La fabrication des makhilas (atelier Ainciart Bergara, à Larressore)

L’Atelier Ainciart Bergara produit des makhilas, bâton de marche du basque, depuis huit générations.

Le makhila fait partie de la sensibilité basque. Presque toutes les familles basques possèdent un ou plusieurs makhilas.

Le makhila fait partie de la sensibilité basque. Presque toutes les familles basques possèdent un ou plusieurs makhilas. C’est le bâton de marche du Basque. Il est un objet personnel et usuel. Il est une canne adaptée aux escarpements de la montagne ; il symbolise aussi une façon de vivre, de penser et d’honorer. Il est un objet de décoration ou un objet d’art (en fonction de la complexité du travail et des matériaux utilisés). Il est à la fois un signe distinctif et un simple bâton de marche pour les promeneurs. Sachant que les ancêtres avaient autrefois besoin de se défendre, le makhila était aussi une arme de défense. Il est doublé d’une arme en pointe d’acier forgé, elle-même dissimulée sous un pommeau gravé (boule à l’extrémité d’une canne ou tête arrondie de la poignée), portant le nom et la devise de son propriétaire. Celle-ci traduite en basque. Le makhila est aussi offert en cadeau à des personnalités telles que papes, présidents de la République, maréchaux, souverains, hommes politiques, sportifs de renom et artistes (Pie X, Jean-Paul II, Benoît XVI, Général de Gaulle, Pompidou, Jacques Chirac, Joffre, Pétain, Foch, etc.).

Au Pays Basque il est courant d’offrir un makhila dans diverses circonstances de la vie. C’est alors un honneur de recevoir ce makhila devant amis, famille ou collègues. Tout basque qui reçoit un visiteur et veut l’honorer ou le remercier pense au makhila de Larressore. Et beaucoup de visiteurs qui souhaitent connaître un endroit authentique du Pays Basque fréquentent l’atelier Ainciart Bergara. Tous les makhilas sont conçus pour être des cannes, précieux auxiliaires de marche. Un makhila Ainciart Bergara est fabriqué sur mesure en fonction de la morphologie du propriétaire. Il se compose d’une vingtaine de pièces différentes qu’il faut fabriquer et monter. Les différentes matières premières et tous les savoir-faire indispensables pour fabriquer le makhila sont : la préparation du bois de néflier sur pied, sa conservation et sa préparation, le travail des métaux (laiton, maillechort, argent et or), le travail du cuir, ainsi tout ce qui concerne la gestion et la vente. Il est entièrement conçu à la main. Sa longueur doit être adaptée à la taille de l’utilisateur. Le pommeau est adapté à la main. Ainsi le fabricant conserve les proportions harmonieuses entre le makhila et son propriétaire en lui prenant les mensurations nécessaires.

Le makhila est conçu avec du bois de néflier sauvage reconnu pour sa solidité. Ce bois est choisi dans les forêts des Pyrénées Atlantiques. Charles Bergara a commencé à repérer les bois de néflier en forêt depuis l’âge de 12 ans. Il possède un œil parfaitement aiguisé pour reconnaître les bonnes récoltes. Parfois les sujets sont éloignés les uns des autres ; il parcourt alors 400 kilomètres par jour. Il se repère dans les forêts par des astuces qui lui appartiennent. C’est une question selon lui d’apprentissage. Le bois est incisé sur pied au début du printemps de manière à ce que la tige fabrique une cicatrice qui devient une belle ornementation. Il est laissé sur pied jusqu’à l’automne avant le ramassage. Vient ensuite en début d’hiver l’étape de l’écorçage et du redressage qui nécessite une maîtrise parfaite du savoir-faire. Ainsi, le bois est coupé, écorcé et redressé à la chaleur d’un four de campagne. La chaleur du four permet de détacher l’écorce du l’aubier (partie la plus tendre du bois de néflier) afin de faire apparaître les motifs préalablement tracés sur le bois. Chacun a son style de traçage (tout comme l’écriture) mais les motifs sont identiques depuis des générations. L’écorçage permet de révéler les cicatrices du bois; une mauvaise cicatrisation est considérée comme un défaut survenu lors de la pousse en forêt (un manque de sève lors de l’incision sur pied, une pousse trop lente du bois, une photosynthèse non optimale, etc.). Les bois sont ensuite nettoyés et séchés. Le séchage du bois dure plusieurs années. L’entreprise possède d’ailleurs plusieurs dépôts pour le stockage de ces makhilas en cas d’incendies ou d’intempéries. On reconnaît une récolte récente à la blancheur des bois de néflier. Certains makhilas sont stockés depuis 25 années. Après séchage ils sont ensuite colorés au moyen d’un procédé exclusif tenu secret dans la famille Bergara. Puis les makhilas sont montés. L’étape de l’habillage du bois consiste à préparer les pièces du makhila en fonction des diamètres du bois. Il s’agit par la suite de trouver l’harmonie de ligne qui respecte l’équilibre de la marche. Pour le travail du métal, les viroles peuvent être composées de différents matériaux (laiton, maillechort, argent ou or). Les viroles sont tronconiques. Elles sont découpées suivant le diamètre du bois, roulées et brasées à la forge, décorées par ciselure puis ajustées sur la tige de bois. La poignée est gainée de lanières de cuir tressées ou habillée de métal plus ou moins précieux ; elle se termine par un pommeau en corne ou en métal façonné au marteau. Outre la gravure du nom du propriétaire et de la devise en basque sur le pommeau, certains préfèrent faire graver des blasons de famille ou des symboles ésotériques. En dévissant la poignée, on découvre l'arme, une pointe d’acier forgée. Le bas du makhila se termine par un trèfle dont le rôle est d’assurer une bonne accroche dans les escarpements des montagnes.

Le bois de néflier est exclusivement utilisé pour le travail du bois. C’est un arbuste présent à l’ouest et au centre de la France, en Belgique, en Allemagne et en Serbie et bien sur dans les Pyrénées. Plus ce bois vieillit et plus il est doux au toucher. Il est également reconnu pour sa solidité (les makhilas ne cassaient pas lorsqu’ils étaient utilisés comme moyen de défense). Les relations de l’entreprise avec les forestiers lui permettent aujourd’hui de s’approvisionner en bois de néflier dans les forêts des Pyrénées Atlantiques et dans le respect de l’environnement. Tant que les relations s’entretiennent avec les forestiers les makhilas continueront à se fabriquer dans le respect de la tradition. L’entreprise rencontre aujourd’hui quelques difficultés d’approvisionnement en matériaux :

- Les quantités de plaques d’argent et de laiton utilisées par l’entreprise pour son travail des métaux sont très faibles par rapport aux quantités fournies sur le marché industriel. Seules quelques kilos de plaques par an sont utilisés par l’entreprise ce qui n’intéresse pas les fournisseurs qui préfèrent vendre en gros. L’entreprise est alors contrainte de s’approvisionner en grande quantité de plaques puis de stocker (elle est cependant épargnée des contraintes de stockage puisqu’elle n’a pas de frais de location à encourir ou des problèmes de trésorerie).

- La fabrication des makhilas en or a pratiquement disparu au sein de l’entreprise (elle ne fabrique que 1 makhila en or par an). L’approvisionnement est aujourd’hui difficile parce qu’il faudrait commander une grande quantité d’or. Celle-ci était autrefois découpée en fonction des besoins de production de l’entreprise. De nos jours le surplus en or est irrécupérable avec le prix de l’or qui varie à la hausse selon l’entreprise ce qui la contraint à cesser une partie de sa production.

- Les cornes de zébu utilisées pour les pommeaux de certains modèles proviennent actuellement de Madagascar. Ces cornes sont fragiles et se fissurent parfois. L’entreprise insiste sur les problèmes de restructurations au sein des services douaniers. Le poinçonnage des pièces atteste de la qualité des métaux précieux utilisés par l’entreprise. Celle-ci est alors responsable de la garantie des métaux précieux sur les plaques d’argent utilisées. Lorsque le makhila Ainciart Bergara est en argent (1er titre), l’atelier appose les deux poinçons : le poinçon de maître et le poinçon Grande Minerve par délégation des Douanes qui contrôlent les métaux précieux. Cette garantie essentielle pour la survie de son métier devrait également selon l’entreprise être l’objet d’assouplissement administratif et douanier. Surtout si l’utilisation de ces matériaux précieux est une nécessité pour perpétuer un métier qui s’inscrit dans la tradition basque depuis au moins la Révolution française.

- Ainsi la règlementation rigoureuse sur les poinçons devrait s’appuyer sur des conventions plus adaptées afin de permettre à l’entreprise de perpétuer un savoir-faire qui fait la renommée du patrimoine français. Les activités de l’entreprise sont associées à celles de la bijouterie par les services douaniers. La convention nécessite le numérotage obligatoire de l’un des produits du lot de fabrication afin de permettre aux services de la douane de vérifier la qualité de l’intégralité du lot. Cependant le makhila ne peut pas faire partie d’un lot de fabrication puisque chaque pièce est unique ; un makhila est fabriqué sur-mesure et sur commande précise.

- Par ailleurs le poinçonnage des pièces sur les métaux précieux à domicile ne correspond pas aux besoins réels de l’entreprise. Celle-ci a du créer un laboratoire et est actuellement dans l’obligation de retitrer les plaques d’argent pour vérifier la teneur en argent de chaque plaque utilisée alors qu’elle ne fabrique pas les alliages des plaques mais travaille en toute confiance auprès d’un fournisseur international qui en atteste la qualité.

La fabrication des makhilas est une survivance du temps où l’artisan avait une connaissance de tous les matériaux (bois, métaux, cuir et corne) et la pratique de beaucoup d’outils. Ces outils sont pour l’essentiel fabriqués à l’atelier et certains outils comme les établis, l’enclume ou la forge ont vu passer plusieurs générations.

Un four de campagne permet le redressement et l’écorçage des makhilas. Le détail des procédés utilisés est tenus secret.

Dans le respect de la tradition le makhila se fabrique à Larressore depuis huit générations. Aucun makhila n’est donc disponible immédiatement. La famille Ainciart Bergara n’a pas fait le choix de vendre des makhilas en boutique malgré une forte demande. La fabrication s’est toujours faite sur-mesure et sur commande. Nicole Bergara maintient rigoureusement cette tradition parce qu’elle considère son atelier comme un endroit de mémoire pour le Pays Basque. C’est un devoir selon elle de perpétuer la fabrication d’un objet basque sollicité par son ancienneté patrimoniale d’autant plus que certains makhilas ont été donnés par son arrière grand-père au Musée Basque de Bayonne.

Le village de Larressore (1 300 habitants) se situe dans la province du Labourd, au Pays Basque, à 18 km de Bayonne. Larressore autrefois lieu de passage d’importants flux de marchandises et de personnes entre le port de Bayonne et Pampelune (Navarre, Espagne) et lieu connu aux XVIIIe et XIXe siècles pour son établissement d’enseignement unique au Pays Basque. L’atelier est situé au centre du village de Larressore, donnant sur le fronton de pelote basque et site muséal situé en face. Il témoigne de l’ancienneté de l’activité familiale : four de campagne pour l’écorçage des bois après coupe, stockage des bois bruts et des bois colorés, établis pour la fabrication des viroles (découpe et soudure) et leur ornementation, réception des visiteurs et clients, bureau pour la gestion. En 2002, cet atelier s’est agrandi avec la création d’un espace muséal devenu "la Maison du makhila" : salle d’exposition et de projection (vidéo de 33 minutes), panneaux relatifs à la famille Ainciart Bergara, au néflier, au makhila chez les Basques.

L’apprentissage s’est fait et continue à se faire "sur le tas" ou autrement dit «sur les établis» par compagnonnage. Il concerne les différents matériaux et tous les savoir-faire indispensables pour fabriquer le makhila, de la préparation et la conservation du bois de néflier sur pied au travail des métaux et du cuir et de toute la gestion et la vente des makhilas. Le mode d’apprentissage est in situ : dans l’atelier et ses annexes pour la quasi-totalité des opérations. La durée de l’apprentissage initial est de quelques années du fait de la maîtrise nécessaire des différentes matières (bois, cuir et métaux) ; chaque jour peut amener un problème nouveau à résoudre parce que l’atelier répare fréquemment des makhilas Ainciart ou Ainciart Bergara anciens fabriqués dans les siècles passés.
L’entreprise est familiale ; la responsabilité se transmet alors de génération en génération. Aussi loin que remonte la mémoire familiale, on trouve dans la lignée des Ainciart : Gratien (décédé en 1860), Antoine (1828-1873) et Jean Ainciart (1862-1932) puis par transmission par Marie-Jeanne Ainciart, mariée à Jean Bergara ; Charles leur fils continue toujours accompagné de sa fille Nicole Bergara, toujours dans la même maison, appelée "Killotegia". Ainsi les savoir-faire se sont transmis de père à fils ou de père à fille depuis au moins la Révolution française.
L’atelier est le lieu principal de transmission avec ses annexes mais il faut y ajouter les forêts et boisements dispersés dans le département et où l’atelier trouve les pieds de néflier. De génération en génération ce sont des savoir-faire anciens tenus farouchement secrets qui sont transmis (un procédé exclusif par exemple permet de donner de la couleur aux makhilas, une méthode de tressage du cuir à partir de lanières, etc.). Aucun membre de la famille ne souhaite révéler ces secrets. Charles Bergara évoque des savoir-faire qui existaient autrefois et qui auraient été aujourd’hui oubliés. Il est essentiel selon eux de maintenir la tradition familiale face à l’évolution de la société. Les dix milles touristes curieux qui ont été accueillis à l’atelier n’ont pas réussi à percer le mystère (même en interrogeant les plus jeunes). Les deux salariés de l’entreprise qui ne sont pas issus de la famille connaissent quelques-uns des secrets ; ils fabriquent des makhilas depuis une quinzaine d’années. L’un des salariés a intégré l’atelier alors qu’il jouait à la pelote basque devant le fronton. Ils collaborent à la fabrication des makhilas tout en acceptant le jeu du secret de famille.
La destinée est un facteur important pour la famille Ainciart Bergara. Il ne s’agira pas selon elle de lutter contre cette destinée si les secrets de fabrication étaient amenés à disparaître. Charles Bergara n’a pas peur de cette destinée et sa fille est optimiste.

Le makhila est un produit typiquement basque. Ce sont dans les Pyrénées qu’est trouvé le néflier (Mespilus germanica) indispensable à sa fabrication.
Le makhila était initialement le bâton usuel du Basque qui l’accompagnait dès qu’il quittait sa maison (etxe) pour aller chez son voisin, au village le plus proche ou encore au marché. Le village de Larressore se trouvait autrefois sur un des chemins de Saint Jacques de Compostelle. L’aspect défensif du makhila viendrait peut-être du temps où les pèlerins, marchands et voyageurs souhaitaient s’accompagner d’une canne à la fois robuste et pratique pour affronter les obstacles de route. Ils remontaient la Nive (affluent de l’Adour) jusqu'à Portuita, traversaient le village puis prenaient la route de la Navarre en Espagne.
Le makhila n’est fabriqué par tradition familiale et de manière artisanale qu’à l’atelier Ainciart Bergara à Larressore qui produit des makhilas depuis huit générations. La date exacte de sa création est incertaine; elle remonte avant 1789. Il existe un atelier de fabrication de makhila installé à Bayonne, l’Atelier Léoncini, bien plus récent. Par ailleurs il y a toujours eu des makhilas de facture industrielle dans les commerces : viroles gravées à la machine, montages à la va vite, taille identique pour tous, aucune personnalisation, vente immédiate en commerce, atelier de montage non visitable. Le bois de ces makhilas d’imitation peut être aussi autre que le néflier. Ce sont les talents des artisans basques de Larressore qui ont fait du makhila un objet de plus en plus élaboré pour devenir aujourd’hui un objet d’art. Les artisans ont d’ailleurs exprimé leurs talents dans la fabrication des makhilas en faisant évoluer les styles et décorations comme on peut le voir par exemple avec les makhilas offerts par Jean Ainciart au Musée Basque de Bayonne en 1924. La famille Bergara a obtenu aussi la reconnaissance de la qualité de son travail en 1936 quand Jean Bergara, gendre de Jean Ainciart, a été désigné un des Meilleurs Ouvriers de France. De nombreux diplômes ont été obtenus par Jean Bergara lors des expositions internationales (en particulier à Paris en 1937).

L’entreprise s’intitule aujourd’hui Atelier Ainciart Bergara. Elle est sous la forme d’une SARL depuis 1997 et était auparavant EURL depuis 1987. L’entreprise compte aujourd’hui 6 salariés. Nicole Bergara travaillait dans une banque avant de reprendre l’activité familiale de son père. Elle a travaillé auprès de lui pendant de longues années afin d’acquérir les savoir-faire de ses aïeux. Tout est une question d’apprentissage selon son père. Aujourd’hui elle souhaite transmettre le flambeau à ses enfants en espérant que l’un d’eux s’adonne à la tâche avec passion. À l’été 2002, l’entreprise s’est agrandie en faisant l’acquisition et l’aménagement d’une maison du début du XIXe siècle située sur le fronton et à proximité immédiate. Celle-ci est devenue la Maison du makhila, espace muséal d’histoire et de mémoire.

L’atelier de Larressore est connu de tout le Pays Basque. C’est donc en grande partie par le bouche à oreilles qu’il est connu des visiteurs.
Depuis 2000, le site web en 4 langues (français, basque, espagnol et anglais) participe aussi à une communication plus large.
Sept heures d’images et de son ont été captées à l’occasion du projet conjoint du Musée Basque de Bayonne, de l’Institut Culturel Basque et de l’atelier. Une vidéo commerciale en a été tirée (2000; 15 minutes; réalisateur 16 Arts Production) ainsi qu’un film en DVD de 33 minutes qui est proposé aux visiteurs (même réalisateur).
Depuis 29 ans, l’atelier participe à l’exposition d’artisanat d’art qui se tient au mois d’août au cloître de la cathédrale de Bayonne, organisée par la GAAPA, groupement des artisans d’art des Pyrénées Atlantiques.
L’atelier participe aussi aux Journées des Métiers d’Art (JMA) depuis leur création en 2004.

Voir de plus les pages Actualités du site web qui donnent une idée plus précise des événements auxquels l’atelier participe.

L’atelier est indiqué dans tous le guides touristiques du Pays Basque, à commencer par le guide Michelin. Le guide Gallimard lui consacre deux pages entières.

L’atelier est aussi identifié dans le guide du patrimoine rural en France (AFMA, 1998, 2002. Page 51 et 52). Il est figure aussi dans le guide Poilâne des 1000 artisans (1997). Il figure au répertoire des Musées du monde sur internet (Museums of the world). Une vitrine du Musée Basque de Bayonne est consacrée aux makhilas offert au Musée lors de sa création en 1924 par la famille Ainciart (lors des journées du Patrimoine 2009 des pièces constitutives de makhila prêtées par Nicole Bergara ont été mises à disposition des visiteurs de ce musée).

Le film de Champreux de 1930 Au Pays des Basques propose une séquence makhila où l’on voit Jean Bergara, Jean Ainciart et Marie-Jeanne Ainciart au travail dans l’atelier. Le titre de la séquence est emprunté au livre de Bernoville (Page 59): "La fabrication d’un makhila est œuvre de longue haleine".

De très nombreux textes rappellent la qualité des makhilas Ainciart Bergara et l’ancienneté de la production familiale au cours des siècles. En plus de la médaille d’or obtenue à l’Exposition Universelle de Paris de 1889 par Jean Ainciart et de la distinction de MOF de Jean Bergara en 1936, on peut signaler plusieurs diplômes dont la légion d’honneur attribuée à Charles Bergara au titre de l’artisanat.

L’atelier est inscrit sur l’Inventaire du patrimoine culturel immatériel du Ministère de la Culture.

- Centre de ressources de l’Institut National des Métiers d’Art (INMA)
23, avenue Daumesnil – 75012 Paris. Tél. : 01 55 78 85 85. info@eurosema.com

Articles

- PONSE Nicolas. "Un artisan, un savoir-faire", in Les Échos, Série Limitée n°63, Mai 2008 : 30.

- "Secrets et vertus du makhila", in la Gazette de l’Hôtel Drouot n°38, 31 octobre 2003.

- "Makhila, l’honneur des Basques", in Pays Basque Magazine n°20, oct-nov-déc 2000.

- "Le makila", guide Gallimard du Pays Basque.

- MILLERON Patrice, 1998. Artisans des pays de France, éditions du Chêne.

- PLAZY Gilles, 2001. Promenades chez les artisans de France, éditions EPA, Hachette.

- "L’identité d’un territoire. La famille Ainciart Bergara veille sur les makhilas." Dossier Métiers Rares. Revue de la SEMA, septembre-octobre 2009 : 30-33.

Autres

- Archives familiales: outils anciens, photos, articles de journaux et magazines.

- Filmographie et passages TV (4 passages sur TF1 par exemple).

- Inventaires des textes des siècles précédents consacrés au makila, makhila ou maquilla.

- Documentation complète relative au néflier (Mespilus germanica) et à tous les aspects le concernant: littérature, histoire, biologie, sorcellerie, usages divers, etc.

- Panneaux divers.

- Internet
Makhila
Wikipédia 
Tourisme Pays basque

La "Maison du makhila" est un espace muséal dédié à l’accueil des groupes scolaires ou des touristes curieux : c’est un lieu de mémoire et d’histoire à vocation pédagogique. Il permet de comprendre comment la fabrication de makhilas a démarré au Pays Basque. Nicole Bergara expose son patrimoine familial. Les visites restent personnelles et sur rendez-vous. Elle retrace la fabrication des makhilas à l’époque de son arrière grand-père, de son grand-père et de son père.
Elle souhaite sensibiliser le public et notamment les jeunes sur l’existence des makhilas pour perpétuer la mémoire. Dans ce musée sont conservés les outils anciens utilisés par les aïeux ; un four de campagne a été reconstitué pour compléter ce travail de mémoire. Les groupes peuvent regarder un film de 33 minutes sur le savoir-faire des makhilas et découvrir les panneaux en français et en basque relatifs à la famille Ainciart Bergara, au néflier et au makhila chez les Basques (les panneaux interactifs permettent aussi aux enfants de toucher la matière).
La transmission familiale constitue l’essentiel de l’objectif de sauvegarde du makhila basque. Il y a toujours eu des imitations industrielles vendues dans les boutiques de souvenir mais dont la fabrication et la vente étaient abandonnées aux premières difficultés. Les imitations actuelles présentes dans les boutiques ne sont pas fabriquées de manière artisanale (elles sont vendues à un prix élevé avec plusieurs intermédiaires à la vente : le fabricant, le grossiste et le vendeur): viroles faites à la machine, cannes identiques pour tous et disponibles sur le champ, montages vite faits.
Selon Charles Bergara les acheteurs des makhilas en boutique ne sont pas sensibilisés au travail artisanal parce qu’ils ne connaissent pas le métier. L’atelier s’attache à effectuer un travail rigoureux selon la tradition afin de faire vivre le makhila. La famille Ainciart Bergara a toujours maintenu la fabrication coûte que coûte et conservé les tours de main et savoir-faire qui font un véritable makhila que l’on commande à son nom et à sa taille. Elle a permis aux makhilas de ne pas disparaître au Pays Basque (elle a toujours continué la fabrication de ces bâtons même au lendemain des guerres). Sans la famille Ainciart Bergara les makhilas n’existeraient que par les descriptions faites dans les ouvrages anciens. Par ailleurs les archives audio, vidéo et papiers accumulées par la famille sont des garants du respect d’une tradition à la fois basque et familiale. Nicole Bergara attend aujourd’hui une reconnaissance de cette tradition à la fois familiale mais surtout objet du patrimoine basque.

Personne(s) rencontrée(s)

- Nicole Bergara, gérante de la société depuis 2004.

Localisation (région, département, municipalité)

Nouvelle-Aquitaine, Pyrénées-Atlantiques, Larressore

Adresse : Fabrique de makhila Ainciart Bergara
Fronton
Ville : Larressore
Code postal : 64480

Téléphone : 05 59 93 03 05
Adresse de courriel : makhila@orange.fr
Site Web 

Indexation : Fabricant de makhilas ou makilas

Dates et lieu(x) de l’enquête : 18 février 2010, Larressore, Pyrénées-Atlantiques, Aquitaine
Date de la fiche d’inventaire : 12 mars 2010
Nom de l'enquêteur ou des enquêteurs : Lamia Gabriel
Nom du rédacteur de la fiche : Lamia Gabriel
Nom du photographe : Atelier Ainciart Bergara

N° d'inventaire Ministère Culture : 2010_67717_INV_PCI_FRANCE_00127
Identifiant ARK : ark:/67717/nvhdhrrvswvk2zf

Comment contribuer à l'inventaire : la méthode : http://pcilab-new.huma-num.fr/contribuer
Accéder à la fiche sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Makila

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