteyne

Un Tango más (2015) German Kral

 

Sitographie sommaire

Sites internet consultés entre avril et novembre 2020 :

https://tango-argentin.fr/

https://www.toutango.com/

https://www.tango-ouest.com/

https://gazzetta-tango.com

http://www.bibletango.com/accueil3.htm

http://www.tango-toulouse.net/

Cette fiche d’inventaire a été réalisée suite à une identification préalable des milongas en France, effectuée à partir des annuaires publics en ligne du tango et des milongas indiqués par des spécialistes. Sur cette base, les organisateurs/organisatrices ont été invités à une première réunion d’information de la méthode d’élaboration de la fiche d’inventaire. Par la suite, plusieurs tables- rondes collectives via zoom ont été organisées, afin de compléter les différentes parties de la fiche d’inventaire de manière collaborative. Des entretiens ciblés ont parallèlement été conduits avec certains praticiens et spécialistes. Cette méthode en ligne a été imposée par la situation de confinement et l’annulation des milongas concomitante. Elle a néanmoins permis une représentativité géographique importante.

Nom

AGUIAR Carmen

Fonctions

Milonga El Patio, Paris

 

Nom

BEHAR Frédérique

Fonctions

La Casa del Tango, Paris

Nom

CHABRIER Hélène

Fonctions

Milonga Lo de Lola, Loriol-du-Comtat

 

Nom

CLOUET Nathalie

Fonctions

Association Un rien de tango, Paris

 

Nom

COUDERETTE Christian

Fonctions

Encuentrito Mileade, Roquebrune-sur-Argens

 

Nom

DENIGOT Gwen-Haël 

Fonctions

Association Corpus Tango, Paris

 

Nom

DECOUTTER Marine

Fonctions

Association Tango Sensible, Nantes

 

Nom

HONORIN Emmanuelle

Fonctions

Milonga Contradanza XXL, Paris

 

Nom

LLAMAS Antonio et LAMBERT Christine

Fonctions

Harmonia Tango

 

Nom

LEGENDRE Adrien

Fonctions

Milonga Todo es amor, Paris

 

Nom

LEVY-BENCHETON Léon

Fonctions

Association ACTANGO, milonga Tango Barge, Paris

 

Nom

MENAHESSE Béatrice

Fonctions

Association Bailar En Argentina-Tango, Toulouse

 

Nom

MEROUANI Jean Marc

Fonctions

Association TANGUEANDO, Toulouse

 

Nom

QUATROMME Yann

Fonctions

Association Label Tango, Clichy (Ile-de-France)

 

Nom

QUILLY Marie

Fonctions

Compagnie Trespugliese, Redon Nom

REITER Helmuth

Fonctions

Association Khadanse, Angoulême

 

Nom

ROBA Sylvie

Fonctions

Association les Allumés du tango, el salon Capel, Nantes

 

Nom

ROSENBLUM Leah

Fonctions

Tangopolis, Paris

 

Nom

ZIMMERMANN Régine

Fonctions

Association Label Tango, Clichy (Ile-de-France)

Cette fiche a été remplie avec le soutien des organisateurs et des organisatrices de milongas en France mentionnés ci-dessus. Le projet a été conçu et piloté par Francisco Leiva (Association Tango en Red) avec la collaboration d’un groupe de chercheurs : Elsa Broclain (EHESS), Francesca Cominelli (IREST-EIREST Paris 1 Panthéon Sorbonne), Sébastien Jacquot (IREST-EIREST Paris 1 Panthéon Sorbonne), Elodie Salin (Le Mans Université, EIREST Paris 1 Panthéon Sorbonne).

Rédacteur(s) de la fiche Nom

Francisco Leiva

Fonctions

Directeur du projet (Président de l'Association Tango en Red. Metteur en Scène, producteur)

Coordonnées

laboratorioc@gmail.com  0033 (0)664070543

 

Nom

Elsa Broclain

Fonctions

Doctorante (CRAL, EHESS)

 

Nom

Francesca Cominelli

Fonctions

Maître de conférences en économie, IREST-EIREST Paris 1 Panthéon Sorbonne

 

Nom

Sébastien Jacquot

Fonctions

Maître de conférences en géographie, IREST-EIREST Paris 1 Panthéon Sorbonne

 

Nom

Elodie Salin

Fonctions

Maître de conférences, Le Mans Université, Laboratoire Espaces et Sociétés (UMR ESO 6590 CNRS) Chercheur associé EIREST - Université Paris I Sorbonne

 

Enquêteur(s) ou chercheur(s) associés ou membre(s) de l’éventuel comité scientifique instauré

Nom

Francisco Leiva

Fonctions

Directeur du projet (Président de l'Association Tango en Red. Metteur en Scène, producteur)

Nom

Elsa Broclain

Fonctions

Doctorante (CRAL, EHESS)

Nom

Francesca Cominelli

Fonctions

Maître de conférences en économie, IREST-EIREST Paris 1 Panthéon Sorbonne

Nom

Sébastien Jacquot

Fonctions

Maître de conférences en géographie, IREST-EIREST Paris 1 Panthéon Sorbonne

Nom

Elodie Salin

Fonctions

Maître de conférences, Le Mans Université, Laboratoire Espaces et Sociétés (UMR ESO 6590 CNRS) Chercheur associé EIREST - Université Paris I Sorbonne

 

Nom

Gwen-Haël Denigot

Fonctions

Experte tango, Présidente de l’association Corpus Tango

Nom

Sophie Jacotot

Fonctions

Historienne, chercheuse associée au Centre d'histoire sociale du XXe siècle (CHS)

 

 Lieux(x) et date/période de l’enquête

 

Une première réunion de présentation du projet aux membres de la communauté a été organisée le 22 avril 2020. Étant en pleine crise sanitaire Covid-19, il a été décidé d’organiser une série de tables rondes en ligne, chaque table ronde a abordé un sujet spécifique de la fiche.

1ère table ronde, le 6 mai 2020 : Définition de la pratique “Milonga en France”, les activités, les publics, les objectifs des organisateurs, les spécificités des festivals en France.

2ème table ronde, le 19 mai 2020 : Définition de la communauté, description historique de l’élément

3ème table ronde, le 3 juin 2020 : Apprentissage et transmission de l’élément, viabilité de l’élémentet mesures de sauvegarde 4ème table ronde : 9 juillet 2020 : Validation collective de la fiche, appel à compléments Réunion de validation définitive de la fiche : 17 novembre 2020. Les participants aux tables-rondes ont donné leur consentement au contenu de la fiche.

 

 

Données d’enregistrement

 

Date de remise de la fiche :  Janvier 2021

Année d’inclusion à l’inventaire : 2021

N° de la fiche : 2020_67717_INV_PCI_FRANCE_00492

Identifiant ARKH : ark:/67717/nvhdhrrvswvksnt

Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : https://www.pci-lab.fr/images/pdf/Tutoriel.pdf

Contribuer Accéder à la fiche sur Wikipédia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Tango_(danse)

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