Une traînière est une embarcation non pontée de forme longue, étroite, avec peu de creux, fine à la proue et à la poupe, à fond plat vers le centre.

La trainera ("traînière") a d’abord été un bateau de pêche, avant d’être utilisée comme embarcation sportive.
Une traînière est une embarcation non pontée de forme longue, étroite, avec peu de creux, fine à la proue et à la poupe, à fond plat vers le centre. Sa quille est légèrement cintrée, ses extrémités arrondies et ses flancs légèrement frégatés. Elle mesure douze mètres de long. En bois jusque dans les années 1990, les traînières et les rames sont aujourd'hui en fibre de carbone. Ses bancs sont fixes, elle est donc plus difficile à manier qu’une embarcation d’aviron olympique.
Un équipage se compose de treize rameurs, et un barreur à la poupe. Douze des rameurs sont assis par deux - sauf le rameur de proue qui est seul - et rament les uns par bâbord, les autres par tribord, en tournant le dos à la proue. Face à eux, dans la poupe, le barreur (ou "patron") dirige l’embarcation et donne la cadence aux rameurs.

Le départ de l’estropada ("course") se fait d’une bouée au bord de la plage, en direction du large où une bouée doit être contournée (cette manœuvre s’appelle une ziaboga) avant de revenir vers la plage. Chaque traînière effectue plusieurs fois ce circuit, chacune dans son propre couloir (ou voie d’eau). Une traînière peut atteindre la vitesse de dix nœuds sur une distance de trois milles marins (soit 5556 mètres).
Ramer sur traînière est un sport de loisir pour les uns, de compétition pour les autres.
La compétition se pratique sous forme de régate. L’idéal est que le champ de course soit ouvert sur la mer (mieux qu’en rivière ou en estuaire), avec un accès et de la place pour le public. La Concha (baie de Saint-Sébastien, Gipuzkoa, Pays basque espagnol) et la baie de Saint-Jean-de-Luz (Pays basque français) sont les deux meilleurs champs de régate pour la traînière.

La régate de traînière est un évènement sportif qui attire beaucoup de spectateurs. Ils sont près de 100.000 à assister à la Kontxako Estropadak à Saint-Sébastien les deux premiers dimanches de septembre. Des supporters viennent encourager l’équipe de leur ville ou de leur village, en portant leurs couleurs.
Outre la traînière (compétitions de fin juin à fin septembre), les clubs proposent aussi à leurs adhérents deux autres embarcations : le battel (compétitions de février à fin avril) et la trainerilla (compétitions en mai et juin).

La trainerilla est une embarcation semblable à la traînière mais de dimensions plus petites (neuf mètres de long). Son équipage est composé de six rameurs et un barreur, chacun équipé d’un aviron. Contrairement à l’équipage de traînière, les rameurs ne sont pas répartis en rangs de deux mais les uns derrière les autres, chacun ramant du côté opposé à celui qui le précède.
Le battel mesure sept mètres et père autour de 70 kg. Son équipage est composé de quatre rameurs (assis l’un derrière l’autre) et un barreur disposés comme sur une trainerilla.

L’association Ur Ikara (de Saint-Jean-de-Luz) organise par ailleurs un raid en batteleku de Bilbao (Pays basque espagnol) à Saint-Jean-de-Luz : le Trophée Teink (20e édition en 2012). Le batteleku est un petit bateau de pêche dont l’équipage est composé de deux rameurs (assis l’un derrière l’autre) et un barreur. Mais le batteleku n’est pas institué en pratique sportive formelle.

- La traînière : il n’y a qu’un seul fabricant aujourd'hui (les chantiers Amilibia, à Orio, au Pays basque espagnol).

- Les rames (ou avirons).

- Les bouées

En mer et en estuaire : au large de la plage d’Hendaye, dans la baie de Saint-Jean-de-Luz, sur l’Adour.
Les rameurs du Pays basque français évoluent aussi sur d’autres champs de régates au Pays basque espagnol, plus particulièrement le long de la côte du Guipuskoa et de la Biscaye : Fontarrabie, Pasajes, Saint-Sébastien, Orio, Getaria, Lekeitio. On pratique la régate de traînière sur toute la côte nord cantabrique (Cantabrie, Pays basque, Galice).

Trois clubs proposent la rame sur traînières : Endaika (Hendaye), Ibaialde (Anglet), Ur Yoko (Saint-Jean-de-Luz).
Le club Ur Joko dispose de quatre entraineurs bénévoles. Basé au bord de la Nivelle (rivière), il y propose des initiations au battel pour les enfants, à partir de douze ou treize ans. Il est difficile de les intégrer avant cet âge car le club ne dispose pas de matériel adapté à leur taille. Au début de l’apprentissage, l’entraineur est sur le bateau avec les enfants, puis il les suit sur une annexe.

Les juniors (de 18 à 20 ans) peuvent s’essayer à la traînière en entraînement même s’ils n’ont pas accès aux compétitions.
"Une traînière c’est quelque chose de fou. Quand on est dans ce bateau on a une impression de puissance, de rapidité, c’est quelque chose d’énorme la traînière ; vous ne pouvez pas vous imaginez. […] Un gosse qui a senti ça, il veut y aller. Mais il faut qu’il passe par divers stades."

L’apprentissage est progressif : d’abord le battel, puis la trainerilla, et enfin la traînière, cette dernière étant la plus rapide des trois embarcations.

Faire partie d’un équipage de compétition demande un tel travail de fond et un tel investissement (entrainements tous les soirs de la semaine, hygiène de vie irréprochable) que tous les rameurs n’en n’ont pas envie ou n’en sont pas capables. Une régate de traînière dure environ vingt minutes et est donc très intense. Le club propose un espace pour la préparation physique et à chaque début de saison un médecin sportif fait passer un examen aux candidats à la compétition (traînière).

La traînière est un bateau moderne puisqu’elle a été conçue vers 1850-1860.
Elle n’a donc jamais servi à la chasse à la baleine, même si en 1901 des pêcheurs d’Orio, embarqués sur deux traînières ont harponné une baleine à proximité des côtes. Avant l’apparition de la traînière, les pêcheurs basques embarquaient soit sur un battel ou un batteleku pour pêcher dans une baie ou dans un estuaire, soit dans une txalupa handi pour pêcher en mer. Ce dernier mesurant douze mètres de long, ponté, équipé à la voile et à l’aviron, transportait douze hommes d’équipage et était lourd à la manœuvre. Un pêcheur de Fontarabie (Hondarribia en euskara) fabriqua une traina, un filet tournant, ancêtre de la bolinche. Or pour cette traina il fallait un bateau qui aille vite, qui soit rapide à la manœuvre. Et c’est pour répondre à ce besoin que fut conçue la trainera (traînière), bateau plus frégaté, de douze mètres de long, équipé toujours avec deux voiles (une voile au tiers et une trinquette) et à l’aviron avec toujours un aviron à la proue (l’espaldin), qui est sert à faire virer le bateau très vite.

La pratique de la régate de traînière est attestée à Saint-Sébastien (Pays basque espagnol) en 1879.
Lors de la généralisation au Pays basque des bateaux à vapeur au début du XXe siècle, la traînière perdit son utilité professionnelle et ne conserva que son usage ludique et sportif.

Le matériel évolua par la suite. Depuis longtemps les voiles ont été ôtées. Depuis la fin des années 1990, les traînières de compétition ne sont plus en bois mais en fibre de carbone et ne pèsent plus que 200 kg à vide, contre 650 à 700 kg de la traînière en bois. Les banquettes sont en aluminium. Les avirons aussi sont en carbone. Depuis cette évolution du matériau, seule la forme évolue : elle s’affine, ce qui la rend plus rapide et en même temps moins stable.

Itsas Kirolak est une association créée pour organiser des régates de traînières et des manifestations culturelles qui ont trait à la mer (dont des concours gastronomique).
Ses membres émanent pour beaucoup du club d’aviron Ur Joko. Ce club, créé en 1912 pour pratiquer l’aviron olympique, s’est enrichi en 1987 d’une section "traînière" autonome. Sa première traînière, en bois, baptisée Lapurdi1, a été achetée d'occasion au club guipuscoan de Pasajes San Juan, Koxtape, en 1990. Le club Ur Joko l’a ensuite offerte, en 2003, au club Ibaialde (Anglet) pour son aventure "Indianoak" au Québec2. Ur Joko acheta sa première traînière en carbone en 1996 et la baptisa Ipar Haizea (Vent du nord).

En 2012, le club compte environ 120 licenciés pour l’aviron olympique et 60 à 80 pour la traînière (y compris trainerilla et battel). Les rameurs d’embarcations traditionnelles basques pratiquent souvent également l’aviron olympique.
Le battel y est utilisé comme bateau de formation ou d’initiation pour les enfants et les femmes. Par ailleurs, depuis trois ans, des femmes rament aussi à la trainerilla ou à la traînière.
Les équipages mixtes sont possibles jusqu’à la catégorie cadets mais pas au-delà. Depuis trois saisons, le club n’a pas suffisamment d’effectif pour monter un équipage adéquat pour les compétitions. Quatre de ses rameurs pratiquent donc la traînière à Pasajes ou Fontarabie (Pays basque espagnol). Le club est affilié à la Fédération Française d’Aviron et le Comité Départemental des Pyrénées-Atlantiques a signé une convention avec la Fédération Guipuscoanne d’Aviron (Federación Guipuzcoana de Remo) pour pouvoir participer à ses compétitions. Les rameurs du club peuvent également participer aux régates de traînières organisées par la Ligue de traînière du Guipuzcoa.

À ce propos :
"Depuis 1998 un championnat de ligue qui regroupe les 30 meilleurs équipages de la côte Cantabrique, démarre début Juillet pour se terminer début septembre. Les régates se déroulent en mer pour les régates "A" et en rivière ou en estuaires pour les régates "B". Chaque équipage dispute entre 15 et 20 régates de traînière dans les deux mois de saison.
Les régates se disputent sur une distance de trois miles marins, soit 5 556 mètres, en 4 longueurs et trois "Ziaboga" (contournement de bouée) et dure une vingtaine de minutes. Le record établi est actuellement de 19’ 23’’ 57 le 8 septembre 1993 par Pasaia San Pedro à la Concha à Saint Sébastien.
La première régate de la saison se dispute dans la baie de Saint-Jean-de-Luz Ciboure. "Donibane Ziburuko Estropadak" c’est son nom, a lieu le dernier dimanche de juin ou le premier de juillet et attire entre 20 et 30 000 spectateurs et fait l’objet de nombreux reportages aussi bien écrits que télévisés ou radiodiffusés. C’est la seule régate, pour le moment, qui a lieu en France. Enfin le plus grand et le plus huppé des rendez vous de traînières a lieu les deux premiers dimanches de septembre. Saint-Sébastien, accueille depuis 1879, les huit meilleurs bateaux de France et d’Espagne en des régates qui attirent plus de 100 000 personnes autour de la baie de la Concha. Retransmises en direct par la télévision et une vingtaine de radios, elles sont l’événement sportif phare de la saison estivale en Pays Basque."3
La régate de traînières organisée par Itsas Kirolak à Saint-Jean-de-Luz, la seule au Pays basque français et qui regroupa 480 rameurs lors de la 22e et dernière édition en 2011, a été annulée cette année suite à l’interruption d’une subvention accordée habituellement par la ville.
L’ampleur du territoire, la démographie, le fait que la "sportification" ait été plus ancienne et même antérieure à la fin de la traînière comme outil de travail, sont autant de paramètres qui expliqueraient que la régate de traînières perdure davantage au Pays basque espagnol qu’au Pays basque français.

1 Lapurdi : Labourd, province historique du Pays basque où se situe Saint-Jean-de-Luz.

2 Des rameurs du club Ibaialde remontèrent le fleuve Saint-Laurent à bord de cette traînière en bois du XXe siècle, depuis exposée au Parc de l'Aventure Basque (à Trois-Pistoles). Ils projettent de renouveler l’aventure en 2013. http://www.indianoak.fr

3 Texte rédigé par Rafael Indo.

- Portes-ouvertes

- Site internet

Les clubs disposent de blogs et/ou de sites Internet.
Le club Ur Joko organise chaque année une journée portes-ouvertes en septembre pour présenter le club à travers quelques démonstrations et initiations.
Il participe à la journée des associations à Saint-Jean-de-Luz.
Il informe les médias locaux (radio, presse) des dates de régates.
Participation à des rassemblements de gréements (Les Tonnerres de Brest, la Vogua Monstra au Grau-du-Roi, le Festival Temps Fête à Douarnenez).

- Les clubs, en tant qu’associations de loi 1901, reçoivent des subventions de leur commune.

- Des sponsors.

- Des reportages ont été diffusés : dans l’émission Thalassa, sur France 3 Aquitaine. Adudarak Bideo avait tourné un reportage sur le club Ur Joko (2000). TVPI (chaîne de télévision locale) a filmé et diffusé un reportage de sept minutes sur l’entrainement d’un équipage du club Ibaialde d’Anglet (2011).

- Quelques articles paraissent dans la presse locale (Le Journal du Pays Basque).

- Les régates de traînières sont citées dans les guides de voyage.

- AGUIRRE Rafael, 1989. "Capítulo II. Regatas de traineras / Estropadak", Gure Herria. Juegos y deportes del país vasco, Tomo 1, Kriselu, San Sebastian.

- DUESO José, 1990. Nosotros los Vascos, juegos y deportes. Tomo 3 : "Estropadak y korrikalaris", Lur Argitaldaria, Bilbao.

- GARAT Jo, 1989. "Régates de traînières au Labourd", in Ekaina, n°30.

Personne(s) rencontrée(s)

- Rafael Indo, Président de l’association Itsas Kirolak et membre du club Ur Joko.

Localisation (région, département, municipalité)

Aquitaine, Pyrénées-Atlantiques, Pays basque : Hendaye, Anglet et Saint-Jean-de-Luz.

Ville : 64500
Code postal : Saint-Jean-de-Luz
Adresse de courriel : rafael.indo@wanadoo.fr
Site Web 

Dates et lieu(x) de l’enquête : du 15 juin au 31 août 2012 au Pays basque (France).
Date de la fiche d’inventaire : 01 septembre 2012
Nom de l'enquêteur ou des enquêteurs : Cendrine Lagoueyte
Nom du rédacteur de la fiche : Cendrine Lagoueyte

N° d'inventaire Ministère Culture : 2012_67717_INV_PCI_FRANCE_00156
Identifiant ARK : ark:/67717/nvhdhrrvswvk2bf

Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer
Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Regate_de_trainieres

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