Le jeudi qui précède le Mardi Gras (Jeudi Gras), Bazas célèbre son carnaval à partir d’une tradition appelée "la fête des bœufs gras", aussi appelée par les anciens simplement "carnaval", pour perpétuer une antique cérémonie de présentation des bœufs qui auront été préparés spécialement pour un défilé en ville et un concours de race bovine bazadaise.

Le jeudi qui précède le Mardi Gras (Jeudi Gras), Bazas célèbre son carnaval à partir d’une tradition appelée "la fête des bœufs gras", aussi appelée par les anciens simplement "carnaval", pour perpétuer une antique cérémonie de présentation des bœufs qui auront été préparés spécialement pour un défilé en ville et un concours de race bovine bazadaise. La déambulation des animaux dont les cornes sont ornées de fleurs, comprend des chars apprêtés et décorés selon les thèmes choisis par les éleveurs qui présentent leur bœuf, accompagnés par des groupes musicaux nommés ripataulèras, constituées de fifres et de tambours et des échassiers. Sur la place principale de la ville, une fois le concours terminé – il est organisé par les confréries bouchères qui intronisent de nouveaux membres –, des représentations folkloriques de danses ont lieu. Toute la journée, on déguste du bœuf cuisiné ou grillé, dans la rue et les restaurants. Le soir, un banquet animé termine la fête.

La préparation et la vente du bœuf gras est à elle seule la motivation et l’objectif de ce carnaval qui n’existerait pas sans la promotion de la race bazadaise. Tous les Jeudis Gras, la ville de Bazas s’affaire, elle est dès le matin, pleine d’une foule immense qui défile au son des ripataulèras accompagnant le cortège des animaux. Chaque boucher présente une paire de bœufs, de race bazadaise exclusivement, qui seront évalués selon deux critères : la qualité bouchère et la conformité à la race bazadaise. Les chars et leurs bœufs sont amenés sur le foirail (place des Tilleuls) et pesés, puis, tour à tour, ils se rangent successivement les uns derrière les autres pour entamer la marche suivant un trajet prédéterminé ; les boulevards, certaines rues de la vielle ville, la place centrale de la Cathédrale.

Les fifres et tambours sont primordiaux. Au début, chaque boucher recrutait une ripataulèra, mais maintenant, une seule anime la fête. Les musiciens jouent tout le long du parcours, en tête du cortège. Ils pénètrent aussi dans chaque boucherie pour exécuter un "rigaudon d’honneur" (ou "aubade"), pour honorer le boucher. À chaque étape, on chante, on distribue des beignets. Arrivée sur la place de la cathédrale, la foule assiste alors au concours, clôturé par un rigaudon d’honneur devant la mairie. Le cortège se reforme pour conduire les bœufs à l’abattoir, pendant que les musiciens exécutent à nouveau un rigaudon d’honneur, appelé La Mort du Bœuf. La fête continue, mais ne concerne plus que les bouchers, les éleveurs et leur commis qui prennent ensemble un repas animé par les musiciens. Un banquet composé surtout d’officiels et de Bazadais a lieu sur la place.

La place avec son estrade et ses gradins, des tentes pour les dégustations et les repas, les instruments des groupes de musique.

- Tee-shirts
- Objets-souvenirs
- Affiches
- Cartes postales
- etc

La ville de Bazas et d’autres villages du canton.

Par répétition, transmission dans les familles, immersion pour les citadins (Mairie, officiels, élus, notables, touristes, etc) et les éleveurs, milieu rural et semi-rural. Apprentissage de l’élevage, des préparatifs des bœufs, par imitation aussi pour les enfants et les proches des familles d’éleveurs.

Cette manifestation s’inscrit dans un type de pratique très ancienne en France comme en Europe à l’image du cortège du bœuf gras de Paris réactivé en 1998. Le concours d’animaux a, par ailleurs, été créé par la municipalité sur le modèle des fêtes et comices agricoles du XIXe siècle.

Les Bazadais font remonter la manifestation à l’époque médiévale. En 1283, sous le règne d’Édouard 1er roi d’Angleterre et duc d’Aquitaine, dans le cadre du partage des pouvoirs avec l’évêque, le duc décrète que chaque année le 24 juin à l’occasion de la Saint-Jean, les bouchers de Bazas doivent offrir au clergé un taureau. En compensation, les bouchers se voient alors octroyer le privilège de promener leurs bœufs dans les rues de la ville pour le Jeudi Gras, invitant les populations locales à se réjouir et à festoyer.
Depuis cette date, la "Fête des Bœufs Gras" se perpétue. Elle est liée au feu de la Saint-Jean célébré encore aujourd’hui et qui est associé à une reconstitution de l’ancien rite sur la place de la Cathédrale, mais sans l’offrande du taureau.
La promenade des bœufs était partie intégrante de carnaval, mais elle n’est plus, localement, vraiment considérée comme telle par les anciens, car les bals, ripailles et beuveries de cette fête ont disparu depuis quelques décennies, la manifestation étant devenue une cérémonie de promotion commerciale et gastronomique de la race bazadaise, menacée par le marché mondial et les coûts de l’élevage. Les six mois de préparation du bœuf pour arriver à la qualité spécifique du bœuf dit "gras" demande en effet un respect strict de la tradition bouchère et ne repose plus que sur quelques familles d’éleveurs.
Cette manifestation a lieu chaque jeudi de carnaval dans 18 communes du bazadais, et s’est éteinte ailleurs.

- Plaquette
- Site internet
- Label : race Bazadaise
- Autre : Cinéma documentaire et télévisuel

Le bœuf gras est devenu la carte d’identité de Bazas, sur le plan économique et touristique, avec d’autres traditions encore préservées comme la Halha de Nadau (marché d’artisans de Noël) et la Saint-Jean. Beaucoup d’articles de presse annoncent l’événement chaque année, sur le plan local et régional. Ce carnaval attire un public très nombreux, local, départemental.

- Des sites internet présentent des articles sur le sujet, mais pas de véritable étude ethnologique. Les documents d’archives sont à inventorier et à traiter à la mairie et à la bibliothèque.
- Deux films de Frédéric Plenart, dont le premier est en vente à l’Office de tourisme de Bazas, et en ligne ; le second en cours de montage (rush disponibles à l’InÒc), des photos en quantité auprès de professionnels rencontrés ces deux journées.

Aucune. La fête dépend essentiellement de la survie de la race bazadaise qui fait entrer en ligne de compte des conditions macroéconomiques comme des mesures permettant la transmission de la dimension carnavalesque de la manifestation.

Personne(s) rencontrée(s) :
Le maire et des membres du conseil municipal, des éleveurs, des assistants, des responsables du concours, des journalistes, des membres de l’Office de tourisme. Un cinéaste. Des lycéens du lycée agricole de Bazas et leur professeur. Famille d’éleveurs Manseau (trois générations) rencontrée avant le carnaval et suivie durant le défilé.

Localisation (région, département, municipalité) : Aquitaine, Gironde, Bazas

Adresse : Mairie / Office de tourisme

Ville : Bazas
Code postal : 33430

Téléphone : 0556650665

Site Web : Ville de Bazas ; Fifres et tamboursAquitaineOnLine

Indexation : 112417

Dates et lieu(x) de l’enquête : Bazas, 31 janvier 2008 ; 18-19 février 2009 ; 11 février 2010

Date de la fiche d’inventaire : 5 juillet 2010

Nom de l'enquêteur ou des enquêteurs : Marie Hirigoyen ; Christine Escarmant-Pauvert ; Jan Labourie
Nom du rédacteur de la fiche : Christine Escarmant-Pauvert - Mission Institut Occitan 2008-2010

N° d'inventaire Ministère Culture :  2010_67717_INV_PCI_FRANCE_00103
Identifiant ARK : ark:/67717/nvhdhrrvswvk217

Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer
Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Promenade_des_boeufs_gras_de_Bazas

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